5e ANNÉE. - N° 439. INTÉRIEUR. JEUDI, 17 JUILLET 1845. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. feuilleton du Progrès Lg y vrë ipheuriis. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro 0-25 Le Progrès Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, A Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine^ PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIR1T EUNDO. ÏPBES, le 16 Juillet. L'étendue des débats du conseil provincial nous engage supprimer quelques réflexions que nous tenions émettre sur l'intermède mi nistériel qui est loin d'approcher d'une solution. Quoique ne soccupanl que des intérêts maté riels, les discussions du conseil provincial méritent d'attirer l'attention de l'opinion publi que. Souvent des intérêts fort graves sont traités par celle assemblée, et si jusqu'ici le pu blic n'a guère jeté les yeux sur les décisions des mandataires provinciaux nous croyons que désormais il n'en sera plus ainsi et que l'apathie fera place un vif intérêt. Par arrêté royal du 5 juillet, un subside de trois cents francs est accordé la commission administrative de l'école gardienne Ypres, pour le soutien de cet établissement pendant l'année courante. Le célèbre ingénieur anglais, M. Stephenson est attendu la semaine prochaine Bruges. Il vient visiter les tracés du chemin de fer de la Flandre occidentale et aussitôt après son inspec tion, les dernières dispositions seront prises pour commencer les travaux et les pousser avec la plus grande activité. Liste des personnes appelées faire partie du jury, pour le 3me trimestre de 11145, et qui ont leur domicile dans l'arrondissement d'Ypres. 1° Bousman, Eugène, agent de la banque Ypres. 2> Doussy,Pierre, huilier, Passchewiaele. 5° Coinyu, Amand, brasseur, Ppperiughe. 40 Hilleau. Louis, conseiller communal Poperinghe. 5° De LanolteMichelmaître de la poste aux chevaux ffaringhe. 6° Helleboudt, François, négociant, Langhemarck. la rivière par un égout qui passe sous la maison. Il y a quelques jours, on s'est introduit nui tamment dans le pavillon d'un jardin situé hors la porte de Berlaimont et l'on y a enlevé des objets d'une valeur d'environ 300 francs. Hier, dans l'après-diner, un ouvrier tisserand s'est pendu dans son domicile. On attribue ce suicide un dérangement des facultés menta les, occasionné par l'abus des liqueurs spiri- tueuses. Les travaux de construction de notre nou veau Palais de Justice sont poussés avec activité, déjà les fondations sont recouvertes en l'on s'occupe des soubassements de l'édifice. La haute cour militaire, statuant comme chambre des mises en accusation, vient de rendre un arrêt qui renvoie par-devant elle le sieur Beytter, intendant militaire, directeur de l'administration dans la 4e division territoriale, pour être jugé l'audience publique du mardi 22 de ce mois, du chef d'infidélité dans l'admi nistration qui lui était confiée, pour avoir, par des moyens frauduleux, détourné une partie des fonds (s'élevant 10,150 fr. 611 c) destinés liquider les comptes des militaires de l'ex- marécbaussée qui n étaient pas rentrés dans le corps de la gendarmerie. Par le même arrêtla haute cour a mis hors de cause le sous-lieutenant Franck, du corps de la gendarmerie, prévenu de complicité du même crime. Ce renvoi est fondé sur ce qu'il n'existe au procès aucune charge qui pût mo tiver la mise en accusasion du prévenu Franck, Par suite de la décision concernant l'in tendant Reytler, qui avait pendant l'instruction de son affaire, obtenu sa mise en liberté pro visoire, cet officier a été réintégré dans la pri son des Petits Carmes. On écrit de Mons, 12 juillet: Ce matin, un négociant de cette ville, M. Hardenponl, a fait une perte qu'on dit considé rable. Les parois d'une citerne contenant plu sieurs centaines d hectolitres d huile se sont crevés et une grande partie du liquide a coulé CONSEIL PROVINCIAL DE LA FLANDRE OCCID. (Séance du y juillet i 8 +5. Présidence de M. le baron Pecsteen-De Lampreel. L'ordre du jour appelle la discussion du rapport de la troisième commission, proposant d'arrêter les balances provisoires des comptes de la gestion de i844, telles qu'elles ont été arrêtées par la députa- tion permanente. Adopté l'unanimité. II est donné lecture d'un rapport de la troisième commissionconcernantle règlement sur les pensions des employés provinciaux et les secours accorder àleurs veuves; ce règlement est adopté l'unanimité, d'abord article par article, puis dans son ensemble. Le conseil adopte l'unanimité les conclusions du rapport de la même commission tendant autoriser un transfert de crédit de 3,423 fr. 78 c., devant servir couvrir les frais de la eonfection des tables décennales. Il est ensuite donné communication des rapports faits par la commission, dont la discussion est fixée la prochaine séance. Nous remarquons entr'autres un rapport de la première commission sur la réorganisation des monts-de-piété. Un autre rapport de la commission sur la néces sité d'améliorer le régime des aliénés. Un rapport de la deuxième commission sur la séparaliou du hameau de Ploegsleert d'avec Ja com mune de WarnêlOh. Quelques rapports ayant pour objet le transfert de diverses sommes d'un budget un autre, sont adoptés par assis et levé, sans