Voyageurs chargés de rapporter, après qu'il les eut remplis, les bulletins inclus dans la le+tte. Or, ces bulletins concernaient les électrons d'Ypres, dont on était impatient de connaître le résultat Bruges. CependantM. le principal ayant cessé toute relation avec cette ville, finit par croire que celte lettre lui avait été remise par erreur et qu'elle était adressée M. le prin cipal du collège S' Vincent de Paul. OÏBr appela le domestique du collège communal et on le chargea de porter la lettre M. le directeur du collège épiscopal, en faisant des excuses, de ce qu'on l'avait ouverte par erreur. M. DeNounckele dévina de suite de ce dont il s'agissait et accepta îa lettre, non sans quelque embarras. Voilà ces hommes paisibles qui ne s'occu pent pas de politique. On nous annonce l'instant une bonne nou velle M. Debreyne, bourgmestre de Dixmude, est élu représentant de cet arrondissement une majorité de quarante cinq voix. La chambre se verra donc débarrassée de M. Môrel-Danneel, incapacité notoire s'il en fut et qui depuis long temps eut dû rentrer dans la vie privée. 11 parait que le Carter politique n'a pas visité l'arrondissement de Dixmudecar il eut eu exercer là ses talents magnétiques dont on avait grand besoin, puisque la candidature sou tenue par le gouvernement a échouée. C'est fâcheux que M. De Muelenaere n'ait pas voulu mettre au service de la cause du ministère les dons dont les journaux ministériels l'ont si brillamment dotés. Mais il est espérer qu'on n y aura rien perdu. Ce n'est que partie remise et dans quelques semainesil paraîtra sur le théâtre dans toute sa splendeur. On nous annonce la nomination de M Clep en qualité de membre dé la chambre des représen tants, en remplacement de M. Deprey. Il a ob tenu 91 voix de plus que son concurrent M. Yandevelde, procureur du roi. M. Clep était membre de la députation per manente du conseil provincial et ne s'y est fait remarquer que par une incurable indolence. Maintenant nous pouvons certifier que par la nomination de M. Clep, la chambre se trouve en possession d'une girouette de plus. Les chambres de commerce ',d'Ypres et de Courtrai s'occupent dans ce moment des projets de canaux de l'Escaut là Lys et de la Lys l'Yperlée, par suite d instructions reçues de haut lieu relativement cette grande entreprise. Le 7 de ce mois, vers 5 heures du matin, le nommé Jean Lagaey, âgé de 20 ans, né et do micilié Nieuport, eu allant au champ pour y faire son ouvrage, est tombé dans la rivière l'Ysère et s'y est noyé. Son corps n'a pas encore été retrouvé. Par arrêté royal du 4 juin l'établissement de la société anonyme dite Des chemins de fer de la Flandre Occidentalet est autorisé, et ses statuts, tels qu'ils résultent d'un acte public reçu le 30 mai par le notaire De Doncker, sont approuvés. Il est bien entendu que l'autorisation et l'approbation des statuts de la société n'appor- terontaucune novation aux obligations résultant de I acte de concession des chemins de fer que la société a pour objet de construire et d'exploiter. Il est également entendu que lesdiles autori sation et approbation ne préjudicient en rien aux prescriptions de 1 arrêté royal du 13 no vembre 1840, aux termes duquel une autorisa tion préalable du ministre de l'intérieur est nécessaire pour pouvoir coter officiellement les actions la bourse. D'après l'art. 5 des statuts, le capital social est de 21 millions de francs, ou 840 mille livres sterlings, divisés en 42 mille actions de 500 fr. ou 20 liv. st. chacune. Un arrêté royal du 3 de ce mois autorise la perception d'uu droit de péage dans les com munes de Loo et de Pollinkhove. Nous annonçons avec douleur que M. l'ar chevêque de Malines vient de mettre au jour un nouveau mandemenlélectoral, en faisant encore intervenir le clergé dans les luttes politiques. Dans ce mandement, les noms des meilleurs représentants que les circonstances permettent d'élire ne sont pasil est vraidésignés. Il n'y est pas dit, comme l evêché de Liège a eu I im prudence de le dire en 1840 Volez pour M. tel, c'est un ami de la religion; votez contre M. telc est un ennemi de celle même religion. Mais ce qui ressort clairement de ce document, c'est que l'on va faire prier les fidèles pendant trois jours, pour obtenir du ciel, que l'on fait ainsi le complice des passions humaines, la no mination de telle série de candidats et l'échec des autres. Eh bien! c'est encore attiser les haines. Quand les fidèles, réunis dans le temple la