5e ANNÉE. - N° 440. INTÉRIEUR. DIMANCHE, 20 JUILLET 1845. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. fr. 5-00 Pour Ypres Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Le Progrès Tout ce qui coneerne la rédac tion doit être adressé, franco4 l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semainef PRIX DES INSERTIONS^ Quinze centimes par ligne* TIRES ACQUIRIT IUNDO. YPRES, le 19 Juillet. LA CRISE MINISTÉRIELLE. L'interrègne ministériel dont la fin ne paraît pas prochaine, prouve clairement que les véri tables nécessités du gouvernement représentatif sont peu connues en Belgique. Les difficulté, qui retardent la formation d'un nouveau mi nistère ayant quelques chances de durée, dé montrent que I opinion catholique ne veut pas comprendre la situation politique du pays. Mais cette erreur que nous croyons volontaire, date de loin, nous allons le prouver. A peine la révolution consommée, les catho liques politiques qui ne l'ont appuyée que pour parvenir se faiie octroyer les libertés d'ensei gnement et d'association en possession de ces droits, ont viré de bord et la maxime de liberté en tout et pour tous qu'ils avaient inscrite sur leur bannière, fut effacée L'encyclique parut et le clergé qui est l'essence et la force du.par ti-prêtre. adhéra la Condamnation lancée par le Pape contre les principales libertés que ga rantissait la constitution. Cétait là un mouve ment de reculqu il fallait faire subir au gou vernement. Dès ce momenttous les efforts du parti-catholique se concentrèrent sur la posses sion du pouvoir et dater de 1835, il parvint son but. Mais l'hypocrisie de la faction qui aspirait si ardemment saisir les rênes du gouvernement, eut bientôt été mise nu, si elle n'avait gardé des ménagements. Delà, l'invention des ministères mixtes et quoique on vil monter au fauteuil ministériel quelques libéraux, la direction du pouvoir fut essentiellement jésuitique. Surprise et indignée de cette violation du pacte de l Uniou, une opposition libérale s'organisa la chambre et dans la presse et après la conclu sion du trailéde 1839, qui termina nos différends avec la Hollande, des discussions politiques fu rent soulevées. A la suite d'un échec, le minis tère De Theux dévoué au parti des évêques, dut se retirer. Le roi accorda sa confiance un ministère libéral, mais les catholiques politiques, furieux de voir qu'un cabinet homogène put diriger les destinées de la Belgique contre leur gré, le renversèrent par l'adresse du sénat, après qu il eut obtenu une majorité de dix voix la chambre. Celte victoire du parti catholique fut en réalité une défaite pour lui. L'irritation que souleva cette conduite, lui fit sentir qu'un ministère composé d hommes d état de sa cou leur, était devenu impossible. Mais, comme en définitive, ladémission du mi nistère Lebeai^Rogier avait été amenée par ses intrigues et'se croyant trop impopulaire pour saisir franchement le pouvoir, le parti-prêtre dénicha quelques hommes de talentnous n'en disconvenons pas, mais qui devaient avoir ab diqué tout sentiment de dignité personnelle, pour jouer le rôle qu'il leur confia. Il leur donna la mission d'occuper le fauteuil minis tériel, non pas au profil de l'opinion qui les comptait dans ses rangs, car ils étaient libéraux, mais pour faire ses propres affaires et non celles du pays. Ce qui est arrive dans le passé doit servir de leçon au pays pour l'avenir. Le parti-clérical n'a retiré aucune de ses prétentions, quoiqu'elles soient répudiées par les collèges électoraux les plus éclairés. Le ministère auquel il faut s'at tendre, on peut le deviner, sera semblable celui qui vient de faire une aussi lourde chûle. Le parti catholique, moins que jamais, osera com poser un cabinet car celle opinion a le senti ment de sa faiblesse et de l'état de décadence dans lequel elle est tombée. Quant nous, nous sommes loin de craindre l'événement au pouvoir d'une administration catholique pure. Dans l'intérêt de la moralité politique, nous souhaitons que nos adversaires fussent assez malavisés pour en former une, qui ose porter haut leur bannière. Les hommes qui seraient capables d'accepter ce fartleaune manquent pas. mais les plus sages déclinent cet honneurquoique le parti clérical par ses or ganes, proclame partout qu'il est en possession de la majorité. Le courage fait défaut ce parti si superbe qui naguère, il y a quatre ans, par lait de vaincre les libéraux en masse. Dans l'intérêt de notre Opinion, tioDs ne dé sirons pas qu'on lui confie les destinées de la Belgique, non pas que nous ayons quelque crainte qu'un ministère libéral ne fut la hau teur de sa mission loin de là mais parce que nous désirons que nos ad- ersaires aient bien la preuve, que ce n'est pas tout-à-fait l'ambition et le désir de dominer qui ont guidé le parti li béral dans sa lutte triomphante contre 1 opinion réactionnaire Satisfaits d'avoir placé ses adver saires dans l'impossibilité de faire revivre l ancien régime, les libéraux peuvent allendre le bénéfice du temps et malheur aux imprudents qui essayeraient par la violence de s'opposer la prépondérance inévitable de l'opinion libérale! Jeudi dernier, la Chambre des notaires s'est réunie pour procéder l'examen des jeunes gens qui se destinent au notariat. Trois candi dats se sont présentés: MM. Louis Vander- meersch, Errard et Capelle, et