EXTÉRIEUR. France. 3 malheur a frappé 12 bâtiments grecs, 11 russes, 4 autrichiens (qui ont péri avec leurs équipages entiers, sauf quelques matelots de l'un d'eux qui sont parvenus se sauver), 3 sardes, 4 an glais, 1 samiole, 1 turc, 1 ionien, et 10 dont on ne connaît pas encore le pavillon. On attend encore la nouvelle d'autres naufrages. On écrit des bords du INeckar, 5 janvier 1845: Le prêtre catholique Jean Ronge, aujourd'hui excommunié, dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre, commence trouver de nom breux sectateurs, non-seulement parmi les laï ques, mais surtout parmi les membres du cler gé de sa confession. C'est ainsi qu'entre autres JV1. Regenbacher, professeur de théologie et chanoine Breslau, vient de se déclarer ouver tement pour lui. Les adresses et les souscriptions arrivent en masse, et tout annonce que ce mouvement dans le sein de l'église romaine marquera un jour dans les annales des évolu tions de l'esprit humain. M. Ronge, de son côté, ne reste pas oisif. Après avoir déclaré, avec une sincérité, rare de nos jours, qu'il ne cherchait ni les ovations, ni les biens de ce monde et qu'il saurait au besoin gagner son pain de tous les jours par le travail des mainsil vient d'adresser un nouvel écrit au clergé catholique où il dénonce les pratiques superstitieuses, anti-évangéliques et anti-natio nales de l'église de Rome au mépris de ses col lègues et de la nation en général. La vogue de cet écrit plein de verve et d'une brûlante élo quence surpassera encore celle de la lettre l'évéque Aruoldi de Trêves, dont il n'a certaine ment pas été vendu moins d'un million d'exem plaires dans les derniers trois mois. Le parti hermésien l'une des grandes frac tions de l'Eglise catholique allemande, parti nombreux et puissant, se déclare-t-il cette occasion en faveur de M. Ronge? C'est ce que nous ne tarderons pas savoir. Ce qui est cer tain c'est que M. Ronge ne veut rien autre chose que ce que v«ut ce partie c'est-à-dire une Église nationale avec toutes ses conséquences. iMais comment se fait-il que l'Allemagne soit toujours si âpre, si hardie dans la critique reli gieuse? Comment se fait-il que ce soit toujours elle qui donne le branle ces mouvements qui donnent tant de besogne l'orthodoxie et la cour de Rome? C'est qu'en cela elle obéit une vocation séculaire, c'est que c'est chez elle, non le caprice d'un moment, mais bien une mission sacrée. Ce qui de nos jours favorise principalement les manifestations libérales au sein de l'Eglise catholique allemandec'est une certaine indé pendance des membres du clergé vis-à-vis de leurs évêques. El c'est là, mon avis, la meil leure garantie contre les envahissements du parti jésuite. C'est donc cela que doit veiller la France si elle veut, une fois pour toutes, échapper la domination des obscurantistes. Qu'on déclare par une loi que les membres du c'est cet eufant frivole que vous appelez le petit James, c'est James Stcwart. On se ferait difficilement une idée de la surprise que causa cette étrange révélation. James seul demeura impassible aveo un sourire de dédain sur les lèvres. Comte de Murray, reprit Maitland, lorsqu'il y a quelques jours vous fîtes grâce de la vie aux Uamiltons, votre but était d'a paiser l'animosilé des partis qu'une trop grande rigueur eût pu exas pérer et porter la révolte James ne peut prétendre qu'il ignorât votre pensée ce sujet, puisque les motifs qui vous faisaient adopter oette mesure furent développés par vous eu sa présence. Eli bien je l'accuse d'avoir agi dans un sens directement opposé vos intentions, je l'acouse d avoir enivré des soldats pour les exciter commettre les plus horribles excès sur la fille de Bothwellang, dont je viens d'apprendre la mort - sur sa femme, dont la raison n'a pu résister au plus affreux supplice que puisse subir une mère: son enfant déshonorée sous ses propres yeux. Voilà, milord, comment vos or dres ont été exécutés voilà les actes que l'opinion va vous attribuer, et croyez-moi, un pareil trait vous attirera plus de haines que n'eût pu faire l'exécution des six Uamiltons. Vous comprenez maintenant, milord, la cause des cris séditieux qui ont éclaté Linlilhgow, et vous connaissez assez