statua 9 a 3» ADJUDICATION PUBLip. EXTÉRIEUR. FRANCE. 3 On écrit de Kilmarnock, Écosse, le 18 mars: Les habitants de plusieurs villages aux environs de cette ville, dans le comté d'Ayr, étaient depuis plusieurs semaines en proie aux angoisses les plus vives. Un grand nombre d'en tre eux était cer tain d'avoir aperçu pendant la nuit un fantôme vêtu tantôt d'un linceul mor tuaire, tantôt d'un manteau de paille. Le spectre, adossé un mur ou un arbre, n'avait jamais fail de mal personne; mais il poussait des gémissements lugubres, et épou vantait les passants en jetant sur eux des regards flamboyants. Deux villageois, épouvantés de celle apparition, ont éprouvé une maladie si grave que l'on craint encore pour leurs jours. G est un loup-garou disaient les catholiques. C'est un vampire! disaient les prysbytériens écossais. C'est un esprit en chair et en oset j'en aurai raison dit un agent de police moins cré dule. II se mit en effet aux aguets; mais pendant que le préposé à!a sûreté publique le guettait d'un côté, le fantôme eut le malheur de tomber au milieu d'un groupe de paysans qui se tenaient l'écart enaltendanlle résultat de l'expédition. Les villageois furent effrayés, prirent la fuite dans toutes les directions; mais, l un d'eux en courant, heurta contre le fantôme, et tous deux tombèrent terre par la violence du choc. Au secours! au secours! s'écria le villageois. Ce damné me lient entre ses griffes, il veut m'en- traîner aux enfers. Le spectre, qui n'avait pas moins peur que son adversaire, cria de son côté: A 1 assassin! Les fuyards revinrent sur leurs pas, cernèrent le fantôme, et appelèrent 1 agent de police, qui eut seul assez de courage pour le saisir. Quand ces malheureux eurent acquis la certitude qu'ils avaient affaire un homme, leur poltronnerie fil place la féro cité. lis voulaient mettre en pièces le vampire et lui percer le cœur avec un pieu aigu, afin de l'empêcher de recommencer ses vagabonda ges nocturnes. L'inspecteur eut beaucoup de peine I arracher de leurs mains, mais le fan tôme a été amené la prison de Kilmarnock, dans un étal de nudité presque complète. On lui avait déchiré le drap dont il s'était affublé, ainsi que sa chemise, et il ne lui restait plus sur les épaules qu'une sorte de palatine eu paille l'usage des sauvages des bals mas qués. Quant la partie inférieure des vêlements, le spectre, la manière des vrais Ecossais, en était dépourvu. Ce pauvre diable est un vieillard de soixante- dix ans, peu près fou. Il ne jouait pas ce rôle dans le dessein d'effrayer la population, mais pour expier ses péchés en exécution d'une péni tence qu'il croit lui avoir été infligée par une voix d'en haut. Sa famille l'a fait enfermer dans une maison d'aliénés. Dans une physiologie des vendeurs de lé gumes dont les cris traditionnels provoquent les cuisinières parisiennes, un conteur rappelle comment l'Opéra se procurait des ténors en 1763: Ma botC diasperyma boit d'aspery ces huit syllabes, placées sous re fa mi réut ré mi re, ont retenti des millions de fois Paris pendant une douzaine de siècles; la tradition a conservé cette combinaison de notes, chantées probablement sur les mêmes degrés de la gam ine. Pierre-Montan Berton, directeur de I Aca démie royale de musique, en 1768, était ac- coutumédepuis longlempsaux bottes d asperges que l'on prenait auprès de son logis avec ac compagnement de cris en ré mineur, lorsqu un jour il entend ce même appel attaqué, soutenu parfaitement la tierce au dessus. Ce change ment le frappe de surprise, il tend l'oreille un da caj o plus brillant, la voix approchait, le fait lever en sursaut. Bcrlon court sa fenêtre, appelle, arrête l'audacieux novateur, et l'engage mouler chez lui. Un vigoureux campagnard de seize ans, bien bâti, dune belle figure, se présente. Berton, pour la première fois de sa vie, achète des asperges et dit au marchand Tu sais te faire entendre au loin Oui, monsieur, et je m'en trouve bien, je vends plus que les autres. IN eprouves-lu pas une grande fatigue çrier plus haut que les camarades? Au contraire, c'est pour me mettre l'aise que je prends ainsi. Quel est ton nom Etienne. Tu dois en avoir un autre? Mon père s'appelle Lainez, maraîcher, Vaugirard, et je vends les aspergesde son jardin. Berton fait dire quelques chansons au mar chand de salade, lui reconnaît une voix de haute-contre franche, énergique et juste, lui propose de le faire entrer l'Opéra, paie un louis d'or sa botte d'asperges, et lui donne des maîtres après avoir eu le consentement de ses parents. Cesl ainsi que notre Académie royale de musique enrôlait ses héros avant l'établisse ment de I École de chant du Conservatoire. Phaélon, est-il vrai que tu fis du bouillon»? s'écriait un admirateur du ténor Duménil, voyant ce cuisinier représenter le fils du Soleil. Mlle Desmâlins lavait les écuelles l'auberge du Plat- d Etain, encore existante au carré Saint Martin Larive s'escrimait du peigne et du rasoir; Lainez criait de la salade, il s'est trop souvenu de son premier metier M"0 Laguère exerçait un autre commerce, et l'on a vu Manon, la vachère se joindre au jardinier Lainez pour l'exécution d OEpide Colone, chef-d'œuvre de Sacchini. Les gentilshommes et les demoiselles de l'Aca démie royale de musique vivaient en très-bonne intelligence avec ces virtuoses plébéiens, anno- blis par le talent. Paiis, 50 Mars. On assure que la présentation du projet de loi relatif l'armement des fortifications de Paris, n'a