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nouvelles titrer se s.
ténues de fatigue, et qui n'avaient presque pas
pris de nourriture depuis 24 heures.
11 est probable, du reste, que les troubles de
la Suisse sont loin d'être terminés, car la fer
mentation est plus grande que jamais dans l'Ar-
govie, et l'on croit que les corps-francs vont
recruter de nombreux renforts qui leur per
mettront de renouveler la lutte. Il est bien dif
ficile de prévoir quelle sera l'issue de celte
guerre ciyile. En attendant, des lettres de Jura
annoncent que des troupes françaises commen
cent arriver sur nos frontières.
Le M essayer Ahier soir dément lui-même la
nouvelle qu'il avait donnée de l'entrée des corps-
francs Lucerne. Un bulletin officiel publié
par le gouvernement de Lucerne, le 1er avril
annonce au contraire, dit ce journalla dé
roule des corps-francs, qui auraient laissé plus
de six cents hommes sur le champ de bataille,
aux portes de Lucerne.
-Lesjournaux ministériels annonçaient hier,
d'après des nouvelles reçues par voie extraor
dinaire, que les réfugiés lucernois el les volon
taires après deux tentatives inutiles et des
perles énormesétaient restés maîtres de Lu
cerne, et que de tous les côtés des volontaires
libéraux ou catholiques couraient au secours de
leur parti. Une dépêche télégraphique de
Besançon apprend au contraire que les insur
gés auraient essuyé une défaite Lucerne, et
porté le nombre des morts 600. Une dépêche
de Strasbourg confirme celle de Besançon et
ajoute que le général Sonnenberg s'est emparé
de 1 artillerie des corps-francs et les poursuit
dans toutes les directions.
Ces dépêches, dont on parlait aujourd'hui
la chambré, font connaître le résultat actuel de
la lutte qui sest engagée en Suisse. Nous
croyons cependant qu'on ne lira pas sans inté
rêt les détails suivants sur les faits déjà accom
plis ils serviront mieux faire apprécier les
événements. Nous ajoutons quelques explica
tions destinées faire connaître nos lecteurs
le théâtre de la guerre.
Lucerne est située peu près au centre de la
Suisse, el sa position semblait désigner ce can
ton comme le champ de bataille naturel des
deuxgrands partis qui divisent laconfédération.
Lucerne est placée enefFet l'une desextrémités
du lacdesQualre-Cantons, sur les bords duquel
sont situés les cantons primitifs d Unterwald
Uri et Schywz. Au nord de ceux-ci se trouve le
canton catholique de Zug, Lucerne, au levant,
louche donc aux cantons les plus prononcés en
faveur des jésuites, el le lac des Quatre-Canlons
lui ofFre une communication directe el facile
avec eux. A l'ouest, Lucerne louche au con
traire aux cantons les plus prononcés dans le
sens libéral el qui sont rangés dans l'ordre sui
vant autour de ses frontières ArgovieBâle-
Carapagne, Soleure et Berne.
Enfin, entre le canton de Zug et celui d'Ar-
govie, au nord de Lucerne, se trouve le canton-
directeur Zurich. Ainsi placé entre ses alliés
d un côté, et ses adversaires de l'autre. Lucerne
devenait le champ de bataille nécessaire des
deux partis. Pour couvrir la ville, le gouverne
ment Lucernois avait établi une partie de ses
forces Surzée, cinq lieues de Lucerne,
l'endroit où se confondent, pour se diriger sur
Lucerne, la roule qui vient de Soleure et d'Ar-
govie au nord, el celle qui vient de Berne
l'ouest. Le point de raliement des volontaires
était Zoffinghe, sur la roule de Soleure Lu
cerne, et Buitwel sur celle de Berne mais les
volontaires de Soleure et d Argovie abandonnant
la route qui les menait directement Surzée,
ont dévié 1 ouest et sont allés faire leur jonc
tion avec les volontaires bernois moitié chemin
de Huitwel et de Surzée, et sont ainsi venus
prendre revers les Lucernois établis Surzée.
Le Constitutionnel a reçu le texte de la
circulaire du directoire suisse aux cantons, au
sujet des événements dont Lucerne venait d'être
le théâtre. Nous en extrayons la hâte le pas
sage suivant
Dans la matinée du 31les corps francs se
sont avancés rapidement travers des contrées
qui n'étaient pas occupées par les troupes, afin
de s'emparer de la ville par un coup de main.
