2 cléricale. Après la mort de M. De Florisone, un petit arliculel de Y Émancipation annonça que des électeurs d'Ypres, qui pouvaient peine avoir appris la mort de leur député, avaient jeté les yeux sur son frère pour le remplacer. Celle candidature appuyée chaudement Brux elles, ne plut guère, paraît-il, l'évêque ainsi qu quelques faiseurs du parti dit catholique; la suite le fit voir. Le commissaire de l'arrondissement, de par ses fonctions, grand-électeur des campagnes consulta M. son beau-père, sur le candidat mettre en avant. i\é Houlers, une même ori gine le fit songer son compatriote M. Bie- buyck. Il partit pour Bruges, consulta l'évêque et le gouverneur, et revint Ypresavec le mot d'ordre. Il avait été décidé qu'on imposerait au district d'Ypres, pour député la représen tation nationale, un étranger non-seulement la ville, mais l'arrondissement. Quand le Nouvelliste avançait que les élec teurs les plus notables avaient désigné M. Bie- buyck, il a dit sciemment la chose qui n'est pas; car celte candidature a été mise en avant, sans qu'aucun électeur du parti clérical ait été consulté. Le tout a été bâclé par l'évêque, le gouverneur elle commissaire d'arrondissement, sans qu'on ait même daigné s'enquérir, si le candidat présenté était agréable ceux qui ont habitué le clergé ne pas douter de leur sou mission quand même ses injonctions les plus déraisonnables. Voilà, comme on improvise dans le bien-heu reux district électoral d'Ypres, une candidature cléricale. Quelques électeurs dévoués ce parti sont indignés de se voir traîné la remorque, avec autant de dédain. Mais rien n'y fera, qu'ils boivent le calice ci amertume jusqu'à la lie et qu ils réfléchissent quel rôle pitoyable les honnêtes électeurs inféodés au parti prêtre se trouvent réduits. Nous apprenons que M. De Florisone main tient sa candidature, ainsi que M. Van Benyn- ghe, de I'operingbe. Mais nous croyons que ce dernier se désistera bientôt, ainsi qu il a coutume de le faire dans toutes les élections générales. Il y a donc division dans le camp des justes. Nous assisterons en curieux ce spectacle, qui prouve que dans le parti clérical tous se croient dignes de s'asseoir sur la chaise curule; em pressement qu ou ne trouve pas au moins dans le parti libéralprobablement parce qu'on se fait une plus haute idée des qualités qu'il faut posséder, pour briguer l'honneur de représenter ses concitoyens la Chambre. A Monsieur l'éditeur du progrès, Monsieur, En lisant dans votre dernier n°, l'article par lequel vous prouviez lu nécessité de la ci dation d'un chemin de 1er, pour la conservalionde l'industrie dentellière, je me suis demandé si, pour éviter une contrefaçon nuisible la bonne réputation de la dentelle d'Y près, silice était d'une régularité et d'une blancheur parfaites. Jamais carnation plus harmonieuse n'avait embelli plus doux visage. XJu mélange île sensibilité et de force brillait dans ses grands yeux noirs qui formaient un étrange contraste avec ses clieveux blonds et soyeux. Clara était enfant par son âge, femme faite par sou âme et ses formes. C'était un fiuit précoce, mais hélas! il avait mûri dans une serre pestilentielle!... Perte rare tombée de l'écriu de la nature et perdue dans la fange! Pierre précieuse brisée entre les mains inhabiles du lapidaire! Il y a dans les traits d'une jeune fille innocente quelque chose d indéfinissable qui frappe et subjugue parfois tes êtres les plus cor rompus; si l'on pouvait s exprimer aiusi je diraisque c'est un éblouis- semeut moral, mais il passe comme celui des yeux. Léonard se trouva sous ee charme. 