4e ANNÉE. N° 407.
JOURNAL DYPRES ET DE L ARRONDISSEMENT,
INTÉRIEUR.
JEUDI, 27 MARS 1843.
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APRES, le 26 Mars.
ELECTION DE M. BIEBUYCK.
Ouf] le lour est fait, la farce est jouée. De par
l'évêque, le commissaire d'arrondissement et
le gouverneur, le district électoral d'Ypres se
trouve nanti d'un représentant. Un homme, né
Roulers, président du tribunal, non pour ses
talents, mais pour des services rendus qui ne
peuvent êlre avouésa été imposé la ville
d'Ypres pour défendre ses intérêts la chambre,
intérêts que dans toute occasion, comme per
sonne ne l'ignore, il a toujours si chaudement
défendus avec son compatriote le commissaire
d'arrondissement, au conseil provincial.
Jamais élection plus supercoquencieuse n'a
été faite Ypres. La lutte n'existait pas entre
le clergé et les libéraux, il n'était pas question
de blancs ni de noirs; il s'agissait de së'décider
entre les bleus et les jaunes. Les jaunes ont
remporté la victoire. C'est de règle.
Du reste, aucune élection n'a été plus person
nelle. Lescandidatsavaient les mêmes opinions.
Également plats valets du clergé, ils se posaient
en défenseurs de la religion qui n'est pas atta
quée, mais qui, si elle l'était, serait bien plain
dre, si elle ne trouvait d'autres champions.
Tous deux candidats de l'évêque, l'un au pré
sent, l'autre au passé, ils ont lutté pour obtenir
une honorable fonction qui n'allait la taille
d'aucun des deux. Mais l'élection de M. Biebuyck,
malgré ses antécédents, malgré la répulsion que
sa candidature inspirait, démontre que le clergé
a déposé toute pudeur, que son omnipotence
sur les campagnes est arrivé son point culmi
nant et que les électeurs trente florins sont
devenus ses ilotes.
Yoiei le relevé des trois bureaux
nouvelle. (Suite etfn.)
IV.
Mais laissons parler les personnages de cet épisode obscur, dit
Derville eu s'interronipant, pour retirer de son portefeuille quelques
lettres soigneusement conservées; vous ne sere» pas étonnés, mes
amis, de me voir en possession de ces papiers originaux; car, dès le
début de mon récit, vous avez pu comprendre que l'acteur princi
pal ne m'est pas étranger.
selmont a derville, a paris.
Auzouer près Tours, 2 septembre 1852.
Voici bien longtemps que chaque jour je remets ma correspon
dance au lendemain, mon cher Philippe, et lu ne me pardonneras
pas lorsque lu sauras la véritable cause de ces longs retards elle est
toute eulière dans une révolution morale laquelle j'étais loiu de
m'allendre, mais que cependant je t'avouerai sans honte et dont lu
pourras me railler ton aise.
C'est devant le magnifique spectacle de la nature que l'homme
doit chercher retremper son cœur lorsque la corruption, cette reine
des grandes villes, est parvenue l'endurcir, le dessécher. Pour
1er BUREAU, (la ville et six communes).
Sur 293 électeurs inscrits, 193 se sont présentés.
M. Biebuyck. a obtenu84 voix.
M. De Florisone....95
Bulletins blancs 9»
Idem nuls4»
M. Dumortier-De Coene1
193
2e et 3e BUREAUX, (communes).
Sur 716 électeurs inscrits, 33ifse sont présentés.
M. Biebuyck a obtenu 255 voix.
M. De Florisone56
M. Mazeman de Coulhove 1
M. Constant Vuylsteke1
M. Ernest De Gheus 1
Bulletins blancs 1»
Idem nuls 2
317 _j
Pour être convaincu que M. Biebuyck ne
possède pas les sympathies des électeurs de la
ville d'Ypres, il faut seulement remarquer, qu'en
l'absence même de tout candidat sérieux, il n'a
pu obtenir la majorité des suffrages de la ville,
où sa position comme président doit lui fournir
de nombreux moyens d'influence. Mais que lui
importe, il a l'estime de l'évêque, et puisque
c'est lui qui crée les représentants, cela lui suffit.
Toujours il est qu'en matière d'élection, on
ne peut plus se fier personne, pas même aux
évêques. Celui de Bruges avait promis son appui
M. De Florisone; puis le mot d'ordre est
changé, on lui préfère un autre, et pour com
ble d'avanie, le prélat écrit qu'après avoir été
mis sur les rangs par lui comme son candidat,
il devrait se désister, et pour quel motif, devi
nez en mille, par patriotisme!!!
L'élection de M. Biebuyck bien qu'il soit
étranger l'arrondissement et né dans une loca
lité qui peut avoir des intérêts en opposition
directe avec ceux de la ville d'Ypres, prouve
queldégré d'abrutissement la matière électorale
vivre sagemeut dans un foyer de débauches il faut être plus que
vertueux.
