5e ANNÉE.-N° 421. INTÉRIEUR. use nouyelle industrie. chemin de fer. On s'abonne Tpbes, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. rRix de l'abonnement, par trim«»tre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'uD numéro0-25 Le Progrès JEUDI, JSJJAH84S. Tout ce qui conoerne U rédac tion doit être adressé fr<a\forh l'éditeur du journal, Yprès.-- Le PaoGREs'parait le Diman che et le Jeudi de chaque scmaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. TIRES ACQl'IRIT eundo. YPRES, le U Mal. De quoi se plainl-on? Qu'importe la Belgique que les raffineries chômentque son antique industrie linière se déplace en Angle terre que tous les débouchés jadis ouverts ses fabricats soient fermés, une nouvelle indus trie implantée dans notre pays par la sollicitude de nos évêques, doit amplement compenser toutes ces pertes. Il est vrai que celte industrie n'intéresse que cette partie de la nation qu'on appelle les gens bien-nés. Mais qu'importe certaine caste que le prolétaire soit parvenu au dernier degré de la misèreplus il est pauvre plus il est facilement dominé. C'est le système du parti qui dirige les destinées de la Belgique et qui se trouve mis en pratique partout où l'état est dans l'église. Voici donc ce que des personnes bien infor mées nous ont assuré et ce que différents faits que nous nous abstiendrons de citer, nous for cent croire. Dans toutes les villes et commu nes de quelque importanceun Rodin est chargé par l'évèque des négociations matrimo niales. Il paraît que ces diplomates ont des correspondances étendues tant en Belgique qu'à l'étranger el une aptitude toute particulière pour le genre de négociations, dont la rémuné ration consiste dans un pot de vin au profit de l'université catholique et pour toute condition, la promesse formelle de confier l'éducation des enfants naître de cette union, la congréga tion des Jésuites. Allez donc, vous pères de famille qui avez des enfants établir, hâtez-vous de fêter et de choyer les bons pères, ou tout au moins leurs mandataires, qu'aucun sacrifice ne vous coûte, destinez-leur la meilleure place votre table, réservez pour eux le meilleur vin de votre cave, et tout en faisant mousser le Champagne, on vous déroulera la liste des héritiers ou des héri tières dont on dispose. Vieux, jeunes, riches, comtes, marquis, roturiers, ces habiles négo ciateurs ont le talent de tout assortir et surtout de tout compenser. C'est ainsi que ces intri gants cultivent la vigne du Seigneur, c est ainsi qu'ils s'insinuent dans les familles pour en con naître les secrets et finissent par les dominer et s'assurer ainsi de leur obéissance aveugle aux inspirations du pouvoir machiavélique qui a étendu sou réseau sur la Belgique. Il y a dix mois, dix semaines, dix jours, la question du chemin de fer était considérée par un grand nombre d'habitants de notre ville, comme un problème dont la solution ne pou vait nous être favorable; on n'osait espérer ce que l'on désirait si vivement! Aujourd'hui celle grave, celle importante question est résolue en notre faveur. Il est vrai que le vote du Sénat et le concours du pouvoir royal sont nécessaires pour donner force de loi au projet adopté samedi dérnier par la chambre des représen tants, maïs tout fait espérer que nul obstacle nouveau ne viendra s'opposer désormais nos vœux. Le chemin de fer décrété partira de Bruges, passera par Thourout, Roulers, Courlrai, Me- nin, Wervicq et se dirigera vers Ypres et Poperinghe; Dixmude sera relié au réseau gé néral et Thiell aura 1° Un embranchement vers la ligne principale; 2° un embranchement vers Aellre ou Deynze. Félicitons-nous de ce succès et rendons-en grâces notre admini»ration communale notre chambre de commercedont les efforts sagement secondés par M. J. Malou, représen tant de l'arrondissement d'Ypres, ont amené un résultat que naguère encore on n'osait espérer; hâtons-nous de reconnaître, que si uu grand nombre de localités de la province sont la veille de se voir dotées d'une voie de communication destinée leur apporter la prospérité et la vie, les efforts faits par nos magistrats, la ténacité et la persévérance de leurs démarches sont sans nul doute la cause déterminante du résultat obtenu. Quelques esprits peu familiarisés avec les tendances de l'époque laquelle nous vivons, objecteront sans nul doute que le tracé nou veau est moins avantageux notre cité que celui proposé, le 14 avril, par M. le ministre des tra vaux publics. Mais après tout, le chemin de fer sera pour nous un immense bienfail, el d'ail leurs n'est-il pas souverainement équitable de vouloir accorder d aulres, une voie de com munication que nous désirons si vivementjpour nous-mêmes L'égoïsme dicté par un intérêt de clocher digne du moyen-âge, peut seul donner celte question une solution négative. Soyons donc fiers el heureux, un avenir nouveau s'ou vre devant nouscar force est restée au boa droit Bien des questions accessoires restent ré soudre, mais plaçons notre confiance entière en ceux qui déjà ont tant fait pour nous, espérons que leur zèle et leur dévouement ne nous fail lira jamais, qu'ils sauront poursuivre jusqu'au jour de L'INAUGURATION DU CHEMIN DE FER D'Yl'RES, les efforts qu'ils n'ont cessé de faire jusqu'icienfin que leur devise sera pour l'avenir comme elle l'a été pour le passé, rien n'est fait, aussi longtemps qu'il reste quelque chose a faire. YILLE D1 YPRES. conseil communal. Séance publique du Vendredi, 16 Mai i845, deux heures et demie de relevée. i* Entendre les rapports sur la comptabilité de la salle syphilitique. a* Arrêter le compte du collège communal pour l'exercice 1843. 