JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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YPRES, le 8 Février.
C'est avec un vif sentiment de satisfaction
que nous pouvons annoncer nos concitoyens,
que l'état de santé de M. Vanderslichele de
Maubus continue s'améliorer de jour en jour.
M. le Bourgmestre s'est trouvé pendant quel
ques temps dans une position précaire et qui
inspirait de vives inquiétudes. Heureusement
tous les symptômes alarmants ont disparu et
nous pouvons espérer qu'il restera encore long
temps la tête de l'administration communale
de la ville d'Ypres.
On nous annonce l'arrivée d'une troupe
d'artistes dramatiques, qui se propose de rester
ici pendant deux mois el de donner deux repré
sentations par semaine.
C'est là une bonne fortune pour notre ville,
car, nous devons en convenir, les plaisirs du
carnaval n'ont été ni vifs, ni très-brillants. Ten
dant le carême, on ne peut compter sur les
réunions particulières. Il ne reste donc que le
spectacle et nous espérons qu'on en profilera.
C'est uue occasion qui se présente de passer
gaîmenl les soirées de la fin de l'hiver,qui sont
toujours les plus froides, quant aux plaisirs
s'eDtend. Nous avons donc toul espoir que
les amateurs du spectacle s'empresseront de se
rendre au théâtre et de faire la connaissance de
quelques pièces nouvelles qui, dit-on, seront
bien exécutées.
VILLE D'LPRES. conseil communal.
Séance publique du Mercredi, 5 Février tS.,5.
Présents MM. Alphonse Vanden Teereboom,
premier échevin, en l'absence du bourgmestre
faisant foncltous de président, Iweins-Hynde-
rick échevin; Gérard VandermeerschLouis
Annoot, Th. Vanden Bogaerde, Boedt, avocat,
Martin Smaelen Boedt-Lucien Legraverand
et Ernest Merghelynck, conseillers.
feuilleton.
vi.
[Suite,)
Malgré toute son assurance, James ne put dissimuler d'abord l'es
pèce de saisissement que lui fit éprouver cette apparition inatten
due; cependant il se remit bientôt, s'accouda sur l'une des tables
grossières qui formaient tout l'ameublement de l'endroit, et cachant
sa préoccupatiou sous un regard insouciaut et amical, il se mit
chercher avec une attention profonde quel sentiment devait domi
ner cet homme, dont les traits farouches annonçaient une résolu
tion implacable. Évidemment une pensée de meurtre et de veitgeauce
couvait au fond de celte âme, mais était-ce bien lui;que menaçaient
ces dispositions sanguinaires? C'est ce que James tâchait de deviner.
Quant Bothwellang, toujours immobile au milieu de la salle,
debout et les bras croisés sur la poitrine, il considérait avec un mé
lange île curiosité, de haine et d'horreur, la tête blonde et le visage
imberbe du jeune lord. Ce silence et cette impassibilité avaieut
quelque chose de si terrible que James se décida enfin adresser la
parole Bothwellang pour se soustraire l'émotion qui commen
çait le gaguer. En vérité, sir Bothwellang, lui dit-il, si voua
M. le secrétaire donne lecture du procès-
verbal de la séance précédente. La rédaction
en est approuvée.
Il est donné communication au conseil d'une
dépêche de M. le gouverneur Ministre d'état,
annonçant que le gouvernement a décidé qu'un
récensemenl général de la population du royau
me serait fait en 1845. Mais pour faciliter celte
opération, il engage l'administration commu
nale procéder immédiatemanl la révision
du numérotage des maisons.
Comme dans grand nombre de rues, il ne
reste plus de traces des numéros, non plus que
des tableaux indicateurs des rues, le collège
propose de nommer une commission qui serait
chargée d'indiquer le mode le plus convenable
de numérotage et de diriger ce travail qui doit
précéder celui du récensement de la population.
Cette commission est nommée séance tenante;
elle se compose de M. le bourgmestre président,
MM. Vandermeersch, Vanden Bogaerde, Boedt
avocat et Boedt-Lucien.
Le conseil communal de Boesinghe a adressé
la dépulation permanente du conseil pro
vincial, une demande tendante être autorisé
percevoir pendant 1111 nouveau terme de dix
vingt ans, le droit de péage établi sur la
route communale d Ypres Cilckem. Le con
seil est appelé émet Ire son avis sur cette
prorogation. Considérant toutefois, que le droit
établi ne rapporte pas suffisamment pour payer
l'entretien de celle toute et que la ville doit
encore suppléer tous les ans, pour faire face
aux frais qu'elle exige, le conseil exprime une
opinion favorable la demande de la commune
de Boesinghe.
