I A INTÉRIEUR. DIMASCHB, 8 JUtttô^r i fl j .^b H I H La Progrès fcSuA^rf^ Ml JflL PRIX l>ES INSERTIoèîT^"^ JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Feuilleton. IBJB H feB ^B ^B ^B du journ&.'A Ygrcy-t j J ^B W V yl ch« elle Jeudi de chaque setaarae,^' M Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EBNDO. Ô^ANNÉE. - N° 428. On «'abonne Ypres Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE l'abonnement, par trimestre. Pour Ypres. fr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 TPRES, le 7 Juin. SI. J. MALOU. M. BIEBUYCK. Pendant que dans toutes les autres provinces l'esprit public est éveillé et qu'on s'occupe avec ardeur des élections, dans la province de la Flandre occidentale, une torpeur générale pa raît s'être étendue sur les descendants des anciens bourgeois de ces communes si fières et si remuantes. Dans toute la Belgique, aucune province ne paraît plus indifférente au résultat des comices électoraux, qui s'assemblent au 10 juin prochain. Cependant celle apathie n'est qu'apparente, car dans les classes éclairées ou comprend tout aussi bien dans les Flandres, que dans le reste du pays, tout ce que le parti dominant rêve de pro jets réactionnaires et qu'il n'attend que l'occasion favorable pour les mettre en pratique. Mais il faut en convenir, aucune partie de la Belgique n'a été plus maltraitée par la loi électorale. Si on avait écrit dans cette loi, que le clergé et le ministère désigneraient les représentants, on n'aurait pu plus sûrement y parvenirque par le mode actuel d'élection. Si on avait voulu que la stupidité régnât par la force bru tale et que l'opinion de la majorité éclairée du pays fût nullifiée par un nombre plus élevé des volants incapables d'apprécier l'importance du vote qu'ils sont appelés émettre, on n'eut pu mieux réussir qu'à l'aide de la loi actuelle. C'est du reste ce que le parti-catholique a voulu et il l'a obtenu. Dieu veuille, qu'il n'en abuse pas. Il n'est pas extraordinaire, qu'avec lin collège électoral tel que celui de l'arrondissement d'Ypres, on ait jugé inutile de lutter maintenant. Mais quoique l'opinion libérale puissanteen ville, puisqu'elle y possède au moins les deux tiers des voix, ail jugé inopportun d'opposer des candi dats MM. Malou et Biebuyck, nous croyons que toute lutte est cependant loin d êlre impos sible. Ce n'est donc pas avouer son impuissance que de ne pas engager la lutte, mais simple ment la remettre une époque plus propice au parti, dont nous sommes l'organe. Que le parti clérical soit en majorité dans les campagnes nous ne voulons pas le nier; la loi électorale a été faite dans ce but. Mais cependant la voix du curé pour avoir voulu trop s'occuper des choses de ce monde, parait avoir perdu de son crédit; dans quelques communes l'esprit entier et absolu de certains pasteurs qui veulent tout régenter, fait supporter avec impatience cet empire, qu'aucuns ne savent pas rendre assez bénin. Nous découvrons donc des germes d'op position dans nos campagnes contre un pouvoir jusqu ici incontesté, maiutënautdélesté. Il s'agit de savoir en profiler. Les griefs de l'opinion libérale contre les candidats du clergé sont de deux sortes. Nous croyohs devoir, en faisant abtraclion de ses prin cipes politiques, blâmer l'appui que M. Malou, depuis qu'il est gouverneur d'Anvers, a donné au ministère mixte qu'il avait si acrimonieuse- ment poursuivi de ses paroles et de son mépris. On a vu là une faiblesse, pour ne pas dire pis. Quand on modifie sa manière de penser, parce qu il vous est offert des fonctions par ceux que l'on blâme, et qu'on accepte néanmoins, on perd l'estime des électeurs de tous les partis, qui croient que l'indépendance et l'incorruptibilité d'un mandataire est la première qualité, qu'il faut rechercher dans un candidat la représentation nationale. Au point de vue de notre opinion, nous re fusons M. Malou notre confiance parce qu'il vogue pleines voiles dans les eaux cléricales, parce que chez lui, nous Croyons que l'attache ment notre Constitution et nos libertés est très-tiède et que, dans un intérêt de parti, il n'hésiterait pas les immoler sur l'autel de la réaction. Quant au second candidat, M. Biebuyck, nous nous en sommes occupés longuement quand il a été élu, il y a quelques mois. Sa carrière parlementaire a été fort courte et par conséquent il est difficile déjuger quelle couleur il prendra la chambre. Ceux qui le patrônent le font passer pour un modérémais cette qua lification a été donnée des hommes qui étaient animés par les idées réactionnaires les plus fou gueuses. Si nous avions un souhait formuler, ce serait celui qu'on veuille délivrer le pays de ces enrayés de modérésqui ont déjà mis le feu de la discorde aux quatre coins de la Belgique. Nous croyons que ce représentant de l'opinion modérée est intimement attaché au parti clé rical et que, dans toute occasion, son vole lui sera aa aaaaaa sa a& ^aai^a, nouvelle. 