Bothwellang pour savoir combien de luttes et de dangers nous expose une révolte dirigée par un tel ohef. Ces paroles opérèrent une réaotion subite dans les esprits, tous le' clergé ne pourront être révoqués de leurs fonc tions ni déplacés qu'en vertu de la décision d'un tribunal ecclésiastique indépendant de l'évéque, qu'en un mot on leur crée une position indé pendante, comme actuellement dans la plus grande partie de l'Allemagne, et tous ces fantô mes qui, aujourd'hui, épouvantent tout le monde, auront disparu pour toujours. Pour quoi M. de Lamartine, ne porterait-il pas la tribune de la chambre des députés la question de renseignement sur ce terrain lui qui a-jdit tant de belles choses sur la nécessité de créer au clergé une position digne et indépendante? Un peu de franchise et de bonne volonté, mes amis, et la partie est décidément gagnée. Paris, 18 Janvier. Les députés qui doivent parler dans la dis cussion générale de l'adresse, lundi, se sont fait inscrire aujourd hui huit heures du matin au bureau du président. MM. Gustave de Beaumont, marquis de Langlé, de Toequeville, Marie et Bechard sont inscrits contre. MM. Liadières, de Gasparin et de Peyramont sont inscrits pour. M. Gustave de Beaumont a passé la nuit la salle des conférences pour avoir la première inscription. M. de Toequeville est arrivé 6 heures et M. Marie 7 heures. M. Liadières est venu G heures. La salle des conférences a présenté toute l'après-midi un aspect animé; elle a été remplie de midi 5 heures d un grand nombre de dé putés parmi lesquels on remarquait MM. Thiers, Od. Barrot, de Remusat, Defaure et les chefs des diverses nuances qui aspirent au pouvoir. Paris, 19 Jativier. Tout le monde, ce malin, paraît content du projet d adresse tel qu'il est sorti des mains de M. Hébert. Les orgarus du ministère comme ceux de l'opposition et des conservateurs dissi dents désiraient surtout que la question minis térielle fût nettement posée, sans passages double sens, que la majorité de la Chambre pût décider irrévocablement du sort de M. Guizot pour la durée de la présente session. C'est en effet ce qua fait M. Hébert; si la Chambre re pousse les amendements qui seront présentés une majorité suffisante, si le projet d adresse est adopté sans modifications, le cabinet du 29 oc tobre pourra hardiment être certain de son exis tence jusqu'à Tannée prochaine. Curresp La rédaction de l'adresse de la chambre des pairs a été adoptée dans la séance du 18, par 144 voix contre 39. On dit que Madame la duchesse de Ne mours est enceinte de trois mois. M. le comte Monlalivel a voté ostensible ment hier pour le projet d adresse de la chambre des pairs. Ainsi, quoique l'intendant de la liste regarda, ceux du régeul lui-même, se fixèrent sur le jeune lord avec un sentimeut d horreur et de stupéfaction. James, lui dit Murray d'un ton sévère, qu'avez-vous ré pondre? Je sais trop ce que je doisù I âge et aux talents du noble comte pour me permettre de l'interrompre, répondit James du ton le plus libre et le plus enjoué, lord Maitland n'a pas fini de parler, car il doit fournir ses preuves et nous les attendons encore. Vous allez être satisfait, milord, dit Maitland. Il courut la galerie et en revint aussitôt suivi de la sentinelle que James avait vue causant avec lui. Lord Stewart connaît-il cet homme? demanda-t-il James. James tressaillit. Oui, dit-il enfin après un moment de silence, je le connais parfaitement, cest Brown, l'un des soldats jqui m'ont accompagné. Il a été témoin des faits dont je vous accuse, vou lez-vous qu'il les raconte C'est inutile, dit James, yous pouvez renvoyer cet homme, je trouve la preuve suffisante. Ainsi, dit Murray James, lorsque Brown fut sorti, vous avouez tout ce qui vous est imputé parle comte de Maitland Tout, excepté l'inten tion qu'on y attache, répondit James j la haine profonde que je porte aux ennemis de mon bienfaiteur, de 1 homme auquel je dois tout, m'a poussé trop loin, je l'avoue, voilà mon crime.... Cependant, milords, continua-t-ilil est bien vrai qu'il y a un traître parmi nous, et les preuves que je possède contre lui sont telles, qu'après en civile cherche par voies détournées renverser M. Guizot, il u'ose pas encore voter