lui 9 refusé l'absolution, par le seul motif que
lui. Rowies, avait signé, comme membre du
conseil communal, la décision, objet de tant de
haine et de colère. Depuis lors, cet ancien mem
bre du conseil a donné sa démission, afin de se
soustraire toutes les vexations dont sont as
saillis, Boitsfort, tous ceux qui se permettent
d'avoir un avis contraire celui d'un des six
ecclésiastiques installés dans celle petite com
mune.
Des faits de cette nature n'ont, certes, pas
besoin de commentaires, mais nous faisons en
tout cas nos réserves pour le moment où les
trois ecclésiastiques aujourd'hui assis sur le banc
correctionnel auront cessé d'être des prévenus.
"TSXgXiBl
On écrit de Watou, 18 avril
Deux gendarmes, deux gardes-champêtres
et un douanier, tous au service de la France,
ont violé le territoire belge afin d'y poursuivre
lin fraudeur, nommé Bril. Quelques Belges,
qui étaient accourus au secours de Bril, ont été
gravement maltraités, et une rixe sanglante a
eu lieu. Les employés français ont traîné leur
prisonnier au-delà des frontières.
Si les détails qu'on vient de lire sont exacts,
le gouvernement aura adresser la France
d'énergiques réclamations au sujet d'une viola-
lion de territoire, dont nous avons encore été
témoin lors de l'afFaire du nommé Rys. Mais
comme il y a récidive, il ne devrait plus se con
tenter du relâchement du prisonnier, mais exi
ger une indemnité pour le tort causé ce dernier.
Il s'agit de réprimer une bonne fois pour toutes
1 excès de zèle des agens du fisc français,
trop avides de mériter la prime allouée pour
l'arrestation des fraudeurs.
La Gazette de France est le plus ancien jour
nal du royaume. Son caractère essentiel est
il être monarchique et religieux. Son rédacteur
principal est M. l'abbé de Génoude, homme
savant et pieux et auteur de plusieurs ouvrages
d'une orthodoxie incontestable en faveur de la
religion catholique. On peut donc citer avec
confiance l'éloge suivant de la philosophie
faite par M. de Génoude dans un de ses derniers
numéros
Philosophes qu'avez-vous fait pour la
France? s'écrie la Gazette de Lyon.
Les philosophes, dans le dernier siècle,
ont contribué détruire l'intolérance ils ont
fait rougir les inquisiteurs d'Espagne, de Por
tugal et d'Italie de leurs sacrifices de sang hu
main ils ont engagé les souverains multiplier
dans les tribunaux les précautions en faveur de
l'innocence: ils ont fait supprimer la question
dans la plus grande partie de l'Europe ils ont
fait adoucir la cruauté des supplices ils ont
sollicité, et souvent avec succès, plus de pro
tection pour l'agriculture et pour les arts utiles;
ils ont démontré l'injustice de l'esclavage des
nègres ils ont fait supprimer des droits de ser
vitude personnelle. Ils ont dénoncé la dépréda
tion des finances, le régime des fermes générales,
nommés. Le nom du Révérend Père Ravignan a couvert tous les
murs de la capitale. Il s'est étalé en majuscules triomphantes sous le
porche de toutes les églises. On a vu le jésuite Notre-Dame. On a
pu le rencontrer dans la rue. Le jésuite est deveifli l'âme des assem
blées de charité, le frère-quétcur par excellence. C'est ainsi qu'abu
sant d'une tolérance passagère on accoutumait les esprits et les
yeux, par la réapparition du jésuite, la renaissance du jésuitisme.
Mais c'était là quelque chose de plus sérieux.
