2 provenait d'une créance reçue par son mari. Sur les cris: au meurtre.poussés par l'accusée, la servante Catherine Leroy, est accourue. On ignore jusqu'à présent quelles injures ou me naces ont été proférées alors en présence de la ser vante; elles doi veut cependa n ta voir été très-sérieuses, car la servante, parlant de celte dispute Régine Van lsacker, a dit Il est craindre qu'il ne surgit»e de tout cela unprocè* car ma mailressesn revenant de JYest-Nieukerke, m'a dit: You: ne comparaîtrez pu» pour mon marimai» pour moi. A quoi, f ai ré pondu Je comparaîtrai pour qui a raison. La préve- nuea répondu: Vous vous en plaindrez. Appararu- ment que Catherine Leroy aura en connaissaticedans cette dispute de quelques secrets ignorés jusqu alors par les autres domestiques. En effet, Pélagie Bail, parlant de cette servante, dit au témoin Ardeur: Je n'aurais par voulu la voir partir; elle connaissait tous les secrets de mon ménage. Après la dispu te, l'accusée Bai 1 est reven ne Y près, montée sur un âne; la servante ainsi que le témoin Louis Dansaert l'ont accompagnée pied. Arrivé» devant la porte d'Ypres, deux heures delà nuit, ils l'ont trouvéeferinéeet sont restés Lâjusqu'a 4 heures. Catherine Leroy s'est couchée terre pour se re poser, où elle est restée pendant plus d'une heure, malgré les remarques de Dansaert sur le danger qu'il y avait se coucher ainsi sur la terre nue. Phi lippe Baelde croit en effet que la servante a dû sa nialidie ce voyage; la femme dit de son côté que déjà Calh° se plaignait de temps en temps et qu'elle (l'accusée) a dit la mère de Cathérine Leroy que sa fille était toujours souffrante. Cependant Marie Van Oost, qui avait d'abord parlé dans ce sens, a ensuite avoué que la servante a toujours joui d'une bonne santé. Cette déclaration s'accorde avec la déposition de plusieurs témoins. Le y ou le 11 juillet, Philippe Baelde revint chez lui, mais s'en retourna de nouveau le lendemain, après avoir eu une violente dispute avec sa femme. C'est le 16 juillet, que le docteur Lannoy, qui traitait depuis quelques jours la jeune Horteuse Baelde, a appris pour la première fois de la bouche delà prévenue Pélagie Bail que la servante ne se por tait pas bien et qu'apparammeut elle avait besoin d'une saignée. Le docteur crut au contraire que la servante jouissait d'une santé robuste, aussi n'or- rlnn.ia_i_il mi'iin 1 laxatif de sulphale de ma gnésie, d'eau de fenouil et de sirop de pavots. Ce fut la jeune Clémence Baelde qui chercha le remède chez l'apothicaire Édouard Gerste et ce fut le pharmacien lui-même qui prépara le médicament et qui le remit en main propre la petite Baelde; celle-ci quitta aussitôt le pharmacien. Pendant la préparation de la recette, l'apothicaire dit avoir quitté sa pharmacie pour nettoyer un mortier, et cela pendant que le sel était se décom poser dans un second mortier. D'après le témoi gnage du pharmacien et de son élève Henri de Houck, Clémence a reçu la recette de retour; ce fait est formellement nié par la jeune fille. Quoi qu'il en soit la recette a disparu, mais son coutenu se trouve transcrit sur le registre du pharmacien. Le 17 juillet, entre 8 et y heures du malin, la fille Leroy se trouvant sur sa porte eut une conver sation avec le témoin Régine Van lsacker (nous en avons déjà rendu compte.) Elle ne dit pas un mot de son indisposition ni des remèdes, ni des suitesqu'ils avaient pu occasionner. Le témoin n'a d'ailleurs pas remarqué que ladite fille Leroy fût indisposée. Vers les dix heures de la même matinée le doc teur Lannoy a fait une visite Horlense Baelde et sa mère et leur a parlé pendant un quart, d'heure, on ne lui a pas dit un seul mot de la fille Leroy, jusqu'à