Bepoussés sur plusieurs points par les
troupes, lucernoises, ils ont réussi rompre la
ligne sur un point, ce qui força les troupes lu
cernoises une retraite partielle, en sorte que,
duranUa nuit du 31 mars au 1er avril, la ligne
des troupes lucernoises fut réellement rompue
par les corps-francs. Les contingents militaires
d'Yry el de Zug étant arrivés, les corps-francs
ont été de nouveau attaqués ce malin (lr avril),
par les. troupes, réunies, et forcés de battre en
retraite en sorte que le gouvernement de Lu
cerne a l'espoir de les repousser du gouverne^
ment de son canton.
En portant la, connaissance de tous les gou
vernements canlonnaux ces nouvelles, qui nous
sont parvenues par voie officielle nous vous
adressons invitation pressante de mettre tout
en œuvre pour tranquilliser les populations et
les détourner de toute entreprise illégale contre
le canton de Lucerne.
Le secours fourni au gouvernement de
Lucerne par les cantons primitifs a donné sans
doute la victoire au général Sonnenberg. Ce
n'est là que le début d'une guerre civile. Les
jésuites n'ont d'ailleurs encore fait aucune décla
ration publique pour renoncer entrer dans
Lucerne.
On écrit de Dublin, 2 avril: Les désordres
ne paraissent point avoir cessé dans les cam
pagnes. L'émigration se porte de plus en plus
aux États-Unis, et plusieurs centaines d'émigrés
sont déjà partis de Cork.
Les dernières nouvelles des Indes sont du
lr mars. Elles ont fort peu d intérêt Sir Charles
Napier avec 5.000 hommes se trouvait dans les
montagnes Bhoozlies. Son corps commençait
manquer de vivres et s'il persistait rester au-
delà du désert, on craignait qu'il ne fût forcé
de faire une retraite désastreus L'ennemi avait
pris la fuite el il ne pouvait pas l'envelopper
comme il en avait l'intention, la campagne dans
le pays Mahrassé s'est terminée, les troupes re
tournent leurs garnisons, el plusieurs chefs
des insurgés ont été exécutés Les troubles dans
le Punjaub et Lahore continuent et le gou
vernement anglais concentre des troupes sur la
frontière Le prince de Prusse est parti le 31
janvier de Singapore, pour faire un voyage dans
le Népal.
On a des nouvelles de la Chine, datées de
Hongkong, le 31 janvier. On a publié une or
donnance Hongkong, qui autorise le gou
verneur de l 'île proclamer l étal de siège
lorsqu'il le croira nécessaire. Une autre ordon
nance impose des droits de patente aux mar
chands de sel, d'opium el de plusieurs autres
articles. Le Singapore Pree Press affirme que
le commissaire impérial Keying a publié une
ordonnance que Macao sera dorénavant un port
libre comme canton Amoy, etc. Ce même jour
nal dit que le gouvernement de Hongkong a
intimé aux autorités Portugaises de Macao, que
les sujets anglais ne se soumettraient plus aux
lois Portugaises.
On écrit de Rome, le 23 Mars
S. S. vient d'élever Mgr. l'évêque de Liège
la double dignité d'évêque assistant au trône
pontifical et de prélat domestique. Le Saint
Père, pour donner plus d'éclat celle marque
de sa haute bienveillance, a voulu décerner
ce titre au prélat en présence du Sacré-Collége
et de toute la cour pontificale. Le second jour
de Pâques, pendant la messe solennelle qui se
célébrait devant celle auguste assemblée, le
préfet des cérémonies, ayant pris les ordres de
S. S-., les a signifiés Mgr Van Bommel el l'a
conduit près du trône la place qui lui était
réservée.
Mgr. Cappaccini ne va pas encore mieux
mais son mal n'empire pas; il est craindre
cependant que quelque nouvelle attaque ne
survienne.
INONDATIONS EN ALLEMAGNE.