été convenue dans le conseil des mi nistres que par suite de la résolution prise par M. Guizot de quitter le ministère la première occasion que la majorité lui en donnera. Ma cédé en même temps aux désirs de la cour qui désire vivement que les fortifications soient armées et qui craignait que l'on ne put former un nouveau ministère avec la condition de ve nir présenter la chambre des députés une loi aussi impopulaire. Depuis que M. Guizot est décidé quitter les affai les, il travaille sans relâche aux affaires de détail de son ministère et Ion annonce comme devanlparailre sous peu de jours une multitude de nominations et de promotions diplomatiques. Ses collègues vont probablement suivre cet ex emple eteomme ils prévoient leur fin prochaine, ils chercheront in extremis pourvoir de places et de positions lucratives leurs parents et amis. Le bruit était très-accrédité hier soir que M. Cu nin-Gridaine. ministre de l'agriculture et du commerce, avait voulu donner sa démission vendredi soir, par suite de la tournure que pre nait la discussion de la loi sur les douanes. On commençait s'étonner du mutisme de M. De Lamartine, qui depuis le commence ment de la session n'a pas pris une seule fois la parole sur une des graves questions qui ont été mises en discussion. M. De Lamartine a été indisposé et même il était retenu chez lui depuis quelques jours. On annonce aujourd hui qu'il se propose de prendre la parole contre la pro position relative la conversion. Hier soir, il y avait grande fêle au minis tère de la guerre. On y célébrait le 76e anni versaire de la naissance de M. le maréchal Soult, président du conseil. M. le maréchal est né le 29 mars 1769, la même année que Napo léon et le duc de Wellington. Un épouvantable assassinat vient d être commis dans la commune de Montrouge. La dame Sauvai, veuve et âgée de près de 90 ans, possède dans cette commune des propriétés assez importantes; elle habitait seule au pre mier étage d'une maison sise Grande-Rue, 60, vis-à-vis de la rue d'Orléans. Le rez-de-chaus sée de cette maison est occupé par les magasins de nouveautés l'enseigne du Soldat laboureur. Derrière la maison est une cour fermée d'une grille ouvrant sur la rue, et, la suite de cette cour, se trouve un immense jardin séparé de la plaine par un mur très-élevé. Hier, vendredi, le portier, dont Ta loge est située dans la cour, ne vit pas sortir la veuve Sauvai, bien que son habitude fût de faire ses petites provisions quotidiennes elle-même et de bonne heure. Il ne s'étonna pas toutefois de ne pas la voir paraître, car elle lui avait parlé la veille au soir gaie et bien portante comme d'or dinaire, et il se pouvait faire qu'elle n'eût eu besoin du dehors. Mais aujourd huila matinée s'étant écoulée sans que la vieille dame parût, le portier, in quiet, alla frapper sa porte, et ne recevant pas de réponse, il s'empressa d'aller prévenir le commissaire de police, dont la maison est située quelques pas seulement. Ce magistrat s'étant rendu sur les lieux et ayant fait ouvrir les portes, pénétra dans la chambre coucher. Là un affreux spectacle s'of frit ses regards et ceux des locataires de la maison qui l'accompagnaient. La malheureuse octogénaire était étendue sans vie sur le parquet inondé de son sang; le cadavre portait la tête quatre effroyables bles sures qui paraissaient avoir été faites avec un instrument contondant tel qu'un marteau, et la rigidité des membres annonçait que vingt-quatre heures au moins s'étaient écoulées depuis la per pétration du crime. M. le procureur du roi, averti de cet événe ment, s'est transporté immédiatement sur les lieux, assisté de M. le juge d instruction Des noyers. Ce soir on procède l'autopsie, et 1 accès de la^maison est interdit tout le monde. Ce crime a produit une sensation profonde dans la populeuse commune qui en a été le théâ tre. Les voisins n'ont entendu aucun bruit, et l'on est porté supposerd après divers indices qui ont été recueillis, que le meurtrier ou les meurtriers auraient pénétré dans la maison en escaladant les murs du jardin qui donnent sur la campagne. La veuve Sauvaiqui vivait avec une extrême parcimonie, passait pour avoir en sa possession une assez forte somme d'argent. Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur l'importance de la méthode de M. Pierre Simon» pour la cure des hernies. Parmi les découvertes qui méritent particulièrement l'attention des médecins et des malades, nous signalons la méthode de M. Pierre Simon, pour la guérison radicale des hernies ou descentes et chutes de matrices, rendant inutile l'usage toujours pénible et dégoûtant des bandages et des pessaires, sans aucun dérangement ni régime. Pour plus amples renseignements, voir l'instruc tion qui contient un grand nombre de certificats les plus honorables, anciens et uou veaux cette instruc tion sera envoyée gratis, franc de port, par la poste, aux personnes qui en feront la demande par lettres affranchies. S'adressera l'auteur, M. Pierre Simon^ herniaire bandagiste, aux Herbiers, déparlement do la Vendée. Donner l'adresse amplement et très- lisiblement. (Affranchir.) i.si Au Mardi, 29 Avril 1S4B2 heures de relevée» l'Hôlel-de-ville 1 houroul, arrondissement de Bruges, province de la Flandre occidentale, Il sera procédé l'Adjudication fUlljli— que des travaux faire l'église dudit Tliourout, consistant dans la construction de quatre nouvelles

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3