NOUVELLES DIVERSES. Suisse. De nouvelles et instantes dé marches, tentées par le gouverneur de Lucerne pour obtenir des autorités zurichoises l'extra dition ou du moins l'éloignement du docteur Steigeront engagé le conseil de police soumettre l'affaire au conseil d état, qui non- seulement a repoussé l'unanimité la demande du canton ultramontain, mais qui a étendu sa protection aux trois gendarmes qui ont coo péré son évasion. L'un d'eux a même obtenu le droit de cité dans la commune de Bonstelten. Les souscriptions particulières faites en faveur de ces gendarmes ont rapporté jusqu'ici près de 20.000 fr. Hanovke. Le gouvernement vient de publier, le 6 juillet, un rescrit royal, en vertu duquel il est désormais défendu aux sujets ha- novriens catholiques, qui se destinent l'état ecclésiastique, de faire leurs études de théologie autre part que dans une université allemande. Le gouvernement a reconnu par expérience que les prêtres formés dans les universilésétrangères, étaient animés d'un esprit anti-national et ul tramontain. Considérantdit le rescrit, que tous nos sujets qui se destinent d'autres pro fessions font, en généralleur études dans les universités allemandes, nous avons été frappé de 1 exception que le clergé catholique faisait celte règle. Tout prêtre qui ira s'instruire dans une université étrangère, ne sera pas admis exercer ses fonctions dans le royaume de Hanovre. relirer du ministère Le portefeuille des affaires étrangères aurait été offert tout lécemment.à M. le prince de Chimay; quant l'intérieur, on cite tour tour MM. Dechamps^ de Lacoste et d'Anelhan. Les renseignements venus de Londres, re présentent M. Van de Weyer comme très-êloigné de vouloir entrer dans un ministère quelconque, et annoncent qu'il ne vient en Belgique que pour conduire Mm0 Van de Weyer aux eaux de Spa'ou d'Aix-la-Chapelle. Franchise Belge.) M. le ministre des finances vient de faire pu blier l'état des produits indirectspendant le premier semestre 1845, mis eu regard de ceux de 1844. Le montant des reoeltes, pendant le premier semestre 1845, s'est «ev4à35,891,716 fr. 17 11 lie s'était élevé pendant l'époque corres pondante de 1844, qu 34,566,545 42 L'augmentation pour 1845 est de. 1,325,170 fr. 75 C'est prématurément que les journaux ont annoncé que la cour d'assises du Brabant s'oc cuperait, le 29 de ce mois, de l'affaire intentée par l'administration des hospicesY Observa teur. Jusqu'à présent rien n'est définitivement arrêté quant l'époque où cette cause sera appelée devant le jury. '■-! 0 en M. le colonel Pélissier, est un ancien élève du Lycée impérial de Bruxelles. Il a conservé ici des relations avec quelques-uns de ses camarades d'étude. On lit dans un journal d'Anvers Beaucoup de poisson est arrivé hier en ville. On a remarqué entre autres un énorme estur geon pesant deux cent cinquante kilog. C'est un des plus gros poissons de ce genre qui aient jamais été apportés Anvers. On a constaté que la majeure partie du produit de la pêche a été immédiatement dirigée vers le chemin de fer. L'esprit d'entreprise pourrait utilement s'exercer sur la pêche nationale. De nouveaux désordres ont éclaté Armagh; le sang a coulé; les catholiques et les protestants en sont venus aux mains Celte affaire, dit la Presse, en venant ajouter l'irritation causée par le triste événement de Ballinhassig, n'est pas de nature avancer beaucoup l'œuvre de concilia tion entreprise par le gouvernement. Sir Robert Peel, qui voit ses efforts déjoués d'une manière si imprévue, en ressent, ce qu'il paraît, un vif chagrin. Il a eu chez lui, avec ses collègues, plu sieurs conférences, où il a exposé les inquiétudes que lui inspire l'Irlande et où on a recherché des moyens plus efficaces que ceux employés jusqu'ici pour pacifier ce malheureux pays Le corps diplomatique, assiégé de sollici tations de la parldu gouvernement de Lucerne, continue faire sous mains les démarches pour que vous faisiez périr d'envie les plus jolies femmes de la cour de Louis XV. Vous m'avez connue alors? demanda la comtesse qui commençait trembler malgré elfe. Oui, madame, j'étais l'un des amis du duc de Las Sierras, qui plus que tous les autres gentilshommes, exaltait votre beauté, votre esprit et la vivacité de votre imagination. La comtesse dans un trouble inexprimable, jeta des regards ef frayés sur le comte qui continua Le duc vous aimait l'adoration, madame, mais malheureu sement d autres liens l enchaînaient, comme vous aussi, car