Le conseil est appelé approuver le contrat
passé entre l'administration des hospices civils
el le Sr Alexis Wacquet, pour l'achat de trois
maisons avec leurs terrains, qui sont destinés
agrandir remplacement sur lequel s'élèvera la
nouvelle maison de santé. Celle approbation est
accordée l'unanimité.
avez voulu me causer une surprise, je puis vous assurer que vous
avez parfaitement réussi.
Bothwellang ne donna pas plus signe de vie que s'il eût été de
marbre.
Savez-vous bien, reprit James, qu'en quittant la retraite où
vous étiez convenu d attendre les ordres du comte Mailland, mon
maître, vous vous exposez perdre la vie au moment où tout est
disposé pour votre vengeance?
Il y eût un moment de silence. Bothwellang étudiait toujours le
visage frais et souriant de James avec ce mélange d'élonnement et
de répulèion que nous fait éprouver la vue d'un monstrueux phéno
mène.
James, de plus en plus déconcerté, prit de nouveau la parole
Vous ignorez sans doute deux choses qui mettent vos jours dans le
plus grand péril, sir Bolhwellaug; la première, c'est que vous êtes
aocuséd'avoir trempé dans la révolte tentée, il y a deux jours, Liu-
tilbgow, en faveur de Marie Sluart la seconde, c'est que le comte
Mailland de Lelbiugton vient d'être déoupilé comme coupable de
haute trahison et que votre complicité dans cette affaire se trouve
suffisamment prouvée par le contrat que vous m'avez remis, il y a
quelques jours, revêtu de votre signature.
Bothwellang ne fit pas un geste, ne proféra pas une parole.
Une demande de subside en faveur des écoles
gardiennes est adressée au conseil. Avant de
statuer, il est décidé qu'elle sera envoyée la
commission de l'instruction primaire pour con
naître son avis. Cette question sera portée
1 ordre du jour d'une prochaine séance.
Le conseil prend connaissance de deux lettres
adressées M. le gouverneur par le conseil de
fabrique de Saint Jacques, l'efFet d'obtenir
des subsides pour travaux urgents faire
l'église. Comme il n'y a pas fort longtemps
qu'un secours de cinq mille francs a été alloué
et qu'en dernier lieu, il a été encore porté au
budget 1843, une somme de plus de huit cent
francs, somme qu'on avait dépensé par antici
pation et qui n'était pas comprise dans le devis
présenté, le conseil décide qu'avant de s'occuper
de celle demande, MM. Iweins-Hynderick et
Boedt, avocat, accompagnés de l'architecte de
la ville, sont priés de s'assurer de l'état des
parties de l'église, qu'on dit être menacées de
ruine. Ces messieurs déclarent accepter celte
mission. L'ordre du jour public étant épuisé, le
président déclare le huis-clos et la séance con
tinue.
F»n9n«»i
A la demande de la commission de la Société
des Chœurs, et l'occasion de l'exposition au
profit des pauvres, M. le colonel du 5e s'est
empressé d'autoriser le chef de musique, M.
Islasorganiser une matinée musicale qui
aura lieu dans la Salle Bleue de l'hôtel de ville,
dimanche 9 février, de midi une heure. (Voir
le programme plus loin.)
Le salon de l'exposition sera ouvert et on y
délivrera des actions.
Toutes les personnes disposées passer quel
ques moments agréables sont invitées s'y
rendre moyennant la rétribution ordinaire de
20 centimes.
Le Politique parlait avec emphase, il y a
trois jours, du nombre des députés libéraux
James reprit au bout de quelques instants: Risquer de perdre^
faute d'un peu de patience, une vengeance si légitime et si belle
serait tout au plus pardonnable mou âge; sir Bothwellang, je voui
croyais plus de persévérance.
Celte fois un sourire sinistre effleura les lèvres de Bothwellang;
puis avec un sang-froid qui annonçait un parti pris inébranlable, il
tira lentement du fourreau sa large épée, la posa sur une table h
portée de sa main, et s asseyant sur un escabeau, quelques pas de
Jantes; Lord Stewart, lui dit-il.
James tressaillit.
Lord Stewart, l'homme qui a fait condamner mort le oomte
Mailland; sachant qu'il était innocent du crime qu'on lui imputait,
1 homme auquel je dois de me trouver aujourd'hui seul au monde, le
connaissez-vous?
James vit quil était impossible de nier, et qu'une lutte sanglante
entre lui et Bothwellang était inévitable; cependant, même dam
cet instant critique, oubliant sa vie en péril pour ne songer qu'au*
calculs de sou ambition près de s'écrouler, il chercha comment il
pourrait sortir d'embarras sans se défaire de 1 instrument précieux
sur lequel reposaient tous ses rêves de grandeur.
Eh bien! reprit Bolhwellaug, vous ne répondez pas, milor.l;
connaissez-vous l homme dont je vous parle?— Je le sounai», ic-