Nouvelles diverses.
dence, que les facultés intellectuelles de ce
prêtre étaient anéanties et un jugement pro
nonçant l'interdiction suivit de près 1 interro
gatoire auquel on 1 avait soumis.
Ce fut alors que les parents de M. Neute,
•voulurent faire procéder de suite la nomina
tion d'un tuteur et d'un subrogé tuteur; de
nouveaux obstacles les attendaient: l'intrigue
des révérends évêques, un instant refoulée par
le jugement d interdiction, entourait le conseil
de famille et voulait s'y asseoir en souveraine.
On se servit du prétexte que l'un des parents
ayant poursuivi l'interdiction, il ne pouvait
plus avoir accès au conseil de famille, parce
que, disait leur jésuitisme, il avait provoqué
une mesure contre l'interdit; tandis que cette
mesure tournait lout-à-fail en faveur de 1 in
terdit et que c'est le parent qui poursuit une
telle demande, qui doit être considéré comme
le plus soucieux des intérêts du malheureux,
tombé en démence. Eu faisant sortir ce parent
du conseil, ils avaient introduit une de leurs
créatures et, avec le marguillier et un chantre
de la paroisse, qui y étaient déjà comme amis,
en l'absence de parents, ils emportaient la ma
jorité.
Bref! on déjoua encore les sombres projets
des ténébreux affiliés et le tribunal de celle ville
ayant eu statuer sur la demande en nullité
de la composition du conseil de famille, accueil
lit celle demande et force fut alors d accepter
le parent que l'on tenait tant écarter.
Fidèles leur politique sournoise et tortueu
se, les évêques de Namur et de Tournay ont
été déjà comme barres dans la roue de leurs
adversaires, trois incidents, qui sont sans doute
les précurseurs de beaucoup d'autres, destinés
reculer autant que possible le moment où le
grand jour de la justice viendra luire sur leurs
actes.
il s'agit maintenant de statuer sur l'action en
nullité des donations intentée aux évêchés, la
requête du tuteur de 1 interdit, action fondée
sur ce que les actes dedonalion, dont ils se pré
valent, sont le fruit du dol et de la fraude, et
ont été passés une époque où l'interdit était
notoirement et depuis longtemps déjà dans un
étal d imbécililé et de démence.
Pendant les débats, qui ont eu lieu jeudi
dernier, d étranges révélalionssesont échappées.
C'est ainsi que nous avons appris que tous les
moines, qui existaient encore dans notre pays,
nourrissaient avant la révolution, l'espoir de
rétablir les abbayes aussitôt après.
M* Lebeau, plaidant pour le tuteur, a carac
térisé avec une rare énergie, les moyens occultes,
employés par les agents du haut clergé, pour
s'emparer de la fortune d'un vieillard en dé
mence et qui, sain d'esprit, avait toujours su
résister d incessantes suggestions.
Après avoir exposé que dans la procuration,
en vertu de laquelle le clerc et le vicaire ont
faildes actes de donation, au nom de l interdit,
Vois-tu, Léonard., je crois qu'il ny a pas de plus affreux malheur
pour uue femme que celui de uaitre dans uue condition obscure avec
-des penchants élevés. Je t'assure qu'ilest bien cruel de se voir coa-
damuée vivre misérable et ignorée, lorsque Ion sent dans son âme
-quelque^îhose de ce feu sacré qui éveille l'admiration et l'estime des
•hommes.
tlélasî nobles germes que la misère flétrit et dessèche, des votre
berceau, dans ses bras décharnés, pourquoi ceux qui vous possèdent
sont-ils si impitoyablement maudits! La nature ne vous avait-elle
placés dans le sein d'une fille du peuple que pour la marquer un jour
au front d'un flétrissant stigmate! La misère ou la honte, il fallait
choisir!...
