EXTÉRIEUR. France. Variétés. Aspect de Rome. Caruaval. torale, enjoint aux prêtres de son diocèse de refuser les sacrements aux personnes qui sont favorablement disposées pour le bill des dona tions. La même correspondance prétend que l'évèque M. Scale. a fait la même injonction aux prêtres de son diocèse l'égard des parents dont les enfants fréquenteraient les écoles natio nales au lieu de se rendre aux écoles catholi ques. Au dire de la Nouvelle Gazette de Zurich le grand conseil d'Arrau a refusé de blâmer le directoire, adopté l'exclusion des jésuites la majorité de cent trente voix contre trente-huit, el rejeté toute mesure prendre contre les corps-francs la majorité de cent dix-neuf voix contre quarante-huit. On a aussi recommandé une amnistie; mais celte occasion, le grand- conseil a dû entendre de dures vérités de la bouche de M. le docteur Fahrlaender. La déci sion la plus remarquable est que l'Argovie pren dra part aux arrangements que pourraient faire entre eux des Etals de même opinion. On écrit d'Anvers, 19 février: Le condamné Xhenceval se trouve toujours dans la prison denolre ville. Il se refuse toute demande en grâce et attend impatiemment le jour de son exécution. Quelqu'un lui ayant fait observer qu'il menait bonne vie, boire, man ger et dormir, sans avoir s'inquiéter de rien, il répondit que les morts n'avaient même pas besoin de manger, de boire et de se retourner. 11 s'occupe beaucoup de dessins qui tous, les uns plus affreux que les autres, ont Irait son exécution; il se représente tantôt montant les dégrés de l'echafaud, tantôt couché sur la planche fatale, tantôt la tète détachée du corps, tantôt enfin couché déjà dans la bière. Toutes les tentatives faites jusquici pour ramener Xhenceval des sentiments religieux ont été infructueuses. 11 conserve son calme el tout sou cynisme. Un trait de dévoûment et de courage est signalé par le capitaine Martin Garuier com mandant la Goëlelte de Nantes, le Paut-et- Mariedans un rapport qu'il a adressé au Courrier de Nantes. Le 5 novembre 1814, dit le capitaine Garnier, étant entre le Texel et Bremenpar un temps horrible, ne pouvant plus fuir devant la tempête pour me retirer du milieu des bancs, où la mer menaçait chaque embardée d'engloutir mon navire, je donnais l'ordre de mettre en cape Au moment où je faisais exécuter celte manœuvre, malgré tout le danger qu'elle présentait, le navire reçut un affreux coup de mer par l'arrière, qui le couvrit d'une extrémité l'autre, emportant la yole, l'habitacle, la cuisine et la poulaine, ne laissant rien sur le pont. Placé l'arrière du navire, je me senlis soulevé et fus précipité dehors sans que rien ne s'offrit sous ma main pour m "arrêter mon second, le nommé Farineau qui avait pu se retenir la drisse du pie de la grande voile, s'apercevant que j'étais emporté, se précipita la mer au moment même, sans réfléchir au danger auquel il s'exposait, afin de me sauver, il me saisit au moment où le navire plongeait dans la mer puis, s'emparant de la grande écoute, il me ramena bord. Je crois devoir exprimer publiquement ma reconnaissance mon second pour le courage qu'il a déployé en ce moment, puisque, sans son dévoûmentj'étais entraîné loin du navire sans espoir de me sauver. Lesjournaux français publient sur l'évasion de la femme Caylus de la prison de S'-Lazare, Paris, de nouveaux détails fort curieux. Elle avait réussi, l'aide de ses grands airs et de ses belles manières, captiver l'attention et l'intérêt d'une des dames inspectrices de la prison, qui s'arrêtait souvent pour causer avec elle et la consoler. La prisonnière, l'affût de tout ce qui pouvait favoriser son projet de fuite, crut remarquer que la dame inspectrice avait un penchant prononcé pour certaines doctrines socialistes. Aussitôt elle se posa comme une fer vente adepte de ces doctrines; elle alla