JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTERIEUR.
DIMANCHE, 16 FÉVRIER 184#.
Feuilleton.
4* ANNEE. N° 396.
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"YPRES, le 15 Février.
Quand nous accusons le clergé d'aspirer au
monopole de l'enseignementaprès en avoir si
vivement réclamé la liberté, quand il se voyait
privé du droit d'enseigner, un libelle qui n'in
spire que le mépris public, s'avise de répondre:
Eh! voyez, le clergé veut le monopole de l'en
seignement? La belle allégation et le collège
d'Yprès donc, n'est-ce pas la réfutation de l'ac
cusation que vous portez contre le clergé!
Il est vrai que, tout en donnant cette ré
ponse les prêtres politiques calomniaient cet
établissement dire d'experts, que tous les
moyens étaient reconnus bons pouravoir raison
de celle institution maudite. Mais quand les
Baziles n'ont pu la démolir au temps de leur
toute-puissance, il est inutile d'y songer, main
tenant que leur pouvoir est déchu.
Nous trouvons dans le Messager de Gand une
liste des établissements qui relèvent unique
ment du clergé dans les deux Flandres. Il est
prouvé que le nombre de ceux-ci dépasse celui
des institutions indépendantes de i'épiscopatqui
existent encore en Belgique. On pourra voir de
quel côté se trouvent les tendancesau monopole.
Voici cet article
Nous avions dit dans un précédent article
qu'il n'y avait plus dans toute la Belgique que
dix-sept collèges indépendans du clergé, el que
celui-ci en possédait tout autant, rien que dans
les Flandres. En effet, dans la Flandre orientale,
côté d'un seul établissement d'enseignement
moyen qui n'appartient pas aux prêtres, l'athé
née de Gand, se trouvent neuf collèges ecclési
astiques, savoir deux Gand, Ste-Barbe et les
Augustins; un Saint-Nicolas, un 'Fermonde,
un Audenarde, un Alost, un Grammont,
un Eecloo el un Melle.
Dans la Flandre occidentale, sur deux col
lèges indépendants il y en a également neuf
appartenant au clergé, savoir: Bruges, Cour-
trai, Ypres, Roulers, Furnes, Menin, Poperin-
ghe, Tliielt el Ostende.
On voit par là quels sont ceux qui ont le
monopole de l'instruction: il en est probable
ment de même dans les autres provinces du
pays. Du reste nous saurons sous peu le nombre
des collèges ecclésiastiques qui s'y trouvent,
et nous les ferons connaître au public, afin
qu'au moins on se tienne une bonne fois en
garde contre les envahissements ultérieurs du
clergé.
Nous dirons aussi ce que deviendrait l'in
struction en Belgique, si les prêtres parvenaient
s'en rendre maîtres absolus.
Les dernières discussions la chambre des
représentants ont excité la verve du feuilleto
niste de VObservateur. Après avoir passé en
revue les rôles joués par les divers orateurs
ministériels dans la discussion de l'adresse
voter au roi, pour demander le renvoi du mi
nistère, il trace en quelques mots le caractère
des personnages parlementaires qui se sont mis
en scène dans la dernière lutte. Entre autres
esquisses de députés ministériels, nous en trou
vons une qui doit avoir été faite l'adresse de
M. Jules Malou, représentant de l'arrondisse
ment d'Ypres. La voici:
Voyez-vous ce quatrième C'est un acteur
excellent pour les pièces tiroir Physique
pointu et renard habit tout neuf, de gou-
verneur fraîchement nommédoublé de
grosse indépendance, bas bon teint, pouvant
se relourner volonté. Paysan du Danube,
brodé sur toutes les coutures.
MM. les directeurs de la Société des Chœurs,
engagés par le succès qu ils ont obtenu Diman
che passé, se proposent de donner une seconde
matinée musicale dans les salons de l'exposition
de la tombola organisée sous les auspices de
cette société. C'est la musique du régiment des
Cuirassiers qui, son tour, se fera entendre,
Dimanche, 16 Février, de midi uneheure.Grâce
l'obligeance de M. le colonel comte de Libotton,
cette fêle musicale rendra l'exposition des objets
offerts par les personnes charitables plus at
trayante et attireranous n'en doutons pas,
grand nombre de personnes. En prenant des
actions, on voudra bien se souvenir que c'est
dans le but de secourir les indigents pendant
un hiver rigoureux, que la Société des Chœurs
s'est mise la tête de cette œuvre de bien
faisance.
Un bœuf magnifique vient d'être abattu,
jeudi, 13 février, par le boucher Félix Debreu.
Il était déjà l'engrais depuis deux ans el pro
mettait, par sa structure bien développée, de
faire gagner son propriétaire le prix d'encou
ragement offert annuellement par la ville. C'était
l'espoir du Sr Debreu qui, du reste paraissait
fondé, puisque cet animal avait une taille de 2
mètres 21 centimètres et que, pesé la bascule
de la ville, il a atteint, y compris le suif, le poids
énorme de 847 kilogrammes (2029 livres).
Par arrêté de M. le gouverneur de la pro
vince, le tirage au sort pour la levée de la
milice nationale de 184o. est fixé comme suit,
pour le ressort de milice d Ypres.
