Oïl nous écrit de Wytschaele, 21 janvier: Ces jours-ci, nous venons encore d'être affli gés autant qu'indignés par un acte de brutal fa natisme!... Voici les faits en peu de mots: Un enfant est venu au monde, mort-né, la suite de l'opération chirurgicale. La sage-femme ou garde-couche, voyant le danger, avait au préa lable et comme cela se pratique, baptisé l'en fant. Interrogée, elle l'attesta l'accoucheur, M.L.de Messines, et lui répéta même très-bien la formule sacramentelle. Les parents se propo saient de faire dire une messe d'enterrement. Arrivée l'église avec le cercueil, la garde- couche fut interpellée très-vivement par M. le curé L. Boone, qui lui demanda si l'enfant avait été baptisé et comment? celle-ci, intimidée par la brusquerie de l'apostrophe, se troubla et balbutia une réponse telle qu'elle, mais qui renfermait suffisamment l'affirmation du bap tême, sauf, cependant, pour M. le curé; car il s'écria Ce n'est pas ça, ce n'est pas ça!... votre baptême ne vaut rien, et l'enfant ne sera pas enterré en terre sainte!... Ce qui fut dit fut fait, et le petit cercueil fut in humé, comme :on enfouit un chien (sic), hors du cimetière, ou terre bénite; c'est-à-dire, jeté une espèce de voirie publique!... Nous nous abstiendrons volontiers de toute réflexion là-dessus, les faits parlant assez haut d'eux-mêmes; mais en vérité, nous croyons ne pouvoir nous dispenser de faire remarquer, surtout pour vos lecteurs compagnards, com bien des actes de celte nature, surtout ren contre du cadavre d un enfant mort-né, sont contraires la charité chrétienne, la tolérance, la mission évangélique et toute de paix et d'amour d'un hon pasteur; en un mot la religion elle-même, cette sainte et divine morale qui, il faut bien le dire, n'a point d'en nemis plus dangereux que le zèle malentendu, pour nepasdire lefanatismede certains membres du clergé, lesquels malheureusement croient obtenir par la peur, par l'intimidation et sou vent dans un but tout mondain, tout temporel, ce qu'ils sont impuissants obtenir par l'onc tion de leur parole, par la bienfaisance ou par l'exemplaire et irrésistible ascendant de leur vie publique et privée!... Nous ajouterons une réflexion celle de no tre correspondant; réflexion qui doit consoler la famille: C'est qu'il n'est pas de prêtre au monde qui puisse nous faire accroire que Dieu ratifie la condamnation que prononce un minis tre insensé sur le cadavre d une pauvre petite créature qui n'a connu l'existence que dans les entrailles de sa mère! Par arrêté royal en date du 20 janvier, le sieur Ch.-L. Van Renynghe, docteur en droit et bourgmestre Poperinghe, est nommé juge- suppléant la justice de paix du canton de cette ville, en remplacement du sieur Fraeys, décédé. mais James ne se laissa nullement déconcerter, ou, s'il éprouva quel que crainte, il eut assez d'empire sur lui-même pour n'en rien té moigner. Oui, dit enfin Murray, lout se réunit pour condamner Mait- land, tout concourt prouver sa trahison mais, s'il faut l'en croire, James, lu es assez habile et assez profondément pervers pour faire tomber la tete de l'homme le plus innocent. Hélas dit James en souriant, tant de ruse et de dépravation ne se rencontre guère que chez les ambitieux. Aussi, Maitland alhrme-t-il que lu es dévoré d'ambition. James se mit rire aux éclats, et cet accès de gaîlé semblait si naturel et si irrésistible que Murray lui-même ne put s empêcher de sourire. Monseigneur, dit enfin le jeune lord avec ce ton d'imprudence qu'il se permettait même avec le régent, si j'étais aussi ambitieux et aussi dépravé que veut me faire le comte Maitland, savez-vous jusqu'où je porterais mes vues?..,. Jusqu'à la place de ce chan celier, peut-être? Ce ne serait pas la peine de m'y mettre pour si peu; je voudrais être régent. L'idée est assez bonne; mais alors que ferais-tu de moi? Si vous n'aviez d'autres titres 1 alfeclion des Écossais que les rares talents qui font de vous l'homme le plus remarquable de votre époque, je me contenterais de vous condam ner 1 exil ou une prison perpétuelle; mais... Mais? dit Murray en souriant., M ah, tu le prestige tout puissant