que nous pourrions citor. ne prouvent-ils pas
que les farces sans conséquences du carnaval,
trouvent leur pendant dans le train ordinaire
des choses et tjue nous assistons une masca
rade permanente?
Ces élections soi-disant populaires, où nos
campagnards font cinq six lieues, pour venir
déposer dans l'urne dé l'Hôtel—<Je—Vil le un petit
papier, que Monsieur le curé leur a remis, avant
leur départ du village, ou qu'il leur remet sur
placemascarade!
Et celle représentation prétenduement na
tionale, produit immédiat d élections aussi po
pulairesmascarade!
Et ce ministère venant planter son drapeau
entre les deux camps qui divisent la Belgique,
mais se gardant bien de faire le rodomont
lorsque monseigneur de àJalines a parlé
mascarade!ridicule mascarade!
El ces jésuites bannis jadis du monde cHre-
lien par le chef de l'église, comme ennemis de
la foi et du repos des peuples, mais ressuscites
aujourd'hui pour le bien de la religion, comme
disent leurs adeptesmascarade!
El ces missions où l'on vient planter des croix
chez un peuple qui a déjà bien assez de croix
porter...... mascarade! pitoyable masca
rade!
Et celle liberté de la presse qui nous est ga
rantie par la Constitution, mais que condamne
l'encyclique et que proscrit le clergé, dans le
confessiounal, du haut de la chaire, et dans
les journaux qu il salarie...... mascarade!
Et cette guerre d Iroquois que la presse qui
s'intitule bonnefait celui qu'elle appelle
mauvaise et laquelle nous avons l'honneur
d'appartenirmascarade
Et la liberté de l'enseignement que jadis le
c'ergé revendiquait avec tant d'ardeur et qu il
s'efforce, maintenant que le principe est con
sacré, transformer en un monopole son
profitmascarade, toujours mascarade?
Nous n'en finirions pas si nous voulions énu-
mérer tout ce que l'ordre de choses présente
d'identique avec les scènes de carnaval. Dé
guisement, mensonge et déception, voilà le
carnaval, voilà le monde; et comme, entre les
deux, le Progrès se déclare pour le premier, il
a l'honneur d'annoncer ses lecteurs, qu il se
propose d'aller au bal, ou ceux qui depuis long
temps désirent faire sa connaissance, pourront
le rencontrer, sous le déguisement de Kose
l'ompon, tenant eu main, en guise d'éventail,
un exemplaire illustré des chansons de Béranger.
Quant au journal des Baziles, il est espérer
qu'il restera chez lui et qu'il ira se coucher
moins qu'il ne lui prenne fantaisie, ce que nous
préférerions, de fabriquer quelque chaleureuse
diatribe contre l'immoralité du siècle, sur la
fusion, etc.
Allons, digne émule de Bazile! Toi que le
public Yprois a baptisé depuis longtemps d'un
nom qui nous ne pas être très-propre, n'est
pas cependaut tout fait impropre, mets-loi
l'œuvre, car voici une occasion qui remuera
profondément ta sainte bileO illustre
papelard remonte la faconde, trempe ta plume
la table une immense quantité de lettres de toutes formes et de
toutes rédactions mais la vue de cinq petits paquets cachetés de
cire noire, ses yeux s'allumèrent d'un sombre éclat, et ce fut d'une
main tremblante qu'il les saisit et en brisa les cachets.
Encore! sécria-t-il, encore ces lettres maudites qui viennent
sans cesse se placer sous mes mains dans les moments où j'ai le plus
besoin d'oublier! eh bien! je veux en finir de ce remord tenace,
implacable peut-être en anéantissant ces lettres funestes parvien-
drai-jeà anéantir le souvenir 1
Et d'un effort convulsif il jela les cinq paquets dans le feu qui les
détruisit. Puis il s'assit et se mit écrire.
Je veux vous rappeler cette lettre, mes amis, parce que je possède
l'original et que ces lignes furent les dernières qui sortirent de la
plume de Sosthène. Les voici
Les arbres n'étendent plus que leurs rameaux dépouillés, l'hiver
a banni l'automne avec son jaune tapis de feuilles mortes, par-
tout autour de moi la végétation a porté ses derniers fruits, la
nature expire et mon cœur déjà si souvent brisé, dominé aujour-
d'hui par une passion nouvelle, renaît cette vie de fiévreuses
agitations, de sensations tumultueuses que je croyais, hélas! étein*
tes en lui! Ainsi, c'est lorsque la nature elle-même semble convier
l'homme au repos que je dois voir le mien si fatalement menacé.
dans l'encre de ton indignation car le temps
de l'abomination est arrivé; racleur sans
pareil! saisis ton triste violon, joue doiis
quelqu'un de les thèmes favoris et sois persuadé
que par l'hilarité que lu provoqueras tu n'au
ras pas été sans influence sur les plaisirs du
carnaval.
