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aurait dit un petit Paris, et eest là déjà le
surnom flatteur, et mérité sous certains rap
ports, nous en parlerons tout l'heure, que
l'on donne Messines!...
Malgré le mauvais temps, suite de la neige
et du dégel, une foule compacte était accourue
de tous nos enviions, pour assister aux masca
rades messinoisescar on s'est masqué peu ou
point ailleurs: le clergé l'avait strictement
défendu!... Ici, comme on s'en doute bien, les
mêmes défenses, avaient été lancées, entre au
tres. même du haut de la chaire de vérité. On
était ailé jusqu'à enjoindre aux habitants, non-
seulement de s'abstenir, mais de fermer leurs
portes, et de refuser l'entrée îles maisons aux
masques.
Presque tout Messines s'est masqué, et toutes
les portes étaient ouvertes. On accueillait, on
appelait même les masques, d'ailleurs aussi
iuoffeusifs que joyeux!... Cest ainsi que Mes
sines répond aux injonctions outrées et malen
tendues de certaines doctrines surannées et qui
ont irrévocablement fait leur temps.
Le meilleur ordre n'a cessé de régner pen
dant ces trois journées de fêtes et de plaisirs.
Les habitants, pour faciliter la circulation,
avaient déblayé et balayé les rues, et amoncelé
la neige. Enfin, c'est le mardi gras qui, incon
testablement, a été la plus belle journée, et la
palme des mascarades revient, non moins in
contestablement, au Moulin Merveilleux, ou
orthopédique, dont I invention la fois comique
et allégorique, a excité les rires et mérité les
applaudissements unanimes.
L'impulsion est donnée. Une étroite union,
surtout parmi la jeunesse et les bons citoyens,
a cimenté la nouvelle alliance politique car,
que l'on ne s'y trompe point, Messines est fa
tigué autant qu'indigné du rôle que, jusqu'ici,
certains meneurs lui ont fait jouer, et l'heure
de son émancipation vient de sonner!... Accep
tons en le favorable, l'encourageant augure:
1846 répondra dignement I84ô. et le progrès
ne rebroussera plus en arrière ici, pour nous
servir de certain pléonasme commis, dans le
temps, par M. Dechamps, aujourd'hui ministre
des travaux publics... L'avenir est nous: en
avant, en avant donc, Messines!...
«JK8X»—
NÉCROLOGIE.
La société des anciens Frères d'armes de l'Empire
vient encore de faire une perte douloureuse. Un de
ses membres qui a fourni une carrière très-active
vient de mourir. Cette fois ce n'est point dans les
rangs des combattants que la mort a désigné sa vic
time, niais bien parmi ces hommes cjui se sont
dévoués l'humanité souffrante.
Né Ypres, Jean-Louis Van Acker fut admis
comme maître diplômé en chirurgie, le 12 Mars
1785. Il fut attaché l'hôpital civil d'Ypres et, pen
dant sa longue carrière, il ne cessa d'y rendre les
services les plus signalés.
Assimilé en 1809, aux chirurgiens militaires, il
fut chargé de donner ses soins aux prisonniers
espagnols. 11 s acquitta de cette lâche avec autant
d'exactitude que de philanthropie, ainsi que du
soin de panser les blessés, après la débâcle de l'armée
française en Russie.
Parti volontairement avec quelques élèves pour
Bruxelles, après la bataille de Waterloo, pour don
ner les secours de son art aux malheureux soldats
blessés, il fut récompensé de ce dévouement l'hu
manité par le roi Guillaume qui, en 1824, le décora
de l'ordre du Lion Belgique.
Attaché pendant pins de cinquante ans en qualité
de chirurgien l'hôpital civil, il célébra son jubilé
le il Novembre 18 6. Ce fut line fête bien douce
pour lui, qui a pu encore s'acquitter des mêmes
fonctions pendant l'espace de huit ans.
Ap rès avoir fourni avec zèle une carrière bien
remplie, M. Van Acker est mort, âgé de 79 ans et
7 mois, regretté par ses amis et sa clientèle.
Homme de bien, véritable philanthrope, aimant
son art, il se dévoua constamment an soulagement
de ses semblables sans distinction. Les pauvres l'ai
maient, car souvent il les traitait gratuitement et il
savait les consoler dans leur malheur par un mot
joyeux. D'un caractère jovial, M. Van Acker était
aimé de tous ceux qui l'ont connu.