ce qu'étant sur le point de partir le docteur s'est informé lui-même de la santé de la servante. Sur quoi la première accusée a répondu qu'elle se portait plus mal que la veille, que celte même ma tinée elle avait pris en une fois sa médecine pres crite; qu'après s'être levée elle avait été obligée de rentrer au lit où elle se trouvait pour le moment, ajoutant qu'elle avait été obligée de vomir une ou deux lois et qu'elle avait eu quelques selles. Le doc teur est allé voir Catherine Leroy vers les 10 heures et demi; il n'a rien remarqué de particulier la malade, le pouls était calme et ne donnait aucun signe de dérangement. Aucunes traces de souffrance ou d'inflammation ne se faisaient remarquer sur la figure aussi elle ne se plaignait d'aucun mal. Elle a a du reste confirmé au docteur tout ce que la pre mière accusée lui avait rapporté. Mais ni elle ni personne n'a déclaré alors qu'elle avait pris la veille deux trois cuillerées de médecine et qu'elle avait vomi; tout paraissait devoir s'être passé le 17 juillet. Catherine Leroy doit s'être encore levée depuis et même avoir recommencé ses travaux, car vers les S heures 011 S iji heures de l'après-midi, le témoin Angélique Debierle s'élant rendue chez Pélagie Bail pour y chercher du lait battu, elle a vu la dite Ca thérine Leroy occupée battre du lait; celte der nière a lait uue inclinaison de la tête et lui a dit bonsoir. Le lendemain, 18 juillet, le docteur ayant été appelé la demeure de Pélagie Bail, a appris avec beaucoup de surprise de la bouche de celle ci que sa servante était morte. Etant aller examiner le cadavre, il reconnut qu'il était déjà raide et glacé, il sentait cepeudant encore un peu de chaleur vers la poitrine. 11 en conclut que la mort datait déjà de 5 6 heures. 11 a'été ensuite reconnu qu'elle était le résultat d'un empoisonnement. Depuis cette troisième visite du docteur et le mo ment que Clémence Baelde a apporté la recelte de chez le pharmacien, il s'est écoulé une iji heure. Que s'est il passé pendant ce temps dans la demeure de Pélagie Bail? ceci ne paraît être connu que par les deux accusées et par les enfants Baelde, et tous ont donné cet égard des renseignements très-cir constanciés. Quelques-unes de leurs déclarations s'accordent très-bien, d'autres se contrarient ou bien sont en opposition avec celles des témoins. Les deux accusées et même les trois enfants Baelde, ont contredit en divers points leurs premières déclara tions et donné soupçonner par là qu'ils n'ont pas osé déclarer la vérité ou bien qu'ils ont tâché d'éga rer la justice. Nous parlerons de ces contradictions: Nous dirons cependant en premier lieu ce qui s'est passé pen dant les journées du ib et du 17 juillet nous re laterons ensuite les circonstances qui concernent la mort de Catherine Leroy. 1. Faits qui *e sont passé» le 16 juillet. On est d'accord pour dire que le remède a été pris en partie dans le cours de la matinée qu'une tasse de café a été prise ensuite qui a été vomie aussitôL; que l'après-midi Catherine Leroy a encore pris une partie du remède, et qu'un vomissement en est ré sulté de nouveau. Ayant voulu prendre une partie du remède le soir, la seconde accusée, Marie Van Fait Gand,à la chambre des mises en accusation, le 11 janvier i845. ACTE D'ACCUSATION. La première accusée Pélagie Bail, a montré de tout temps un caractère difficile et emporté. Elle a toujours vécu en mauvaise intelligence avec son père et avec son mari. Déjà en 1821 elle a été pour suivie pour sévices exercés sur son père et sur la plainte de ce dernier, elle a comparu de ce chef devant la cour d'assises de la Flandre Occidentale. 