1. (Suite.) A peine ces paroles fureut-elles Jites que Marguerite se trouva dans les bras de sou amant. Mais ce n'est pas encore assez, reprit Meleal, pour appaiser la haine soupçonneuse des sans-culottes il faut que voire fils consente me suivre aux frontières. Jean fil un geste énergique et voulut parler, mais le jeune homme ne lui en laissa pas le temps Je sais parfaitement, lui dit-il, que telle n'est pas votre volonté; aussi la proposition que je viens vous faire u'a-t-elle pour but que de sauver les apparences. Vous ferez partie du bataillou dout je prends demain le commandement, vous m'accompagnerez l'armée, et une fois hors de France, vous prendrez le ehemin qu'il vous plaira la première affaire, j inscrirai votre nom parmi les noms des braves qui auront versé leur sang pour leur pays; de cette manière, votre mère, ni votre sœur ne seront point inquiétées, et votre nom ne figurera pas côté de ceux des traîtres ou des lâches. La plus vive joie remplaça l'effroi dans celle malheureuse famille* Madame Durand inondait de larmes les mains de Melval qu'elle ap pelait son sauveur; Jean I avait remercié daus uue muette étreinte, et la douce Mai guérite, dout le visage avait repris en quelques iuslauts tout l'éclat que le malheur lui avait enlevé, fixait sur son fiancé ses grands yeux rayonnants. Oh! que j'avais bien jugé ce noble cœur, dit—elle, et qu'il m'a bien guidée 1 irrésistible instinct qui me disait Tu peux l'aimer sans orainte. Melval se tourna vers Jean, auquel il dit en souriant légèrement Vous ne m'aviez pas jugé aussi favorablement, mon cher Du rand; mais je ne vous en ai pas voulu pour cela; c'est le défaut général aujourd'hui; tous ceux qui ne pensent et n'agissent pas comme nous sout des traîtres convenez-en, c'est la plus fausse des sentences. Vous, par exemple, vous ne m'estimiez pas, parce que j'ai franchement embrassé la cause de la révolutiou, et que vous avez pensé que c était une chose impossible un homme qui avait porté l'épée la cour de Louis XVI; doue, vos yeux, j'étais un traître. Vous vous êtes tenu l'écart, vous avez fui, quelquefois même blâmé les désordres populaires; votre famille, entachée de royalisme, a été ruinée et décimée donc, aux yeux du peuple, vous êtes uu traître. Kb bien, je l'aflirmerais sur l'honneur, nous sommes francs et sin cères l'uu et l'autre; et je yous le dis eu yéiilé, quelque bizarre que fidèlement acquis. Il est regretter que M. Bie buyck soit en même temps président du tri bunal car l'expédition des affaires judiciaires pourrait bien souffrir de son absence de la ville pendant la moitié de l'année. Cependant pour être juste, nous devons avouer que quand il s'est agi de nous doter d un em branchement de chemin de fer, la ville d'Ypres a trouvé des défenseurs de ses intérêts, dans les deux élus du clergé. Mais aussi il faut ajouter que la ville d Ypres n'était pas senle intéressée ce que celte nouvelle voie de communication se construise; le rayon électoral devait en pro fiter autant que nous et sous ce rapportnous ne devons qu'une reconnaissance mitigée MM. Malou et Biebuyck. Si nous avions prescrire une ligne de con duite nos amis politiquesce serait celle de s'abstenir de prendre part l'élection de mardi prochain, et d'attendre des temps meilleurs, pour déposer un vole consciencieux dans l'urne. Un motif de plus pour ne pas s'en occuper, c'est que la Flandre occidentale, qui n'envoie que des candidats ministériels la chambre, est la province la plus maltraitée par le gouverne ment, tandis que celles dont les représentants sont presque tous de lopposilion, obtiennent tout ce qu'elles demandent. Cela tend prou ver, qu'on ne réussit pas en s'humilianl et quil vaut mieux se faire craindre du ministère que d'envoyer des députés, dont le rôle se bornera lui accorder leur vote quand même. De tous les coups de pied de l'âne, qu'on eut pu donner aux honnêtes et apathiques électeurs de la Flandre occidentale, certes voici le plus rude, aussi vient-il de dame Émancipation. Le calme plat dont nous jouissons une époque, où dans les autres provinces tous les esprits sont agités par les élections, lui paraît admirable. Aussi en fait-il honneur M. De Meulenaere, vrai Carter politiquequi possède le don d'apprivoiser par des paroles conciliantes, les NATURELS du pays qui jusqu'ici passaient pour indomptables. Au sortir de ces entre- tiens magnétiques les hommes les plus absolus admettent des tempéraments leurs doc- tri nés. Qu'en dites-vous, électeurscomment trou vez-vous le mol apprivoiser et celui de naturels puisse vous paraître ma conduite, au milieu des événements qui nous pressent de toutes parts, j agis par opinion, par conviction. De grandes erreurs, de grands crimes se commettent, je l'avoue; mais du choc terrible de la liberté contre le despotisme, jaillira une flamme immense, phare indestructible destiné guider une société nouvelle dans le port du salut. Avez-vous donc supposé, mon ami, que des révolutions pouvaient s'accomplir ainsi sans troubles, sans discordes?... élève-t on des monuments sans pierres ni ciment? Nos pierres, nous, ce sont les tètes des hommes qui veulent livrer lâ chement le pays l'étranger, notre ciment c'est du sang!... Épou vantable édifice, j'en conviens, mais que le pins fort devait inévitablement élever; le peuple l'emporte, c'est un temple la liberté; s'il avait succombé, le parti vainqueur en avait fait un palais la tyranuie! Ainsi, vous le voyez, entre le point de départ et le but il y a des obstacles inutiles, puissants, mais inévitables; les abattre c'est marcher vers la l iberlé, y renoncer c'est rentrer dans 1 escla vage! »- De tout ce que je viens d'entendre, dit Jean erau et surpris, une chose m étonne; c'est qu'un semblable langage sorte de votre bouche. La révolution vous a enlevé vos lit»es et vos privilèges, et vous pariez comme les plus ardents lévolutionuaiies. Ne puis-je croire qu'il y a quelque exagération dans votre enthousioaure? que peut-être vous vous trouvez aujoui d hui emporté beaucoup plus loin

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1