EXTÉRIEUR. France. 3 la direction de la Société des Anciens Frères d'armes de l'empirela décoration que Marie Schellinck. après avoir été blessée sur le champ de bataillea reçue des mains de Napoléon et la robe dont lui a fait présent l'impératrice Joséphine. Ces deux objets, reliques précieuses, seront déposés dans la salle où se réunissent les Anciens Frères de l'Empire. On va rétablir Madrid une société sous le titre de Saint-Ignace de Loyola la tète de celte société figure une dame du haut rang. L'affaire commence sous de favorables auspices: on dit que la société compte déjà deux millions de réaux effectifs. Le Morniny Herald publie une corres pondance d'un officier du navire anglais le Duc de Bedfort, arrivé dernièrement du portde Can ton qui affirme que les Chinois font des pré paratifs de défense et s'occupent améliorer les fortifications de la côte. La population de Canton montrait de mauvaises dispositions 1 égard des européens. Un grand malheur est arrivé mercredi soir sur le lac Léman. Le grand bateau du sieur Grandjux, d'Evian, chargé de huit chevaux et d'environ trente passagers, venait de quitter Ouchy, depuis une demi-heure. Un des che vaux effrayé par un petit coup de vent, s'est précipité dans l'eau, les autres, entraînés par celle chute, ont fait pencher le bateau qui s'est immédiatement rempli d eau et a chaviré. Vingt personnes seulement ont pu être sauvées par deux bateaux quise trouvaient assez rapprochés du lieu de l'événement. Nous apprenons que les trois puissances qui n'ont point encore reconnu le gouvernement espagnol actuel agiront ensemble, et elles ont déclaré ne vouloir reconnaître le gouvernement d'Isabelle qu'après la conclusion de l'affaire du mariage. Un mariage convenable, une fois con tracté, la Russie, la Prusse et l'Autriche en verront des ambassadeurs Madrid mais pas avant. Les puissances ont opposé leur vote au mariage du comte de Trapaui. On lit dans le Journal de Genève Le gouvernement lucernois a demandé, pour le procès contre les réfugiés et les prévenus de haute trahison, le concours de M. Amrnann, juge d instruction thurgovieu. Le tribunal d ap pel de Thurgovie, la décision duquel la com mission de justice a soumis celte demande l'a refusée l'unanimité. On écrit de Dublin 25 avril On croit ici qu'aussitôt que les chambres au ront discuté les questions de la dotai ion du sé minaire de Maynooth et de l'institution des collèges quon se propose de fonder, le minis tère présentera la législature un projet de loi, fondé sur le rapport de la commission d'en quête, qui modifiera profondément les relations des propriétaires avec les fermiers. On écrit des frontières d'Italie, le 16 avril Le gouvernement romain est résolu ne suivre les négociations avec M. Rossi que par terai ce que je crois devoir faire* car j'ai d'autres convictions que vous, monseigneur je pense que le don d'un cœur est aussi sacré que le don d'un titre ou d une fortune, que celui qui nous a promis foi et amour doit nous les apporter sous peine de déloyauté, et que ce bien là est assez grand pour qu'il vaille la peine qu'ou le réclame quand ou le perd; je crois que celui qui y renonce volontairement est coupable de meurtre envers lui-même, que celui qui se le laisse ravir est un lâche indigne de le retrouver jamais. El quand vous aurez lutté et succombé, que vous restera-1—il, vous qui u avez pas eu le dévoùment? 11 me restera la vengeance, et je ferai mes efforts pour la goûter dans toute sa plénitude. Alors, madame, comptez-moi comme un ennemi de plus y comprendre J'empê cherai ce mariage, dit la jeune fille, en frappaul le carreau d'un pied impatient, je I empêcherai ou, uue fois formé, j'en briserai le uœud. Et moi, dit le comte de Coligny avec une exaltationsainte, quand j'aurai perdu tout droit sur Béatrice, je garderai celui de la protéger; je défendrai son bonheur, sous quelque forme qu il se présente, même dans son union avec le duc de Guise. Je set ai toujours près d'eux, j épierai un moment de sommeil ou d'oubli dan.-» leur ten dresse pour 1 étouffer jamais.Je ne les quitterai pas davantage. L'amour est plus fort que la haine, car il a une double source de vie. C'est donc un défi entre nous deux, mouse gueur, ajouta Aune de Mantoue en riant au milieu de la rougeur que dardait sa colère, et qui tiendia solidement, car il est inscrit dans le ciel et dans l'enfer. Puis elle sortit avec précipitation. Le lendemain, le duc de Guise i eparut au château d Odessa, dont il s'était absenté quelques jours pour terminer Bruxelles les affaires relatif son mariage, et la journée se passa eu douces réjouissances, le duc de Guise était cette époque 1 homme dout on s occupait le plus la cour de France. Présent, il attirait toute 1 attention par son extérieur brillant, sa grâce, sa lègéreté, les mots heureux qu'on répétait de lui il était le sujet de tous les entretiens; absent, on parlait deses luttes