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NOUVELLES DIVERSES.
"W
tion du climat tropicaldes souffrances et du
dénûment des nombreuses victimes qui ont
succombé, dépasse en réalité tout ce que nous
avons pu écrire, depuis quelques années, pour
«clairer les dupes et pour faire avorter une spé
culation désastreuse, un agiotage indigène.
La pittoresque communede Lobles a donné,
dimanche 1er de ce mois, une fêle musicale
vraiment remarquable. Treize sociétés belges et
françaises s'y sont failenlendre; on en remarque
trois de la ville de Binche celle de l'harmonie,
celle des chasseurs, et l'intéressante musique
du collège, laquelle, par le chant d'un salut so
lennel dans l'antique église de Lobles, a im
primé un caractère religieux au festival.
Une foule immense, un ordre parfait, une
bonne exécution musicale, la sérénité inopinée
de la journée, tout a concouru rendre cette
belle fête pour longtemps mémorable.
On écrit de Bruxelles, 6 juin, au Journal de
Liège
Il est superflu de vous dire, monsieur, que
l'agitation va incessamment en grandissant ici,
et qu'il est vraiment impossible d'aller au-delà
des efforts du pouvoir pour rester maître de la
bataille.
M. Nothomb, avec celle apparente quiétude
que lui donnent et sa vanité et ses fausses in
formations, se déclare, dès aujourd'hui, vain
queur sur toute la ligue; mais rapproche du
combat, M. Nothomb est tellement l'état de
fièvre, qu'il oublie les échecs de 11541 et de
11143, qui ont si crûment succédé ses espé
rances.
11 y a deux ans pareil jour, la province
de Liège avait, elle aussi, renouveler ses man
dataires la chambre.
M. Baikem, député sortant, l'opposition l'avait
remplacé par M. de Tornaco et M. de Behr
par M. Lesoinne.
Ces choix fesaient sourire M. Nothomb de
pitié, c'était selon lui une lutte ridicule, dont la
réussite était impossible.
Le matin même de l'élection M. Van Praet
haussait encore les épaules quand on parlait
des chances qu'avaient les libéraux.
Il savait, disait-ilque la statistique du mi
nistère lui assurait une grande majorité en
faveur des deux candidats catholiques.
Quelques heures après, les Liégeois avaient
démenti les calculs et les prévisions du minis
tère, et les candidats de l'association libérale
furent nommés une immense majorité.
Le candidat libéral qui avait eu le moins de
rnble et riche capitaliste, un homme qui pourra rémuer l'or des pieds*
et des mains, et qui, s'il tient de sa famille, le cœur comme le nom,
pourra, je vous l'assure, faire bien des heureux.
Je m'aperçois, dit Melval, que votre position aussi est bien
changée, car vous voilà dans l'équipage d'un enfant gâté de la for"
tune. Comment avez-vous fait?
Je vous raconterai tout cela plus tard. Bien que je n'aie vous
parler ni de batailles, ni de luttes politiques, mou histoire est fort
longue, car c'est aussi une conquête diflicile et périlleuse que celle de
la fortune*
Cependant ce .signe honorable qui brille sur votre poitrine....
Ne parlons pas de cela maintenant, reprit le fils de la veuve
ayee tristesse, car la circonstance qui me valut celte distinction, je
ne puis nie la rappeler sans regrets cest un jour de sang qui s'est
fait place aussi parmi mes jourscalmes et heureux; c'est un nuage ora
geux qui a voilé pendant une heure le plus doux soleil duprintemps.
Je vous entends, reprit le colonel en saisissant dans ses mains
larges et vigoureuses la main sèche et pâle de sou beau-frère; jé vous
entends, vous avez eu votre jour de combat! oh! je ne m'en étonne
pas. Je savais bien que le courage se réfugiait parfois sous une froide
enveloppe, et que sans 1 œuvre des bourreaux l'ivresse du soldat
aurait remplacé les désirs du capitaliste dans le cœur du frère de
Marguerite!
Et Melval porta avec enthousiasme sa main contre la poitrine de
Durand, qui garda le silence.
Ils rentrèrent dans l'hôtel que la berline avait quitté il y avait une
heure peine. Les blessures de Mtrlval ayant été pansées par un
habile médecin qui lui prescrivit le repos comme remède principal,
ou laissa le blessé s'endormir rêvant bataille et défaite.
Vous me demandiez hier le récit de ce qui m'est arrivé depuis
notre séparation, dit Durand le lendemain matin, trouvant son
bvau-frère mieux en état de l'entendre que la yeille j'ai rassemblé
voix en avait encore eu 400 de plus que le plus
fort de la liste ministérielle.
Le ministère dit aujourd'hui de Bruxelles
d'Anvers, de Namur et de Nivelles ce qu'il disait
alors de Liège.
Demain, les électeurs consciencieux, nous en
avons le ferme espoir, l'auront parfaitement
détrompé.
