EXTÉRIEUR. FiuivcE. 3 Nouvelles diverses. leurs juges. Si l'on a eu raison alors de traiter des membres du clergé comme de simples ci toyens, on a eu d'autant plus tort, disait-on, de ne pas traiter de même des membres de la no blesse, qui auraient pu, nous l'ajouterons, avoir le bon goût de ne pas profiter de la dis pense qu'on leur accorderait d'être même po lis. Le Sla?idard assure aujourd'hui que sir Ro bert Peel se retirera si le bill de dotation de Maynoolh est rejeté: sir R. Peel n'a pas cru devoir faire celte déclaration au parlement pour éviter qu'on y vît un manque d'égards envers les partisans ordinaires de sa politique. Le traité avec le Zollverein a été rejeté par le sénat des Etats-Unis, par le motif que comme il établissait une réduction sur certains articles du tarif, celte mesure constituait un empiéte ment sur l'action législative et les privilèges de la chambre des représentants. Onades nouvelles de Galveslon jusqu'au 8 mars. Il paraît certain que le projet d'annexion, tel qu'il a été adopté par le congrès américain, rencontre une vive opposition au Texas même. Le gouvernement comme le peuple se montrent peu flattés par la position que les États-Unis leur feraient dans l union et il est probable que le projet sera repoussé par les chambres lexien- 11 es. La plupart des journaux de Galveslon et d Houston se prononcent vivement contre- le plan d'annexion. Le Texas ferait, disent-ils, un marché de dupe s il acceptait. Il s'imposerait tous les sacrifices pour avoir le stérile honneur d'être incorporé dans la république américaine. Au moins si les États-Unis payaient nos dettes en échange des avantages qu'ils retireraient de l'annexion mais ils nous prennent nos reve nus, nos propriétés, et ne nous laissent que la faculté de faire face nos obligations. Ou assure que Le président Joues a formel lement promis au ministre anglais de combattre l'annexion au congrès. On assurait hier dans les cercles bien in formés, que la nouvelle d'un engagement dans la IMata venait d'arriver Paris. Le président Rosas aurait poussé l'audace jusqu'à vouloir metlreà exécution, malgré les protestations des nations européennes, le dernier blocus par lui décrété, et sa flottille aurait été vigoureusement repoussée par la division du contre-amiral Laîné. ^-^Pious apprenons par des lettres particu lières venues du golfe du Mexique que le sort de l'ex-président Sauta-Anna était en ce moment décidé. Déclaré coupable par le congrès une immense majorité, il a été, trois jours après, con damné au bannissement perpétuelet ses biens ont été confisqués. L'arrêt sur l'application de la peine a été rendu une majorité de 21 voix. Une série d'alliances fort rare, peut-être sans exemple, a eu lieu entre deux familles ho norables de la commune de Verjux, voisine de Chalon-sur-Saône cinq frères ont épousé les cinq filles du maire de cette commune. Allemagne. On écrit d Elberfeld, 11 avril L'église catholique allemande a déjà ses mar tyrs. Un ouvrieremployédans une manufacture s'étant joint la nouvelle communion fut in stamment prié de s'en séparer par un de ses camarades celui-ci, voyant que ni les prières, ni les arguments, ni les menaces ne pouvaient ébranler la conviction du nouvel adepte, le frappa mort de plusieurs coups de couteau. Le curé Licht est arrivé ici La nouvelle com munauté compte déjà 500 membres dans notre ville. Les détails que l'on reçoit sur la disette qui désole le comitat d'Arva (Hongrie), sont des plus affligeants; dernièrement un père de famille a été oblige d offrir en vente ses enfants dans la ville de l'eslh pour les empêcher de mourir de faim; ils ont été recueillis par une personne charitable. On écrit de la Sprée, 10 avril M. de E***, doyen Donidcchauta été condamné en der nière instance neuf mois de