qu'exerce sur les Par arrêté royal de même date, le sieur Benoit Yramboul, avocat Ypres, est nommé avoué près le tribunal de 1er instance de cette ville, en remplacement du sieur Caslricque, décédé. M. Gekiere-Tonuelier, naguère, chef d'esca dron dans un de nos régimens de cuirassiers, est décédé commandant de la place de Meuin. m iSr^-Q -m La paisible commune de Beveren, près An vers, a été ces jours-ci témoin du spectacle le plus affligeant que les dissensions domestiques aient sans doute produit. Le nommé Guillaume Bus, charpentier et cabarëlier Beveren. vivait avec sa femme Th. Sloop, qu'il avait épousée en quatrièmes noces, dans la plus scandaleuse mésintelligence. Très- souvent la police dut intervenir, et il y a quel ques mois, Bus fut condamné par le tribunal correctionnel de Termonde six mois de prison pour mauvais traitements exercés sur sa femme. Enfla samedi, 11 courant, animé par la bois son et la jalousie, cet être dénaturé donné un plein cours sa brutalité, aux cris de sa femme les voisins sont accourus, et lorsque la police entra dans la maison, le crime était accompli: la malheureuse femme, ayant la tête littérale ment brisée, le corps couvert de blessures, gisait inanimée sur le carreau. Le coupable fut arrêté et conduit dans la prison de St-Nicolas, où, par un second crime, il s'est privé, lundi 13 courant, de la vie par la strangulation. Nous avons dû, par exception notre habitude, mentionner le suicide qui avait suivi l'assassinat relaté plus liant. Mercredi, la de ce mois, le cadavre de la victime a été enterré au milieu des larmes de la population de Beveren, vivement affligée d un double crime qui a rendu cinq petits en- fans orphelins. La ville de Verviers va procéder la nomi nation de cinq conseillers communaux, en rem placement de ceux qui'ont donné leur démission la suite du conflit dont les scènes des la et 10 septembre ont été l'occasion entre cette ville et le gouvernement. Nous voyons, par \e Journal do Liègequ'une scission vient d'éclater entre les deux fractions qui constituent l'opinion li bérale. L Industriel refuse d'admettre les noms mis en avant par le Journal de Verviers. Les journaux de Verviers nous apportent le résultat des scrutins. Nous y voyons que.tous les candidats du Journal de Verviers ont été élus une assez forte majorité. Ce sont: MM. Desart, Lejeune, Kaison, Grosfils, lier la, Mul- lendorf et Dardenne. Une irrégularité de forme est signalée sur l'élection de ce dernier. Pas un seul candidat du parti dont le Nou velliste est l'organe, na été élu. Écossais le uom que vous portez, chacune de ces deux mesures serait également insuffisante je serais donc forcé de prendre un moyeu plus sévère. Plus sévère qu'une prison perpétuelle Je ne vois guère que la mort. Et moi je ne vois pas autre chose. Diable! monseigneur James, vous êtes expéditit. *- Il n'y a que les sots et les poltrons qui fassent les choses moitié. Une fois débarrassé du S'iuart, supposons que cela se fît d'ici... huit jours, comme je ne pourrais songer lui succéder avant 1 âge de vingt-cinq ans, je cher cherais l'homme le plus corrompu, le plus cupide et le plus sangui naire de la cour, Morton, par exemple, et je mettrais lout en œuvre pour lui faire douner la régence du royaume. Çorrompu, cupide et sanguinaire voilà un choix étrange. Je le crois fort sensé. Mais un tel homme serait la discrétion du premier ambitieux assez habile pour profiter des fautes où 1 entraîneraient ses odieux pen chants. Voilà précisément mon calcul, et vous voyez que mes pré visions ne manquent pas de justesse puisquelles vous viennent l'esprit tout d'abord. Une fois arrivé l'âge de vingt-cinq ans environ, quand 1 Écosse verrait enfin en moi un personnage de quel que poids et non plus un enfant, alors cet homme que j aurais sou tenu jusque-là de tout mon pouvoir, cet homme haï, méprisé de tous, j emploierais pour le faire tomber, toute l'adresse et toute la persévérance que j'aurais mises le soutenir, et je serais enfin maître de l'Écosse mon tour. Murray semblait douter de lui-même en découvrant un tel en- Nous venons de recevoir les renseignements suivants, sur