Car encore une fois, les électeurs sont libres;
personne ne peut ni ne doit leur demander
compte de leur vote. Cest un acte solennel
entre l'homme et sa conscience, entre le citoyen
et son pays. Franchise belge.)
M. Nothomb tremble pour son portefeuille. Donc
la Belgique doit trembler pour son existence. Le
portefeuille de -M. le ministre est meuacé, donc les
libertés, les propriétés, l'ordre public sont menacés.
Nous sommes informés qu'on se propose d'exé
cuter une route qui irait directement d'Oslende
Oudeubourg. Nous ne pouvons qu'applaudir ce
projet et faire des vœux pour qu'il se réalise le plus
prompiemenl possiole. Eh ellet, pour se rendre
Uudenbourg, il faut prendre le chemin de fer jus
qu'à Piasscheudaele, et arrivé là, il faut faire une
demie lieue par des chemins qui sont presqu'impra-
ticables l'hiver. Du conçoit combien la nouvelle
roule favoriserait les relations entre les deux loca
lités. Lu outre Ostende n'a d'autre promenade que
sa superbe diguejla route d'Oudenbourgdeviendrait
en été uue promenade tout fait attrayante pour
lesétrangers: surtoutsi l'administration est disposée
comme nous croyons, donner une impulsion bien
décidée aux habitants, et faire comprendre aux
hôteliers quel intérêt ils auraient se réunir et
s'enlendre pour augmenter par des fêtes l'attrait
que présente Oudeubourg, l'un des plus riants vil
lages de nos Flandres. Impartde Bruges.)
La Revue de Paris annonce comme positive
la nomination de M le contre-amiral Dupelit-
Thouars au commandement de la division na
vale qui va être envoyée sur la côte d Afrique
en exécution des conventions arrêtées entre M.
le duc de Broglie et le docteur Lushiuglon. Ou
aurait, dit-on, pressenti sur ce point les disposi-
tionsdu cabinet anglais, qui n'y aurait mis aucun
obstacle. M. Dupetit-Thouars arborerait son
pavillon bord d une frégate de 50 canons. Il
aurait pour commandant en second M. le capi
taine de vaisseau Bouel-Vuillaumez, qui a suivi
Londres toutes les négociations.
La Suède et l'Espagne en ont fini avec le
Maroc. Dans le discours par lequel le roi Oscar
a clôturé la Diète suédoise, il a annoncé quil
était tout jamais délivré de la redevance que
les Suédois et les Danois avaient jusqu aujour-
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tous nies souvenirs cet effet, et, si vous le desirez, je vous le ferai
maintenant; cela distraira peut-être l'ennui de votre solitude et de
votre inaction forcée.
C'est ce que je désire vivement, répondit Melval, hâtez-vous de
satisfaire uia curiosité; je vous écoute mou arai.
Lorsque je me séparai de vous Valeuciennes, où, selon la
promesse que vous eu aviez faite devant ma mère et Marguerite
devenue votre femme, vous avez facilité mes projets de fuite, muni
de votre lettre pour un capitaine de vaisseau dont le navire devait
en ce moment être en rade devant Bordeaux, je me dirigeai vers
cette ville que jé parvius heureusement gagner, mais où je ne
trouvai plus le capitaiue, il avait,depuis plusieurs jours mis voile
pour St-Domingue. J'étais comme vous devez vous en ressouvenir,
dans uu équipage plus que modeste, avec ma veste percée auxeoudes,
mon pantalon qui menaçait du même sort, et mou petit chapeau
plat dune forme inqualifiable. Il faut croire que j'avais assez 1 air
d^n esclave de vaisseau ou, comme il plail aux marins de nommer
oela d un mousse, car un gros homme qui m'avait eu tendu m'infoi mer
avec empressement auprès des matelots que je rencoutraissur le port,
d i n navire, la destination de Sl-Domiugue, m'av.'sa en ces termes:
En! garçon, il paraît que ton beau vaisieau a eu l'impoli
tesse de ne pas t'altendre! C'est que sans doute ton capitaine le sait
bon nageur. Allons, voyous donc ce joli poisson la mer!
Je ne me laissai pas iutimider cependant par ce langage pea ras
surant, et ra'approchaut fortprès, jusqu'en face de mon iulerlooutcur
Ce n'est pas le départ du vaisseau que je regrette, lui dis-je,
car je ne fais nullement partie de son équipage, maisj avais une lettre
remettre au commandant, duquel j'aurais obtenu aide et protec
tion. Il m'aurait pris son bord, j'en suis bien certain.
Oui dà, mon garçon reprit le gros homme, en prenant un air
un peu plus sérieux, et peut-on savoir le nom du protecteur qui
t'échappe si malheureusement?
xl'hui payée aux sultans marocains. S. M. a
ajouté qu'elle devait cette heureuse solution
la France et lAngleterre. D'un autre côté, la
Gazette de Madrid publie le traité qui termine
les difficultés d ou faillit surgir une guerre entre
l'Espagne et le Maroc dénouement auquel la
Fiance et l'Angleterre ont également contribué.