Conformément la décision de M. le minis
tre des finances, en date du 2 Janvier, la lettre
O sera employée en 1845, au poinçonnage des
poids et mesures, tant pour la vérification pre
mière que pour la ré vérification.
Celte vérification aura lieu, pour la ville
d Ypres, depuis le Lundi 10 jusqu'au 21 Lévrier,
de 9 heures midi, et de deux quatre.
Par sa circulaire du 9 décembre, M. le gou
verneur prescrit aux administrations commu
nales d'ordoïîner, huit jours après la vérification,
des visites chez les patentables, pour s'assurer
s'ils se sont conformés aux dispositions sur la
matière.
-.a O-«ST
Par arrêté do M. le ministre d'état, gouver
neur de la province, les sessions du conseil de
milice pour l'arrondissement d Ypres sont fixées,
comme suit
Première session, au jeudi, 6 Février.
Seconde session, au lundi, 17 Mars.
Troisième session, au mardi, 1er Avril.
Quatrième session, au jeudi, 24 Avril
Par arrêté royal du 27 janvier, sont nommés
membres civils des conseils de milice, pour la
levée 1U45:
Ressort d'Ypres. Président: M. Vanderstichele
de Maubus, conseiller provincial Ypres;
suppléant: M. D. Biebuyek, idem; membre:
M. Charles Van Benynghe, Bourgmestre
Poperinghe; suppléant: M. Keingiaert de Glie-
luvelt, Bourgmestre de Gheluvell.
Mercredi dernier, la Société des Chœurs a
donné sa seconde soirée musicale, et si elle était
moins nombreuse que la première, du moins
peut-ou due qu'elle fut aussi brillante, et aussi
animée. Cette fête nous a mis même d appré
cier les progrès incessants que font Messieurs
les exécutants, ainsi que les peines qu'ils sedon-
nenl pour être agréables aux membres de la
société.
La salle de S1 Sébastien coquettement peinte
par les soins de M. Debruck, avait été mise la
disposition de la Société des Chœurs. Un sys
tème déclairage disposé avec goût par M. Ka-
moen, permettait de distinguer les lignes les
plus délicates des dessins exécutés par notre
artiste Yprois. Aussi le public d élite qui s'était
donné rendez-vous celte fête, ue pouvait se
lasser d'admirer l'effet produit par la disposi
tion générale de la salle.
Les chœurs par de Burbure et Biermann ont
été chantés avec une verve et une précision par
faites.
L'énergie avec laquelle l ouverture et la mar
che triomphale de Ferd. Bies fui enlevée, aurait
pu faire supposer un orchestre formé de longue
date. Les solos furent rendus avec une rare
Je me plains, et cependant que sont mes douleurs comparées
celles de cette triste jeune femme dont mon amour brise lexis-
tence? «Y a-t-il pas véritablement des situations si étranges dans
la vie que l'on est en quelque sorte comme forcé de reconnaître le
doigt d'une fatalité incompréhensible Mystères du cœur humain
qui jamais aura le pouvoir de vous pénétrer? Cette femme que
j'aime avec une vivacité si ardente, qui est devenue pour moi
cette partie de l'existence inséparable du tout parce qu'elle est la
flamme qui vivifie, eh bien! qui sait? Si elle eût été libre, peut-
être ne l'aurais-je pas autant aimée. Toute pensée qui irrite l or-
geuil, exalte aussi la passion, et il n'y a pas de meilleure raison
donner d'un violent amour que les efforts que 1 on a faits pour le
combattre
En achevant d écrire cette phrase, Sosthène dirigea machinale
ment ses regards vers le foyer où voltigeaieut encore quelques lam
beaux des lettres qu'il venait d'y jeter; il brisa sa plume, referma
son secrétaire et se mit méditer profondément.
Lorsqu'il arriva au lieu du bal sa surprise fut grande en trouvant
la salle déserte et tendue de velours noir parsemé de larmes d'argent
et de têtes de morts surmontant des os en sautoir. Des cierges d une
dimension colossale jetaient de lugubres clartés sur le plafond noir,
où brillaient de blanches étoiles, cl sur la place ordinairement oc-
perfection par MM. les amateurs et artistes de
notre ville.
