5e ANNÉE. - N° 434. INTÉRIEUR. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DIMANCHE, 29 JUIN 1813. VILLE D'YPRES. conseil communal, lu lbviri: raiyiRgg. On s'abonne Tpres, Marchi au Beurre, et chez tous les yer- cej'tcurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour "Yprèsfr. 5-00 Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro 0-23 Le Progrès Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Y près. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. VIRES ACQUIRIT EUNDO. Y PUES, le 28 Juin. Le Journal des Baziles paraît saisi d'une fureur indicible, parce que nous avons rétabli, avec notre calme habituel, les faits odieusement travestis par Coryanede l'opinion modérée. Nous devons encore revenir sur l'envoi des légers vola- tilesdu Nouvelliste, M. le principal du collège épiscopal mais comme nous ne voulons pas ranger nos abonnés et lecteurs au nombre des piyeons nous serons brefs et nous ne revien drons plus sur celte question, quoiqu'un puisse dire le journal des sacristains. Cest toujours la violation du secret des let tres, qu il nous itq loche au pieniier chef II était assez inutile de faire de nombreuses cita tions de Macatel et du code pnil. fausses quant au sens, puisqu'il s'agit dans les passages cités, des agents du gouvernement, qui violent le secret des lettres, ou des personnes dépo sitaires de secrets par profession et qui les di vulguent. Car ici, de quoi retourne-t-il M. le principal du collège communal reçoit une lettre qu'il doit croire lui être adressée; il l'ouvre et la renvoie son adresse, dit même ce qu'elle con tient, est-il lepréhensible? Eh! mon Dieu, il n'est blaméqueparces puritaiiiscatboliques. vases de prédilection selon certaines gens, fouîmes et hy pocrites selon nous. N'est-il pas maître «le divulguer ou de taire ce secret de Polichinelle et qui d'ailleurs l'obligeait ne pas parler des pigeous, que M. le principal du collège épiscopal était chargé de lâcher, pour annoncer Bruges le résultai de l élection d'Ypres? Croyez-nous, mielleux scribes du Journal des Bazilesla ville n'est nullement imp tiente de voir cette affaire débrouillée du chaos inextri cable dans laquelle vous avez voulu l'envelop per. Si quelqu'un est impatient, ce serait vous, brouillons que vous êtes, qui avez saisi cette occasion aux cheveux, pour tâcher de semer la zizanie parmi le corps professoral par vos per fides insinuations et vos éloges non moins com promettants. Mais vous perdez votre temps et votre peine, BAZILES que vous êtes. Le masque est tombé. Quant aux phrases du Journal des Tartufes qui ont, le pouvoir d attacher quelqu'un au pilori, n'en croyez rien, mes révérends jésuites en robe courte; pour pouvoir blâm r quelqu'un il faut être pur soi-même de toute tâche. Or, vous êtes trop tarés dans l'opinion publique, pour que des injures de votre part ne deviennent des éloges cl d ailleurs le cynisme de certains crétins de la sacristie ne parvien dra jamais épuiser notre mépris Un mot et nous finissons Quelques person nes ont trouvé les jérémiades de la feuille clé ricale sur la malheureuse position de M. le principal du collège communal, par trop singu lières. Nous avons tout lieu de croire que beaucoup de monde voudrait être sacrifié de la façon dont la été M le principal du collège d'Ypres. Mais ces saint-. Baziles appellent, pa raît-il. remplir son dévoir, se sacrifier. Jusqu ici nous autres, liheràtresnous avons cru que celui qui remplissait honorablement ses fonc tions, ne faisait que ce qu'il était tenu de faire. Il est vrai que 110.is n'avons pas sucé les prin cipes des disciples de Loyola. TIRAGE DEESSEN. La société de St-Sébastieii a fait une excur sion Eessenpour pran Ire p.trt un tir qui éla.t donné I occasion d la po-ede la première pierre de la route de Dixmude Boulers. MM. le Gouverneur, le commissaire de dis trict Depreyle membre de la députation per manente Clep. ainsi ne M le sénateur Caissiers et autres notabilités, assistaient cette céré monie Les prixdonnés par la société d Eessen, étaient très-beaux. M. Henri Vaudroinmeson chef- homme et bourgmestre de la commune, a fait les honneurs de ce lirage avec la plus parfaite affabilité Tout était parfaitement arrangé et I accueil le piusbienveillant était f'aitaux sociétés étrangères par celle d Eessen. Le premier jour, la société de St-Sébaslien n'a pas été fort heureuse Tous tes oiseaux supé rieurs ont été abattus le 2\. Mais le lendemain malin. >1. Dumortier-DecoeneGouverneur de la société, a abattu un oiseau de côté. Trois oiseaux-maîtres avi -ut été replacés sur la perche et trois prix étaient destinés a ceux qui pouvaient les abattre. Ma.heuieusennnl le tem ps a été peu favorable l'exercice du tir lare. G< tle excursion fera augmenter le nombre déjà fort grandde mé tailles, qui ornent le collier du B01 de la société Les médailles de la plus belle tenue et du plus grand nombre, ont été décernées la société. Nous devons ajouter que la société de Si-Sébastien de Dixmude a obtenu le même honneur. En revenant d Eessen, la Société de St-Sébas- tien a pris connaissance d'une lettre qui 1 in formait que le roi. en considération du protec torat qu'il a daignéaccepterau nom du comte de Flandre, a disposé d'une somme de deux mille franc» en faveur de la Société,(pour être consacrée la confection d'un drapeau. Cette lettre a |tété lue aux cris