11 se sentit un moment prêt renoncer ses projets de séduotion sur la belle jeune fille qui te regaidait avec une iueiTable douceur, mais la corruption l'emporta. Il prit Clara sous son manteau car le froid devenait plus vif, et il la serra coulre sa poiti ine eu murmurant son oreille tooles ces douces paroles qui dissipent, comme par enchantement, la crainte et l'irré solution. Léonard Belmout pouvait être considéré comme l'un des types saillants des jeunes gens de l'époque actuelle vingt ans, ils n'at tendent plus rien de la vie Ireute ans, ils sont vieux. Léonard était beau, passionné et spirituel, c'est dir e qu il possédait les dons il ne serait pas utile d'apposer sur nos fabricats, une estampille destinée constater leur origine el cer tifier leur bonne qualité. Ainsi en usaient nos ancêtres, dont les draps étaient renommés dans les pays lointains. Aujour d'hui encore Poperiugbe, on appose un plomb sur les balles de houblon récolté sur le territoire de cette localité, el dans le commerce, ce simple plomb suffit pour augmenter le prix de la marchandise. C'est là une question que je soumets l'appré ciation de Messieurs les membres de la chambre de commerce et du couseil des prud'hommes. Agréez, etc. un abonné. On nous prie d'insérer la lettre suivante, la quelle nous ne changerons pas un mot. Monsieur iéditeur, J'ai vu avec amertume et stupeur, que nulle feuil le périodique du royaume ou de l'étranger n'avait rendu compte d'une cérémonie louchante qui a eu lieu, il y a quelque temps, au village de Zillebeke, l'occasion de la distribution des prix aux élèves de l'école curiale dudit endroit. Permettez-moi, en comblant ce vide, de satisfaire un besoin qui se l'ail impérieusement sentir. La fête se passait dans uu cabaret de la place plus de cent personnes avaient été invitées, par billets imprimés, et vingt au moins avaient répondu l'appel. Dans ce nombre, il y avait près de huit personnes de la commune, non compris la caharelière el ses huit ou dix eulànts. On remarquait aussi des auto rités de Brielen, accompagnées de leur garde-cham pêtre qui avaient le premier pas. Le théâtre se trouvait placé sur une voûte qui forme le local de la société S1 Sébastien, la double porte en était remplacée par une toile peinte avec tout le goût que l'art peut inspirer un aide-maçon, badigeoimeur au besoin, et qui était l'auteur de ce décor. Le public se trouvait dans la salle du cabaret, et le Curé, dans la coulisse, où il remplissait avec complaisance le rôle de soudleur. Durant les eutr'- acles, la cabarelière offrait aux prédits spectateurs des rafraîchissements légèrement houblouués. Le Désespoir de Jocrisse, (le curé avait permis qu'on le jouât, bien que ce fut une comédie) a été donné puis ou a chanté de cantiques. Des mal in- leuliomiés ont critiqué ce point, prétendant tort qu'il valait mieux apprendre aux enfants lire el écrire qu'a chauler. Le programme dont l'exécu tion typographique paraîlavoirété confiée aux soins d'un artiste de Poperitighe. était proprement stylé. Enfin, la plus franche cordialité n'a pas cessé de régner un instant. J'espère que cette école, dont la prospérité est grande, (il y a près de QUINZE élèves!) sera toujours croissante, et que celui qui a tant l'ail pour main tenir la paix el l'union dans la commune, verra le succès couronner ses efforts comme par le passé. Agréez, etc. Le concours des bestiaux l'occasion de la fête de Pâques, a eu lieu aujourd hui. Les prix donnés par la ville ont attiré grand nombre de concurrents. Le sieur Jacques YVallaerl-Castrick a obtenu le premier prix le second a été donné De Turck. Le prix delà plus belle génisse a été rem porté par celle de la ve Joos, et celui de la plus belle vache a été obtenu par Pierre Van Uxem. nécessaires pour plaire auprès de la plupart des femmes que l'on peut, sans trop de présomption, diviser eu trois catégories parfaite ment distinctes: la première se forme de celles qui ne considèrent que les perfections extérieures-, la seconde de celles qui se livrent par passion, et enfin la troisième, de celles qui recherchent essen tiellement l'esprit. Léonard avait assigné un rang chacune de ces trois catégories. Auprès des jeunes fi lies du peuple sa seule bonne mine lui suffisait; il se servait de la passion auprès des bourgeoises, et ne déployait toutes les brillantes ressouices de son esprit qu'en compagnie des grandes dames. Eu débouchant sur la place du parvis, Belmont tenant toujours Clara sous son manteau, alla se placer l'un des augles, où un réver bère projetait sa pâle lueur, et là il se mit fixer sur le joli visage de la jeune fille ses yeux brillants et joyeux; il savait bien qu'il n'avait pas d'argument plus persuasif lui offrir que 1 aspect de ses traits distingué?, encore dans tout 1 éclat de la première jeunesse. Et comme il voulait