Nous avons parlé îles plaintes du commerce
d'Oslende, l'égard des mesures fiscales qui
entravaient le transit direct des marchandises
de douane par le chemin de fer. Des réclama
tions avaient été adressées M. le ministre des
finances pour obtenir des modifications la loi
qui exige un cautionnement considérable que
beaucoup d'expéditeurs ne pouvaient pas four
nir. Déjà M. le ministre des finances avait fait
droit ces réclamations, et un arrêté royal du
3 février vient de fixer le maximun de ce cau
tionnement 00,000 francs. Indépendance
Le sénat, dans sa séance du 8 février a adopté
définitivement et l'unanimité le projet de loi
relatif aux épizoolies, avec I amendement de M.
le baron de Royer.
Il a repris ensuite la discussion du projet de
loi sur le domicile de secours. M. le baron de
Stassarl avait proposé subsidiairemeut de réduire
six ans le délai exigé pour acquérir un nou
veau domicile de secours. Malgré les efforts de
M. le ministre de la justice, cet amendement a
été adopté par 16 voix contre 14. Les aulérs
articles du projet onJ été successivement adoptés.
Le second vole a été renvoyé lundi.
La France n'a pas cessé depuis plusieurs mois
de crier sur tous les tons que le cabinet de St.-
James ne cherchait qu'à avilir, l'outrager.
Nous sommes curieux de voir comment tous
ceux qui ont prodigué leur éloquence en pure
perle sur ce beau thème, chercheront expli
quer ces paroles de lord Aberdeen la cham
bre des pairs.
Dans les représenlationsque nous avons faites
au gouvernement français, nous eussions rougi
de demander quelque chose que nous n'eussions
pas été prêts accorder si nous nous étions
trouvés dans la même situation. Voilà d après
quels principes le gouvernement a agi.
Et celle autre déclaration de sir Robert Peel
aux communes.
Le gouvernement croit avoir obtenu une ré
paration modérée... Je regretterais vivement
que nous eu prissions occasion de nous en van
ter comme d un triomphe, et de supposer que
nous avons obtenu un avantage sur la France...
Toute réparation qui eut été humiliante pour
elle, aurait été pour moi un sujet de regret.
La Fia nce ne nous a pas accordé une seule
réparation que je n'eusse conseillé mon pays
d accorder s il se trouvait dans le môme cas, et
je ne pense pas qu'il eut été sage nous de
demander aucune réparation de la France que
nous n'eussions été prêts nous-mêmes lui
accorder.
Ces protestations n'ont pas rencontré un mot
de blâme ni dans l'une ni dans l'autre cham
bre: mais il y aura des journalistes belliqueux
au-delà de Quiévrain qui, dans le fond de
leur cabinet, continueront répéter que la
France est déshonorée parce qu'elle n'a pas tiré
l'épée contre sa vieille, son éternelle son im
placable ennemiecomme ils disent. Le Belge.)
Pendant la semaine de folie qui vient de
s'écouler, il s'est, sans doute, passé bien de pe
tites scènes scandaleuses qui offriraient matière
vaudevilles ou feuilletons. D'ordinaire c'est
dans le grand monde que se passent ces événe
ments domestiques. Mais chez le vulgaire imi
tateur il s'en rencontre aussi parfois.
Hier, un peu avant la nuit, la dernière nuit
du carnaval, un particulier des environs de la
Grand'Place était sorti de chez lui, en recom
mandant soigneusement sa femme de se
coucher sans I attendrela prévenant que,
d ailleurs, il ne tarderait pas rentrer. Le mari
dehors, l'épouse solitaiie se compara la fille
de Minosmais comme il lui était beaucoup
plus facile qu Ariane de se venger du délaisse
ment où elle se trouvait, elle s éclipsa du domi
cile politique de sou époux. Celui-ci, poussé
par le dieu qui protège celte respectable classe
de citoyens, revint chez lui et, trouvant le poste
désert, se douta de ce qu'il u était pas assez sot
pour considérer comme un malheur, mais de
incartade de sa femme dont il se promit de se
venger. Connaissant les habitudes de sa moitié,
il se mit parcourir les estaminets des environs
et parvint découvrir dans celui du sa
tremblante épouse sous un déguisement mas
culin. L'époux outragé se vengea la manière
de Sgauarelle, en plein estaminet, au grand
scandale des habitués qui ne connaissaient pas
sans doute celte sentence proverbiale
Qui aime bien, cliàlie bien.
Le Belge.)
lout n a pas été dit sur l'accident fâcheux
arrivé récemment au tunnel de Cumptich.