aucune discussion. Un rapport de la troisième commission sur la né cessité d'appliquer l'instruction primaire le mon tant d'une contribution qui serait frappée partir du premier ,846, raison de deux centimes addi tionnels au principal des contributions directes, et ce afin que le gouvernement consente intervenir pour un subside de 5o,ooo francs. Vu rapport concernant Ja cheminée du Franc de Bruges, propose d'adopter la proposition de la dépu- talion permanente de consacrer une somme de 20,000 francs la restauration de ce monument, moyennant un subside de 8,000 irancs par le gou vernement, un subside égal par la province, et le reste par la ville de Bruges. Enfin M. de Patin donne lecture d'uu rapport de la quatrième commission relatif la non-exécu tion jusqu'à ce jour du plan de la province dont M. P.-C. Popp s'est chargé depuis 1811Ce rapport fait remarquer que les seuls renseignements qu'ait pu obtenir le conseil sur ce travail, se bornent la con naissance des engagements successifs pris par M. Popp, et une quittancedonnéepar lui d'une somme de deux mille francs qu'il avait sollicitée comme une avance indispensable, et qui lui a été comptée le 27 décembre t843. Quelques autres rapports sont renvoyés la pro chaine séance qui est fixée au vendredi y heures du malin, afin de laisser aux commissions la journée du jeudi pour terminer leurs travaux. nouvelle. première partie. II. Suite J'étais marié depuis peu, lorsque je rencontrai Versailles le duc de Las Sierras envoyé par la cour d'Espagne auprèsdu roi Louis XV. Ma temme était jeune et belle le duc s'en éprit violemmentmais il sut dissimuler cet amour avec tant d'habilité, que je n'éprouvai pas le plus léger soupçon contre lui. La résistance qui! rencontra (c'est du moins ainsi que je le suppose), ne lit qu'irriter sa passion, et ce fut alors qu'il songea aux moyeus de m écarter, car il voyait dans l'amour de la comtesse pour moi le plus graud obstacle l'accom plissement de ses desseins. II était tout puissant la cour de Ver sailles; uue mission importante me fut confiée, et je paitispour l'Espagne; mais, cédant la demande du roi, je laissai ]a comtesse la cour de France. Depuis plus d'un an j'élais Madrid et la mission dont on m ayait chargé était loin d'être terminée. Il s'agissait de la conclusion de ce célèbre traité, connu sous le nom du pacte de famille, projeté par le duc de Choiseul entre les Bourbons de France, d Espagne et des Deux-Sicilês. Gomme vous le comprendrez bientôt, le duc de Las Sierras était loiu d'être étranger ces retards, el depuis, en y réflé chissant dans les tristes loisirs de ma captivité, je me suis souvent demandé comment j avais pu être dupe pendant si longtemps d'une ruse si grossière, mais j'aimais la comtesse, je l'aimais d'une aûcolion yive et légitime, et la pensée qu'elle avait pu oublier ses devoirs ne m'était pas même venue. Enfin, fatigué de taut d'obstacles, impa tient de revoir ma femme, je quittai Madrid, piélextant une absence de quelques jours la campagne, et j'arrivai secrètement Paris. Je ny trouvai plus la comtesse, mais j'y trouvai des témoins qui me prouvèrent mon déshonneur avec une franchise bien cruelle. La coupable ne pouvaut cacher plus longtemps sa grossesse, était partie pour ma terre de Pessac, où sans doute elle espérait mettre clandestinement au jour sou enfant adultérin. A peine ces honteux détails me furent-ils connus, que je résolus de me rendre Pessac; mondessein était d enlever la comtesse et de la conduire en Espagne. J'espérais, en agissant ainsi, envelopper du plus profond secret, une faute qui n était connue que de quelques intimes a mis; je ne songeais pas punir la coupable, ma folle passion devait encore la sauver de ma veugeauce. Elle avait laissé Paris deux serviteurs qu'elle me savait entièrement dévoués, je me Gs accompaguer par eux, et, pour plus de sûreté encore, je pris avec moi un parent que |e croyais mou ami, le marquis d'Ambez qui s'est écarté de moi, comme tant d autres, au jour de la défaveur. Il fallait franchir cent soixante lieues, jugez de mes tortures pendant ce voyage! Nous arrivâmes vers la nuit Pessac. Un des domestiques qui m'accompagnaient se fil ouvrir les portes du château, eu se disaut chaigé d'un message de sou maître pour la comtesse. Nous entrâmes sa suite, et un instant après je me trouvai dans 1 appartement de la comtesse. Je n'éprouvai aucune résistance, car peine m'eut-elle aperçu, qu'elle jeta un cri et tomba dans mes bras, privée de sentiment nous l'enlevâmes dans cet état. Au lieu de prendre la route de Bayoque qui était la plus directe pour gagner l'Espagne, je voulus prendre celle de Tou louse pour mieux éviter les poursuites, mais les domestiques du château étaient vendus au duc de Las Sierras, qui, malheureusement se trouvait Bordeaux dans oe moment. Un 1 instruisit aussitôt de ce qui venait de se passer, et, une heure après notre départ de Pessac^ il roulait sur nos traces. Le relard causé par l'accouchement de la comtesse, donna au duo le temps de regagner l'avance que nous avions sur lui; déjà même il avait dépassé la Itéole, lorsque nous eu sortîmes. Nous ignorions son passage, et, par un hasard qui vous paraîtra

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1