Une flouerie On sait que M. le ministre des travaux publics a accordé un individu de Bruxellesmoyennant payement d'une rede vance annuelle le droit exclusif de poser des affiches dans les salles d attente du chemin de fer et d'y vendre des publications utiles aux voyageurs. nouvelles diverses <9 affaires ont repris leur cours et tout est mis en œuvre pour que l'administration marche avec la même régularité que par le passé. Liège, le a avril i8t!i. II. De Brouckere. La feu mal éteint a de nouveau surgi ce malin des décombres de l'hôtel du gouvernement, la compaguie des pontonniers s y est transportée immédiatement et travaille au déblaiement. Par arrêté royal du 29 mars, il est accordé au sieur P. Poupart, de Bruges, une médaille d'or et une somme de cent francs, pour avoir, dans la journée du 2 mars 1845, sauvé la vie la femme Messe et ses cinq enfants. Hier soir, toute la station du Midi a été mise en émoi par un déplorable événement. Un Sr Ch...., ex-employé, a tiré un coup de pistolet sur le chef de station qui heureusement n'a pas été atteint. Le coupable a été immédiatement arrêté. Nous ignorons encore le motif qui a poussé ce malheureux commettre sa crimi nelle tentative. Nous apprenons que le pistolet était chargé balle. Le sieur Ch...., se trouve en ce moment devant le juge d'instruction. M. le ministre des travaux publics assistait hier la séance du Sénat, quoique souffrant encore. Pendant le peu de jours que la navigation a été ouverte le mois dernier, il est entré Anvers 77 navires, dont 25 venant du long cours. Dans la journée du 30 mars dernier, la nom mée Angélique Desmet, épouse de Jean Hallin, demeurant Hulste, a été arrêtée ea flagrant délit, payant avec de la fausse monnaie dans un magasin de la commune. On écrit de Liège, 2 avril Hier vers six heures du matin, après la pre mière messe, on a trouvé déposé dans un banc de l'église Saint-Bar thélemi, un enfant nouveau- né du sexe masculin. M. le commissaire, infor mé, s'est immédiatement transporté sur les lieux, accompagné du docteur Bécasseau pour constater le délit. Après examen de cet enfant, il a été reconnu qu'il était né terme et devait être âgé de trois jours environ, il était enve loppé d'un drap en toile blanche, d'un mou choir et d'une juppe en flanelle. Ce pauvre petit a été recueilli par le bureau de bienfaisance, après avoir été baptisé dans l'église où il a été trouvé. La police est la recherche d'une vieille femme qu'on présume être l'auteur de ce délit. Une tentative dassassinat accompagnée ou suivie de vol d une certaine somme d argent, a été commise dimanche dernier, entre 9 et 10 heures du malin, sur la personne, au domicile et au préjudice de M. G., avoué en cette ville. Aussitôt que M. le commissaire en chef Kirsch en fut averti, il se rendit au domicile de la victime pour recevoir sa déclaration et consta ter toutes les circonstances de cet attentat: le prévenu, nommé J.-J. D...., ouvrier verrier, demeurant dans une commune deux lieues de notre ville, avait déjà pris la fuite, mais grâce au zèle et l'activité déployés par l agenl de police Malherbe et le garde-ville Dodoigne, attachés au personnel du quartier du sud, il fut mis en étal d'arrestation le même jour dans l'après-midi. Après avoir subi le lendemain, un premier interrogatoire devant M. le juge d'in struction, il a été écroué sous mandat de dépôt, de même qu'une fille dudit D arrêtée com me complice du crime reproché son père. On écrit de Tamise, 2 avril: Uue scène de brigandage, peu commune de nos jours et qui rappelle les tristes exploits de Gultop et Schinderhannes, est venue mettre en émoi noire commune d'ordinaire si paisible. Un peu après miuuil, des voleurs au nombre de trois se sont introduits dans l'habitation de Mm9 Ve Van Strydonck: ils ont appliqué une échelle contre le mur extérieur, et après avoir brisé quelques vitres, ils sont entrés dans l'ap partement de cette dame. L'un de ces bandits, armé d'un long couteau s'est avancé vers le lit, et a sommé Mme Van Strydonck de lui indiquer où se trouvait son argent: il accompagna cet ordre des plus terribles menaces et fit briller aux yeux de cette dame épouvantée, l'arme qu il tenait entre les mains. Les clefs sont remises au brigand et tandis qu'il enlève d une armoire des sacs remplis d'or et d'argent, M™4 Van Strydonck, femme d'une énergie peu commune, tire avec force le cordon de la sonnette qui communique la chambre de sa servante; celle-ci accourt, s'arrête devant la porte, écoule et entend des voix d'hommes et des menaces de mort; elle monte aussitôt et ébranle avec vigneur la cloche d'alarme. Alors les voleurs se précipitent dans la cour et s'échappent en emportant toutefois une somme d'argent considérable. La justice informe, et nous avons la confiance que grâce l'activité et l intelligence de notre excellent commissaire de police, cet attentat ne restera pas impuni. Al. le directeur Masui a informé de ce fait, par circulaire, sans toutefois faire connaître le chiffre de la redevance annuelle, en annonçant que I on devait retirer, dater du lr de ce mois, les avis ou les livres que 1 on a fait placer dans les salles d'attente, ou de s'entendre avec le sieur Brée, pour régler les conditions auxquelles ils pourront être conservés. Or ces conditions sont celles exorbitantes ci-après Affichage dans les 50 stations de première classe Four une seule station, par mois 6 frv pour une année 50 fr. Pour cinq stations, par mois 25 fr., pour une anuée 175 fr. Pour dix stations, par mois 40 fr., pour une année 250 