EXTÉRIEUR. FRANCE. NOUVELLES DIVERSES. nant une pension viagère. Au bout de quelque temps, elle vendit des tiers le litre de cette pension, mais son mari étant parvenu lesavoir, en suspendit le payement, Aujourd'hui l'acqué reur de cette pension en réclame le payement, et le tribunal doit décider si cette vente n'est pas nulle comme ayant été faite sans autorisa tion maritale. Par arrêtés royaux du 16 mai, il est accordé chacun des officiers ci-après désignés une pen sion annuelle et viagère de retraite sur l'État savoir de 1125 fr. au capitaineen non-activité, J. Prael; de 3,000 fr. au lieutenant-colonel Go- dart, du 1er régiment de ligne; de 2040 fr. au capitaine Ch. Seutin du 3U idem de 2040 fr. au capitaine Fr. Meyers, du régiment d élite de 2040 fr. au capitaine L. Boutié, du Ier de ligne; de 1020 fr. au capitaine d'état-major des places, P. Bastede; de 1020 fr. au capitaine G. Baillet, du 1er de ligne: de 1581 fr. au capitaine en non-activité P. îNichelput; de 830 fr au ca pitaine en non-activité A. Segher; de 830 fr. au capitaine en non-activité J. Verstraele; de 1200 fr. au lieutenant de gendarmerie P. Kie- kens; de 1080 fr. au sous-lieulenant P. Beunie, du 2e régiment de cuirassiers. Il y a longtemps que nos élections prochaines préoccupent vivement M. Nolhomb. On nous assure que depuis sept mois environ on a formé au ministère un bureau spécial, composé de quatre employés, qui ont dû travailler tous les jours et souvent même dehors des heures du bureau. Ils ont été chargés, dil-on, de dresser un étal général de tous les électeurs du royau me. (Jet étal contient environ soixante mille noms; il est divisé en colonnes énonçant les noms, prénoms, âge, domicile, lieu de nais sance, fortune présumée, religion, profession de chaque électeur; il indique en outre l'in fluence que chacun deux exerce, les noms des personnes qui peuvent en avoir sur lui et enfin s il a des fils placer ou en âge d étudier. Ce tableau, qui a exigé un soin tout particulier, doit être des plus curieux. Est-ce que M. Nol- liomb aurait I intention de le livrer la publicité La chambre des mises en accusation s'est réunie hier matin, et a renvoyé devant la cour d'assises du Brabant M. Coché-Mommensen sa qualité d'éditeur de Y Observateur, et M. Ver- haegen auteur présumé de l'article dénoncé comme calomnieux par l'administration des hospices. L'arrêt est signé de MM. Espilalprésident de chambre: Corhisier de Méaulsart, Percy, Lauwens et Van Hooglhen. Nous doutons qu'il ailélérendu àl'unanimité: trois voix suffisaient. II paraît que l'individu arrêté Maestricht comme soupçonné d'être l'un des auteurs de l'assassinat et du vol commis dans la station de Louvain, a dû être relâché. Il a été constaté Il demanda y rester seul avec son médecin français qui raccom pagnait partout, et Béatrice qui, aux premières atteintes de ses douleurs, s'était précipitée prèsde lui, et maintenant, la têtepencliée sur la sieuue, pressant ses mains mouillées de sueur froide sur son Sciai, semblait vouloir aspirer son mal et donner sa vie eu échange. Dans la sombre et silencieuse galerie qui précédait celte chambre de désolation, Annede Mantoneerrait sans faire enlendrele moindre bruit de ses pas, sans presque se détacher de l'ombre, comme aurait fait un sceptre. Tantôt elle regardait la porte de la pièce où était renfermé de Guise aveo un air d épouvante; ses yeux semblaient percer les murs, son cœur ne battait plus, son souffle ne se faisait plus passage; tantôt elle avançait de quelques pas et allait y pénétrer pour savoir ce qui sy passait;... soudain elle se sauvait l'autre bout de la galerie avec un effroi terrible, tombait repliée sur elle-même, couchée sur le tapis, et fondait en larmes. Elle cachait alors sou vi sage dans ses cheveux défaits, comme pour se dérober au jour... Tout-à-coup elle ne pleura plus. Elle se leva hardie et imposante, car la femme devait disparaître pour ne plus montrer que l'âme forte, luttant invinciblement avec la destinée. Coligny venait d entrer, et Sa vue avait rendu Anne de Mantoue sa force de résolution, sou ardente et implacable volonté. Le comte, en voyant celte jeune fille changée ce point, attribua Son désespoir au malheur d être abandonnée une Seconde1 fois. Il en cul pitié, et s'at piochant d'elle, il lui dit: - Madame, je sens tout que, dans la nuit du 18 au 19 mai, cet homme se trouvait l'hôpital de Malines, où il a été saigné avant son départ pour Maestricht; c'est ce qui explique la présence de lâches de sang sur ses vêlements. Les receltes des chemins de fer de l'État se sont élevées, pendant le mois d'avril, la som me de 987,103 francs, qui s'est réparlie de la manière suivante: les diligences ont produit 116,603 fr. les chars-à-bancs, 136,983 les waggons, 193.232 (total. 