voix du pasteur, auront prié avec ferveur pour assurer le choix des meilleurs représentants que les cir constances permettent d'élirede quelle manière entend-on que 1 Esprit Saint les éclaire, si ce n'est par la bouche de ce pasteur Ainsi donc, en dehors de l'église, le curé se fera consulter ou sera consulté, et alors il ex pliquera quels sont les meilleurs représentants que les circonstances permettent d'élire. Les cir- con tances! voilà ce qui règle la conduite de l'épiscopat, probité, religion, capacités et vertus exemplaires, tout cela pour être primé, selon les circonstances, par un dévouement aveugle, par une abnégation de toute indépendance per sonnelle. Et quand le curé se sera prononcé, il soulè vera des plaintes, il se créera des ennemis, la discorde viendra s'établir au sein de la paroisse, et il en sera la première victime. Que d'exemples n "avons-nous pas eu sous les yeux! Que de témoignages ont été recueillisdes lèvres mêmes de ces prêtres violentés que l'on fait descendre au rôle d'agents électoraux. Archevêque et évêques, faites prier pour la patrie et le roi; mais que les intérêts électoraux ne franchissent pas le seuil de vos temples, et que vos subordonnés ne soient pas invités par vous exalter tel candidat, et nuire un td autre. Nous n'invoquons pas ici d'incapacité poli tique, nous ne vous parlons que de la charité, qui est fille du ciel, et que vous, les premiers, devez pratiquer sur la terre. Dans la circulaire de M. l'archevêque de Ma lines, il est aussi question des pluiesdôsastreuses et de la cherté du pain. Or, en prenant lecture de celte partie du mandement, la fameuse loi sur les céréales nous est revenue, malgré nous, en mémoire et quand on nous apprend que Dieu punit par les intempéries de ta saison les iniquités de la Belgique, au nombre desquelles on range en première ligne l'abonnement aux mauvais journaux nous nous résignons ne plus voir dans MM. Eloyde Burdinneet consorts que l'instrument inflexible des vengeances cé lestes. Eu effet, la proposition de ces honorables représentants a, sans contredit, contribué la cherté du pain. Prions donc Dieu pour le soulagement des classes ouvrières; et après, n'oublions pas d'a baisser nos regards vers le roi, qui peut, par une inspiration généreuse, refuser de sanctionner une loi déplorable. Journal de Liéye Guatemala. Nous venons de parcourir une brochure des plus intéressantes. C'est un mé moire justificatif de la conduite tenue Santo- Thomas par le major Guillaumot, mémoire qui a été revêtu, la Vera-Paz même, de plusieurs centaines de signatures de colons. Des faits accablants y sont révélés charge de la compagnie belge de colonisation; la descrip- •ette heure peut-être, elles ajoutent quclquts regrets pour moi ceux que leur inspirait votre perle. •-Comment mes lettres ne leur sont donc jamais parvenues? - Jamais. Voilà donc l'explication de ce silence <jui me désespérait et que je ne pouvais comprendre! Je me suis souvent informé du sort des navires qui devaient apporter de mes nouvelles en France, et tou jours sans résultat. Comme la guerre avec l'Angleterre n'a pour ainsi dire pas eu d'interruption, ces navires auront été pris par les Anglais* Mais dans qnel état je vous revois! couvert de cicatrices, de bles sures! Mon cher Melval, cette humeur belliqueuse qui tourmentait le cœur du jeune homme n'a-t-elle donc pas abandonné l'esprit de 1 homme mûr? Cependant, si je ne me trompe, vos idées ont subi une grande modification; vous combattiez pour la liberté, et je vous retrouve combattant pour le maintien du despotisme! Mon opinion n'est point changée; la meilleure preuve que je puisse vous en donner, c'est mon manque d'avancement. J etais co lonel sous le Consulat, je suis encore colonel aujourd bui. Je serais maréchal de France, si je n'étais républicain. Pourquoi ne pas renoncer au service militaire alors? Pourquoi, mon ami? Demandez-moi pourquoi l'amant, trompé par sa maîtresse, n a pas le courage de se séparer de la perfide; pour quoi l'enfant, maltraité par une marâtre, oublie ses mauvais procédés et l'aime encore; je vous répondrai que ce sont des secrets que la nature n'a pas daigné me confier. J'ai d'abord aimé la guerre, parce que je l'ai faite eu défendant mon pays, ensuite pour ses dangers, et puis enfin parce qu'elle était devenue nécessaire mon existence, sans doute, car en vérité, je ne saurais vous en donner une autre explication. Je prêtai les mainsau 18 brumaire, parce que