Le serment devant Dieuravissante romance
de Loïsa Puget, nous a fourni l'occasion d'ad
mirer de nouveau la belle voix et le joli talent
de M. E. Brunfaut.
La fantaisie sur des motifs de La Part du
Diablecomposée et exécutée par M. Islas et
rendue par lui avec grâce et perfection, a laissé
le public sous une agréable impression. Nous
espérons que la direction de la Sociélé des
Chœurs nous mettra même d'applaudir en
core cet artiste habile.
Que dire du magnifique concerto de trom-
bonne si parfaitement compris et exécuté par
M. Reynerl bien que I on attendit beaucoup
du talent de ce jeune artiste, l'attente générale
a été outre passée. Jamais sons plus harmonieux
ne sortirent d'un instrument plus ingrat; de
noinbfeux applaudissements ont prouvé M.
Reynert 1 admiration et la reconnaissance du
public.
La Clochette (campanella), fantaisie de Drey-
schock, a été exécutée par M. Verhille; ce mor
ceau hérissé de difficultés a fait le plus grand
plaisir.
La crainte de blesser la modestie de nos
deux aimables chanteuses, nous prive du plai
sir de leur adresser les éloges qu elles méritent
qu il nous soit permis néanmoins de dire que
leur beau talent a puissamment contribué
augmenter le charme de cette agréable^soirée.
Hanssens, I habile compositeur dont la Bel
gique doit être fière, avait fourni le bouquet du
concert. La délicieuse fantaisie dont il avait fait
hommage notre Société des Chœurs, a été
rendu avec le plus grand succès par le nouvel
orchestre dirigé par lM. F. Duhayon, dont il est,
pensons-nous superflu de constater le talent.
Fn résumé, disons que celle soirée a été dé
licieuse et tout le monde s'est retiré heureux
et satisfait.
Hier on a trouve dans un fossé qui longe la
route d'Ypres Lille, le cadavre du nommé
Liévin Van Uxem. H y a tout lieu de croire que
ce malheureux qui avait passé la soirée dans un
eslaminetextra-muros, aura, en revenant, man
qué la grand'route qui en cet endroit se trouve
en remblai.
Liévin Van Uxem laisse une veuve et neuf
enfants
7S
On a conduit hier, la prison de cette ville un
boucher de Voormezeele accusé, dit-on, d'avoir
maltraité sa femme cl son enfant.
Les sévices commis par cet homme doivent
être peu graves, puisqu'il est déjà relâché.
On uous écrit de Gheluvell
Un incendie s'est déclaré dans la maison ap
partenant au Sr De Busscher, Comines, et
située au hameau le Vieux Cruyseecke. Le feu
qui se manifestait avec violence, a été bientôt
maîtrisé par l'intervention et le courage des
fils de Th. Woestyn, maréchal ferrant au dit
hameau. Un des fils, Jean, est même assez griè-
I ggSBBggBBBgggB»
cupée par l'orchestre, Sosthène n'aperçut que des tombes couvertes
d'inscriptions étranges. Mais cette surprise se changea en véritable
épouvante quaud il vît déboucher par diverses issues, une foule de
dominos noirs avec des capuchons et des ceiutures rouge-dc-feu.
Leurs masques étaient blancs, et .percés de grandes ouvertures qui
ne laissaient apercevoir que de profondes orbites vides, éclairées
par de petites flammes assez semblables celles des feux-follets.
Tous entrèrent silencieusement dans le bal sans daigner remar
quer Sosthène dont le visage était plus pâle encore que leurs mas
ques. Us formèrent des quadrilles; une musique invisible commença
la ronde infernale, et tous s'élancèrent en poussant d'effroyables
éclats de rire, et exécutèrent une danse qui n'a de nom dans aucune
langue connue.
Tout-à-coup, Sosthène que l'effroi avait retenu fixé la même
place, sentit une main osseuse se poser sur son épaule et entendit une
voix fort douce qui le nommant par son nom lui demanda pourquoi,
seul au milieu de ce plaisir général, il semblait froid et indifférent.
Sosthène ne put trouver une parole et le domino coutinua ainsi
-h Eh quoi, beau oavalier, pour la première fois l'on te trouverait;
insensible aux charmes d'un bal? Pour la première fois le domino
mystérieux n'exercerait pas sur toi et doux prestige qui, si souvent
fit battre ton cœur?