11 est vrai cependant qu'elle a été acquittée. D'un autre côté la police a dù plus d'une fois intervenir pour faire cesser de violentes querelles entre elle et son mari, querelles dont les époux s'accusaient mu tuellement d'être la cause. Enfin le mari a pris la résolution de quitter sa demeure, et a en effet été plusieurs fois chercher de l'ouvrage hors de chez lui. Les servantes n'ont jamais pu demeurer long temps chez l'accusée Baelde, et presque chaque fois qu'une servante quittait cette maison elle allait se plaindre au juge de paix ou au commissaire de police que la femme Baelde retenait tout ou pu-Le de ses bardes ou bien qu'elle en avait été maltraitée. En conséquence de tous ces faits et peut-être encore pour d'autres raisons, Pélagie Bail s'est fait une très-mauvaise réputation parmi ses concitoyens. 11 est nécessaire de relater ici un fait qui a un in stant éveillé l'attention de la police, mais qui n'a pas pu être prouvé. En i8ày, Baelde a reçu chez lui une vieille tante de Mayence. Celte dame possédait quelque fort une selon le dire des deux époux, et il paraît que ceux- ci étaient ses uniques héritiers, ou du moins qu'ils voulaient écarter les autres Cet vieille dame, affec tée d'un cancer la matrice, fut traitée, d'abord par le docteur Lannoy, et ensuite par le docteur Cop- pieters. Elle mourut le y février iH4i.Il paraît que cette mort fut précédée de circonstances telles qu'elles ont excité des soupçons d'empoisonnement dans l'esprit du docteur Coppieters il en a lait part son collègue et au procureur du roi. La diffi culté de retrouver le cadavre de la vieille tante a rendu une instruction régulière impossible. 11 n'y a rien de particulier concernant la conduite et le caractère de la deuxième prévenue. En juillet 1844, elle habitait Ypres depuis peu de temps et ne travaillait chez la première prévenue que depuis quelques semaines. f^nrjrrin 1844, la nommée Catherine Leroy, âgée- de 1 ans, est entrée au service de la femme Baelde. 11 parait qu'elle s'est bientôt montrée mécontente et qu'elle en a fait la confidence Marie Smagghe, ajoutant qu'elleélail décidée quitter ce service. Le 17 juillet, quelques heu resavant sa mort, elle raconta Régine Van lsacker qu'elle était dans un très- mauvais service, que le mari s'était enfui parce que sa femme était insupportable, qu'elle quitterait également la maison et que même ellechtrchail déjà un nouveau service. Tous ces faits sont contredits par la femme Baelde. Un samedi, apparamment le 6 juillet, la femme Baelde s'est rendue West-Nieukerke, accompagnée de Catherine Leroy. Son mari, qui avait quitté la maison,travaillait l'horloge de l'église dece village. A leur arrivée la maison commune, l'accusée s'est rendue directement la chambre de son mari, et une dispute violente s'est aussitôt élevée entr'eux, pendant laquelle l'accusée s'est emparée d'une bourse contenant 80 francs, et d'une montre eu argent. L'accusée avoue ce fait, mais soutient que l'argent le comte tle Mortou assistent au conseil en ce moment, je veux pro fiter de l'occasion. Le roi Jacques était si vivement préoccupé lorsque James entra dans la chambre du conseil, qu'il ne s'aperçut pas de l'arrivée de son favori. Le fils de Marie Sluart avait quatorze ans alors et il commençait se sentir bumilié du rôle misérable auquel le réduisait le caractère despotique de Morton; mais si blessants que fussent les procédés du comte son égard, Jacques VI était d'un naturel trop craintif pour oser lutter contre l'énergie farouche du régent. Comme tous les êtres faibles et irrésolus, il se bornait montrer son mécontentement par une humeur sombre et tracassière, chaque fois qu'il se trouvait en face de Mortou, et celui-ci rassuré par la pusillanimité de ces