amener pour lui ce que l'on appelle eu amour, Vheure du bergeril ajouta son premier moyeu de séduction une dose légère du second: Oh! que vous êtes belle, Clara, lui dit-il d'une voix flatteusej que vous êtes belle lorsque vos grands yeux noirs se fixent ainsi sur moi! que vous êtes belle lorsque votre main douce et humide presse la mienne avec amour! Toute mon âme se fond sous de si charmantes émotions; de doux frémissements agitent mon corps, une délicieuse On nous assure, mais nous croyons que ceci mérite confirmation, que la concession du che min de fer entre Oslende el Dunkerke, aurait été accordée M. Van Imschot, d'Ostende, qui représenterait une société franco-belge. *o*:3>«E=- On écrit de Bruxelles. 16 mars Ce malin, vers cinq heures, un préposé des taxes municipales a trouvé, ruedes Cinq-Étoiles, le cadavre d'une jeune femme inconnue, dont la mort paraissait avoir été causée par le froid extrême de la nuit. On a transporté ses restes inanimés l'hôpital Saint-Jean. L'évêque de Luxembourg avait fait paraître un mandement l'occasion du nouveau sémi naire M. Bosch, père, de Sept-Fontaines, crut devoir le dénoncer l'opinion publique, et pu blia le texte du mandement en faisant paraître en marge la traduction française des passages les plus saillants de ce réquisitoire contre notre siècle. L'évêque vient de déposer une plainte contre celle pièce, en contre-façon de son mandement et pour traduction inexacte de celle œuvre. Hier, Bruxelles, ou patinait dans les rues couvertes de verglas. Une nombreuse réunion de cotnmerçans et d'industriels a eu lieu hier au local delà Bourse, pour y arrêter les moyens propres obtenir du gouvernement une large réforme postale basée, comme en Angleterre, sur une taxe uniforme et sur la réduction du prix des envois d'argent. Il a été reconnu que la fixation d'une taxe uniforme 10 centimes pour la lettre simple, quelle que soit sa destination l'intérieur, amè nerait nécessairement, mais pendant les pre mières années seulement, une diminution de revenu pour le trésor Four que cette éventualité n'arrête pas le gouvernement, l'assemblée, sut- la proposition tle M. Bey aîné, a dicidéque fort proposerait au gouvernement de combler ce déficit au moyeu de centimes additionnels dout seraient frappées les patentes au-dessus de treule francs. 11 résulte des calculs les mieux établis que ces centimes additionnels supplémentaires s'élè veraient pendant la première anuée un maxi mum de 23 p. c., pendant la seconde 16 p. c., D p. c. pendant la troisième, et qu'ils cesseraient d'être nécessaires dater de la qua trième année. Uue commission, chargée de se mettre en rapport avec les chambres el le gouvernement, a été nommée, séance tenante. Elle se compose de MM. Bey aîné, Schumacher, d'Hauregard, Charles Verhulst, Frédéric Forlamps, Kuhslohs et de i'oorter. Un violent incendie a dévoré, le 3 février, la Barbade, près de deux cents maisons; le feu 1: ivresse euvelo|»pe et confond mon esprit. O belle jeune fille, sortie si séduisaute des mains de la nature, savez-vous combieu vous êtes aiuiée? Dans un de vos regards est mou bonheur, daus uue de vos paroles d'amour est ma vie. Tu m'aimes, Clara, car c'est mon cœur où la tendresse déborde que ton cœur puise la vie. Quelle est doue la félicité des anges si la terre renferme des joies si enivrantes! Vous couviendiez avec moi, mes amis, qu'il n'est pas une fille du peuple qui puisse résister de semblables paroles, prononcées par une voix douce et accompagnées de regards qui en disent plus encore. L'heure sonna aux tours de Notre-Dame. Neuf heures s écria Clara, mon ami, laissez-moi vous quitter Que va dire mou père Je tremble eu songeant sa colère. Ne m'avez-vous pas dit hier qu il devait s'absenter demain? demanda Léouard en retenant encore la jeune fille. Oui. Eh bien, Clara, plus rien ne vous empêchera de me recevoir. »- Oh je ne le puis, dit-elle. Ne me refusez pas, reprit-il d'un ton pressant, il y a si long temps que je vous en prie. Je viendrai, n'est-ce pas? Venez, murmura-t-elle. Et, toute confuse, Clara disparut aussitôt dans le dédale des rues de la cité. (La suite au prochain n°). R.-Th. Pironon.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2