Je veux croire lasimplicité primitiveetà l'humilitéévangélique
de ces pauvres moiues, comme on les appelle. J estime dans M. l'abbé
«le Ravignan la modération de ses sentiments et la distinction un
peu froide de sa parole. J'apprécie l'art infini avec lequel il s'appli
que dissimuler 1 énergie secrète et implacable de la réaction dont
il est un des principaux organes. Mais qu'importe que les moines de
la rue des Postes ou de la rue Sala soient des saints, s'ils cachent
dans les plis de leur robe d innocence le fléau qui doit troubler
l'État q u'ai-je faire de vos vertus, si vous m'apportez la peste
11 faut être bien maladroit, disait Voltaire, pour calomnier un
jésuite.» Appliqué aux personnes, le mot est dur j'aime mieux
l'appliquer l'esprit de la Compagnie, aux doctrines qui la domi
nent, celle indestructible solidarité qui enchaîne son présent son
passé, cette ubiquité fatale qui rapproche toutes les distances, ce
cosmopolismc sâus entrailles qui éteint dans l'âme du sectaire tou
tes les saintes affections du foyer domestique et tous les nobles
souvenirs de la patrie. Un jésuite ne s'appartient pas et n'appartient
rien. Sa Compagnie est le monde j sou Ordre est sa famille; sa
'cgke monastique est sa loi politique et civile. N'accusez donc pas
les personnes; n'accusez que l'Ordre. Ne calomniez pas les jésuites,
mais ayez raison du jésuitisme.
Ou nous dit: Quelques pauvres moines qui se réunissent pour
piicr dans uuc maison commuue, qui disent la messe, administrent
la partialité des tribunaux, le scandale de la
vénalité des offices, la multitude des gens de
lois, l'obscurité des lois, les emprisonuemens
arbitaires.
Tels sont les titres de gloire et de philoso
phie du dernier siècle, et il faut être aveugle
pour ne pas les reconnaître.
Les hommes qui ont attaqué la religion
sont des insensés aussi coupables que ceux qui
attaquent la philosophie.
La Démocratie pacifique publie la note sui
vante sur l'aéronaule Guillot, qui a couru der
nièrement un si grand danger en notre ville.
Cet intrépide aéronaule est notre com
patriote et se nomme Rosemond Guillot. Il est
natif de Courtenay (Loiret), et travaillait dans
le bureau de M. Pascalet. le biographe, quand
le célèbre Kirsch vint faire ses ascensions Paris.
Rosemond. prit subitement une passion irrésis
tible pour les voyages aéroslatiques s'associa
avec Kirsch et débuta Rouen Mont-rouge
(près Paris), puis Cambraj, Lille, Anvers,
Bruxelles, etc. D'une audace inouïe, il a voulu
voler dans l'espace, de ses propres ailes, et bien
que la saison ne soit rien moins que favorable
pour i'aérostation, il a déjà fait plusieurs voya
ges qui ont été couronnés d'un plein succès. Il
se rit de la pluie, du vent, des tempêtes et des
orages. Son but, disait-il, il y a un mois avant
son départ, est d'arriver s'élancer dans l'espace
par tous les temps et dans toutes les saisons,
dût-il périr la tâche.
Que Dieu le protège, le malheureux jeune
homme, il en a besoin.
Rosemond Guillot a vingt-trois ans.
A propos de la dame qui doit entreprendre,
un des jours de la kermesse, un voyage aérien
dont M. Guillot dirigera les apprêts, nous
croyons devoir annoncer que sou portrait est
exposé la vitrine de plusieurs de nos libraires.
Journal de Bruges.)
Nouvelles diverses.
Zurich, le 19 avril. Dans la séance de la
Diète suisse de ce jour, il a d'abord été décidé
qu'on renverrait la prochaine session ordi
naire du mois de juillet, discuter de nouveau
la question des jésuites.
Après ces débats, le député de Lucerne a de
mandé que la diète rayât sur le champ des ca
dres de l'armée fédérale les officiers qui ont fait
partie des corps-francs. On lui a fait observer
qu il allait un peu plus vile que ne le compor
tent les rouages très-lents du système fédéralif.
Du reste, sa proposition a donné lieu un échan
ge de paroles piquantes entre le député du can
ton ultramonlain et celui de Vaud, M. Briatte.