forteresse, pour avoir fait pendre par les pieds, dans une grange, un de ses ouvriers, lequel n'a été détaché sain et sauf que parce que la fille de M. de E*** est parvenue obtenir assez tôt de son père les clefs de la grange. M. de E***, qui est membre de l'ordre équestre, s'est pourvu en grâce auprès du roi. Vingt-cinq maisons du hameau de Ber- nières viennent d'être détruites par un incen die la cause de ce désastre est attribuée d im prudence d'un enfant qui.a joué avec du feu. Une filature de coton de Perriers-sur-Andelle vient aussi d'être consumée la perte est de 225,000 fr. Un singulier quiproquo est ainsi raconté par le Journal de Genève-. Les diligences de Paris Genève passent depuis quelques jours la montagne sans traîneau. En signe de cet heu reux progrès prinlanier, une de ces diligences s'est parée de feuillages et de rubans. Celte circonstance a donné lieu un plaisant quipro quo. On a cru qu'elle annonçait quelque grave événement, par exemple, la chute du ministère Guizol. La foule a suivi la voilure jusqu'au bureau des messageries et ne s'est dissipée qu'après avoir appris que la roule était débar rassée de la neige et que la France ne l'était pas encore du cabinet du 29 octobre. Le Courrier des Bouches-du-Rhône signale un vieillard de cent quarante ansle nommé Lanoix, qui habile la commune de Mion. Il va tous les dimanches l'église distante de trois kilomètres de sa demeure. 11 n'a jamais bu de liqueurs spii itueuses, et croit n avoir jamais bu du vin. Toute sa boisson consiste en une eau mélangée de farine de seigle. Il n'a fait, dit-il, qu'une maladie, il y a 117 ans, quand il a perdu sa femme (le brave homme s'était marié bien jeune). Deux fils qu iI avait sont morts, l'un la prise de la Bastille; l'autre avec le grade de chef d escadron,l'armée de Sambre-et-Meuse. Ce centenaire vil avec une rente de 150 fr. déportation en Sibérie. Depuis 1776, les exilés forment aujourd'hui la seule popula tion du désert de Baraba. Des plaines incultes et un terrain d'une désolante .stérilité semblent dire que la nature se refuse répandre ses dons dans une contrée qui est souillée parla présence d'un grand nombre de criminels. Dans celte partie de la Sibérie, les exilés sont employés au service des courriers, dont les stations sont éloignées de 30 -40 wersts les unes des autres. On peut se figurer combien cette occupation est pénible et dure, lorsqu'on songe qu ils ont haler les bateaux qui servent aux transport des malles, sur la Léna, d une station l'autre. Ceux qui ont été condamnés pour crimes politiques sont regardés comme les plus dan gereux, et envoyés au nord ou l'est de la Si bérie, non loin des côtes de la Mer glaciale. Les autres sont transfères au sud et l'ouest, et principalement dans le district de Tobolsk. Parmi les exilés, il s'en trouve qui appartien nent des familles très-distinguées Tous les condamnés sont dirigés vers le lieu de leur des tination en automne ou au printemps, par terre et par eau. Ces transports comptent quel quefois jusqu'à 200 individus. Ils sont escortés jusquà Kasan par des cosaques, et de là jus qu'aux frontières de la Sibérie par des tartares. Ils sont quelquefois obligés de faire une route de 4,000 wersts avant d'arriver au lieu de leur destination. Lorsque Ydc/iame arrive Tobolsk, le gouverneur place parmi les ouvriers de la ville ceux qui savent un métier, il en envoie d'autres dans la campagne où ils doivent tra vailler comme agriculteurs. Ceux qui sont con damnés aux forces sont dirigés sur les mines d argent ou placés dans les forges et autres ruines de Nerlschinks. Depuis 1835 un nouveau code a été publié pour fixer les risques qui entraînent la dépor tation. La peine de mort pour les crimes ordi naires est inconnue en Russie. Lorsque les cinq chefs