3° Approuver l'acte de bail de la caserne de la gendarmerie. 4° Statuer sur la demande adressée la députa- tion par le sieur Verfaillie, meunier. 5° Délibérer sur une demande en autorisation pour fondre l'huile de poissoa, faite par le sieur Delvaux. Liste des personnes appelées faire partie du jury pour le •2mo trimestre i845, et domiciliées dans l'arrondissement d'Ypres, i* Cardinael-Rabau, saunier, Ypres. a" Théodore Descamps, conseiller communal "Wervicq. 3° Louis Erard, chirurgien, Langhemarck. 4" Charles Bayai t, bourgmestre, Passchendaele. 5° Jean-Baptiste Dellesalle, conseiller communal, Warnêloii. 6* Constantin Slrack, échevin, Wervicq. 70 Pierre De Cock, marchand, Poperinghe. 8* L. De Sodt, receveur communal, Poperinghe. g" Frédéric Gerste, marchand, Ypres. io° Auguste Aeben, propriétaire, Ypres. 11° Louis Denecker, bourgmestre, Moorslede. feuilleton. ASU3Q sa SB&SI3®®a. {Suite.) 111. les regrets. Le comte de Coligny, depuis le mariage secret de la comtesse de Berghes avec le duc de Guise, avait quille la ville d'Odessa pour la ville de Bruxelles, où il vivait triste et relire. U y était peine depuis quelques mois lorsqu il reçut celte leltre de Béatrice Mon ami, je tous ai oublié dans les jours rapides du bonheur, et je viens vous parce que je souffre. Je compte sur votre dévoùmeut parce que j'ai été bien coupable envers vous. Je me suis trompée; c'était l'amour qui était en moi que je croyais inspirer. Maintenant je reconnais mon erreur! c'est vous dire que j'ai besoin de vos con solations. béatrice. A peine mariée au duc de Guise, quoique cette union eût con servé tous les charmes du mystère, Béatrice avait pu juger du sen timent qu elle inspirait. C était une fantaisie, un amour de téte exailé au dernier degré par l'oisiveté dans laquelle se trouvait en ce moment le noble seigneur, un de ces amours comme il eu faut cent pour remplir la carrière d un homme succès; 1 indifférence l avait bientôt remplacé. De plus 1 obscure position où se trouvait alors le courtisan disgracié, l'ambition étoufiéc dans son essor jetaient au fondf de cette âme froide quelque chose de sombre et de morose. Le duc de Guise, accoutumé figurer dans la cour, poser aux yeux du moude, dans ces temps où toute la nation française semblait iucamée en quelques hommes privilégiés, remuer tous les esprits par ses actions, trouver partout du retentissement ses moindres paroles, ne pouvait s'accoutumer une vie aussi intime, que le cœur seul eût pu remplir. 11 avait acheté, sans la payer, une superbe habitation non loin du cbâteau d Odessa; et là, il se hâtait d'épuiser les derniers fonds qui lui restaient. U avait des chevaux rares qu'il changeait tous les jours, une livrée de luxe entravagant; une troupe de musiciens comblés de ses largesses pour quelques mélodies répandues dans son palais il jetait l'or pleines mains, ayant hâte d'en finir avec la fortune in suffisante qui lui était laissée, pour en recommencer une plus bril lante. Béatrice avait reçu de lui une promesse positive de reconnaître leur mariage dès que ses lettres d'abolition lui permettraient de renti er en France. Comme leur liaison avait transpiré dans le grand mojide de Bruxelles, et qu'elle commençait être regardée comme la maîtresse, du duo de Guise, elle eût ardemment désiré qu'il de vançât l'époque promise et montrât aux yeux de tous la légitimité de leur union. Mais, pensant que toute décision importante doit Venir du seigneur que la femme s'e&t choisielle n'osait trop ex primer ses vœux cet égard. Un jour, de Guise lui fit dire qu'il passerait la soirée chez elle et arriverait avant l'heure où elle recevait. Heureuse de celte attention de sa part, elle prit plaisir faire une toilette brillante; elle pensait d ailleurs que depuis quelque temps elle négligeait trop ce soin et avait le tort de demeurer daus la simplicité de son costume jour nalier ce qui pouvait donner de la monotonie sa beauté; elle mit une robe de soie blanche bordée de guirlandes de verdure et bril lante d'émeraudes et la prêtresse des Gaules ne paraissait pas plus belle ni plus imposante avec sa tunique blanche et sa couronne do verveine. Elle était dans ce costume, assise sur un canapé surmonté d'un dais de pourpre, lorsque Guise entra. Il s'arrêta d'admiration. Dieu madame, s'écria-t-il, quel effet vous produiriez la cour de France! Elle avait entendu une parole d'amour et c'était un regret d or gueil qui s'exprimait, cependant elle prit courage et dit J espère y paraître avant que ces charmes que vous voulex bien apprécier soient entièrement détruits; et s'ils doivent y obtenir quelques succès, je serai heureuse de les reporter tous celui pour qui seuls ils me semblent précieux. La cour et la France s éloignent de moi comme un miracle mesure que je crois les atteindre. Mes partisaLft travaillent en vain pour moi Louis m oublie, et Richelieu ne m oublie pas. A mesure qu'il avance en puissance, il croit pouvoir dépouiller cette feinte magnanimité dont il se paraitet ceux qu'il a exilés du royaume le sont sans doute pour longtemps. Heureu sement! monseigneur! ce que vous nommez exil est une vie sup-

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1