Nouvelles diverses. M. Dechnmps, ministre des travaux publics, continue garder le lit. Cest M. De Bavay. se crétaire-général, qui a la signature pour l'ex pédition des affaires du département. M. Delvigne, un des conseillers assesseurs dans l'affaire des quatorze accusés, prévenus de vol, qui s'instruit en ce moment devant la cour d'assises du Brabanl, vient de se trouver subitement indisposé. L'audience a été renvoyée aujourd'hui. Si celle indisposition se prolongeait, il y aurait nécessité de renvoyer l'affaire une autre ses sion. ■^ïrrnpn w On écrit de Liège, 26 mars: Lepizoolie qui règne dans les bêtes cornes, réclamait depuis longtemps des mesures de police contre l'introduction en ville des viandes dépécées, dont la consommation pouvait gra vement compromettre la santé publique. Nous apprenons que le collège des bourgmestre et échevins, vient, par arrêté du 24 de ce mois d'interdire, partir du 31 mars courant, l'in troduction des viandes dépécées de bœuf, vache, taureau et génisse. Les viandes de veau, mou tons et porcs, pourront néanmoins être intro duites, sauf être vérifiées et inspectées con formément aux règlements. Outre cet arrêté le même collège a pris des mesures pour que le bétail conduit chaque jour l'abattoir, soit minutieusement inspecté, tant avant qu'après l'abattage, par des médecins vétérinaires commis cet effet. En 1809, le colonel Lumanousk et le colonel De Lile, aujourd hui ministres de l'évangile, reçurent du maréchal Soult, alors gouverneur de Madrid, la missiomde visiter et de détruire la maison de l'inquisition, qui se trouvait dans le voisinage de cette capitale. Le colonel-pasteur Lumanousk termine ainsi l'historique de cette expédition Après bien des recherches, ayant enfin trouvé l'issue des caves du Saint-Office, nous entrâmes dans une grande chambre carrée, appelée la Salle du Jugement. Au milieu se trouvait un gros bloc, une chaise y était fixée: c'était là qu'ils avaient l'habitude de placer l'accusé, lié son siège. D'un côté de la cham bre était un autre siège élevé, appelé le Trône du Jugement celui-ci était occupé par linqui- siteur-général. Il y avait tout autour des sièges moins élevés pour les pères, lorsqu'il s'agissait des affaires de la Sainte-Inquisition. De celte cham bre nous passâmes droite et trouvâmes de petites cellules s'élendant dans toute la longueur de l'édifice. Mais ici quel spectacle s'offrit notre vue comme la religion bienfaisante du Sauveur avait été jouée par des hommes qui en faisaient profession! Ces cellules servaient de cachots solitaires où les malheureuses victimes de la liaiue inquisitoriale étaient enfermées jusqu'à ce que la mort vint les délivrer de leurs bour reaux. On y laissait leurs corps jusqu a la dé composition, et les cachots étaient alors occupés par d'autres. Afin que cela n incommodât pas les inquisiteurs, il y avait des I uyaux assez grands pour emporter l'odeur infecte des cadavres. Dans ces cellules nous trouvâmes les restes de quelques hommes qui avaient expiré récem ment, tandis que, dans d autres, on ne trouvait que des squelettes enchaînés au plancher. Dans quelques-unes, nous trouvâmes des victimes vivantes, de tout âge et de tout sexe, depuis le jeune homme et la jeune fille jusqu'à des viel- lardsdesoixante-et-dix ans, tous aussi dépouillés de vêtements qu'à l'heure de leur naissance! Nos soldats s'occupèrent immédiatement de délivrer ces captifs de leurs chaînes etôlèrent une partie de leurs vêlements pour en couvrir ces malheureuses créatures; ils désiraient vive ment les amener la lumière du jour; mais, connaissant le danger qu'il y aurait eu le faire, je m'y opposai et insistai pour qu'on leur donnât premièrement ce dont ils pouvaient avoir besoin, et pour qu'on ne leur fit voir le jour d'une manière très-graduelle. Ayant