fr. Pour vingt stations, par mois 60 fr., pour une année 360 fr. Pour les cinquante stations, par mois 80 fr., pour une année 500 fr. Dans les stations de deuxième classe, on ne paye que la moitié des prix ci-dessus. Les tableaux doivent avoir 50 centimètres sur 33, parce qu'ils sont réunis dans un cadre gé néral ce qui obligerait même les hôtelliers et autres de faire des nouveaux frais de gravure ou lithographie. Il coûte en outre pour encadrement, par cha que station, fr. 2-50 c. une fois payés. Voilà encore une mesure qui va favoriser sin gulièrement le commerce Éclaireur Tous les partis sont plus ou moins inconsé quents. Une des grandes inconséquences du parti ultraraontain, cest de réclamer la liberté d'enseignement pour lui, et de ne pouvoir tolérer la même liberté pour les autres. On se rappelle avec quel talent oratoire, M. de Monlalembert. lors de la discussion du projet de loi sur renseignement secondaire, invoquait la Charte et l'esprit des temps modernes en faveur du libre développement de toutes les idées. Eh bien aujourd huile même orateur se propose d'appuyer une pétition signée par 89 habitants de Marseille qui, aveuglés par quel ques jésuites, viennent demander que I on fasse descendre MM. Michelet et Quinel de la chaire qu'ils occupent avec tant d'éclat au Collège de France. Assurément, celle pétition-là n'est guère con forme l'esprit des temps modernes et la liberté de la pensée. Comment donc se fail-il que. M. de Monlalembert ail annoncé, l'autre jour la Chambre, qu'il appuierait une demande dictée par l'intolérance et l'exclusivisme le plus manifeste? Est-il raisonnable de passer ainsi du blanc au noir? Est-il possible qu'un homme sensé, si peu de dislance, consente se con tredire lui-même d'une manière aussi palpable, en face d une assemblée législative, en face de la France et de l'Europe? Les orateurs politiques dans les chambres, de même que les avocats consciencieux, ne de vraient accepter la défense d'une cause qu'après l'avoir mûrement examinée, et surtout après avoir attentivement recherché si elle n'est pas en opposition avec des principes qu'ils ont an térieurement soutenus. Nous hésitons encore croire que M. de Monlalembert, qui est un homme de talent et de sens, ait la faiblesse de se compromettre pour servir les rancunes de quelques iiodins de pro vince. Nous espérons que, dans l'intérêt de sa réputation, le jeune orateur montrera plus d impartialité et de logique DémocPacifique). SÉNAT. Ainsi que nous le prévoyions, le Sénat, revenant hier sur sa première décision, a, sur la proposition même de la commission, rejeté l'amendement qu'il avait adopté au premier vole, el rétabli dans la loi sur l'ordre judiciaire l'article qui concerne la Haute- Cour militaire. Le projet de lui a été ensuite adopté par voix contre Six membres se sont abstenus. Le sénat a adopté également le projet de loi relatif aux traitements des membres de ia Cour des comp tes, la commission ayant retiré l'amendement qu'elle avait proposé, el qui était identique celui rejeté hier pour les membres de l'ordre judiciaire. Le projet de loi qui érige en commune séparée le hameau de Meerdouck, a été adopté sans discussion. Après avoir ouverte! fermé la discussion générale du projet de loi relatif l'établissement d'un conseil de prud'hommes Roulers, le sénat s'est occupé du projet qui concerne le canal de Turnhoul. MM. de Rouillé et Dumon-Dumortier, tout en volant pour le projet, ont rappelé a M. le ministre des travaux publics l'urgence de construire enfin le chemin de 1er de Tournai Jurbise. M. le vicomte Desmanet de Biesme et M. le baron d'Hoogh vorst ont demandé des explications sur le projet de chemin de ter de Jemeppe Louvaiu, M. le ministre des travaux publics a répondu que la commission de lu chambre des représentants ferait son rapport probablement aujourd'hui sur le projet de chemin de 1er de Jurbise Tournai, et qu'il en hâterait ia mise l'ordre du jour de tous ses efforts. Eu ce qui concerne le chemin de fer de Jemeppe a Louvaiu, Al. le ministre a annoncé que les deman deurs en concession avaient déposé le cautionne ment, qu'il avait lait avec eux une convention pro visoire, et que sous un très-bref délai il soumettrait la chambre celle convention, ainsi qu'une autre pour la construction d'un chemin de fer de Liège jNamur pour lequel une compagnie s'est formée. L'ordre du jour appelait ensuite la discussion gé nérale du budget des travaux publics, mais les obser vations devant plutôt porter sur les détails que sur l'ensemble, la discussion générale a été close et celle des articles renvoyée aujourd'hui. M. Dechamps étant encore un peu souffrant et devant d'ailleurs se trouver l'autre chambre pour défendre le projet de loi relatif aux doubles voies, au matériel ela l'achèvemenldes stations du chemin de fer, M. De Bavay, secrétaire-général au dépar tement des travaux publics, a été nommé commis saire royal, el assistera M. le ministre pour la dis cussion des détails du budget. Une lettre d'Alger du 20 mars, porte que les émissaires d'Abd-el-Kader parcourent de nou veau la régence, annonçant que lémir est la tête d'une nombreuse armée. On assure que la guerre sainte est prêchée dans plusieurs con trées de 1 Ouest voisines du Maroc, el qu'une assez vive agitation s'est manifestée parmi les populations de la frontière. D'après des avis reçus de ce côté, on croit qu'un certain nombre de Douars appartenant des tribus alliées sont allés rejoindre tout récemment Abd-el-Kader

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2