Ypres, 6 Mars. Poperinghe, 18 Février.
Proven, 17 dito. Elverdinghe, 20 dilo.
Langbemarck24 dito. Gheluvelt2i>
dilo. Neuve-Église, 21 dilo. Warnêton,
27 dito. NVervicq, 3 Mars.
On nous communique la note suivante:
Nous avons vu avec plaisir que plusieurs
journaux font des appels la réforme de notre
2,3 aâsssîï?
vu.
[Suite.)
Holà! raignon de Lucifer, dit James en touchant du pied un
petit monstre qui rampait le long du foyer sur lequel un gril énorme
avait élé disposé, de quel autre sors-tu? quel 110m portestu -? et
que fais-tu je ne me rappelle pas avoir jamais vu ton horrible face.
Milord, répondit le petit houhomme d'une voix dont le timbre
discordaut s'harmonisait parfaitement avec tout son individu je
suis né dans votre château, il y a douze ans, je me nomme Jack
Maxwell, comme mon honoré père, et mon ambition est de pouvoir
remplir, pour le compte de Votre Grâce, les nobles foiictious que
tous mes ancêtres ont exercées de père en fils dans votre illustre
famille.
James considéra le petit Jack d'un air stupéfait.
Quel est cette bêle fauve dit-il ensuite en se retournant vers
deux masses immobiles qui formaient dans 1 ombre comme un
groupe Détrifié. Cest mon père, dit Jack en ricanant; quant
celui qui a bien voulu se charger de mou éducation, en échange de
quelques petits services que je ne veux pas rappeler, c'est çe digue
personnage qui nous regarde d'un air si effaré, sir llackson.
Le commeudataire tressaillit eu enlendaut prouoncer son nom,
pois mvnlraat 1m papian qu'il Tenait d'examiner
Milord, lui dit-il d'uue voix étranglée, ce ne sont pas là les pièces
dont vous m'avez parlé, il y a erreur. Vous croyez? dit James d'un
ton de sarcasme, qui porta au plus haut degré la terreur du digne
commeudataire. Milord, reprit-il, pâle et tremblant, il vous suf
fira d'uu coup-d'œil pour vous convaincre... C'est inutile, sir
llackson, je connais parfaitement ces pièces, ce sont les baux qui
me transmettent toutes les terres de votre abbaye. Il n'y manque
plus que votre signature, que vous allez mettre au bas de chaque
pièce.— Jamais je ne signerai ma ruine, s'écria llackson en jetant
la plume loin de lui. Vous êtes bien décidé Tuez-moi plutôt.
J'en serais désolé, sir llackson, je préfère vous mettre en rapport
avec trois personnages dout l'éloquence vous persuadera, je l'espère.
Maxwell, l'œuvre.
et sou silencieux compagnon s'emparèrent de sir llack
son, Jack lui saula d'un bond sur les épaules et avant qu'il eût le
temps de se reconuaître il était complètement nu.
Eh bien, dit James au pauvre homme qui jetait de toutes
parts des regards hébétés connaissez-vous beaucoup de valets de
chambre aussi habiles que ceux-ci?
Lu un clin d'oeil, et a vaut que son esprit éperdu eut bien compris
ce dout il «agissait, llackson était enlevé de terre et suspendu
au-dessus du gril.
Il en est encore temps, dit James, que décidez-vous Je
signe, s'écria llackson, frappé d'épouvante.
Rfcmi# sur ses pieds, le malheureux coMmemdataire s'habilla «a
tremblaut et signa la bâte toutes les pièces que lui présenta James.
Benedicite dit le jeune lord d'un air de componction, nous
voilà donc enfin d'accord. Maintenant, sir llackson, retournez chez
vous, et si demaiu, celte heure, vous pouvez me faire remet
tre cinq mille livres sterling, je vous rendrai ces pièces eu éebauge.
Adieu, sir llackson.
Comme James Stewart allait sortir, Jack l'aborda [et le saluant
humblement: Monseigneur est-il content de moi? dit-il.
Oui, je te promets de songer ton avancement, lui répondit James,
et j'ai envie de mettre aujourd'hui même ton intelligence l'épreuve
dans une entreprise aussi délicate. Veux-tu quitter ce château pour
me suivre Jusqu en enfer, monseigneur, s'il vous plaît d'y aller.
Nous verrons cela plus tard, pour le moment il s'agit d'un autre
voyage.
Le lendemain, James quittait Ochiltrée avec Jcinq mille livrei
sterliug, que lui avait envoyés le corumcndataire, et suivi de Jack.
Le soir du même jour, il était Lintithgow, où ileuttun long en
tretien avec Bothwellang et Tout Uockucy, près desquels il laissa
le digne rejeton des Maxwell; et douze heures après Cette entrevue,
il sortait d'Édimbourg la suite du régent avec le comte de Morton,
Kirtaldy de Lagrauge et les plus hauts persounages de l'École.
Murraj se rendait Lintithgow, déterminé cette démarche par
les conseils perfides el les faux rapports de son favori.
(Lb tuèie eu preeAein u*.)