466.938 francs); les bagages, 27,133; les équipages, 6,373; les chevaux et bestiaux. 6,246 les finan ces, 3,432; et les marchandises, 463.972 francs. Les produits extraordinaires ont été de 11,000 francs, La seule recette des marchan dises de roulage monte 311,481 fr. Ce qu'il y a de remarquable dans les résultats de l ex- ploitation du mois dernier, c'est que le produit des marchandises balance exactement celui des voyageurs. Il a été transporté en avril 269,133 voyageurs, 792.266 kil. de bagages. 133 équipages, 178 chevaux, 629 têtes de gros bétail, 3.571 têtes de petit bétail, 26 chiens, 2.754 groups de finances, 20,929 paquets au minimum de 50 centimes, 3,934. 500 kil. de marchandises de diligences, 50,214.210 kil. de marchandises de roulage, et 5,345,340 kil. sur 1,230 waggons loués. La nomination des bourgmestres par le minis tère a encore produit ses effets Dans beaucoup de communes, les listes électorales prouvent 1 influence du parti ennemi des idées libérales. Éclaireur de Namur Le Globe annonce qu'il vient d'apprendre au moment de mettre sous presse, la nouvelle de la mort de l'archevêque de Canlerburry, primat d'Angleterre. Un violent incendie a détruit cette nuit les vastes bâtiments connus sous le nom d'hôtel Ragget, dans Doverstreet. Six personnes ont péri dans les flammes, et une septième, la fille du propriétaire de I hôtel s'est tuée en tombant du second étage sur le balcon du premier. Les perles occasionnées par ce sinistre sont évaluées plusieurs milliers de livres. L'affaire du mariage de la reine Isabelle semble entrer depuis peu dans une phase nou velle. On sait le peu de succès qu'a eu auprès de la plupart des cours européennes, la candi dature d un prince Napolitain. La cour des Tuileries après avoir fait des avances au roi de Naples, et même s èlre un peu compromise en se vantant de faire un mariage auquel elle a été obligé de renoncer, paraît se reconcilier au- jourdhui avec 1 idée d une alliance entre la jeune reine et son cousin le prince des Asluries, fils de don Carlos. On annonce en effet que le prétendant après ce que vous devez souffrir; mais des deux femmes que le duc de Guise avait fatalement attachées lui, dont le sort était entre ses mains et dont le honheur dépendait de son amour, la comtesse de Berghes était celle qui avait les droils les plus saints, puisqu'ils avaient été reconnus l'autel et que le don de sa personne les avait consacrés. Lorsque malheureusement il fallait faire un choix, c elait donc elle qui devait .remporter. Anne se mit rire avec un accent de mépris et d'amertume étrange Coligny continua Je vous demande pardon pour la part que j'ai prise dans cet événement mais vous le savez, j etais dévoué au bonheur de Béatrice, et j'avais juré devant vous au château d'Odessa, et devant Dieu même, de la réunir, quoi qu'il arrivât, l'homme qu'elle aimait. Et moi, dit Anne, j'avais juré de l'en séparer. Par un mouvement hardi, elle souleva l a portière qui fermait la chambre coucher, et montra Coligny le duc de Guise étrndu mort sur sa couche, tandis que Béatrice, debout son chevet, pleurait flots de larmes, et que le médecin reposait sur le lit la main froide où il venait de sentir s'arrêter la dernière pulsation. Aune de Mantoue resta quelque temps errante en Italie, seule, sans but et sans pensées. Tout ce qu il y avait de jeune en elle s était évanoui en une journée de crime elle était vieillede viugt années; elle ne pouvait plus se prendre aucun charme de la nature ni des villes; elle n'inspirait lien; toute sève