même jusqu'à faire croire que c'était la cause des persécutions qu'elle endurait, et se posa en martyre: puis entrant dans des détails privés sur sa noble famille, qui ignorait son arrestation, elle broda ce sujet un roman curieux: Ma fille, disait-elle, était sur le point de contracter un riche mariage quand j'ai été arrê tée. Ma disparition, que personne n'a pu expli quer, a fait suspendre celle union, et je don nerais dix années de ma vie pour dix jours de liberté, car je serais la cause involontaire de la mort de mon enfant qui aime son fiancé avec passion. Tous cesdétailsétaient entrecoupés de sanglots et de gestes si expressifs, que la dame inspec trice se laissa prendre celle scène de comédie si bien jouée, et se précipita en pleurant dans les bras de la prisonnière en lui disant: Ma sœur, que puis-je faire pour vous?» Celte exclamation indiscrète fut saisie avide ment par la femme Caylus: elle devint plus pressante, et, se précipitant aux geuoux de celle dont elle voulait s'assurer l'appui, elle lui dit d'un ton pénétré Vous pouvez me sauver plus que la vie, vous pouvez sauver mon honneur et l'avenir de mon enfant, un ange doDt vous serez bénie. Et là-dessus, elle déroula le plan d'é vasion qu'elle avait combiné l'avance. Je ne cherche pas, ajouta-t-elle, me soustraire la justice des hommes, loin de là. je l'invoque, je ne veux que dix jours qui sont pour moi toute une existence: après ce délai, je reviendrai, la tête haute, sous les verroux el j'attendrai mon sort. Ce pathos loucha complètement la dame in spectrice qui finit par se laisser gagner, et la femme Caylus étant parvenue se procurer une riche toilette de ville, passa aux yeux des gardiens pour une dame de charité, et sortit sans être inquiétée, comme on le sait déjà, par une porte de service. Depuis celle évasion qui motiva l'arrestation de la dame inspectrice et d une de ses compa gnes, la police fut sur pied pour rechercher la prisonnière. Des renseignements apprirent qu'elle s'était réfugiée dans la maison d'une sage-femme, rue S'-Avoye. Un commissaire s'y présenta en vertu d'un mandat du préfet de police, mais la femme Caylus avait pu fuir avant son arrivée. Ce magistrat a seulement constaté la trace de son passage par la découverte de quelques effets qui lui avaient appartenu, et il a arrêté la sage- femmesous l'inculpatien de récel de prisonnier. La dame inspectrice, aujourd'hui arrêtée, est Mme La personne. Celle qui se trouve compromise indirectement par elle, est une M,ne Cromback. Le lendemain, onze heures et demie du matin, il se présenta de nouveau chez M. R..., accompagné d'un fils âgé de sept ans, protes tant de ses intentions pacifiques, et demandant seulement faite embrasser son enfant par sa mère avant de l'emmener au pays. M'"e L..., qui d'abord avait refusé d'admettre L..., tou chée par ces raisons si puissantes sur le cœur d'une mère, se décida lui ouvrir la porte. Une fois abouché avec sa femme, il renouvela ses instances el la conversation ne tarda pas dégénérer en altercation. Ce fut alors que ce misérable tira un coup de pistolet sur celle-ci, qui fut atteinte seulement l'oreille et qui tomba sur le coup. Après quoi l'assassin la croyant morte, se tira lui-même un coup de pis tolet dans la bouche el mil ainsi un terme son existence. Il est mort sur le coup. Quant la nourrice, son état n'offre rien d'alarmant. Paris, 18 Février. On prétend que M. Dupinaîné est allé trou ver un haut personnage et qu'il a fait connaître sa résolution de donner sa démission de pro cureur-général la cour de cassation si les mi nistres ne déféraient pas au conseil d'état le mandement de Mgr. de Bonald. Ce serait celte démarche qui aurait vaincu les répugnances de MM. Martin du Nord et Salvandy prendre celle mesure. M. de Belleyme a lu aujourd'hui 1* Chambre le rapport de la commission chargée de