de la conspiration de 1825 furent pendus, il y avait soixante ans que pareille exécution n'avait pas eu lieu. D'après la loi russe, la condamnation du mari ou de la femme la déportation entraîne la dis solution du mariage, si l'homme ou la femme le demande. Le lr janvier 1833, le nombre des exilés s'é levait 92,058. Le gouvernement central, chargé de la direction générale de celte administration, a son siège Tobolsk. La moyenne des condam nés est annuellement de 7,060, dont un cin quième de femmes. Quant aux effets de la déportation, les opinions sont divisées. Quel ques voyageurs assurent que les condamnés ne deviennent pas meilleurs, tandis que d'autres, tels que le Commodore Bellings, soutiennent qu'ils deviennent les meilleurs travailleurs et les hommes les plus soigneux et les plus attentifs du monde. Paris, 15 Avril. Une assez vive émotion règne dans la com mune de Suresnes. près Paris. Le curé de cette paroisse vient de refuser la sépulture religieuse un habitant qui jouissait de l'estime publique. Il a fallu porter directement le corps au cime tière M. le maire marchait en tète du cortège. C'est la seconde fois qu'on éprouve un pareil refus du curé de Suresnes. Cet acte d'intolé rance a causé une vive irritation. La cour d'assises de la Haute-Garonne est saisie en ce moment des débals de l'affaire de M. Bellefondsancien sous-préfetaccusé de complicité de vols et de recels. Un incident dé plorable a eu lieu dans une de ces audiences. Me Gasc, avocat de Bellefonds, a cru devoir se plaindre devant la cour de I inexactitude d'un compte-rendu de l'audience précédente, inexac titude préjudiciable son client. Cet incident était vidé depuis plus d'une heure, lorsqu'un jeune avocat s'est approché de Me Gasc et lui a demandé s il avait lu un numéro du Journal de Toulouse dans lequel était ré parée la faute dont il l inlerpellait. Celui-ci a répondu s'appeler de Belcastelêtre avocat au barreau et de plus l'auteur du compte-rendu qualifié d'infidèle. Le défenseur, calme et parfaitement conve nable, a déploré ce compte-rendu. Il a dit qu il pouvait en résulter un préjudice réel pour M. de Bellefonds, même avec la rectification, parce que tous ceux qui avaient lu l'article n'avaient peut-être pas lu la rectification. Oui, a répondu M. de Belcastel. mais vous défenseur, votre devoir était de tout lire. Ma foi a répliqué M° Gasc, j'ai été tellement dégoûté par le pre mier ariicle, que je n'ai pas eu envie d'en lire un second. Aussitôt, M. de Belcastel, par un mouvement aussi rapide qu'imprévu, a porté la main sur Me Gasc, la grande stupéfaction des témoins de la scène. Vigoureux de corps et d'un caractère bouil lant, on peut imaginer avec quelle impétuosité Me Gasc a voulu répondre une injure aussi brutale; mais il était assis quand il avait reçu I insulte, il avait un banc devant lui, et avant qu il pût atteindre le jeune de Belcastel, Me Brésillac, défenseur de..., et plusieurs autres avocats l'ont saisi bras le corps et retenu éner- giquement. Toutefois, l'exaspération de M3 Gasc était telle qu'il entraînait tout ceux qui l'élreignaientet qu'un grand malheur eût peut-être été déplorer sans la présence d es prit de M. l'avocat général Lafiteau qui a requis les gendarmes présents l'audience d'arrêter M. de Belcastel. A peine ce qui venait de se passer a-t-il été connu, que l'indignation la plus vive a éclaté de toutes parts. Cependant, la cour prévenue avait mandé M. le procureur-général pour délibérer sur I incident, et les amis de la famille Belcastel et Lasplanescomme des membres des familles elles-mêmes étaient accourus pour tâcher de calmer M. Gasc, et obtenir de lui qu il ne don nât pas suite l incident. Dès que la cour a repris son siège, le défen-

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3