était desséchée dans son sein. Se vivait plus que par la douleur et le remords, elle comprit que avoir hésité pendant si longtemps, s'est décidé envoyer ail cabinet des Tuileries son abdica tion en même temps qu'une demande de passe port pour son fils aîné qui désire se rendre en Espagne titre de sujet de la reine Marie Christine. On ne dit pas encore qu'elle a été la réponse du gouvernement français de pareilles de mandes, mais comme l'Angleterre paraît désirer cette alliance et qu'elle sera aussi favorable aux intérêts anglais que désavantageuse l'influence française, on ne doute pas maintenant qu'elle ne réussisse. Paris, 28 Mai. Plusieurs journaux français annonçent que. dans un conseil de cabinet tenu le 26, auquel M. Guizol assistait, le désaveu de M. le général Delarue a été décidé. On dit aussi que le ministère va être invite par plusieurs députés donner des explications sur affaire du Maroc. On annonce que M. Duchatel viendra dé clarer la tribune que le gouvernement n'a jamais donné au général Delarue la mission de traiter commercialement, et, qu'en agissant ainsi, il a dépassé ses instructions. M. le mi nistre des affaires étrangères par intérim, doit ajouter cette déclaration que le traité na été ratifié Paris que condilionnellement. On assure que le gouvernement n'a été officiellement informé qu hier du refus de rati fication opposé par l'empereur du Maroc au traité relatif la détermination des limites. Voici, dit-on, les motifs de ce refus: Lart. 5 du traité de Tanger porte que la délimitation des frontières entre les possessions françaises et le Maroc reste fixée et convenue conformément l'état de choses reconnu par le gouvernement marocain l'époque de la domination des Turcs en Algérie. La convention intervenir pour l'exécution complète et régulière de cette clause ne devait contenir qu'une simple reconnaissance de limi tes. Les plénipotentiaires français savaient bien que tel était l objet de cette opération faite en commun mais il est tout naturel que sur des points incertains il ait employé son habileté et son influence trancher la question de posses sion dans l'intérêt français. Il a réussi faire accepter, par les négociateurs marocains, le ré sultat de cette vérification. Mais quand ce ré sultat a été connu on prétend que des tribus qui soutiennent avoir été constamment sous la domination de l'empereur du Maroc,et jamais sous celle du dey d Alger, se trouvant compri ses dans les possessions françaises, ont envoyé leurs chefs près de l empereur de Maroc, et in voquant l'art. 5 du traité de Tanger, ont ré clamé contre la délimitation nouvelle qui devait maintenir l'état de choses existant, et qui le changeait. L'empereur, d'après cette version, pour achever de mourir douloureusement, la retraite du cloître était ce qui lui convenait le mieux. Elle revint au couvent des Bénédic» tines de la rue de Charonne où elle pouvait recueillir, comme I« dernier bien, le souvenir des heures passées là; heures qu elle avait trouvées si tristes alors, et qui maintenant lui semblaient des instants d'une félicité parfaite parce qu'ils étaient exempts de remords. Elle oblinl des dispenses de noviciat et prononça ses vœux au bout de huit jours. Le lendemain, et lorsqu'elle était irrévocablement enfermée dans ces murailles, ou lui présenta une des sœurs qui n avait pu as sister la cérémonie de sa profession, parce qu'elle était depuis longtemps retenue au lit par une maladie grave. La religieuse leva son voile.... Cétait Béatrice! Béatrice qui allait demeurer là, tou jours devant ses yeux, pendant tout le temps qu'elle avait passer sur cette terre. Quelques années après, le couvent des Bénédictines, qui était toujours demeuré humble et pauvre, s'enrichit tout d uu coup d ar genterie, de tableaux, de statues, d ornements de tout genre, et reçut une rente considérable alfectée son entrelien. C est que celui qui avait été le page Lycio, après avoir fourni de brillantes années de service, occupait alors eu France une place importante, et se trouva t un des plus opulents seigneurs de la cour de Louis XIV. Clémence Robert.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3