Mayences 1er avril. Enfin les eaux com
mencent baisser. La nouvelle de la rupture de
la digue de Laubenheim ne s'est heureusement
pas confirmé. La détresse produite par l'inon
dation dans quelques quartiers de la ville et
des environs, a été telle que le conseil de ville
a fait un appel aux secours de la charité pu
blique. Ces secours ont été prodigués avec un
empressement digne des plus grands éloges.
Une généreuse rivalité s'est établie entre les ci
toyens et les militaires pour alléger la misère
des victimes du fléau.
Dresde. 30 mars. L'Elbe a atteint un
niveau plus élevé encore qu'en 1784. L'église
catholique située dans la vieille ville est sub
mergée ainsi que les écuries royales. On ne
communique qu'en bateaux entre les deux
parties de la ville. En ce moment la caserne est
abandonnée. Le fleuve monte encore. Toutes
les villes en amont sont inondées, les dom
mages seront énormes.
Brème31 mars. Ce matin, six heures,
la digue du Weser s'est rompue sur un point
où on n avait aucune crainte. Les eaux se pré
cipitent, en ce moment, avec fureur par cette
ouverture, entraînant des arbres, des meubles
et des débris d habitations. Le fleuve a atteint,
depuis hier, un niveau qu on n'avait jamais vu
aussi élevé. Une partie de la ville a été inondée,
el il en est résulté des dégâts considérables. A
dix heures, une douzaine de maisons avaient
été renversées par les eaux. En ce moment, on
parle de 33 habitations. On ignore le nombre
des victimes qui ont péri dans la catastrophe:
mais il doit être considérable, car on ne re
doutait aucun danger de ce côté et les habitants
des quartiers inondés ont été pris l'impro-
viste. Un grand nombre de personnes se sont
réfugiées sur les toits de leurs maisons. Il est
malheureusement très-difficile de leur porter
aucun secours. Gazette de Brème.}
Les nouvelles des localités riveraines de
l'Elbe sont désastreuses. Les eaux montent
toujours.
Ôjf'enbach1er avril. Hier, les eaux ont
atteint leur niveau le plus élevé, la moitié de la
ville est submergée. On évalue les dommages
causés jusqu ici par l'inondation dans notre
ville, 100,000 florins. On craint que des
maladies ne se déclarent parmi les familles
pauvres, obligées de demeurer au milieu de
cette humidité mortelle.
Un journal énumère dans l'ordre suivant les
grades et décorations accordés au général Narvaez
depuis juillet 184.H jusqu'à la fin de 1*44-
Lieutenant-général, capitaine général de Madrid,
capitaine général de l'armée, ministre de la guerre,
président du conseil des ministres, grand-cordon de
la Légion d'honneur, grand'eroix de Charles III,
grand'eroix de Saini-Herraeiiegilegrand'eroix
d'Isabelle la Catholique, chevalier de l'ordre d'Al-
ca n ta ra, duc d'ArdoZ. On a donné sa femme le
ruban de Marie-Louise, le même ruban sa mère
son père le titre de comte de la Cuuada Alta pour
lui el ses successeurs son frère aîné a été nommé
gentilhomme.
Le Journal du Loiret publie de curieux détails
sur un plongeur très-connu Orléans.
Un bateau coulé au iond de la Loire contenait,
avec les deux chaudières, un chargement de fer, de
zinc et de tôle. La hauteur des eaux el le poids de
ces matières rendaient le sauvetage très-difficile. Il
s'agissait d'un chargement de 5o mille kilogrammes,
on ne pouvait le relever qu'avec le bateau.
Pour celte opération, la compagnie d'assurances
générales s'est adressée Grégoire Bonin, marinier-
plongeur, et voici comment cet habile ouvrier a
procédé au sauvetage.
Bonin a d'abord plongé pour examiner la plaie du
bateau et pour en prendre la mesure. Celte plaie
avait trois mètres de longueur. Il a pris une plan
che de la même dimension et est allé la clouer au
fond de l'eau, en ayant soin de poser des tampons
de mousse tout autour. Il a ainsi enloncé .■lào clous,
6 clous par plongeon. La plaie du bateau elanch» e,
l'entrée de l'eau éiait fermée, mais le bateau restait
toujours submergé. Les bords supérieurs de la ba-
laudre étaient eux-mêmes surmontés de trois pieds
d'eau. Bonin, toujours en plongeant, a cloué autour