EXTÉRIEUR. France. On écrit de Liège, 18 juin Un malheur est arrivé ce matin chez M. Richard Laraarche, rue Monl-Saint-Marlin. Des ouvriers au nombre de cinq travaillant creu ser les fondemens d'un mur de soutènement, et déjà arrivés une assez grande profondeur, ont été tous ensevelis sous un éboulement. On s'est l'instant empressé de déblayer les terres qui recouvraient ces malheureux et on est heu reusement parvenu jusqu'à ce moment en retirer trois sains et saufs, le quatrième est dé couvert, et sera probablement sauvé, mais on n'est pas encore parvenu atteindre le cin quième, pour les jours duquel on a quelques craintes. Cet éboulement a été causé par les pluies abondantes qui sont tombées hier pendant l'o rage, qui ont ramoli la terre. Le nommé Beco, journalier, demeurant en cette ville rue Sur-Meuse, veuf avec plusieurs enfants en bas âge, atteint d'aliénation mentale, fût arrêté hier après-midi par la police et dé posé la salle dârrêt municipal en attendant qu'on eût obtenu l'autorisation de le placer aux Frères-Céliles. Ce matin on a trouvé ce malheureux mort dans son cachot. Il s'était fait une corde de sa blouse et s'était peudu aux barreaux de la pri son. La police s'est immédiatement rendue au près du cadavre pour constater judiciairement son état. La mort de cet homme laisse ses enfants sans appui, 1 un d'eux a une jambe de bois. Le mal heur et la misère paraissaient avoir puissamment contribué l'aliénation de Beco, qui par la force de sa constitution, sa taille athlétique, paraissait pouvoir vaincre le sort qui la tué. traitements et émoluments des commissaires d'arrondissement. Léopold, Roi des Belges, etc. Vu l'art, xi du chap. îv de la loi du i3 mars 1845 Sur le rapport de notre ministre de l'intérieur} Nous avons arrêté et arrêtons Art. î.Les traitements des commissaires d'arron dissement sont fixés, partir du ir juillet i8*5, de la manière suivante i" A 6,000 IV. dans les chefs-lieux de province où il y a des tribunaux de première instance de pre mière classe, savoir Anvers, Bruxelles, Garni et Liège a" A fr. 5,a5o dans toutes les villes où il y a des tribunauxdedeuxième classe,savoir: Arlon, Bruges, Mons, Nauiur, Tougr.es, Tournay, Verviers, et en outre dans les villes de Courtray, Louvain et Ma- lines, 3" A fr. 4,65o dans toutes les autres villes où il y a des tribunaux de première instance, savoir Au- denaerde, Charleroy, Dinant, Fur nés (Dixinude), Hasselt, Huy, Marche, Neuicliàleau, Nivelles, Ter- monde, T uni hou t et Ypres; 4° A fr. 4,200 pour tous les autres commissariats, savoir Alost, Ath, Bastogne, Eecloo, Maeseyck, Oslende, Pliilippeville, St-Nicolas, Roulers, Tfiielt, Soignies, Thuin, Virton, Waremme. Art. 2. 11 est alloué litre d'abonnement, aux commissaires des arrondissements ci-après dénom més, les augmentations suivantes Alost, 186-78} Ath, 768-02; Bastogne, 701-06; Charleroy, 5i8-5a; Dinant, 632-28; Mons, 743-y2} Namur, 632-28; Bhilippeville, 5i8-52; Roulers- Thielt, 802-12; Saint-Nicolas, i,2i5-35; Soignies, 768-62; Terinonde, g 15—35; Ihuin, 768-02; ïou- gres, 367-20; Tournay, 645-ya Virton, Sgô-aà; Ypres, 283-60. Art. 3. Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera communiqué notre ministre desfinances et la cour des comptes pour leur information et direction. Donné Bruxelles, le 13 juin i84-5- NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Saint-Gall, le 13 juin, que dans la séance tenue le 11 par le grand conseil, 75 voix se sont prononcées contré Içs jésuites et 75 eu leur faveur dans la délibération au sujet des instructions donner aux députés de la Diète. On écrit de Lucerne, 13 juin Dans la pétition que le docteur Steiger vient d'adresser au gouvernement sarde, il sol licite l'autorisation de s'établir dans la ville qui lui serait