ouvertement contre lui. M. le baron Portai, pair de France, qui vient de terminer Bordeaux sa longue et ho norable carrière, a marqué son passage au mi nistère de la marine par de sages el?uliles me sures. C'est lui qui présenta en 1822 ce budget appelé normal, en vertu duquel la France devait toujours avoir flot 40 vaisseaux et 50 frégates. La reconnaissance de notre état naval, sacrifié par les Bourbons leur premier retour, en 1814, date véritablement du ministère de M. Portai. Cet honorable armateur avait compris ce que nos amiraux ministres n'ont pas voulu com prendre, savoir que la France, en n'entrete nant que 20 22 vaisseaux flot, se condamne n être qu'une puissance maritime du second ordre, quand elle porte en elle-même tous, les moyens de se maintenir au premier rang des puissances navales. Tant que sa voix a pu se faire entendre, M. Portai a protesté contre l'or donnance de 1837, dont M. Tupinier, qui ne fut qu'un instant ministre de la marine, a dé montré siéloquemmeut les dangers. Les anglais, eux, avaient senti la portée des mesures pres crites par M. Portai, et jusqu'à sa mort ils l'ont honoré de leurs injures. Dans les colonnes des journaux de Londres, M. Portai fut toujours, comme Test aujourd'hui M. Billaut, un mar chand de nègres. Ou n'est bon Français de l'au tre côté du détroit qu'à la condition de ne rien comprendre aux intérêts de notre flotte et la dignité de notre pavillon. On écrit de Condé-sur-Noireau (Calvados). Le 4 janvier, le nommé David, réclusionnaire libéré, s est pendu après avoir assassiné sa fem me, âgée seulement de dix-sept ans. Avant de commettre ce double crime, il avait écrit une lettre dans laquelle il déclarait en être l'auteur. Les spéculateurs sur les constructions ex ploitent en ce moment les terrains qui sont en dehors des grandes sorties de l'enceinte conti nue. Ils élèvent de tous côtés de nombreuses et belles maisons, dans la prévision que les bu reaux d octroi ne tarderont pas être transférés aux portes de l'enceinte, et qu'alors les restau rateurs et les marchands de vins des barrières actuelles, ne manqueront pas d'aller s'établir dans ces nouveaux faubourgs, malgré les ser vitudes militaires qui pèseront sur eux. L'Académie des Inscriptions a renouvelé son bureau pour Tannée 1845. M. Pardessus, vice-président, a été élu président en rempla cement de M. Guigniaut, M. INaudet a été élu vice-président. S. Ex. Sami-Pacha, conseiller intime du vice-roi d Égyple, est arrivé Marseille, mer credi, par le bateau vapeur la Marie Chris tinevenant d Italie. Il doit bientôt se rendre Paris. On écrit de Montpellier, le 9 janvier, au Journal de Toulouse M. Lallemand vient de donner sa démission avoir pris connaissanceil ne vous restera pas l'ombre d'un doute sur sa culpabilité. Cet homme, l'un des conseillers intimes du noble comte de Murray, a fait avec Ilamillou de Bothwellang uu pacte par lequel celui-ci s'engage expressément le servir dans la conspiration qu il médite contre le régent. Yous êtes adroit, milord, dit Mait land James mais vous aurez peine nous faire prendre le change. James regarda fixement Maitland. w-. Yous le voulez^ comte Maitland, eh bien! soit. Puis s'adressant aux lords: Milords, dil-il/l homme qui con spire avec Bothwellang, celui dont j'ai la trahison écrite eu toutes lettres, c est le comte de Maitland de Lelhington j voilà le vrai mo tif de 1 intérêt qu'il montre pour ce "misérable* James, s'écria vivement le comte de Murray, comprenez-vous bien la gravité de l'accusation que vous portez eu ce moment'? Savez-vous que le crime de haute trahison emporte la peine de mort? *-* Eh bien dit froi dement James, le comte Maitland mérite la mort/et la preuve de sou crime est si palpable, que parmi ceux qui m'écoutent, pas un n'hésitera le condamner en voyant celte pièce qui a été saisie chez lui et au bas de laquelle est la siguature de Bothwellang. Eu disant ces mots il présentait au régent un papier qu'il avait caché jusque-là. Maitland resta pétrifié de surprise. Au bout de quelques instants il était prisonnier dans la tour du château, malgré ses protestations d'innocence. [La suite au prochain n°>)

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3