manifestations, continuait agir en souverain ne tenant aucun compte du jeune roi, ne lui soumettant aucune question qu'elle ne fut déjà résolue dans sou esprit et quelquefois exécutée, et laissant percer son dédain jusque dans les formes respectueuses que lui im posait l'étiquette. Cependant la position de Jacques devenait telle ment intolérable, qu'il eût enfin éclaté peut-être, s'il eut vu un parti prêt le soutenir; mais la puissance de Douglas et le caractère par ticulier de Morlon inspiraient uue terreur qui imposait silence toutes les haines que celui-ci avait soulevées contre lui par son ad ministration rapace et sanguinaire. Jacques VI prit la parole au moment où James Tenait de se placer quelques pas derrière lui côté de Harry. Ainsi Milord, dit-il au régent vous avez, sans notre aveu, fait incarcérer le comte d'Arran; le duc de Noi thumberlaud est dirigé sur Londres pour y être jugé, et la tête de Iiirkaldy vient de tom ber sanglante. Oui, sire, répondit orgueilleusement Morton, ils étaient coupables, ne pas les punir c'eût été faiblesse puis il se ras sit avec un sang-froid dédaigneux, tandis qu'une Jarme roulait sur la joue du jeune roi vaincu et humilié. Alors James vint se poser en face du comte de Morton, et fixant un regard railleur sur cet horume qui se drapait si orgueilleusement dans sa puissance Sire, dit-il, je partage l'avis du noble comte de Morton; non, aucun crime ne doit rester impuni, quel que soit le rang du coupable; je demande donc que l'on juge les assassins de lord lJarnley, votre père. A ces mots, Morton se leva, pâle de fureur et s'élança vers James comme s il.eût voulu le broyer dans ses mains mais en face de cet accès de rage, James demeura impassible et ironique. Mais, dit Jacques, tremblant l'idée des dangers auxquels l'exposait la démarche hardie de son favori, pour juger les assassins de mon pèie, il faut les connaître. Alois Mortou se rapprocha de James la main sur le pommeau de son épëc l'anxiété la plus vive était peinte sur tous ses traits. James feignit de ne pas voir le mouvement du régent et reprit, eu jouant m ocbiualement aycc la mauohe de son poignard Sire, demande! au premier passant quel est l'homme qui a dirigé et exécuté ce meurtre et il vous répondra c'est lord Morton. Après avoir hésité un moment sur le parti qu'il allait prendre, Mortou renonça enfin aux projets de violence qu'il avait conçus d'abord, et se tournant vers Jacques Sire, lui dit-il, que pen sez vous d'une accusation aussi insensée? James vil que le jeune roi fléchissait sous le regard imposant de Morton. Sire, s'écria-t-il, j implore de votre justice que cette affaire soit éclaircie sans retard. Lord Morton est coupable ou il est inuoeent s'il est coupable, j'ai rempli un devoir sacré en le dénon çant; s il est innocent, je ne suis plus qu'un calomniateur; mon honneur est donc inléressé ce qu'un prompt jugement jette la lu mière sur cette question. D ailleurs le comte de Morlon lui-même, si sa couscience est aussi pure qu'il le dit, sera le premier, je n'en doute pas, provoquer un jugement qui doit le laver enfin du crime que toute l'Écosse lui attiibuc. Eh bien oui, dit Morton, je demande que cette accusation soit examinée, et je me constitue prisonuier jusqu'à ce que mon calomuiateur soit confondu. Mais une fois rendu la liberté, James Slewart, nous aurons un compte terrible régler ensemble. Sur ce poiul la je suis tranquille, répondit James. Jacques se décida enfin appeler ses gai des; Morton les suivit d'un air si sombre et si hautain, que l'assemblée entière en demeum frappée de stupeur longtemps encore après qu'il eut disparu. (La suite eu prech+in A

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2