désignée et d'y exercer la médecine. Il a été forcé de s'engager parécrit envers legrand conseil ne jamais remettre le pied sur le sol helvétique sans son autorisation. On aurait, ce qu'il paraîtsignifié au docteur Steiger qu'il fallait opter entre cet engagement ou se résoudre être fusillé. Tandis que le gouvernement Lucernois marchande la grâce qu'il lui faudra bien ac corder enfin au docteur Steiger un négociant suisse établi au Havre, fait preuve son égard d une générosité que nous aimons faire con naître. Ce négociant, qui n'a pas d'enfants, qui jouit d une belle fortune a fait offrir par l'en tremise d'un pasteur de Zurich, la famille du docteur Steiger, de recevoir dans sa maison un des enfants du proscrit, de se charger de sou éducation et même de l'adopter. C'est là un trait qui honore son auteur autant qu'il prouve l'intérêt général qu'inspire la position d un des plus estimables citoyeus de la Suisse. Un joui al prétend, d après les lettres par ticulières du Brésil, que le gouvernement de ce pays s'apprête frapper les produits anglais d'un droit différentiel. Les oreilles des députes grecs et du major Stralos. Celte affaire cause Athènes la plus vive sensation. Les détails en sont étranges, et très-diversement racontés par les journaux grecs. Voici la version de la Gazette de Berlind après une de ses correspondances particulières Quelques membres de la chambre s'entrete naient dans un café avec des officiers; la con versation était tombée sur 1 inviolabilité des députés, le major Stratos soutint que, pour mieux la consacrer, ces messieurs devraient porter un signe distinelif extérieur, et que le meilleur symbole choisir lui paraissait être une paire de longues oreilles: M. Kacayauno- poulos, député de Valtos, se fâcha de cette plai santerie, plus grossière que spirituelle, et au milieu d une discussion fort vive, le major reçut de ce dernier un soufflet. Après cette première voie de fait, les personnes présentes séparèrent les deux antagonistes, et le major Stratos se rendit immédiatement chez M. Coh '.tipour prévenir les suites de la querelle. Chemin faisant il rencontra sou frère le général Yanici Stratos qui se joignit lui. Le premier ministre étant sorti, ils visitèrent le général Hodgi l'etros, chez qui se trouvait en ce moment le général Grivas accompagné comme l'ordinaire d'un grand nombre de palicares (Grivas et les frères Stratos sont ennemis mortels, Maui ocordalo s étant jadis servi des Stratos pour arrêter Grivas, l occa- sion d une prétendue révolte). An premier mot prononcé, nue querelle s'engagea, les sabres furent tirés de part et d autre, plusieurs des combattants reçurent des blessures assez graves, entre autres le major Stratos, qui Grivas abattit précisément une oreille. Le loi a envoyé son aide-de-camp, le gé néral Kalergi, prendre des informations sur celte affaire d autant plus délicate que Grivas est inspecteur-général de l'armée. Le général Savellas, ministre de la guerre, a, de son côté, nommé uriecommissiou d enquête dont le rap port 11 est pas eucore connu. Le soit du docteur Steiger est soumis de nouvelles vicissitudes. La proposition qui lui avait été faite de signer une demande au gouvernement sarde pour être admis dans une forteresse de ce royaume, ayant été repoussée par lui, le gouvernement de Lucerne paraîtrait enfin disposé se contenter de l'assurance don née par le condamné, de se résigner habiter lîle de Sardaigne, pourvu qu'il n'y fut pas captif, et que sa famille pût le suivre dans son exil. Celte combinaison, qui ne satisfait qu'à moitié les amis du prisonnier, ne paraît pas même avoir acquis toutes les chances en sa faveur, puisque te grand conseil de Lucerne s est séparé le 31 saris avoir pris d'autre détermination que de charger le conseil-d'état