La honte, c'était la richesse, la domirfalion, le plaisir, la gloire
peut-être! La misère, c'est l'oubli, c'est la mort!.... Ami, voilà pour
quoi je vais mourir' .je ne dois pas avoir recours au suicide, la souf
france tue aussi
Et cepen ant que cette pensée m'est affreuse! Ne plus te voir, ne
plus l'entendre.... Mais n'étais-tu pas perdu pour moi oh! oui, je
préfère la mort mille fois: cest la séparation sans les angoisses de
l'absence mais ce n est pas le néant
Adieu, toi qui as laissé tomber un rayon de bonheur sur ma vie
obscure, toi que j'ai aimé comme nulle autre ne t'aimera jamais, en
te quittant dans celte vie, un dérnier regret me reste encore si
Je-basard t'amène vers mon froèA asile, le marbre funéraire ne t'in-
on lit que les revenus des biens seront em
ployés pour le plus grand bien de l'église ca
tholique dans le diocèse, que les administrateurs
des séminaires et fabriques de la cathédrale de
Tournay seront seul juges de l'emploi faire
de ces revenus pour atteindre ce but (textuel),
et que les donataires ne pourront avoir princi
palement en vue, ni les besoins des indigents,
ni l'intérêt de l'instruction, ni l'intérêt d avoir
des églises mieux construites, mais qu'ils de
vront avoir uniquement en vue le plus grand
avantage de la religion, et d'envisager les con
sidérations ci-dessus, que comme secondaires,
que comme mode d'agir pour le bien de la re
ligion.
Mc Lebeau, dans un élan d'éloquence qui a
ému l'auditoire, a flétri aussi cette clause dont
chaque mot sue le jésuitisme le plus dégradant:
Quoi! lorsque vous faites l'aumône vous, mes
sieurs du clergé, ce n'est donc pas par humanité
ou par philanthropie lorsque vous faites l'au
mône, ce n'est donc pas pour satisfaire un besoin
de votre cœur, lorsque vous faites l'aumône ce
n'est donc pas dans le but de soulager les pau
vres et d'alléger les souffrances des malheureux;
mais cest un moyen secondaire, un mode
d agir, dites-vous, pour le bien de la religion.
Ah! nous comprenons facilement ce que vous
entendez par mode d'agir pour le bien de la
religion et les gens sensés savent, comme nous,
quoi s'en tenir cet égard.
On écrit d'Alger, le 13 mars:
Les fouilles se continuent la marine pour
retrouver les corps ensevelis sous les décombres.
Avant-hier, on a découvert un groupe de neuf
soldats écrasés au moment où ils jouaient aux
cartes quelques-uns avaient encore les caries
la main.
Mous avons parlé du touchant exemple d'a
mour maternel donné par M,ne Segrelier, lorsque
entourée des angoisses de la mort la plus horri
ble, toute sa pensée était concentrée sur son
enfant. Comme si un acte de dévouement devait
en faire naître d'autres, la domestique de celle
dame, enterrée eu même temps qu'elle et dans
la même pièce, criait ceux qui fouillaient de
sou côté JNe vous occupez pas de moi, sauvez
ma maîtresse
Un journal allemand raconte que le prince
Milosch ayant donné en mariage un marchand
une femme qui était allachée son service, en
lui constituant uue dol de plus de cent mille
francs, le marchand a pris pour enseigne le
portrait du généreux hospodar.
L'un des legs de M. Dujarier donne M.
Alexandre Dumas tout, sou mobilier, depuis la
vaisselle plate jusqu'au chevaux- Les deux che
vaux seuls ont coûté 14,000 francs chez Clé-
mieux. Le mobilier est estimé 100,000 fr.
On écrit de àlalaga, sous la date des pre
miers jours de mars:
diquera pas la place ou reposeront mes restes, car hélas! pour les pau
vres il n'y a point de mausolées.... 1 indigence qui les entasse dans
de fétides demeures, les réunit encore dans une commune sépulture!
Adieu doue, citer Léonard, mon amant tant aimé, adieu tout
V.
Derville poursuivit ainsi
Le surlendemain de la réception de ces lettres, Belmont arriva
Paris il accourut chez moi.
Vit-elle encore s'écria-t-il en se jetant dans mes bras.
Oui, mais il faut nous hâter, répoudis-je, et j 'entraînai le mal
heureux Léonard.
Mais où donc me conduis-tu? me demanda-t-il, en voyant
que je lui faisais traverser les rues tortueuses de la cité lu m avais
parlé de la rue de la Mortellerie elle est adjacente la place de
Grève.
Je me trouvai embarrassé:
Sans doute je t'ai annoncé que j'avais trouvé Clara dans la rue
de la Mortellerie, lui dis-je, mais les médecins m'out conseillé de ne
pas la laisser dans ce quartier malsain, en m'assurant qu'elle ne
pouvait être mieux soignée que.... dans un hôpital.
Un hôpital! s'écria Léonard, eu sancUnt pâle et immobile,
un bôpilal Clara oh mon Dieu!.,.