réellement •e Directoire était une espèce de gouvernement insupportable. Je reconnus encore Bonaparte comme consul vie il était digne d'être le chef d une république qui lui devait la gloire de ses armes. Mais tortqu'illui prit fantaisie de jouer aree uu jeeptre et une couronne, je vous avoue que je me révoltai; oui,je refusai de signer cette liste, déjà couverte fie tant de noms illustres, parce que je me battais depuis dix ans pour la république et que j'avais juré haine aux tyrans! Je ne pouvais refuser de reconnaître 1 Empereur sans donner en même temps ma démission c'est aussi ce que je fis; mais soit caprice, soit espoir de me ramener d autres sentiments, l'Empereur me rappela l'armée quelques jours avant la bataille d'Austerlitz» où, par une attention toute particulière, il me rendit le comman dement de mon régiment. Je vous le demande, mon auii, sous peine de lâcheté, pouvais-je refuser de combattre? Le chef ne s'était donc trompé que sur un point celui de mes opinions. Vainement il me décora de cette croix, signe de l'honneur, alors envié par tant de braves; vainement les hautes dignités militaires me furent coufiden" tiellement proposées je résistai; mais, avec la force de repousser ces brillantes récompenses, j'eus la faibllesse de rester 1 armée! Et jusqu'à ce jour, où vous me revoyez dans uu si déplorable état, je n'ai pas manqué une bataille rangée, pas un siège,pas un combat! Ce qu i! y a de contradictoire entie mes actions et mes idées, je n'es saierai pas de vous l'expliquer; qu'il vous suffise de savoir que oe n'est pas le chef qui nous commandait que j'ai servi, mais mon pays que j ai voulu protéger de toutes mes forces contre l'inya sion étrangè re; j'aimais mieux voir Napoléon snr le trône des Bourbons, que les Co saques et les Anglais Paris. Entre deux despotismes, j'ai choisi le moins humiliant, parce que du moins il était glorieux. Voici le colosse abattu maintenant, et la terre maternelle envahie par les barbares! Tant d'efforts du génie, tant de sublimes combinaisons, tant de sang versé, tout cela n'a fait que retarder une chute inévitable et augmenter la fureur de nos éternels ennemis. Que vont-ils faire de la France aujourd'hui? La belle proie se partager Anglais, Prussiens, Autrichiens et Russes, tous sont conviés la curée! Vont" ils la démembrer et rentrer chez eux, traînant leur suite quelque riche lambeau du géant terrassé? Lui donneront-ils quelque Bourbon pour y faire levivre des iustitulions que la guerre a sapées depuis vingt-cinq ans? Oh! noble France, sommes-nous condamnés te voir rayer de la liste des grandes naiions? Le colonel se tut et tomba dans un sombre accablement. Je partage vos regrets sur le sort qui menace notre pairie vaincue, dit Durand avec douceur, et je ne voudrais pas les irriter en core en vous faisant un reproche que vous méritez cependant. Un reproche demanda Melval surpris; et lequel? Eh quoi! l'amour de la patrie a-t-il absorbé chez vous tous les autres sentiments? n'a-t-il donc pas laissé de place dans votre cœur pour les saintes affections de la famille? Vous avez une femme et cette femme est ma sœur, vous avez des enfants peut-être, et ces enfants sont mes neveux, mes nièces, et d'eux pas un mot! Melval sembla se réveiller, et ce fut avec uue expression plus étonnée encore que triste, qu'il répondit Durand En eflet, j'oubliais combien ces détails devaient vous intéresser^ pardonnez-moi, mon ami; après de semblables secousses, il est bien permis de n'avoir plus les idées bien nettes. Le malheur général m'a fait oublier un instant mes malheurs particuliers. »- Vos malheurs particuliers? interrompit vivement Durand quels sont-ils? Ma mère, ma sœur vivent? Oui, mais des quatre enfauts que m'a donnés ma bonne Mar guerite, un seul me reste. Par un fatal privilège du hasard, je suis sorti vivaut des plus sanglantes mêlées, tandis que la mort én'trant sous mon toit paisible m'enlevait successivement ceux qui seuls me faisaient aimer la vie! Il me reste un fils, âgé de dix aus. C'est l'âge auquel les enfants sont bons manier; leur esprit s'ouvre alors avec facilité aux principes que l'on veut y faire germer Malheur eux si ces principes sont mauvais! J'espère, mon chez Melval, que vous voudrez bien me conGer mon neveu; je n'en ferai pas un homme de guerre, un amant fanatique de la liberté,'nom sous lequel ou désigne trop souvent la licence; mais j'en ferai un hono-

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2