5° ANNÉE. N° 426. DIMANCHE 1er JUIN 1845. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. YILLE D'YPRES. conseil communal. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, p*r trimestre. Pour Ypresfr. g.00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un Diiméro0-25 Le Progrès Tout ce qui conce tion doit être adre. l'éditeur du journal, Le Pkoguès paraît elle et Je Jeudi de chaque semaï PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. ÏPKESLle3i Mal. LES ÉLECTIONS PROCHAINES. Le ministère mixte est entré dans une voie nouvelle. Répudiant actuellement son misérable programme de conciliation, troublé par l'attente de la décision du grand jury national, des col lèges électoraux de la moitié du pays, il essaie de la persécution, pour avoir raison de ses adver saires. La corruption ne lui suffit plus, les nom breux moyens d'influence qui sont en sa posses sion ne peuvent mettre sa conscience l'abri de la crainte d'échouer devant les collèges élec toraux des grands centres de population. M. Nothomb, malgré les vœux de la majorité éclairée du pays qui condamne son système prétend comme naguères le ministre de Villèle, s'imposer la nation. C'est actuellement qu'on peut voir tout ce qu'il y avait de vide et de mensonger dans ces principes, que M. le minisire de l'intérieur disait inscrits sur sa bannière. Qu'est devenue la con ciliation des partis? où s'est envolée la modéra tion et que sont devenus les modérés Non, nous touchons une époque de criseearlesmains qui tiennent les rênes de l'état sont guidées par les plus mauvaises passions. 11 ne s'agit plus de moralité, il faut réussir tout prix,- il "'est plus question du bien-être du pays, c'est la conservation des portefeuilles chez les ministres, qui fait recourir aux moyens les plus immoraux; c'est la crainte de perdre la ma jorité la chambre des représentants, qui fait pousser au parti-prêtre ces frénétiques clameurs. Cependant il est temps que la nation se ré veille, car dans dix ans, si ce système de cor ruption continue, nous vivrons sous le pire des gouvernements. Une Constitution qui ne serait observée ni dans son esprit, ni même dans ses i i vires acquirit EUNDO. Le seul moyen qui reste au pays de con jurer les maux qui viendront inévitablement l'assaillir, s'il n'y prend garde, ce sont les élec tions. Conquérir une majorité libérale la chambretel doit être le premier vœu de tout homme qui aime sa patrie, tel doit être le pre mier devoir de l'homme éclairé, instruit et ca pable de mesurer l'abîme1 où nous conduit la voie dans laquelle est entrée ce ministère mixte, qui a toujours été unedéception. Il est temps de songer mettre une barrière ce débordement de l immoralité politique, que le pouvoir encourage et dont il espère profiter. C'est la partie honnête de la nation qu'on doit implorer et engager mettre un terme ces capitulations de conscience sans nom, ces brusques changements d'opinions, qui ne se font pas honnêtement et sans un pacte tacite, qu'on serait honteux de dévoiler au grand jour. Il n'est qu'un moyen de prévenir celle dé gradation morale de la nation, c'est de former une association de tous ceux qui une pareille conduite de la part du pouvoir répugne. Que tous les hommes qui ont du caractère se mon trent, il est temps; qu'il se forme une société nationale, dont le but serait de défendre par toutes les voies légales, l'indépendance des élec tions contre l'influence du clergé et du mi nistère. C'est notre avis le seul moyen de sauver la Belgique et de la traîner hors de l'ornière dans laquelle elle se trouve embourbée. Que les citoyens s'associent pour circonscrire le clergé dans ses attributions religieuses et pour rendre au pouvoir la moralité qu'il a perdue c'est là ce que des élections favorables l'opinion libé rale pourront préparer. Mais on ne pourra réus sir, qu'en n'oubliant jamais, que I'union fait la force. prescriptions les plus nettes, jetterait le pays entre les bras d'une majorité fanatique et brutale, qui sacrifieraient tout, pour conserver une domina tion odieuse et tyrannique. Qu'on ne nous dise pas que ces craintes soient chimériques. On voit de ce dont est capable ce fameux inventeur de la mixturece père du tiers-parti qu'il vou- Séance publique du Jeudi, 29 mai 1845. Présents MM. Vanderstichele de Maubus, Bourgmestre président; Alphonse Vanden Pee- reboom, Iweins-Hynderick, échevins; Gérard Vandermeersch, Louis Aunoot, Théodore Van- rrimnlanter là chambre et'qui n'a réussi den Bogaerde, Boedt, avocat, Martin Sraaelen, m 'a former des ministériels, qu'il fait voler pour Charles Vande BroukeErnest Merghelynck et le maintien d'un système décevant avec un Pierre Beke, conseillers. M. le secrétaire donne lecture des procès-ver- c'est-à-dire ambitieux avant tout, et amaiit ensuite si vous avez du sentiment de reste... Si nous étions dans la villa Lycio, au fond de cette molle et voluptueuse solitude, vous souffririez réellement de notre séparation, vous en verseriez des larmes de colère et d'amour. Ici, au milieu du tumulte du monde, avec un titre brillant porter, vous pensez en ce moment la fête qui se prépare, au beau cheval blanc que vous allez monter aux côtés du gouverneur, votre armure splendide, votre sabre de Damas pendu votre côté, votre écharpe aux couleurs de la nation qui flottera dans les airs en disant tous Lieutenant du généralissime!N'eu rougissez pas; pourquoi seriez, vous autre que la nature humaine le veut? ne rougis pas de mon ambition et n'exagère pas mou amour il y a longtemps que