La France et l'Angleterre s'entendent et se
comprennent quand il s'agit d'empêcher que
des conflits n'éclatent entre leurs alliés; mais
1 entente cordiale leur fait défaut quand il serait
si nécessaire qu'elles s'épargnassent elles-
mêmes ce qu'elles épargnent si bien aux autres.
Un journal judiciaire de France a une ex
cellente réclamée.n faveur du somnambulisme.
Le fait étant raconté avec tout le caractère de la
vériténous ne demandons pas mieux que d'y
croire, et nous le racontons. Un jeune homme
de 18 ans, le sieur B..., fils unique d'un riche
fermier de Wissous, près de Paris, disparut le
28 mai dernier, et l'on ne sut ce qu'il était de
venu. On lavait vu revenir le soir Wissous,
mais il n'était point rentré au domicile paternel.
L inquiétude des parents était fort grande; près
dune mare on trouva un papier insignifiant,
une lettre de voiture, mais qu'on savait avoir
été en la possession du jeune B... On crut un
crime. On fit des recherches dans la mare, on
fit venir de Paris des chiens de Terre-Neuve
rien n'amena la découverte d'un cadavre. Ne
sachant plus quel saint se vouer pour retrouver
leur fils, le sieur et dame B... vinrent Paris
consulter une somnambule. La somnambule
déclara que le jeune B... n'était pas mort, qu'il
avait été emmené par deux hommeslesquels
l'avaient fait boire, enfin qu'il reviendrait le
lendemain malin dimanche (la consultation avait
lieu samedi).
Après avoir bien payé la pilhonisse, les pa
rents heureux se retirèrent, et le lendemain,
la tète des habitants du village, ils étaient sur
la route attendant le Messie promis. Le Messie
se présenta c'était bieu leur fils! En effet, il
avait été emmené par deux hommes qui l'avaient
fait boire, mais il ne savait rien de plus. Une
femme qui f avait conduit du lieu où il avait été
déposéau village de Saint-Aubinlui avait dit
d'attendre uue voiture qui devait passer et qui
le conduirait chez ses parents. C'était ce qu'il
avait fait. Le mystère s'arrête ici. Quant au fait
réel, c'est que le jeune B... aurait été dépouillé
de dix francs qu'il avait sur lui et de sa montre.
La mortalité du bétail dans la province de
Prusse, a élé très-considérable. Dans la période
de la fin de l'hiver et du commencement du
printemps, plus de 15,000 bêtes laine et un
grand nombre de bêtes cornes ont élé enlevées
-
Pour toule réponse je lui montrai la suscription de la lettre que
vous m'aviez remise, n'en attendant aucun résultat; mais ma surprise
fut grande et agréable, je vous l'assure, lorsque j'enlends mon cu
rieux interlocuteur s'écrier.
Le capitaine Richard! cet excellent ami avec lequel j'ai eu le
plaisir dedîuer la veille de son départ. Mon garçon voilà un hasard
qui te sert merveille car je ferai pour toi ce qu'aurdit fait Richard.
Voyons ta lettre de recommandation.
Je le regardai avec une certaine méfiance; ne comprenant pas en
quoi cet houiraed'un extérieur si vulgaire, de manières si commune»,
d'un langage si familier pouvait m'être utile. Cependant quelque
chose en moi me disait d'avoir confiance, et sans hésiter davantage
je lui remis résolument voire lettre.
Je vis l'expression satisfaite de son visage que ce qu'il lisait
m'était favorable quelques exclamations lui échappèrent.
Du courage!... de la délicatesse!... beaucoup de probité et d«
désintéressement!... Diable, voilà bien dusurperfiu pour uu mousse...
Pi importe! j'aime mieux ça. Puis il continua en s'adressant direc
tement moi je commande ce beau trois-mats américain, que tu
vois là bas si majestueusement immobile l'aucrc. Nous appareillons
dans quelques jours pour la Martinique, et si tu désires commencer
avec nous ton apprentissage de marin, tu peux dès ce moment pren
dre place parmi nos mousses.
Je me trouvaisdans un tel état de détresse que cette offre,qu en tout
autre temps j'aurais rejetée avec dédain, me parut en ce moment un
bienfait du ciel. Uu jour plus tard je me serais vu condamné me
aervir du petit écu que m'avait donné ma mère, car ayant tefusé de
recevoir de vous d'autres secours que ma solde, jusqu'au jour de mou
départ, j'avais épuisé cette mounai. eu arrivant Bordeaux.
Jàcoeptai donc aveo la plus vive reconnaissance la proposition du
capitaiue, qui me lit aussitôt iuscrire sur »ea rôles d'équipage.
La suit» au prochain n'.) R.-Th.-Pi*onoi».