j'ou bliais de vous dire que le comte de Pessac ue m êlait pas inconnu. Ne venez-vous pas d Espagne où vous avez vu mon (ils George? demanda la comtesse qui ne savait comment éviter ce reg*rd flam boyant invariablement dirigé sur elle, cette parole lente et sourde qui frappait impitoyablement son oreille. Le comte poursuivit sans répondre celte question: Le rluc de Las Sierras élan ce que 1 on appelait en ce temps un roue des plus ingénieux; aussi les expédients ne lui inauquèreut-ils ~as: il rompit avec facilité des obstacles qui eussent rebuté tout ~*~jehquQiiie moins audacieux, moins coriompu, et surtout moins Bgfe jl envoya le comte Madrid, où il avait laissé la du- maître de oe noble champ de bataille, il se procura le' awxwaisir de déshouorer un gentilhomme aux frais du roi La coi%tes.Ne épouvantée tomba sur ses genoux; le comte coutinua Etalon satisfait eucore de cette victoire honteuse, il eut la lâ- Aw /atftujer monsieur de Pesac de trahison envers le roi, et il eût flÇfcrnitpir Ale Lire jeter a la Bastille sans procès, sans couda mua- m**ary\iftu^espoir de liberté. Oh! n'est-il pas vrai que le pouvoir est dangereux entre de lâches maius? vous avez vu mon fils George, et vous venez d'Espagne? obtenir que le docteur Steiger s'exile volontai rement du territoire suisse. Mais toutes ces tentatives ont échoué devant les conseils de ses nombreux amis; tous pensent qu'une détermi nation prise pour complaire un gouvernement qui a tenu son prisonnier entre la vie et la mort pendant près de trois mois; serait une grande faute. Comme les feuilles ullfamonlaines avaient dit que le président du directoire et .de la Diète cherchaient persuader au docteur Steiger de s'éloigner du territoire zurichois, ce magistrat vient, par une éclatante manifestation, de dé mentir ce bruit. Il s'est, en effet, rendu aujour d'hui Winterlhur, accompagné des députés de quelques cantons influents, pour faire une visite au chef du parti anti-jésuitique lucernois. Dans les régions conservatrices on a été plus que scandalisé de cette démarche; dans le camp libéral, elle a fait le meilleur effet, et a contri bué amortir l'impression fâcheuse produite par certains passages du discours d'ouverture. Le président de la diète ne s'est sans doute décidé une marque de sympathie aussi signi ficative pour le parti vaincu Lucerne, qu'après avoir reconnu que tout espoir de conciliation envers des adversaires intraitables était une du perie. Le gouvernement de Genève en a pu faire lui-même l'expérience lorsqu'il a transmis Lucerne le produit de la collecte faite dans ce canton en faveur des victimes de la dernière lutte M. Soret, délégué de Genève, ayant remis plusde8,000 francsâugouvernement lucernois, en le priant d'en faire une répartition équitable entre les victimes des troubles, quelque camp qu'ils appartinssent, les commissaires du gou vernement lui déclarèrent qu'ils ne voulaient rien avoir faire avec cette canaille de libéraux. M. Soret eut alors le bon esprit de se faire res tituer la moitié de la somme, déjà remise, et de l'offrir M. Schumachef-Ultenberg, colonel fé déral, président du comité libéral. Le paqnebol le Crâneparti de Rio-Ja neiro le 25 mai, est arrivé lundi Falmoulh; les dates sont de Bahia du 6 juin et de Fernam- buco du 12. Le général Riveira est arrivé Rio-Janeiro poursuivi vigoureusement par les troupes d'O- ribe, après la défaite qu'il essuya Cerro-Largo, il a été forcé de gagner la province de Rio- Grande, avec le peu de monde qui lui restait et s est réfugié dans la capitale du Brésil. On ne sait eucore quelle conduite adoptera l'em pereur, relativement aux affaires de la Plata mais il a permis Riveira de rester Rio en toute liberté. L'envoyé extraordinaire de la France Bue- nos-Ayres est partile 30 mai, de Rio pour se rendre son poste; il a eu, comme M. Gore Ouseley, de nombreuses conférences avec le gouvernement brésilien. La province de Rio-Grande, que l'on croyait entièrement pacifiée, a été le théâtre de nou veaux désordres. Le général Benlo Manuel, qui avait d'abord apaisé le troubles, venait d èire s'écria la coailesse d'une voix mourante; et réunissant toutes ses forces, elle se releva et voulut regarder le comte en face. Je viens de la Bastille, madame! dit celui-ci; je n'ai pas vu votre fils George et ne veux pas le voir! Comprenez-vous maintenant ce que je suis venu faire dans ce château? Quoi donc? J'y suis venu chercher justice et vengeance. Une appréhension affreuse