tout cela s'est montré vous dans sa vérilé nue. Je vous ai bien prouvé d'ailleurs que je mettais votre bonheur au-dessus de tout. Mon bonheur! dit la jeune Glle, et elle fr.ssonna de tout son être. Dans la cérémonie qui va avoir lieu, reprit Lycio, on a jeté les yeux sur vous, la plus belle, la plus graoieuse des femmes de Naples, et aussi la plus aimée du gouverneur, pour lui teudre, quand il sera assis sur le trône civique, la coupe que le peuple napolitain lui offre en sym bole de sa communion avec lui... Vous ne répoudez rien, Annè. Vous déplairait-il de faire ce qu'on attend de vous? Elle garda un assez long silence, et répondit d'uue voix sèche et brisée: au contraire, je m'en acquitterai ayee joie. Je vous despotisme inoui. Feuilleton. viii. ta coupe. (Suite et fin.) Le lendemain, Naples se leva dans toute sa spleudeur. C'était bien là un de ces jours de fêle où la joie de quelques heures peut effacer les maux des révolutions qui tonnaient la veille. Ce malin là, Lycio se Gt annoncer chez Anne de Mautoue et demauda la permission de la voir avant l'heure indiquée pour son lever. Si le jour eût déjà pénétré dans la pièce où elle reposait, Lycio aurait été frappé de la pâleur de ses yeux, mais les fenêtres étaient encore oloses par leurs jalousies et voilées de leurs mousselines, il ne put distinguer ses traits. Voici bientôt, lui dit-il, le jour du sacriGce, ma chère Anne. C'est demain que votre mariage avec le duc de Guise doit être an noncé au peuple qui l'attend. -« Demain est toujours dans la nuit, dit-elle, nul regard ne peut y lire; et bien fou celui qui veut en préjuger quelque chose. Malheureusement oe que renferme celui-ci est trop assuré, et je viens puiser auprès de vous le courage d'en supporter la vue. Je vous rends justice, Lycio, vous m'avez aimée autant qu'il est en yousdaimer jamais. Mais vous êtes homme, baux des séances du 16 et 25 mai 1845. La ré daction en est approuvée. Il est donné lecture d'un projet de règlement sur la vente du poisson frais de mer. Le conseil décide qu'il sera envoyé en communication tous les membres et qu'on le discutera dans une prochaine séance. Le conseil examine la demande du sieur Taccoen, boulanger en celte ville, tendant être autorisé établir une fabrique d'amidon, dans la rue des Palissades. Il est donné lecture du procès-verbal de commodo et incommodo qui constate que, quelques voisins se sont opposés rétablissement de cette fabrique. Le conseil, considérant que la maison qu'on veut convertir en amidonnerie, se trouve située l'écart et que celte usine ne pourra être établie que sur une très-petite échelle, émet toutefois un avis favo rable, condition que ladéputation permanente n accorde l'autorisation que jusqu'à révocation, sans que I impétrant puisse exiger la moindre indemnité, si elle est retirée. Cependant le con seil a eu égard la réclamation du sieur Pil, voisin de la maison dans laquelle le sieur Tac coen se propose de fabriquer de l'amidon. 11 a exigé pour seconde condition que les eaux employées la manipulation, devront s'écouler immédiatement dans des égouls couverts con struire, s il y a lieu, aux frais de l'impétrant. Cette décision a été prise l'unanimitémoins une abstention. M. le secrétaire donne lecture de la demande du sieur Valcke, adressée Mle ministre de l'in térieur, l'effeld'obtenir l'autorisation de pouvoir établir dans la maison qu'il occupe, ruedesChiens, n» 17, un appareil destiné fabriquer le gaz hydrogène bi-carbonné. Il est donné communi cation au conseil, des conditions qui seront im posées l'impétrant par l'arrêté royal qui autorise un établissement de ce genre. Le procès-verbal d'enquête dont il est donné lecture, constate que personne ne s'est opposée l'érection d'uue semblable usine. Deux membres s'élèvent contre les accidents que peut occasionner un pareil établissement dans le centre d'une ville. Il est répondu qu'à GandBruxelles et Liège, des appareils fa briquer le gaz destiné éclairage des fabriques et usines, sont établis et autorisés dans les quar tiers les plus populeux et les plus riches de ces laisse donc, dit Lycio, car vous avez besoin de temps pour vous pré parer. 11 faut que votre toilette aujourd'hui soit l'égale de celle d uue reine. Anne resta seule et demeura encore quelque temps rélléchir sur le fauteuil où elle avait passé la nuit. Elle savait tout. Elle' avait la certitude que le duc de Guise allait être parjure envers elle une se conde fois, el cela quand il lui devait la place où il était monté, la souveraineté de UElat napolitain. La veille au soir, étant dans la pièce du palais la plus rapproché# de la chambre coucher du général, elle l'avait entendu s'entretenir avec une femme. Alors elle avait péuétré dans la salle d audience laquelle communiquait son appartement, lie sachant où se cacher dans celle enceinte, elle s'était agenouillée sur le socle de sa statue, enlevée pour quelques réparations vêtue de blanc, et laissant tomber son voile sur son visage, elle avait pu, dans 1 obscurité presque complète, voir passer le duo de Guise qui accompagnait Béatrice sans attirer ses regards, et entendre les derniers mots de leur entretien. Dans uue âme aussi ardente et aussi vindicative que la sienne, oelte seconde trahison, laffiont de se voir de nouveau rejelée, délaissée la face de la ville entière pour une autre femmeavait amené le dernier paroxisme de la colère et du désespoir. A midile chef de la république sortit de son palais pour se

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