A l'aspect de ces belles plaines où la végétation étale avec tant de
profusion ses plus riches produits, la vue du ciel doux et pur qui
vivifie ce charmant pays que les poètes ont nommé le jardin de la
France, je me suis seuti renaître une vie toute nouvelle, une vie
de nobles émotions, de hautes idées, et la solitude dans laquelle
nous vivons au château de mon oncle n'a fait que développer encore
celte heureuse prédisposition.
La vie contemplative serait la plus heureuse si la réalité ne venait
sa us cesse frapper l'idéal, c'est-à-dire si le passé n'était là pour em
poisonner la joie du préseut, l'espérance de 1 avenir.
Tu m'entends, Philippe, tu sais déjà que je vais te parler de oette
pauvre enfant, de ma dernière victime qu'est-elle devenue? Vit-
elle encore dans son obscut ité, est-elle morte La corruption a-t-elle
germé dans son sein Quels ont été ses tristes fruits? La misère en
a-t-elle fait une fille perdue, ou sou bon auge l'a-t-il arrachée la
convoitise du démon?
Informe-toi, fais des recherches et instruis-moi au plutôt des
renseignements que tu auras obtenus. Aucun sacrifice ne me coû
tera pour réparer une faute si grande puissé-je ne pas y avoir songé
trop tard!
Je suis depuis longtemps sans nouvelles de mon père, j'ignore ce
que cela siguifie j il a écrit mon oncle sans même s'informer de
est descendue. Sous le rapport du caractère
privé, M. Biebuyck a quelques peccadilles se
reprocher, et certes, elles devaient être un motif
d'exclusion son égard. Mais y regarde-t-on
de si près, quand un évêque vous couvre de
ses ailes propices, d'autant plus qu'en toute
circonstance, M. Biebuyck a lâché de nuire aux
intérêts de la ville qui il vient d'être imposé
comme représentant.
Ce choix est déplorable et si nous pouvions
croire la fatalité, nous dirions que le Mardi
de Pâques est un jour néfaste pour notre ville.
Deux fois en quatorze ans, elle subit pareil
jour et par la même influence, une humiliation
amère suivie de calamités ineffaçables.
Nous apprenons que MM. les officiers en
garnison en cette ville, viennent d'ouvrir une
liste de souscription en faveur des indigents si
cruellement éprouvés par le rude hiver que
nous venons de subir. C'est là un acte auquel
nous ne pouvons donner trop d'éloges, et qui
prouve que dans l'armée, toute bonne œuvre a
du retentissement.
RÈGLEMENT pour la perception d'une
rétribution titre de droit de pesageétabli
dans la ville d'Ypres.
Le Collège des Bourgmestre et Échevins de la
ville d'Ypres
Vu la lettre de Monsieur le Ministre d'État,
Gouverneur de la Flandre Occidentale, en date du
21 courant, n* 4o3, 2° division, transinellant,
approuvé par la députalion permanente, le Règle
ment et Tarif pour la perception d'un droit de
pesage
Vu l'Jtlicle 102 de la loi du 3o Mars i836
arrête
Le Règlement et Tarif dont s'agit seront publiés
et affichés dans la ville el dans son territoire de la
moi. Je voudrais connaître les motifs de cette froideur.
derville a belmont.
Peut-être ferais-je mieux de te cacher la vérité, mon cher Léo
nard, et de te laisser les doutes, car, je crois avec bien des gens, que
l'incertitude est préférable une cruelle certitude, mais j'aurais tort
d'après ta généreuse décision tes efforts ne seront peut-être pas
impuissants pour sauver encore celle que tu as perdue. Voici, en peu
de mots ce qui s'est passé.
CLra l'ayant écrit plusieurs lettres auxquelles tu ne répondis pas
puisque ton départ précipité t'empêcha de les recevoir, s'arrêta
une dernière résolution. Elle prit le parti de se rendre chez toi...
la pauvre délaissée n'y trouva que ton père! Celui-ci l'accueillit
avec bouté, l'engagea tout lui confier, i'écoula aveo attention, et
lorsqu'elle eut fini:
Je ferai pour vous ce que ferait un père, lui dit-il, je veux
réparer les torts de mon coupable fils; il n'est plus Paris
A ces mots Clara se jeta aux pieds de ton père, sa douleur éclata
en cris, en sanglots déchirants:
Oh! que je sache où il est! s'écria-t-elle, en appuyant son
charmant visage contre les mains de monsieur Belmont, oh dites-le
moi, monsieur, c'est genoux que je vous le demande, que je vous
en supplie.
Comment, jeune fille, vous songeriez le rejoindre! dit ton
père, d'un air courroucé.