Elle est la Charité, ajoulai-je rapidement j et il continua
me suivre sans répoudre.
Abd-el-Kader, est parvenu attirer lui
lin grand nombre de Marocains, joints aux
réguliers qui ne l'avaient pas abandonné, ou
qui sont venus se réunir sous son étendard, le
mettent même de recommencer les hostilités.
Abd-el-Rhaman est très-effrayé de cette nou
velle prise d'armes, il a ordonné au gouverneur
de la province de Riff, qui était Tanger, de se
rendre immédiatement son poste, pour y
rétablir l'ordre.
Des corps de troupes ont été dirigés de
différents points de l'empire sur le Riff. Un des
fils de l'empereur Muley-Soliman, a dit-on, quitté
Fez avec des forces considérables. Le gouver
neur du Riff est parti de Tanger, le 16 février,
la tête de 100 chevaux seulement.
A la réception de ces nouvelles, Malaga,
ordre a été expédié aux presidios menores
d'Afrique, au cas d'attaque de la part de l'un
ou de 1 autre des partis, de se défendre toute
extrémité.
Abd-el-Kader est la tête de 1,200 cava
liers et de 14 1,500 fantassins.
Voici quelques détails sur la capture de
Santa-Anna, l'ex-président du Mexique:
Dans la soirée du 15 janvier vers neuf heures
et demie, l'ex-diclateur fut découvert par les
Indiens qui étaient en chasse, dans un ravin
près d'un petit village nommé Jico, 56 kilo
mètres de Jalapa. Leurs chiens s'étant mis
aboyer avec fureur, les Indiens se dirigèrent de
ce côté et trouvèrent Santa-Anna, qu'ils recon
nurent immédiatement sa jambe de bois. Il
avait alors avec lui quelques compagnons et
s était arrêté pour ôter sa jambe de bois et de
liège et se reposer un instant. Il offrit aux
Indiens sa montre et de l'argent pour qu'ils le
conduisissent son hacienda (maison de cam
pagne)mais ils s'y refusèrent, donnèrent
l'alarme, et bientôt, entouré par un parti de
volontairesl'ex-dictaleur fut porté bras
Jalapa, les mains liées derrière le dos. Il y avait
juste deux mois qu'il avait quitté celle même
ville, la tète d'une armée puissantepour
aller écraser la révolution dont il rentrait pri
sonnier.
Ou assure que Santa-Anna avait, dans sa
maison de campagne d'Encero, 400,000 dol
lars en or qui sont tombés entre les mains du
gouverneur de Vera-Cruz, et qui doivent être
distribués ceux des habitants qui ont éprouvé
des perles pendant la guerre civile.
Le gouvernement a décidé que tous les offi
ciers qui sont restés sous le commandement de
Santa-Anna, après l'élection du général Barrera
comme président de la république, seront jugés
par une cour martiale. Ou leur a déjà retiré
leurs grades.
AFFAIRES DE SUISSE.
La diète suisse a renvoyé une seule et même
commission les trois questions si éminemment
connexes, des jésuites, des corps-francs et de
1 amnistie. Cette commission doit présenter un
Quelques moments apiès je le fis pénétrer avec moi dans une
chambre séparée des salles communes que nous avions obtenue
pour la jeune fille.
Nous la trouvâmes s'entretenant avec un prêtre et une sœur grise.
Un médecin se tenait au pied du lit. Je l'interrogeai du regard; il
me répondit par un mouvemeut de tête très-signicatif je le com
pris.
Au bruit que nous fîmes en entrant, Clara souleva lentement la
tête; elle aperçut Léouard qui s'avançait précipitamment vers elle;
un cri éloullé s'échappa de sa poitrine halélante, ses yeux jetèrent
un éclair, ses bras s'étendirent vers son malheureux amaut, mais
elle ne put prononcer uue parole et retomba sans force et sans
mouvement entre les maius de la sœur de charité.
Le médecin s'avança aussitôt, lui toucha le pouls et porta l'oreille
contre son cœur en palpant légèrement sa poitrine. Après ud instant
il se releva pâle et grave, et se retournant vers Belmont et moi.
Elle est motte l dit-il.
Elle a quitté la terre pour le ciel dit le prêtre.
Souviens-toi des brillants météores qui éclairent par inter
valles un horison rembruni, dis-je Léonard désolé: s ils n appa
raissent qu'un instant, c'est parce qu'ils sont cachés dans les mondes
invisibles
R.-Th. Pironon.