de Vive le Hoi. et tous les sociétaires paraissaient vivement satisfaits de celle nouvelle marque de la bienveillance de Sa Majesté. Séance publique du Vendredi, 27 Juillet i845. Présents MM. Vanderstichele de Maubus, Bourgmestre, président; Alphonse Vanden Pee- reboom et I weins-Hynderick, échevins; Gérard Vandei meersch, Louis Annoot, Théodore Van den Bogaerde, Boedt, avocat. Martin Smaelen, LegraverandCharles Vande Brouke, Ernest Merghelynck, Pierre Beke, conseillers. La séance s'ouvre par la lecture du procès- verbal de la précédente réunion. La rédaction en est approuvée. Il est communiqué au conseil une lettre du propriétaire des terrains qui longent le côté oc cidental du bassin du canalcontenant la pro position de vendre une parcelle de terre, qui permettrait la ville d'établir pour la place af fectée au dépôt des marchandises, un aligne ment en ligne droite avec les maisons qui bordent actuellement le quai de ce côté. Le conseil l'unanimité, moins un membre qui s'abstient, est d'avis d'accepter celte offre qui élargira d'environ trois cents mètres le terrain, que 1 au torité communale a destiné au dépôt des mar chandises li est donné lecture d'une lettre de M. Carez, qui propose d'entreprendre l'éclairage des rues et plaees publiques pour 9 ans, et de fournir un matériel entièiement neuf, qui restera au bout de ce temps, la propriété de la ville, con dition que le conseil d ligne lui accorder le sub side qu il porte annuellement au budget com munal pour ce service public. Le conseil est davis que peu de modifications utiles peuvent ;ul Feuilleton «lu Progrès. nouvelle. première partie. I. Lorsque vous rencontrez sur voire chemin un vieillard aux che veux rares et blancs, aux traits défigurés, au regard éteint, dont le corps valétudinaire s'appuie eu tremblant sur une cauue épaisse, ou que les bras d un Valet suffisent peine pour soutenir dans ces courtes promenades où le pauvre infirme lespire avec tant de diffi culté uu peu de cet air vivifiant que nous respirons a pleins poumons, ne vous est-il jamais venu la pensée que cet homme avait été jeune, beau, aimant et aimé avec passion comme vous? UPavez-vous jamais songe qu un cœur ardein avait rendu de nobles pulsations cette même place, où les années uout lais.é pou. ainsi dire, que la mort gisaut déjà dans une poitrine animée encore par la vie? Quel lojet de hautes et inépuisables réflexions que i-aspect de ce corps cassé, qui marche un pied dans ce monde et un pied dans l'autre! Des passions fougueuses ont cependant agité jadis ce cœur mort! De giandes pensées ont cependant genué dans cet esprit, qui aujoui d l.ui 5e Souvient a peine! Ces me m lues g.êles et débiles élaieut uiusculeux et robustes, celtj figure blafarde et ridée était expressive et harmo nieuse! Les femmes qui niainteuaut se détournent avec effroi, peut- être avec dégoût, de ce cadavie vivant, se seraient jadis disputé sa posse.^siou, et celles qu il aiuia, dont salis doute il fut aimé, ne nous offrit aient-elles pas uujourd hui la même image. O profonde sagesse d'une puissance mystérieuse, suprême volonté de Dieu! Le vieillard timide et valétudinaire, a été placé eu face du jeune homme auda cieux et foi t, comme le passé eu fa Ce du piéseut, comme la mort eu présence île la vie, pou» lui diie regarde-moi^ ta vaine présomption t abandonnera, car, si tu vis, lu seias ainsi uu jour! Je faisais ces réflexions bord du bateau vapeur V Étoile qui me conduisait de Bordeaux a la Réole, où je complais aller passer quelques jours. Eu l'ace du banc que j occupais, se trouvait assis uu homme dont le visage décharné trahissait soixante quinze ans- il eu avait peut-être davantage. En le .egardaul j avais oublié le but de mou voyage, les tristes préoccupa lions qui m'obsédaient, et les bords dé licieux de la Garonne. Le Iront de ce vieillard était large et découvert Ses rides étaient si profondes que je ne me rappelai pas eu avoir vu jamais de pareilles. Ses y« u\ sans expression, sans vie, étaient presqu'entièreuient voilés par des paupières flasques et pendantes. Je remarquai qu ils se dé tournaient rarement d'un livre que ses maius tremblantes et sèches tenaient sans cesse ouvert. Après plusieurs tentatives inutiles; j,'en découvris eu fi u le titre c'était un livre d'Heures! Lorsque nous eûmes dépassé Langon où la plupart des passagers nous avaient quittés, je m'approchai résolument du capitaine —- Connaissez-vous ce vieillard, monsieur? lui demaùdai-je, aveo précipitation, car je craignais que la réflexion ne m'empêchât de sa tisfaire nia curiosité. Le capitaine me regarda d'un air très-sérieux. Décidément, me dit-il, je dois croire que la pbj'sionomie de ce passager offre quelque chose d'intéressant, car voici la vingtième fois que l'on me questionne ce sujet. Oui, monsieur, je connais ce vieillard-, depuis trente ans, il fait la traversée de Bordeaux la Iléole le premier joui de chaque mois, toujours dans la même position où sous le voyez maintenant, tenant ouvert dans ses mains ce même livic de prie.es. Il n'a pas précisément perd» la raisou, mais depr. fondes douleurs et les au nées Tout lentement usée, en sorte qu au- jourd hui il cede plutôt 1 instinct qu la peusee, Comment, monsieur, repris-je, uou sans hésitation, vous cou- ûai riez quelque* particularité* de fa vie?

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1