l'éboulement qui a eu lieu au tunnel de Cumplich: Une partie de la galerie, 200 mètres environ de la tête ouest du souterrain s'est écroulée sur une longueur d'environ 23 mètres. Cet accident, qu'il n'était pas possible de prévenir, a eu lieu vers cinq heures du matin, une heure avant le passage du premier convoi parlant de Tirlcmont de sorte qu'il n'y a au cun malheur déplorer. Les mesures sont prises pour réparer le plus promptement possible les dégâts occasion nés par cet accident, et déjà on travaille acti vement enlever les terres qui recouvrent la partie du souterrain qui s'est écroulée. Il est impossible d'indiquer dès présent le jour où la circulation pourra être établie entre Louvain et Tirlemont par le tunnel. Jamais l'existence du ministère ne semble avoir été plus menacée. C'est, dit-on, devant le vote de son propre budget que doit tomber M. Nothomb. Eli bien, suivant nous, il échap pera encore celte épreuve. Sa souple habileté d'une part, de l'autre l'irrésolution ou plutôt l'état de dépendance de la majorité parlemen taire se réuniront pour le sauver. Comment espérer, en effet, que dans la chambre où se trouvent sur 96 membres 49 fonctionnaires publics, il se rencontrera 49 voix assez franches, assez-consciencieuses, assez dévouées aux inté rêts du pays, pour voler le renversement d'un ministère établi. Tant que l'initiative d'un chan gement ne viendra pas de la prérogative royale, ce ne sont pas les budgétivores siégeant la Chambre qui oseront se prononcer. Aussi croy ons-nous M. Nothomb bien tranquille sur l'issue de la lutte qui va s'engager. On l'atta quera vivement, il aura subir de rudes assauts, mais en définitiveson budget passera et il pourra fredonner de nouveau la victoire est nous. Nous parlions tout l'heure de l'initiative du roi, mais qu'en espérer, hélas, lorsqu'au moment le plus décisif, alors que le ministère est le plus honni et le plus conspué, nous voyons le mo narque s'éloigner, aller demander aux bois solitaires de sa terre d'Ardenues, le détachement des choses politiques d ici bas et l'oubli de ce qui se passe Bruxelles. {Jour, de Com. d'Jnv.) T. -, Le ministre des travaux publics fait con naître que, par suite de l'éboulement qui a eu lieu au souterrain de Cumptich, il a été néces saire de preudre immédiatement les dispositions suivantes 1° Le convoi mixte partant de Tirlemont pour Bruxelles 5 heures 13 minutes du matin est supprimé entre Tirlemont et Louvain; ce convoi sera maintenu partir de Louvain, d'où le départ continuera avoir lieu 6 heures 43 minutes du matin. chaîne oient d'idées dans celte tète de vingt ans, qu'il avait toujours jugée incapable de soutenir autre chose que quelques frivoles pen sées d'amour. Vous m'objecterez peut-être, reprit James, que s'il ne meurt d'ici là, le roi Jacques VI aura atteint sa majorité dans six ans. Alors il me faudrait renoncer la régence, il est vrai mais le service que j'aurais rendu au nouveau roi en le débarrassant de Morton, me vaudrait le titre et les prérogatives de favori, c'est-à-dire la licence d'abuser du pouvoir sans aucun scrupule, puisque je n'eu aurais pas la responsabilité, position admirable, s'il en fût. Mais, dit Mur ray, voulant voir jusqu'où pouvait s'étendre la prudence de son jeune favori, tu ne réfléchis pas qu'eu l'abandonnant aux excès qui au- raient perdu Morton, tu t'exposerais bientôt tomber comme lui sous le poids de l'exécration publique. J'ai prévu ce cas, répondit James et j'ai trouvé un expédient pour me soustraire oette catas trophe. Dès présent, je choisirais pour ami et pour compagnon quelque jeune lord d'un esprit médiocre, perdu de vices et en proie l'une de ces passions capitales qui, lorsqu'elles vous possèdent absorbent toute votre vie et toute votre intelligence, comme le jeu, par exemple. Ainsi fait, cet ami ue pouvant jamais être que l'ina strument docile de mes volontés, je le pousserais dans la faveur du roi, et grâce cette passiou fatale qui ne connaît ni frein, ni bornes, il ne tarderait pasà attirer lui la plus belle part de la haine publique. (La suiti au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2