Enfin, ce dernier a terminé la séance par une
vigoureuse déclaration contre l'apprécia lion plus
que désobligeante faite par M. Guizot, dans sa
seconde dépêche du 25 mars des dernières
commotions politiques du canton de Vaud.
Celte déclaration a été consignée au procès-
verbal. Elle a produit une assez vive sensation
les sacrements, confessent les femmes et instruisent les enfants...
Voilà donc quels vengeurs sarment pour ta querelle!
Des piètres, des enfants!... sagesse éternelle!
On nous dit que ce sont là les jésuites, d'accord; mais voyez ce
qui se passe en Belgique où le jésuitisme est un pouvoir de l'État
auquel il ne manque que d'être écrit dans la Charte. Voyez la Suisse
où la Compagnie de Jésus a déjà la puissance qu elle a toujours le
plus ambitionnée, celle de remuer des troupes et de faire marcher
des armées pour la défendre. Regardez 1 Italie où les disciples de
Loyola s'insinuent par toutes les voies que la peur des réactions leur
ouvre, comme s'ils n'étaient pas eux-mêmes la pire des réactions.
Voyez le Piémont où ils dominent et la Toscane qu'ils menacent, et
demandez-vous, en les voyant ainsi mêlés aux affaires politiques de
tous les États où on les supporte, demandez-vous le sort qu'ils prépa
rent la France, si la France se laisse faire. Ce ne sont que de pau
vres prêtres, je le veux bien; mais en eux vit l'éternel et inaltérable
esprit de la secte, l'esprit de propagande tout prix, qui s'étend par
la domination des femmes et 1 abêtissement desenfans; esprit insi-
nuaut, cauteleux, souriant et flatteur, tant qu il lutte contre l'ob
stacle qui avance en rampant sous le pied qui l'écrase; mais esprit
d'orgueil, d'intolérance et de persécution le jour où il se relève pour
convertir et domiuer son oppresseur.
Trépidusque repente refucjit
Aliollentem iras et cœrula colla tumentem.
Ce serpent dont parle Virgile, ce n'est pasle jésuite peut-être; c'est
l'esprit de son Ordre. Ne laissez donc pas cette colère contenue le
temps d'éclater; n'atleiidez pasque ce veniu se répande. Sachez que,
sous cette robe, il y a le cœur d'un fanatique qui peut changer de
visage, mais dont l âme est immuable comme aa doctrine, et dont le
bras est toujours prêt jeter la férule du pédagogue pour brandir le
dans l'assemblée et parmi le corps diplomatique.
Le président de la diète avait fait connaître,
dans le cours de la séance, qu'il avait reçu dif
férentes communications diplomatiques, aux
quelles il avait répondu ainsi que l'exigeaient
la dignité et l indépendance de la Suisse.
Londres, 22 avril. Samedi dernier, un
voyageur qui avait pris le chemin de fer du
Great Western, aperçut un peu avant darriver
la station de Stough qu'il avait perdu sa
bourse, contenant pour 900 L. (22,500 fr.) de
bank-notes, et de plus 2 L. 10 sh. en or et 8
sh. 6 d. en argent.
Aussitôt qu il fut arrivé la station de Stough,
il se rendit au bureau du télégraphe électrique
et il envoya une dépêche Paddington dans
l'espoir qu'il pourrait avoir laissé tomber sa
bourse dans le bureau des billets, et 5 minutes
après son arrivée Stough le voyageur avait
déjà appris par le télégraphe que ses valeurs
étaient en sûreté, le convoi suivant lui rapporta
sa bourse et tout ce qu'elle contenait.
Une correspondance Suisse porte que
1 échec des corps francs n'a pas découragé les
radicaux suisses et que Berne, Vaud, Soleure,
Argovie et Baie-Campagne ont le projet de se
séparer de la confédération et de se constituer
en république une et indépendante.