visité toutes ces cellules et ouvert les portes des prisons de ceux qui vivaient encore, nous allâ mes visiter une autre chambre gauche. Là nous trouvâmes tous les instruments de torture que le génie des hommes ou des démons a pu inventer. A leur vue. la fureur de nos soldats ne put se contenir; ils s'écrièrent que chacun des inquisiteurs moines et soldats de rétablissement, méritait d'être mis la torture. Nous n'essayâmes pas de les retenir. Ils commencèrent immédia tement l'oeuvre de la torture sur la personne des Pères. Je vis agir quatre espèces différentes de toiture, puis me retirai de cette affreuse scène qui dura tant qu'il y eut un seul individu habitant cette antichambre de l'enfer sur lequel les soldats pussent assouvir leur vengeance. Aussitôt que les pauvres victimes sorties des cellules de l'inquisition purent être sans danger amenées de leurs prisons la lumière du jour (la nouvelle s'était répandue qu'un grand nombre de malheureux avaient étésauvés de l'inquisition), ou vit arriver tous ceux aux quels le saint-office avait arraché des amis; ils venaient voir s'il y avait quelque espoir de les retrouver en vie. Oh! quelle rencontre que celle- là Cent personnes environ qui avaient été ensevelies pendant bien des années, étaient maintenanl rendues la société de leurs sem blables; plusieurs retrouvèrent ici un fils, là une fille, ici une sœur et là un frère! Quelques- unes, hélas! ne reconnurent point d'amis. Celte scène, on ne peut la décrire! Après en avoir été témoin, voulant achever l'œuvre que j'avais commencée, je me rendis Madrid et obtins une grande quantité de poudre que je plaçai dans 1 édifice et dans ses souterrains. Des mil liers de spectateurs attentifs nous regardèrent mettre le feu. Les murs et les tourelles aus si ves de lorguedlieux édifice s élevèrent en débris vers les cieux. L'Inquisition de Madrid nexis- tait plus. Les jésuites ne sont pas encore Lucerne, et cependant le pays est déjà en feu. Que sera-ce s'ils y viennentf Le père général a été invité par le pape ne point répondre l'appel fait par le canton de Lucerne et refuser ses reli gieux. Mais le canton s'ob^line, soit quel orgueil cantonal le pousse braver le reste de la Suisse, soit parce que les jésuites encouragent secrète ment ces instances et celte opiniâtreté. Les bons pères craignent, s ils étaient battus sur ce pre mier point, d'être tôt ou tard expulsés de la Suisse entière. Nous comptons être en mesure de donner demain la note adressée au directoire suisse par le gouvernement autrichien. Voici, en attendant, ce qu'en dit la Gazette d Etat de Zurich La note autrichienne se référé la note importante du mois de février 1841 elle a sur tout en vue de mettre en garde le directoire contre la révolution fédérale, contre l'anarchie et les corps-francs et notamment contre les incursions dans le canton de Lucerne. La forme de celte communication diplomatique est moins sèche que celles du cabinet français; mais, pour le fond, elle n'est pas moins positive, n Les journaux allemands parlent de mouve ments de troupes qui appuieraient celle note; les troupes autrichiennes, d après ces nouvelles, seraient en mouvement tant du côté de la fron tière allemande que du côté de la frontière autrichienne. La Gazelle universelle allemande dit que le gouvernement autrichien, non-seulement agit de concert avec la France, mais qu'on pourrait compter sur l assenliment de la Bussie et peut- être de 1 Angleterre. Le premier lord de la trésorerie qui depuis son arrivée la tête du cabinet n'a pas encore occupé sa résidence officielle de Downing Street, a donné l'ordre d'en préparer les principaux appartements pour recevoir le duc de Broglie et le docteur Lushington pendant toute la durée des négociations relatives leur mission. On lit dans le Mémorial