ayee Richelieu, le plus puissant ministre de Louis notes écrites. Il paraît fjue ces négociations sont considérées comme trop importantes pour être traitées de vive voix ou que M Rossi ne jouit pas de toute la confiance du Saint-Siège. M. 1 archevêque de Paris, vu lacté en date du 19 mai 1843, par lequel MM. le duc de Padoue et le baron Dumoulin, agissant tant en leur nom personnel qu'en celui des membres de la commission ont fait donation la fabrique de Notre-Dame de Paris d'une somme de 1.200 fr. pour la fondation rie douze messes basses par an pour le repos de l'âme de Sa Majesté l'empereur Napoléon, vient d ordonner qu'une messe basse sera dite chaque année, midi, le 3 mai, ou le premier jour non empêché qui suivra, pour le repos de I âme de l Empereur Napoléon, dans l'église métropolitaine de Paris, et dans chacune des églises ci-aprés dénommées savoir Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Euslache, Saint-Germain-l'Auxerrois, Saint-Laurent, la Madelaine, Sainte-MarguérileSaint-Merri Saint-Nicolas-des-ChampsSaint-Roch, Saint- Sulpice et Saint-Thomas-d'Aquin. Les suisses devront assister ces messes avec le crêpe la hallebarde. On a découvert dans les régistres des archives de Notre-Dame qu'une messe a été fondée per pétuité dès le 20 septembre 1803, par suite d une donation de M l'abbé Girard, chanoine de Saint-Denis. Cette messe, dite alors pour la conservation des jours du premier consul, a été autorisée par \1. le cardinal du lielloy et devait être célébrée tous les jours la chapelle érigée en face de la chaire, sous l'invocation de Saiut Napoléon. On lit dans le Messager Plusieurs journaux ont reproduit un article publié dans sou numéro du 26 mars, par le journal I Afrique, au sujet d une descente opé rée, Alger, au domicile de quelques-uns de ses correspondants. Voici les faits L'autorité supérieure Alger était avertie qu'un ancien sous-officier, employé comme se crétaire-copiste au bureau d'Urléausvillcavait envoyéaujournal Y Afrique Aa rapports dérobés ce bureau. En conséquence, le substitut du procureur-général, accompagné du juge d'in struction, s est transporté le 18 avril la demeure de 1 individu désigné. Dans la chambre qu il habitait avec un de ses amis, on a trouvé des minutes de rapports emportés des bureaux de M. le lieutenant-gé néral de Bar et des extraits d'autres rapports. L'inculpé a avoué lui-même l'usage illicite qu'il faisait des soustractions soumises par lui la faveur de l'emploi qu il occupait. Les magistrats poursuivent activement l'instruction du triple assassinat commis, il y a quelques jours, rue des Vieux-Auguslins par l'ancien forçat Porthault. Hier, les méde cins qui soignent les trois victimes de ce misé rable donnaient l'assurance que M. Thomas et Madame Chavaros étaient sauvés du danger de mort; quant M. Chavaros les horribles bles- XIII, du jugement sévère qu'il avait encouru, de la condamnation la peine de mort subie par lui en efiigie, de sou expatriation; on ouvrait des paris sur sou retour, sur la faveur qu'il reprendrait auprès du troue. Quand cet aigle de la cour de France vint se réfu gier blessé et fugitif sous le simple toit du château d'Odessa, quel effet ne produisit-il pas, précédé par sa réputation, soutenu par 1 éclat de sa personne, par toutes les séductions de la beauté, de l'esprit, encore rehaussées par le malheur? il fit une impression rapide et piofonde sur la comtesse de Berghes qui n avait été qu'une fille tendre pour sou mari, qu'une amie constante pour Coligny. et qui avait gardé tous les trésors d'amour de sou âme pour celui qui vien drait plus lard les recueillir Quant au duc de Guise, il l'aima d'une passion de lête, car il n'y avait que cela eu lui, et il te dit avec .>a puissauce entraînante, irré sistible. Béatrice, dans la simplicité de son âme, prit les déclaiations d'amour pour des propositions de mariage, et accepta sa main quand le duc ne pensait pas la lui offrir. De Guise se vit donc dans la né cessité de renoncer a celle qu il désirait ardemment, ou de 1 épouser. Il eut recours un terme moyen pour ne pas compromettre, par un mariage peu avantageux, sa fortune, ses ambitions futures; il confia Béatrice, des exigences «le sou «ang, ce qui pouvait eu être dit, et lui offrit de l'épouser secretemeut, lui juiaut de déclarer ce mariage des que sa position la cour serait l'établie La nui t suivante était celle cousaci ée la solennité qui devai t avoir lieu minuit dans la chapelle du château. En attendant, tout dans cette demeuie était recueilli et sileucieux. On avait envoyé la ville le plus grand nombre des domestiques, et vonse vé seulement ceux la fidélité de qui on pouvait se coulier. Lapparteineut intérieur se décorait de nouvelles draperies, de courtines blanches, de vases de fleurs. La cérémonie du maiiage se trouvait, celte foi*, sanctifiée par la solitude, honorée par le mystère. Dans l'après-midi, le duc de