EXTÉRIEUR. fraxce. esl sur pied depuis ce matin et fait les plus ac tives recherches, ce qui est très-propre, notre avis, d'engendrer un nouveau crime. Le voleur en péril d'être découvert, n'hésiterait pas sans doute étrangler le malheureux pinson. Chronique de Courtrai Le vaisseau de guerre anglais le Veslal a embarqué une somme de 2.500,000 dollars (12,500,000 francs) qui fait part de l'indemnité qu'a dû payer le gouvernement Chinois l'An gleterre, aux termes du traité de Nankin. On écrit de Dax (Landes), le 17 avril Un événement des plus déplorables est arrivé hier dans la commune de Saiut-PauI-lès- Dax. Un propriétaire et son colon exploitaient de compte demi la maitairie dite du Bayle ils logeaient sous le même toit, et tous deux, âgés d'environ trente-cinq ans, étaient pères de quatre enfants. Mercredi dernier, le propriétaire, Jean Lacouture, se retirait du champ; au moment où il arrivait dans la cour de la maison d'ha bitation, le colon, nommé Bernard Dufaisan, lui a tiré d'une chambre située au-dessus de la cuisine un coup de fusil presqu'à bout portant, qui l'a atteint la tête et renversé la mort du malheureux Lacouture a été instantanée. Immédiatement après, l'assassin a essayé de se suicider en se plongeant dans la région du cœur un grand coutelas, avec lequel il s'est porté un si terrible coup qu'il a perdu plus de deux litres de sang par une large plaie laissée béante par le retrait du fer. N'ayant pu réussir ainsi se donner la mort, il a recueilli toutes ses forces et s'est fait sauter la cervelle l'aide d'un pistolet qu'il avait chargé l avance. Afin de s'étourdir sans doute avant d exécuter son crime, ce malheureux avait bu plus d un demi litre d'eau-de-vie. Ce qu'il y a de plus extraordinaire dans ce déplorable attentat, c'est que les deux victimes vivaient depuis longues années dans la plus giande intimité. Quelques jours auparavant, le sieur Lacouture, voulant seul cultiver son bien, avait donné congé Dufaisan; ce dernier en avait conçu un si violent chagrin, qu'il a pris la funeste détermination d'assa.^siner son vieil ami et de se détruire ensuite. Un chapelier de Bruxelles vient de mettre en pratique un moyen assez original pour dé montrer I imperméabilité de sa marchandise; il a placé au milieu de sa vitrine une petite fontaine dont les jets d'eau arrosent un certain nombre de chapeaux de pluche; ce singulier procédé attire un grand nombre de curieux. On lit dans le Times: Un affreux accident vient d'arriver Ashton (Lancashire), qui plongera de nombreuses fa milles dans le deuil. Un embranchement du chemin de fer de Reffield Manchester, qui doit relier Ashton avec ces villes est aujourd'hui en construction. Cet embranchement est en grande partie supporté sur des voûtes en pierres de taille, et neuf de ces voûtes se sont écroulées, ble ces maisons d Orient, qui ne présentent la voie publique que des murs discrets et silencieux, qui prennent leur jour d'en haut, et n'ont que des ouvertures intérieures. Ouvrez au contraire les Con stitutions des jésuites elles sont tournées vers le dehors; elles ont vue sur la place publique. Elles sont construites comme des obser vatoires, pour surveiller et dominer le monde l'entour. Tout y est prévu pour l action extérieure, pour le gouvernement, nou des âmes, mais des intérêts, non de l'homme moral, mais du mondain, non de l'e»pritmais de la matière. Le jésuitisme a enlevé la religion chrétienne sa sainte et sublime spiritualité. C'est de l'homme exté rieur qu'il se préoccupe. C'est l'apparence qu'il s adresse. Le salut de votre âme! que lui importe, pourvu que votre conduite exté rieure soit conforme une certaine loi d'étroite bigoterie qu'il vous impose, non pour vous corriger, mais pour vous asservir. Vous vou lez les sacrenieuts, commencez obéir la discipline de l'Ordre. Vous vous amenderez plus tard. Mais, mon père, disait un péni tent nou conyerti un jésuite qui l'engageait donner un bon exemple; mon père, je n'ai pas la foi! N'importe, pratiquez toujours; la foi vient après. C'est ainsi qu ils ont imaginé une in croyable série de cas racbetables par des pratiques d'une ineptie révoltante. C'est ainsi qu'ils ont escompté, au prix de l'obéiSvSance, le salut de tant d ames vouées la damnation pour leurs méfaits. Entre leurs mains, 1 absolution a été bien souvent le levier avec le quel ils ont soulevé le monde de l'ambition, de l'intrigue et des affaires. Le jésuite Jean Loi in n'affirmai t:il pas, au dix-septième siècle, qqe la puissance temporelle des Papes a commencé le jour où Saint-Pierre coupa une oreille Malchus? Et quel est celui qui disait que la clef de Saint-Pierre était bien faite