de lui présenter, sa première réunion, la fin de jui^yiLiuqiréâ* vis sur les négociations qu'il auufi ta nées ce sujet. En attendant l'autorité" tyjpemoise redoutant des lentative> pour dé\vç^,i&.Sifei- ger. a renforcé de deux compagni^vbq^S^DÛA de la capitale. Angleterre. On sait que les lois punis sent sévèrement les tentatives desuicide, et que dans le cas de mort volontaire, le suicide est exclu des cimetières et son bien frappé d'une amende. Cette législation salutaire n'empêche pas les suicides aussi nombreux et peut-être même aussi nombreux que partout ailleurs. Vendredi dernier une enquête de Coroner a eu lieu sur le cadavre d'un nommé Georges Smith, âgé de 18 ans, cordonnier, qu'on a trouvé pendu dans I écurie. Cet individu avait été camarade d un nommé J. Tapping, condamné dernière ment être pendu pour avoir assassiné sa maî tresse Emma Whiten. Les parents du suicide sont parvenus faire croire aux jurés que Smith avait voulu faire une expérience afin de savoir quelle espèce de sensation éprouvait un pendu au moment du supplice. Le jury n'a pas admis entièrement cette supposition. Mais il n'a pas conclu qu'il y avait eu suicide et il s'est con tenté de déclarer par son verdict qu'il avait été trouvé pendu, mais sans qu'il y eût de preuve pour fai re connaître lescirconslances de sa mort. La semaine dernière, les douaniers de la porte Bannier, Orléans, ont surpris une reli gieuse introduisant dans la ville de la viande en fraude. Celle viande était destinée aux jésui tes de Saint-Euverte. S'il est avec le ciel des accomodemenls, il n'en est guère avec l'octroi, qui a saisi la viande et dressé procès-verbal. Paris, 18 Juin, La chambre des députés de France a continué la discussion du budget de la guerre; plusieurs articles ont été adoptés. Lordre du jour la chambre des pairs de Fia nce a appelé la discussion du projet de loi relatif aux caisses d'épargnes, déjà adopté par la chambre des députés. La session des chambres françaises touche son terme, il y a encore quelques projets de loi qui restent discuter avant de se séparer. La nouvelle que nous avons donné que le docteur Steiger a accepté l'offre du gouverne ment suisse de se rendre en exil, se confirme. M. larchevêque de Toulouse vientd'adres- ser une supplique au roi en faveur des jésuites. Elle se résume par cette conclusion Nous nous inscrivons en faux contre les imputations faites la société des jésuites, dont les constitutions, depuis longtemps approuvées par l'Église, res pirent le plus pur esprit de l'Évangile, et ont formé un grand nombre des saints. Nous décla rons que leur dispersion causerait le plus grand dommage la religion dont elle préparait de nouveau parmi nous le renversement. En même temps nous protestonsSire Votre Majesté que d après notre conviction intime, si elle peut craindre pour la stabilité de son trône, c'est de la part des hommes irréligieux et ennemis de lordre et non de la part de jésuites qu'elle doit concevoir une pareille crainte. Aussi est-ce Votre Majesté que nous recourons pour conjurer les orages qui nous menacent. Le manifeste que l'archevêque de Tou louse a adressé au roi en son conseil pour lui demander de prendre les jésuites sous sa pro tection pourrait bien avoir un résultat tout contraire celui qu'en espérait le vénérable prélat. On satlend bien que l'exemple de ce manifeste va être suivi et que les adhésions vont être envoyées de toutes parts l'archevêque de Toulouse. Il n'y a qu'un moyen d'arrêter celte espèce de soulèvement du haut clergé contre la légis lation française. C'est de mettre le plus promp- temeut possible exécution les lois contre les congrégations religieuses dont l'existence a été rappelée M. Martin du Nord par la chambre

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3