Gui>e, en personne, alla voir si rien ne manquait l'église où allait être béuie la jeune épouse, charmante sures qu'il a reçues la léte s'élant envenimées, sa situation fait naître les plus grandes craintes; cependant on espère aussi le sauver. Paris, 4 Mai. Le ministère se déclare satisfait par l'organe du Journal des Débats de l'adoption de l'ordre du jour motivé qui a été présenté par M. Thiers et les feuilles de M. Thiers ne sont pas moins enchantées de la majorité qu'il a obtenue. Nous croyons en effet qu'on aurait grand tort de considérer ce vote comme un scrutin purement politique qui puisse indiquer le plus ou le moins de confiance dans le ministère Une seule question était en jeu. Il s'agissait de savoir si les lois permettaient la congrégation des jésuites de s'établir en Fiance et, dans le cas contraire, si la chambre des députés ne devait pas par un vote solennel prêter au ministre de la justice la force nécessaire pour les expulser de France. Or, nous croyons que le vole d'hier aura un résultat très-avantageux. Celui de fa ciliter l'issue des négociations qui sont ouvertes avec la cour de Rome. Le gouvernement fran çais a voulu s'adresser au Saint-Père pour eu obtenir le rappel amiable des jésuitesau lieu d'en venir l'esclandre d'une expulsion dans les règles. Peut-être le Pape y réflechira-t-il mû rement avant de se refuser une mesure pa reille, lorsqu'il verra que s'il s'y refuse, le ministère français armé de l'autorisation de la chambre des députés et des anciennes lois du royaume, pourrait avoir recours la force. Il y a du reste un point de droit qui nous a paru singulier de voir discuter dans une as semblée législative. C'est lorsque MM. Thiers et Dupin d'une part et Berryer de l'autre ont re cherché si les anciennes législations prohibent les congrégations religieuses et les jésuites. Cette discussion nous aurait paru mieux placée dans une conférence d avocats. Mais la chambre des députés il y avait un moyen plus simple de terminer toute contestation; c'est de voter une loi nouvelle pour expliquer ou rem placer celles que quel jues esprits regardent comme tombée en désuétude. La séance d'hier a été du reste plus animée que celle de la veille; quoique l'on ait regardé le discours de M. Berryer comme long et un peu diffus. La difficulté de la cause qu'il était chargé de défeudre semblait gêner l'essor de son élo quence. Ce nest que dans sa péroraison que l'on a retrouvé tout son talent oratoire. Variétés. Plu» liant. Jérôme Carré, brave cultiva teur des environs de Paris, avait affaire un officier ministériel qui demeure dans le Marais. Il.se pré sente au numéro indiqué dans la rue Saint-Louis, monte dans la maison au premier étage, et là se passe la scène que M. Miton, le plaignant, va nous raconter. entre toutes celles qui approchèrent jamais de l'autel nuptial. Il sut lit par uue porte latérale qui donnait sur le petit cimetière des anciens maîtres du manoir, champ de sépultures caché sous de hauts peupliers. Comme il passait sous la voûte du portique profond, il s'entendit appeler par uue voix qui sortait de l'ombre des grands arbres, et il tourna la tète. Anne de Mautoue ôla son graud feutre et rejeta de chaque côté ses longs cheveux noirs, en relevant la tête comme pour dire C'est moi, c'est bien moi! vous ne vous trompez pas. Vous avez fait là une insigne folie, madame, lui dit de Guise en frémissant d'ètounement et d impatience. J'ai vu que vous m'oubliiez, mon seigneur, et je suis venue me rappeler votre mémoire, vous dire que je suis toujours au monde. Vous avez donné plus d'importance qu'elles 11 en avaieut des promesses d enfants. Quand ma mère eu mourant vous a demandé si U fille de seize ans, qu'elle laissait nrpheliuc, pouvait compter sur tous, son seul paient, pour époux et protecteur, et que vous avez répondu Je le jure, o'était donc là, une promesse d'enfant. De Guise baissa la tête sans répondre. Vous trouvez que j'y attache trop de prix, ajouta-t-elle. Au lieu de sortir bientôt do monastère où vous m'aviez enfermée, de reprendre ma liberté, mon rang dans le monde, de devenir duchesse de Guise counue ma fortune, ma naissance et vos serments devaient me l'assurer, je me suis vu oubliée dans le fond d un cloître, ou je dépérissais dénnui et de tristesse en votre alwence, ou les bernes* tombaient lentement sur ma tète comme des llocons de neige glacée qui s'entassaient pour ensevelir dans oe tombeau ma jeunesse, rua vie, les ardeurs de voir et de jouir qu, bouillonnent en moi; et j'ai mis de l'importance cela, moi, sotte enfant que j étais! Et qui vous dit que, pour ne pas lu'épouser, vous fussiez demeurée enfermée au couvent, ma belle cousine! N'y avait-il pas la cuur une foule de brillants partis prêts a assiéger les murs du monastère des Bénédic tines où se trouvait Aune de llautoue, et qui ne lui auraieut certes

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3