l'examerï du projet de loi tendant ouvrir un crédit extraordinaire d'un million pour dé penses secrètes. Le rapporteur propose de don ner un vole de confiance au ministère en adop tant le projet. La chambre en fixe la discussion jeudi. La commission du budget a continué hier l'examen des dépenses du ministère de la ma rine et des colonies. Plusieurs membres ont fait des observations sur l'effectif naval ils trou vaient que le nombre des bâtiments armés, porté sur le budget de 1846, ne répondait pas aux besoins du service de l'état. La manière dont on a dépensé des allocations destinées aug menter cet effectif a été le sujet de critiques sévères. La commission trouve qu'au lieu de l'augmentation espérée, l'argent consacré cet objet a été, tort, prodigué des travaux d'embellissement et d'ornements d'édifices dans les ports. Pour toute réponse certain petit article inséré dans un des derniers n°5 du Journal des Baziles, article où, propos du Carnaval, figu rent les charmantes épithèles de polissonsde rétrogradesetc, etc. Nous croyons devoir mettre sous les yeux du savant et du dévôt journal, ce qui suit, extrait abrégé des Tablettes Romaines, par M. Santo-Domiugo; seconde édition, 1824: Fuit Ilium, et ingeits Gloria Tciicroi'um. Vue. Ce repos, celle l'égularilé d'existence, qui invitent la dissipation même la culture do l'esprit et au perfectionnement des facultés intellec tuelles, ce câline général s'interrompt tout coup au moment où, affiché en tous lieux, un édit émané du quiriual déclare permettre les réjouissances et tolérer la gaieté. La folie interrompt son sommeil annuel, et se réveille en sursantau bruit des grelots. Les flots populaires sont agités comme la mer sous l'haleine des vents; chacun fait la hâte ses préparatifs du carnaval. Les plus graves magistrats ne méditent plus que les plaisirs; la chaire et le bar reau ajournent les affaires les plus importantes; tous les procès pendent interrompus. On court chez les marchands, se munir d'un habit et d'une^ligure nouvelle. De pieux personnages quittent leurs travertisse- menls annuels pour prendre ceux du carnaval, et desservir les autels de fa folie; ils changent le noir et l'écarlale contre des habits d'Arlequin, et substi tuent une fourrure de chat une fourrure d'her mine. La plupart s'efforcent envain de se masquer, aussi bien qu'ils le sont par la nature et leur état, et plusieursajoutenl innocemment auxdouceserreurj dont ils doivent peu de jours après entendre le dénombrement. benoît xiv,qui, peu de temps avant son élection, disait aux cardinaux: Secgliete mi, avrete un brion cogtione, se déguisa en empirique, certain jour du carnaval; le bonnet de docteur remplaça sur sa tête le chapeau de cardinal il joua sou rôle de charlatan avec tant d'esprit, qu'il semblait que ce talent fût inné chez lui. Cela lui porta bonheur: il fut fait pape. Quelque chose qui arrive pendant le carnaval, personne ne s'en scandalise: un péché de ce temps est un péché privilégié auquel on ne peut refuser un passe-port. Le carnaval est comme le fameux bouc émissaire: il se charge de toutes les erreurs de cette époque. Vers le milieu de la journée, on voit par degrés se grossir les torrens populaires, qui, de tous les quar tiers de la ville, viennent aboutir la rue du cours. Plus la fin du jour approche, plus l'allluence augmente. Deuxtiles parallèles de voitures occupent toute la longueur du cours, et ont peine assez de place pour allerau pas. L'espacedu milieu est réservé aux ambassadeurs, aux gouverneurs et aux séna teurs de Rome. Des pluies de dragées tombent de toutes part sur les voitures et sur les passants. Toutes les fenêtres, tous les balcons, sont teudus de tapis de soie écarlate. On croit être la Fête-Dieu Paris. Du coup de canon se fait eulendrc: les voitures

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3