EXTÉRIEUR. FRANCE. 3 ville, et prit les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre et attendre le retour du président. En réalité c'est une échauffourrée et nullement une révolution. La lettre ne dit pas ce que sont de venus les insurgés. Espagne. La reine fera en personne la clô ture des cor lès le 20 mai, et le 24 S. M. partira pour les bains de mer, accompagnée de l'infante Louise et de la reine Christine. Narvaez et M. Martinez de la Rosa suivront S. M. les autres ministres resteront Madrid. Maintenant que le clergé est redevenu pro priétaire, le sainl-siége ne paraît plus aussi em pressé de signer un concordat. On dit que le pape élève des prétentions nouvelles. II fallait s'y attendre. Le cabinet n'ose promulger la constitution de 1844 parce que, logiquement, les corlès de vraient être dissoutes par suite de l'établissement de celte constitution et du vole d'une loi nou velle d'élections. Pour échapper la situation que leur ont faite leurs crimes politiques, Narvaez et ses collègues tentent vainement de se rapprocher des progressistes ils ne rencontrent partout que refus et dédain. Depuis que le docteur Steiger est con damné mort en Suisse il est surveillé avec une rigueur extraordinaire, et aucun des mem bres de sa famille n'a obtenu la permission de le visiter dans son cachot. L'autorité supérieure de Berne ayant des titué le professeur de droit, docteur Snell, pour manifestation libérale une souscription s'est ouverte son profit, afin de l'indemniser de la perte de son traitement jusqu'à ce qu'il soit réintégré dans ses droits ou qu'il obtienne un professorat ailleurs. Le jour même de la condamnation de M. le docteur Steiger, le tribunal de district a condamné une amende de 32 francs et aux frais éditeur du journal le Narrateurpour avoir publié un article destiné appeler la com misération du gouverneur sur le docteur Steiger. C est par ce journal qu'a été connu le discours que le docteur Steiger a prononcé devant ses juges. En voici la touchante péroraison En marchant dans les rangs des corps- francs, c'étaient encore des sentiments de phi lanthropie qui m'avaient dirigé. Si par là j'ai mérité la mort, comme le prétend mon accu sateur, eh bien! faites-moi fusiller, messieurs, détruisez ce pauvre cœur qui, depuis bien des annéesn'a battu que pour soulager la misère humaine étendez-moi sur le pavé de cette ville, dont presque tous les habitants m'estiment et m aiment; rayez-moi de la liste des vivants, afin que je puisse oublier mon affection pour ma chère femme et mes enfants pleins d'espoir, pour mon vieux père et ma sœur aveugle met tez-moi donc hors d'état de compatir aux dou leurs des mères qui accouchent et des pères qui se meurent. Je suis innocent, j'en suis bien sûr, condamnez-moi, vous ne m'épouvanterez point. J'ai le courage, Dieu en soit loué de mourir pour la grande et sublime idée pour cccur que je l'avais douuéeet lu m'aimeras. Et cet espoir te suffit? Oui, parce que je t'aime plus qu'aucuue des femmes que j'ai conuues, qu'aucune de celles que je rencontrai, et que ton amour obtenir me semble le principal but de ma vie. C'est pour cela que j'agirai, et non par une sublime abnégation, car il n'y a rien en moi du héros. Eusuite, je pense que le chef de l'état étant porté ce rang par mon oncle, il est impossible que je n y occupe pas bientôt une des premières places moi-mêmeet cet intérêt secondaire a cepen dant un grand pouvoir sur moi, car, je le répète, je ne suis pas un héros, je sens en moi que je ne serais jamais qu'un homme, et je veux que cet homme soit le plus heureux possible. Eh bien! écoute, maintenant que j'ai compris ton projet, je ne puis te dire c mbien il est singulièrement appuyé par la providence; et j ai, mon tour, des révélatious te faire qui te montreront tout ce qu'il y a d'inspiré dans la pensée. Le duc de Guise est ici. - Comment le sais-tu? Je 1 ai vu. Ecoute-moi. Avant-hier j allai la ville aveo une de mes femmes et le domestiquefrançais que tu m'as donné afin que j'entendisse toujours ma langue maternelle autour de moi. Je choisis des mantilles de dentelles chez un marchand nouvellement arrivé de France. Mes emplettes faites, j'avais encore deux heures avaut le départ de la felouque qui devait me ranemer la villa Lycio. Je me