pour ouvrir les ser rures des collres-forU? Les jésuites ont tout dit, et le jésuitisme a tout approuvé. Je ne parle ici que du passé; les jésuites de notre temps ne cou- et ont enseveli les ouvriers qui y travaillaient sous leurs ruines. On ne connaît pas encore ex actement le nombre de ces malheureux, qu'on croit cependant devoir être de 20 30 per sonnes mais on en a déjà retiré 9 des débris, dont 4 respiraient encoremais ne donnent aucune espérance de les sauver. Les ouvriersont travaillé toute la nuit du 19 au 20, et travail laient encore lors du départ du courrier déblayer les décombres et retirer les cadavres. La cause de celte terrible calamité est encore ignorée, et mille bruits divers circulent ce sujet. On a déjà retiré quatre autres cadavres des ruines des voûtes du chemin de fer qui se sont écroulées Ashton (Lancashire) mais il est craindre qu'il y reste encore plusieurs. L'enquête légale va commencer, et nous saurons bientôt quoi attribuer celte terrible catastrophe. On croit généralement que les voûtes se sont écrou lées par suite d'un éboulementqui aurait eu lieu dans quelques-unes des nombreuses mines de charbon du voisinage. Ce n'est pas la première fois que les éboule- ments dans les anciennes mines ont occasionné des sinistres. Paris, 25 Avril. 11 est évident que la grande majorité de la chambre des députés veut de la conversion du 5 "lu et que même elle veut qu'elle ait lieu im médiatement. Cependant la discussion de la proposition Muret de Borda langui comme s'il avait été question d une affaire fort indifférente. C'est que le système combiné de M. Muret de Bord et de la commission est complètement défectueux et qu'on n'ignore pas que tous les efforts de la chambre des députés ne parvien dront pas encore cette année vaincre la répu gnance du pouvoir exécutif de la chambre des pairs. Il faudra pour faire de la proposition qui est soumise la chambre des députés quelque chose d'acceptablela changer complètement ainsi qu'on l'a fait pour le projet de loi sur les caisses d Epargne et l'on n'aurait encore qu'une loi indigeste qui pourrait présenter de graves inconvénients dans l'application. Aussi l'on peut remarquer parmi les députés les plus favorables la conversion une idée bien arrêtée que la mesure n'aura pas lieu celte année quelque chose que fasse la majorité des députés. Nous pouvons ajouter que la chambre des députés ne terminera pas d avantage, cette af faire l'année prochaine si elle attend que le pou voir en prenne la mesure et elle ne parviendra jamais obtenir la conversion tant qu elle n'en fera pas 1 objet d'un paragraphe spécial inséré au budget. On lit dans le Mémorial de Vaucluse. M. le préfet de Vaucluse vient d adresser la lettre suivante M. l'archevêque d'Avignon Monseigneur, pendant votre absence, les reli— peront l'oreille personne. Mme de Montespan a dit un jour, en parlant du père Lachaise, qui s'était déclaié pour Mllude Foutanges sa rivale, un bien vilain mot que je ne redirai pas par respect pour le père Lachaise et pour le lecteur mais ce mot doune bien mieux l'idée de ce que les jésuites peuvent être de nos jours des gens commodes ceux qui les servent, commodes jusqu justifier, même aujourd'hui, l'injure sanglante que l'allière favorite adressait tout leur Ordre dans la personne du coufesseur tout-puissant. C'est par la commodité de leur morale que les jésuites, si terribles leurs adversaires, ont si longtemps maintenu l inllueuce de la Compagnie sur ses péuitents; c est par ce moyeu qu ils essaieront (le dominer notre époque et notie nation, que le fouet des convertisseurs ferait cabrer, que leur facile morale peut séduire. Ainsi faisaient-ils dans ces temps de corruption qui virent naître le jésuitisme. Le catho licisme menacé par la Réforme, allait sombrer et se perdre en France dans la mollesse et l'infamie des mœurs publiques; enté sur le jésuitisme, il se compromit pour se sauver. Est-ce que la religion catholique aurait aujourd hui besoin d'un pareil allié Est-ce que nos mœurs, retrempées par deux révolutions réformatrices, ne pour raient plus supporter les mâles croyances de nos pères sans le secours de» probabihstesni la loi de 1 évangile de Jésiis-Cluisl saus le com mentaire d'Escobar? Est-ce qu'il nous faut, comme aux suivantes de Catherine de Médicis, aux mignons de Henri lllet aux contem porains de Brantôme, une foi commode, des pénitences faciles, un certain accommodement de superstition et de libertinage, de pieu ses pratiques et de lâches actions, de terreur dévote et d ambition déboutée S il nous faut tout cela, prenons les jésuites. Notre siècle avait inventé la littérature facile; qu'il y