Le conseil de guerre vient de condamner
dix ans de fer le capitaine Ulmi pour crime
de désertion. Toutefois, comme le capitaine a
pris part l'expédition des corps-francs, les
tribunaux ordinaires auraient pu le condamner
la peine de mort.
On lit dans la Gazette de Baie Les in
structions que M. le comte de Ponlois, ambas
sadeur de France près du vorort helvétique a
reçues son retour en Suisse, ne diffèrent point
des instructions qu'il avait antérieurement
reçues, en ce sens que le gouvernement fran
çais entend toujours marcher d'accord avec les
grandes puissances dans les affaires de la Suisse.
Aux combats de coqs succèdent les com
bats de pinsons. Ceux-ci ne sont ni sanglants ni
féroces, moins qu'on ne considère comme un
acte d'atroce barbarie de priver ces charmants
oiseaux de la lumière, ainsi qu on le fait, afin
d exciter leur ardeur pour le chantcar le
triomphe en pareil assaut, appartient au plus
fort et au plus habile chanteur. INotre contrée
fournit de nombreux amateurs de pinsons, et
Courlrai fleurissent plusieurs sociétés qui n'ont
d'autre but que de suivre et de multiplier cette
récréation eu ouvrant des concours. Un combat
doit avoir lieu Dimanche, 6 heures du matin.
Le champ de bataille est une prairie du Bever-
laey, au faubourg de Tournai et outre la gloire
du triomphe et les médailles en argent qui seront
décernées, il y a pour enjeu un régal pour
laprès-midi de bierre et de jambon. Toutefois
la désolation est dans l'un des champs des par
ties concurrentes leur plus vaillant combattant,
un pinson appartenant au sieur J. Libeer, au
quel déjà ou attribuait la victoire, a été traî
treusement volé et enlevé celle nuit. La police
fer sacré du sectaire.
Ainsi, le jésuite est lié au jésuitisme, l'homme la secte, le prêtre
la doctrine, l'associé la Compagnie. Ainsi, ce ne sont pas quelques
exilés du catholicisme qui sont rentrés en France avec les prétendus
solitaires de la rue des Postes. C est un Ordre religieux tout entier.
Il est permis de ne pas regretter les Ordres religieux qui cou
vraient, avant la révolution de 1789, la surface de la France catho
lique; et je me rappelle, ce propos, le mot judicieux de ce Père
trappiste de Fribourg, répondant M,ne de Staël qui le félicitait
d'avoir échappé par la retraite aux teutalions du monde Nous
sommes des-poltrons, disait-ilqui nous sommes retirés dans une
forteresse, parce que nous n'avons pas le courage de nous battre en
plaine. Je n en dirai pas tant des confréries religieuses d'autrefois,
dont quelques-unes ont été l'honneur de l'érudition française. Ces
rel igieuxdéserteurs de la vie sociale, n'y rent raient pas du moins pour
la troubler. Silsénervaieul le paysparlecélibat etl ascétisrne,ilsnele
tourmentaient pas par l iiritrigue. C'est là une différence fondamen
tale entre les confréries des jésuites et la plupart des congrégations
religieuses d hommes que la Révolution française a supprimées.
Partout ailleurs que dans la Compagnie de Jésus, la règle de l'Ordre
c'est la retrace, la retraite sincère et sérieuse, 1 éloignement volon
taire et continuel du monde, de ses afFaires, de ses intérêts, de ses
jouissances. Chez les jésuites, la retraite est un moyen commode de
se mêler impunément an monde, et la solitude le grand chemin de
l'ambition. Ces mondains ne passent par la Thébaïde que pour y
prendre mesure d'un costume d'anachorètes qu'ils ne porteront
jamais. Le désert est pour eux le vestibule du salon et trop souvent
du boudoir.
Voyez la règle des principaux Ordres. Elle est presque toujours
dirigée vers un certain but d'amendement intérieur et individuel.
Elle regarde pour ainsi dire au-dedans même de l'homme, sembla-