promenai »veo curiosité dans le quartier neuf de la laquelle j'ai vécu je serai heureux de tomber martyr du combat de la liberté contre le des potisme jésuitique. Je suis en paix avec ma conscience comme je le suis avec le Père tout- puissant. Je me présenterai devant Dieu avec une noble conscience, sûr de la vie éternelle, rassuré aussi sur ma mémoire. Le ciel qui nour rit les oiseaux et les fleurs, ët les amis nom breux que je laisse sur la terre n'oublieront jamais ma famille innocente. Le 7 avril, un effroyable tremblement de terre a eu lieu Mexico, trois heures cin quante-deux minutes du soir 11 est impossible dénumérer tous les malheurs qu'a causé ce désastre. En un moment, lit-on dans une correspon dance de Mexico, la multitude tombaità genoux, demandant pardon Dieu et comptant avec anxiété les oscillations qui menaçaient de con vertir en un vaste tombeau la plus belle ville du Nouveau-Monde. Les chaînes entourant le por tique s'agitaient avec force, les dalles du pavé s'ouvraient, les arbres se balançaient étrange ment, les édifices et les hautes tours paraissaient suivre un mouvement d oscillation la grande flèche, particulièrement, posée sur l'horloge de la cathédrale, vibrait avec une étonnante rapi dité. 3 heures 56 minutes le mouvement avait cessé. L'air était lourd le ciel nébuleux et sombre, et la température élevée. Il est im possible d'énumérer tous les dommages causés. Il n'y a probablement pas une maisonpas un édifice, pas une construction qui ne porte la trace de ce terrible événement. La magnifique chapelle de Santa-Teresa n'existe plus aux pre mières secousses, la coupole si hardie que la capitale comptait parmi ses plus beaux monu ments tomba, ainsi que la voûte qui était sous le tabernacle, et le tabernacle même de l'autel. Heureusement que toutes les personnes qui se trouvaient dans une église si fréquentée ont pu se sauver. A 8 heures, on avait tiré des décom bres des autres édifices dix-sept personnes qui ont été conduites l'hôpital. Un journal d'hier assure que l'une des conditions du concordat est l'établissement dans chaque province de deux couvents de moines. Ainsi les 49 provinces d'Espagne donneraient un total de 98 couvents, lesquels, en les sup posant de 100 religieux chacun, feraient une population de 100,000 individus occupés ex ploiter la vigne du Seigneur. Un malheur affreux vient de désoler la commune de Sévigny, déparlement des Ar- dennes. Quarante-cinq maisons dont trois seu lement étaient assurées ont été dévorées par un incendie dont on ignore la cause. De nombreux appels la charité sont faits en ce moment pour soulager du moins en partie la misère des mal heureux incendiés qui se trouvent les plus pau vres de la commune. La presse périodique Constanlinople compte aujourd'hui sept journaux. Deux de ces feuilles sont imprimées en turc, trois en fran çais, une en grec et une en arménien. Le journal officiel, qui porte le litre de Takwiini Vakaï —g——TJTJM—T— ville que je ne reconnais pas encore. Il y avait beaucoup de monde sous des tentes somptueuses où brûlaient des aromates et où se fai saient entendre des musiciens ambulants. Je m'approchai de l'une d'elles, et j'écoutai quelque temps un improvisateur vénitien. Le visage couvert d'un masque pour me garantir du soleil, je pouvais sans inconvenance me mêler la foule des spectateurs. L'improvi sateur finissait un seigneur que je n'avais pas aperçu encore, paroe qu'une colonne était entre nous deux, lui jeta une pièce d'or en lui disant: "Voilà pour ta ballade puis lui rejeta une poignée de ces mêmes ducats, en ajoutant Maintenant voici pour te taire et t'en aller. Cette prodigalité et cette raillerie, plus eucore qu'un accent bien connu, me dévoilèrent le duo de Guise. Je ne pouvais me tromper; et en effet je n'eus qu tourner la colonne pour me trouver eu face de lui. Mon émotion fut si grande que je ne sais plus si la surprise, la colère ou la joie domina dans son âme. Je m'appuyai contre un de ces arbres plantés eu dehors de la tente, et je restai là longtemps le contempler. Ce ne fut pas, je l'avoue, 1 impression de noire dernière cutrevue que je retrouvai alors en moi; ce fut la dou ceur de l'un de nos jours de jeunesse, quand il buvaiten me re merciant, la liqueur que je lui avais préparée