joigne la dévotion aisé J. Un jésuite au dix-seplième siècle, en a trouvé la théorie: tous les jésuites du inonde vous enseigneront la pratique. Les jésuites, eu effet, ne perdent pas leur temps tourmenter les gieuses de S'-Joseph, en quittant les bâtiments qui appartiennent aux hospices d'Avignon ont été reçues dans l'hôtel de l'archevêché, je ne sais si on vous aura fait connaître les excitations et les démonstrations coupables qui ont dû être réprimées. «Ces excitations continuent votre hôtel a été hier le rendez-vous de tout ce qui est le plus violemment hostile au gouvernement. La cour en était encombrée on y a proféré des insultes contre les autorités. Voilà, Monseigneur, ce qui s'est passé dans votre palaisoù pendant votre absence de vraient régner le calme et le recueillement, alors surtout qu'il est habité par des filles de paix et de résignation. Vous savez, Monseigneur, combien les pas sions sont vives dans ce pays et vous regretterez certainement qu'on ait ainsi compromis votre nom et votre demeure. Quant moimon premier devoir est de veiller au maintien de la tranquillité publique; j'y veillerai avec fermeté sans hésitation et je saurai faire respecter l'autorité partout où elle pourrait être méconnue. Vous voudrez bien apprécier, Monseigneur, le but de celte lettre, il faut que les positions soient nettes et que la responsabilité des évé nements sérieux qui pourraient survenir, pèse toute entière sur qui elle doit peser. Je suis avec une respectueuse considération, Monseigneur, Votre très-humble et très-obéissant ser viteur, Pascal, Préfet de Vancluse. On assure qu'un grand nombre de sous- officiers et de soldats du 17e régiment d'infan terie légère demandent de retourner en Afrique, où ce corps s'est fait une si belle réputation, sous les ordres du colonel Bedeau, aujourd hui lieutenant-général. Plusieurs d'entre eux ont même sollicité l'intervention de M. le duc d'Aumale, qui a aussi commandé ce beau régi ment, et déjà quelques-uns ont obtenu la fa veur d'aller mener de nouveau celle vie de luttes et de dangers qui plaît si fort aux carac tères aventureux. On nous écrit d'une ville du midi qu'on y a vu passer des sous-officiers qui sacrifiaient sans regrets leurs galons pour servir en Afrique en qualité de simples soldats. Nous espérons que leurs nouveaux chefs leurs tiendront compte de ce sacrifice et saisiront la première occasion qui se présentera pour res tituer le grade dont ils se montrent si dignes. Sentinelle Ou sait que l'ALBUM NATIONAL a promis ses nombreux abonnés de publier une série de planches offrant les principaux uniformes de noire armée. La livraison qui vient de paraître contient celui des Sapeurs—Pompiers de Bruxelles. Ce dessin, d'une exécution parfaite, porte la signature de M. H. Hen- drickxqui peut être compté aujourd'hui parmi les plus habiles artistes en ce genre, que possèdent âmes. Us ne s'arrêtent pas au seuil du pauvre pour le secourir, au chevet du malade pour le soulager. Ils n'ont pas été institués pour ces basses œuvres de la charité apostolique. S'ils descendent jusqu'à l'enfant, c est que l'enfant sans eux serait tôt ou tard un homme. Par eux l'enfant devient jésuite, c'est-à-dire la créature de l'Ordre, son vassal, jusqu au jour où il u'esl affranchi que pour être son pa tron complaisant et humilié. S ils assiègent la femme de terreurs imbéciles, c'est que la femme leur livre impunément l'entrée du foyer domestique c'est que par elle ils peuvent s'asseoir la table du mari, assister la veillée de la famille, s élablir et s irapatroniser dans la maison, Viscera magnarum domuûtn dominique futuri. Où le jésuite a passé, le jésuitisme passera. Où l'arbre a germé, ses racines vivantes s'attacheront au sol, et vous verrez bientôt pousser les branches, verdir le feuillage, et s'étendre de I homme la famille, de la famille la société, de la société au peuple, cet om brage épais sous lequel la vue se trouble, les yeux se ferment, l'in telligence s'endort, la conscience s'abêtit, la personnalité meurt, le tout conformément celte maxime d'un théologien quiéliste du dix- septième siccle, qui n'était pas jésuite, mais qui eut les jésuites pour approbateurs et pour disciples Agir, c'est le fait du novice pâtir, c'est déjà profiler mourir, c'est la perfection. Avançons dans les ténèbres, et nous avauce- rons bien le cheval qui tourne, les yeux bandés, uen moud que mieux le froment. Ceci me conduit apprécier la position prise par le jésuitisme - vis-à-vis de la France de Juillet. Ce sera le sujet dun- secoud et prochain article. Cuvillier-Fleury. [Journal des Débats.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3