tous trois ont subi celle épreuve avec la plus grande dis tinction. Les restaurations notre belle et antique cathédrale, confiées la savante direction de de M. Dumonl, architecte de la Commission des beaux-arts, avancent avec rapidité. Les trois fenêtres qu'on était en Irain de reconstruire, sont presque déjà achevées. Dans quelques jours, un échafaudage sera placé l'extérieur de I édifice et les réparations continueront même pendant ('arrière-saison. On ne peut donner que des éloges aux soins qui président l'exécution de celte œuvre dif ficilequi promet, dans une certaine époque, de nous faire revoir un des plus beaux monu ments gothiques du pays, tel qu'il existait, quand cet édifice grandiose fut élevé. Le Percepteur du bureau des postes d'Ypres, a l'honneur d'iulormer le public, qu'à dater du 18 Juillet iK4à, il sera établi une nouvelle correspon dance partant 11 3j4 heures du tnaliu, pour l'in térieur, la France cl eu transit par ce pays. La dernière levée de la boîte aura lieu 11 j/4. heures du matin. Ypres, le 17 Juillet 1845. xe percepteur, susdit, ED. LA GRANGE. CONSEIL PROVINCIAL DE LA FLANDRE OCCID,#. Séance du 11 juillet 1845. (Suite.) Présidence de M. le baron Pecsteen-De Lampreel. Rapport de la 4° commission, concernant la projet de construire une route d'Heule par GuIIe- ghern Moorseele. La commission conclut ce qu'il soit alloué le tiers du montant total des dépenses; mais sur l'observation de M. Lesaffre qu'il y a une demande d'ajournement faite par six membres du conseil communal de Moorseele, et attendu que cette demande n'est pas encore parvenue, la discussion d« ce rapport est renvoyée la prochaine séance. Rapport de la mêine commission concernant le projet d'une route de Mouscron Montaleux. Le conseil adopte le renvoi la députation permanente pour par-instruction. M. De Patin dépose une proposition signée par quatre autres membres, tendant ce que la députa tion permanente rédige une adresse au roi pour supplier S. M. d'ordonner la révision de la loi sur l'instruction primaire, qui impose aux provinces «t aux communes des charges écrasantes. M; le Gouverneur observe qu'il est convenabla que ce soit le conseil et non la députation perma nente qui fasse celle adresse, si toutefois il juge propos qu'elle soit faite. M. le Président désigne une commission de 7 membres chargée de présenter pour le lendemain un rapport sur la proposition et un projet d'adresse. J1 est ensuite donné lecture des rapports des commissions sur les affaires examinées par elles. La discussions de la plupart de ces rapports est ren voyée la prochaine séance. Toutefois le conseil vote d'urgence et par assis et levé les objets suivants Une demande faite par la commune de S'-Georges est repoussée et la députation permanente est char gée de l'instruire des motifs de ce rejet. La dematided'un nouveau subside faite par l'église S'-Martin d'Ypres, est renvoyée la députation permanente, pour qu'elle eu agisse suivant qu'elle le jugera nécessaire. Une demande faite par les communes de Rum- bekeet Westroosebeke est renvoyée la députation permanente qui présentera son rapport la pro chaine session. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée 1 heure 3^4. Séance samedi 9 heures. Séance du 12 juillet. A 9 1/2 heures la séance est ouverte; l'appel nominal oonstate la présence de 44 membres. M. le gouverneur est présent. La rédac tion du proces-verhal de la dernière séance est adoptée sans obser vations. Il est donné lecture «l'une requête en flamand de quelques habitants de la commune de Moorseele, tendant prouver que cette commune n a aucun intérêt la construction de la route projetée d'ileule par Gullegbem Moorseele Cette requête était restée la porte depuis le 2 juillet, parce qu'elle n était pas affranchie. Le rapport de la 4« commission, conclut ce qu'il soit accordé par le conseil un tiers du total de la dépense montant 95,900 francs. M. Lesaffre donne leciuie d'un assez long discours écrit, dans le quel il suppose aux conclusions de la commission, et demande 1 ajournement de toute décisiou jusqu'à ce que ledit projet de route soit continué jusqu'au village de Riveghem. M. Lesaffre dépose sur le bureau un amendement dans ce sens, cet amendement est renvoyé la 4e commission pour en faire un rapport qui sera lu la prochaine séance. L'ordre du jour appelle le rapport de la Ie commission concernant la demande d un subside pour la construction d'un hospice d'aliénés Y près. La dépense doit s'élever la somme de 40,000 franes et la com mission, considérant que le gouvernement a fait connaître qu'il baserait sou subside sur celui de la province, propose qu il soit alloué par le conseil un subside de 8.000 francs. M. Guet hais, tout eu reconnaissant l'utilité de 1 établissement projeté, s'oppose aux conclusions de la commission, se fondant sur les revenus considérables de l'administration des ho.-pices de la ville d'Ypres, et sur la pénurie de ressources de la provinoe. Il déposé un amendemeut ayant pour objet de substituer le chiure de 2,000 fr. celui de 8,000 fiancs. MM. De Patin et Vanden PecreboomAlphonsecombattent énergiquemeut l'amendement de M. Goethals et appuient le chiffre de 8,000 fr., proposé par la première commission. Ce chillre est mis aux voix et adopté par 26 voix contre 24,

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