moi-même, ce fut l'admiration enfantine et tendre que m'inspiraient la noblesse de sa taille, la beauté de ses traits, son élégant uniforme, les dorures et (récit des événements)paraît ordinairement trois fois en deux mois 11 fut fondé par le der nier Sultan, dans l'été de 1831, après un voyage qu'il fit Andrinople, et dont il voulut faire imprimer la narration, afin que les pays étran gers fussent également instruits de ses plans de réforme. -fi- L'Allemagne vient de perdre l'une de ses célébrités littéraires et l'un des plus grands écrivains des temps modernesAuguste-Guil laume de Schlegelfrère et collaborateur de Frédéric-Guillaume de Schlegel, qui l'a précédé au tombeau d'un grand nombre d'annéesest décédé Bonn le 12 mai. Il était né Hanovre le 8 septembre 1767 il était par conséquent âgé de près de 78 ans. A.-G. de Schlegel était membre de la Légion-d'Honneur et d'un grand nombre d'autres ordres. Ecrivain, critique, poëte, traducteur, linguiste et philologue célè bre, il écrivait le français avec presqu'autant de facilité que l'allemand, témoin son livre sur Racineduquel un spirituel critique a dit que celui qui écrivait aussi bien le français était digne de juger le plus grand poëte de la France. Après avoir accompagné en 1813 le prince de Suède en qualité de secrétaire il alla se fixer après la chute dé Napoléon, auprès de son amie, Mme de Staël. A la mort de celle-ci. il accepta, en 1818, une chaire l'Université de Bonn, où, pendant les dernières années de sa vie, il avait choisi pour objet de son cours un sujet qui intéresse la Belgique plus d'un titre, le poëme des Nibelungen. On écrit de Madrid, 7 mai L'Infant d'Espagne don Francisco Marta de Bourbon, colonel du régiment de cavalerie d Almansa, a eu la générosité d'accepter la mis sion de défendre devant un conseil de guerre, un capitaine mis en jugement pour certains événemenls arrivés Tolède l'année dernière. C'est malgré le ministère que le jeune prince,a accepté celte mission et ce sera chose nouvelle et mémorable de voir un prince de la maison royale porter la parole pour la défense d'un militaire accusé. Paris, î8 Mai. Tous les journaux de Paris s'occupent en ce moment du scandale que MM. les députés ont donné hier au pays et l Europe, en forçant le président lever la séance faute d'un nombre suffisant pour délibérer, et chose rare, il y a celte fois une parfaite unanimité parmi les feuilles de toutes les nuances pour faire ressortir l'incon venance d'une pareille conduite et pour la si gnaler aux électeurs. Le nommé Baudelet, journalier Puteaux, se trouvait, il y a trois jours, dans un cabaret de Neuilly, en compagnie de deux tireurs de sable de rivière. Baudelet, pour payer son écot, lira de sa poche une poignée de menue mon naieescortée de qualre pièces de 5 fr.. qu'un rayon de soleil fit briller aux regards de ses deux convives. On but encore quelques verres i 1 -■ les pierreries de ses armes.... Cependant la présence d'esprit me reviut je vis une table assez éloignée de la sienne des domestiques que je reconnus pour lui appartenir. Je dis Julien d'aller s'asseoir cette table, d engager la conversation avec eux en qualité de com patriote, et de m apporter toutes les informations possibles sur leur maître. Au bout d'une heure, la felouque partit je m'éloignais regret, jequittai avec déchirement cette villeoù se trouvait l'homme qui avait eu tant de puissance sur ma destinée. Mais sur le bâtimentf Julien me douna tous l< s détails que je pouvais désirer propos de l'arrivée Noples du célèbre frauç ais. De Guise, ayant perdu toute sa fortune, inquiet des suites d'un duel qu'il avait eu avec Coligny se rendait en Espagne pour y prendre du service lorsque les commu nications coupéessur les différents points où la guerre était allumée, l'ont forcé traverser cette contrée pour se rendre sa destination. C'est sa bonne étoile qui l a conduit ici.,. Pour nous, ajouta Lycio après quelques instants de réflexion, je ne sais si c est bonheur ou fatalité, mais uous sommes sûrs du moins que les événements évo qués vont s'accomplir. Et comme toi, j'étais las de vivre dans ce nou veau jardin dArmideoù il sospirar si sente Profondo si, che pensi, or Vaima fugge {La suite uu prochain n9.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3