de la Scarpe du 22 mars Bien des versions erronées ont été faites depuis quelque temps sur les soldats français prisonniers en Sibérie, la suite de la campagne de 1812, d horrible souvenir Ces évasions du fond des mines du désert, ces marches noctur nes pour se soustraire la violence des Busses, sont autant de fables absurdes. Le fait est que parmi les Français échappés, comme par miracle, au triple fléau de la guerre, de la faim et du froid, plusieurs ont trouvé, dans ces contrées sauvages, des moyens d'existence ou d'établis sement, qui les ont décidés s'y fixer lorsqu'ils étaient libres d'en revenir. La preuve de ce que nous avançons ici, c'est que trois soldats de la grande armée, tous les trois de la commune de Lallaing, envoyés en Sibérie, la suite du désastre de 1812, vien nent d'écrire leur famille que l'amour de la patrie les avaient décidés entreprendre en semble la lâche de franchir le long espace qui les en séparait. Ces trois anciens militaires ont écrit de la première ville civilisée où ils ont séjourné; ils sont donc en route maintenant,et avant peu ils pourront embrasser leurs parents et leurs amis, qui les croyaient morts depuis un tiers de siècle. Sous le titre: Visite un Chef circassien, the Bentleg Miscellnny publie des détails cu rieux sur un de ces héros du Caucase que n'ont pu réduire encore ni les forces ni l'opiniâtreté du czar. Voici un des épisodes de la vie du chef circassien Mansour-Bey Un de ses parents avait été fait prisonnier par les Busses,et conduit dans un fort; il essaya de s'évader, et fut tué. Mansour-Bey n'en fut pas plus tôt informé, qu'il jura, par le serment le plus solennel qu'il aurait sang pour sang, et qu il tuerait de sa propre main Te commandant du fort. Mais, construit dans une position presque inexpugnable, le fort défiait tous les assauts, et les Busses faisaient trop bonne garde pour qu'on pût espérer de les surprendre la faveur de quelque ruse de guerre les assiégeants furent donc forcés de se retirer avec perte. Exaspéré par cet échec, Mansour-Bey renouvela son ser ment, et résolut d'attirer le commandant hors du fort, l'aide d'un stratagème; stratagème extrêmement périlleux, car il jouait sa vie pour satisfaire son désir de vengeance. Après avoir instruit ses compagnons de son dessein, il s'approcha de nouveau du fort, et ayant tiré quelques coups de feu, auxquels les assiégés ripostèrent, il s éloigna au galop, mais presque aussitôt il se laissa tomber de sou cheval, comme s'il eût été blessé. Sa tournure martiale, son riche costume et son armure en tissu de maille, l'audace avec laquelle il s'était exposé pendant le combat, avaient fait suppo ser aux Busses qu'il devait être un chef de dis tinction. Aussi, il ne fut pas plus tôt terre, que le commandant du fort en personne, ou bliant toutes les règles de la prudencè, sortit, suivi de quelques cavaliers, et se portai au galop vers la proie dont il croyait n'avoir plus qu'à s'emparer. Lorsqu'il arriva près de Mansour- Bey, celui-ci se releva vivement, et, s'élançant d'un bond derrière l'officier russe, lui fit vider les arçons; puis,le soutenant d'une main par le collet de son uniforme, il rejoignit au galop ses compagnons avec son prisonnier. 1 oui cela était tellement imprévu et s'était exécuté avec une telle rapidité, que les soldats russes, complètement stupéfaits, ne songèrent secourir leur maître que lorqu'il était déjà trop tard. Quand ils eurent recouvré leur présence d'esprit, les Circassiens étaient déjà hors de leur portée. Après une course rapide, ces derniers firent halte: toute la troupe ayant mis pied terre, Mansour-Bey se fit amener 1 officier russe, qu'il accabla d'injures, comme le meurtrier de son parent ensuite il ordonna qu'on le de-

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2