Nous apprenons d'une source certaine, que
lundi dernier, 3 de ce mois, un nouvel accident,
dont les suites auraient pu être désastreuses,
est arrivé sur la nouvelle voie ferrée qui a été
en quelque sorte improvisée pour servir de
mode de couvoieinent des marchandises. L'ad
ministration ayant jugé propos d abandonner
les voitures chargées de marchandise aux freins
des chemins de 1er ordinaires, plusieurs wag-
gons sont allés heurter violemment d'autres
waggons qui se trouvaient sur la descente de
la montagne. Il en est résulté un dommage
considérable et qu'on peut évaluer une somme
de 10,000 francs.
traits et il se mit trembler sur ses jauibts comme s il eut été saisi
d'une fièvre subite.
Que me dites-vous là, milord? balbutia-t-il, et qu'ai-je donc
fait pour attirer sur ma tête la colère du redoutable comte de
Morlou Eh mon Dieu! vous n'avez rien fait, et je puis vous
attester que Morton n'eu veut qu'à votre abbaye. Mais, milord,
ce serait ma ruine. Eh bien! si je vous disais que, grâce moi,
vous en serez quitte pour la bagatelle de ciuq mille livres sterling?
La bagatelle est un peu forte, milord, mais enfui pour sauver mou
abbaye, je pourrai trouver celte somme. s il en est ainsi, sir
Hackson, vous n'hésiterez pas, j'en suis sur, uie prêter ces cinq
mille livres, dout je me trouve avoir le plus pressant besoin, car je
les ai sauvées des griffes de Morton ainsi que l'abbaye.
Le visage du commendataire exprima d'abord la joie la plus vive,
puis revint subitement au calme le plus inaltérable. Milord,
dit-il après un moment de silence, vous savez sans doute quelle
odieuse réputation l'on ma faite dans ce pays; si j'eusse considéré
mon intérêt plutôt que celui des malheureux qui me calomnient,
j'aurais pu faire bénir mou nom en répandant sur eux quelques
bienfaits suffisants pour alléger leur misère, mais trop modiques
pour assurer leur avenir. J'ai mieux aimé encourir pour quelque
temps le reproche d égoïsme, qu'ils ne m ont pas ménagé, hélas 1 que
de les mettre pour toujours I abri du besoin. C'est une fort
belle idée que vous avez eue là} sir Hackson, mais je ne vois pas le
rapport qu'elle peut avoir avec l'argent que je vous demande.
Vous allez le comprendre milord. Je possède en effet cinq raille
livres, mais cette fortune, je 1 ai amassée dans l'unique but de la ré
partir un jour entre chacun des infortunés qui jusqu'alors m'ont
jugé impitoyable quaud je ne songeais qu leur avenir. Cet argent
ne m'appailient doue pas, uiilord, vous le voyez, eu conscience, je
n'en suis réellement que le dépositaire et il ne m'est plus permis
d'en disposer. Alors n'en parlons plus, dit James, j'en serai quitte
pour vendre mou château d'Ochiltrée, et comme il vaut bien dix
mille livres avec ses dépendances, je ne tarderai pas trouver uu
acquéreur en l'abandonnant pour moitié de sa valeur. Adieu sir
Hackson.
Il fit mine de s'en aller, mais comme il l'avait prévu, le commen
dataire ne le laissa pas partir ainsi celte affaire réalisait trop com
plètement ses plu& beaux rêves d'ambition et de cupidité pour qu il
la laissât échapper.
Mais j y pense, s'écria-t-il, comme frappé d'une idée, les ter
res d'Ochiltrée touchent mon abbaye; il est clair qu'en les acqué
rant un prix avantageux, je double ines reveuus, et comme je les
destine aux malheureux auxquels appartiennent déjà les cinq raille
livres que j'ai pu épargner force d économies, il est incontestable
que, dans l'intérêt même de ces pauvres gens, je ne puis faire de
celte somme un meilleur usage que de la consacrer l'acquisition
d'Ochiltrée. Eh bien sir Hackson, répondit James, avec un ton
de bonhomie qui fit croire celui-ci que le jeune lord était compté*
tement dupe de sa ruse, puisque vous êtes décidé acheter Ocbil*
trée, nous allons en finir de suite, car il faut absolument que je sois
demain Édinibourg.
Quelques instants après lord Stewart et le commendataire Uack-
son pénétraient sous les sombres voûtes du château d Ocbil trée.
Maintenant, sir Hackson, dit James après avoir fait entrer
celui-ci dans une vaste salle et eu avoir fermé la porte, veuillez ma
faire l'amitié de signer les actes que vous trouverez sur oette table.
Hackson s'approcha de la table, il tremblait sans savoir pourquoi..
{La suit* mi prochain n*.)