torturait la comtesse. Elle aurait voulu ne pas reconnaître son niai i et tout le révélait ses yeux épouvantés. Un instant lui avait suffi pour mesurer l'étendue de son malheur elle avait compris que le conile serait impitoyable. Frappée de cette horrible pensée que tout était perdu pour elle et pour son (ils, elle se précipita, comme folle, vers sou Frie-Dieu Le comte de Fessac est mort! s'écria-t-elle. Eisa tête en retombant sur le Frie-Dieu, produisit oe son lugubre que rendent les meubles creux. Enfin! vous daignez nie reconnaître? Une captivité de vingt six ans peut bien changer un homme, mais non le rendre entièrement méconnaissable. Non, non, murmurait la comtesse en se tenant le visage oaché dans ses mains, c'est un rêve ou une épouvantable vision, Ce. n'est ni un rêve, ni une visiou, c est le comte de Pessac lui- même qui, échappé de celle tombe où votre amant lavait enterré vivant, vient vous demander ce que vous avez fait de sou nom, de son honneur, de sa fortune. Qu exigez-vous de moi, monsieur? s écria la malheureuse en se tordant comme une désespérée aux pieds de »on mari. Vous me le demande*!... Allez, madame, je lis dans votre cœur travers votre désespoir si vous ne m'aviez pas compris vous ne le laisseriez pas éclater d une manière si violente» M Grand Dieu! mon fils! assassiné, et l'on s'est vu forcé d'envoyer de nouvelles-troupes pour les rebelles. Les avis de la Plata, par cet arrivage, sont antérieurs ceux que nous possédons. Les cor respondances mentionnent seulementcomme un fait remarquable, que Rosas a montré fort peu de prévoyance envers le nouvel envoyé anglais; il na dépêché aucun de ses officiers pour recevoir M. Ouseley, ainsi que cela avait lieu toutes les fois qu'un personnage revêtu d un; mission diplomatique arrivait Buenos- Ayres. On écrit de Leipsig, 14 juillet Depuis longtemps les étudiants s'amusaient vexer les habitants paisibles de notre ville. Malgré toutes les mesures et démarches du sénat, les vexations allaient toujours de plus belle en plus belle, mais ces jours-ci un événement san glant est venu mettre fin ces désordres. Une rixe s'était engagée entre des étudiants et des bourgeois, la force armée a dû intervenir et faire usage de ses armes. Un étudiant a été dan gereusement blessé; huit autres ont été mis en étal d'arrestation. Depuis, la ville est assez tran quille mais on parle de projets de vengeance qu auraient les étudiants et l'on n'est pas sans inquiétude sur leurs dispositions. Zurich a été témoin ce matin de l'exécution mort de deux assassins. On a fait usage pour la première fois dans ce canton de la guillotine. Ce sont surtout les universités de Louvain (Belgique) et de Fribourg (Suisse), qui sont -Ta Je veux qu'il restitue un nom qu'il ne doit plus porter, Mais cest nous déshonorer, monsieur! Et qu'avez-vous fait de mon honneur, s'il vousplait, madame? h Non, non, jamais! i— Je veux que la vérité lui soit révélée par vous-même; il faudra bieu qu il ajoute foi aux paroles de sa mère. A ces derniers mots, la comtesse se releva une sombre énergie avait remplacé ce désespoir bruyant qui tout l'heure éolatait en cris et en sanglots. Vous l'avez dit, monsieur le comte de Pessac, dit-elle, d'une voix lente et grave; dans de semblables circonstances un (ils ne saurait en croire que sa mère, et j'ajouterai qu il faut avoir perdu la raison ou n avoir jamais connu le cœur dune mère pour supposer qu'un tel aveu puisse sortir de sa bouche. Mou, monsieur, je vous le dis, elle préférerait mille fois mourir, plutôt que de ravir àsonenfant un nom et une posi lion qu'il possède légitimement aux yeux du monde, Ainsi, c'est un refus, madame? Je me crois dispensée de répondre cette question. Et vous croyez que cela va me suffire et que tout sera dit!.. Mais vous avez donc oublié qu'il y a des tribunaux et des juges, des téninius et des preuves! s'écria le comte d'une voix tonnante. Au même instant la porte s'ouvrit, la portière se souleva, et M, Fortin parut avec Albert devant la comtesse épouvantée. Quel est ce nouveau mystère, monsieur? dit-elle. Vous allez le savoir a l'instant, madame; puiss'adressant au docteur veuillez faire votre devoir, lui dit-il, puisque l'on exige des témoins et des preuves. La position de M. Fortin était fort délicate. Placé entre le devoir et la pitié, il avait hésité longtemps avant de se prêter l'exécution du projet de M. de Pessac, mais forcé de révéler la vérité la comtesse, il sut du moins le faire ayee ce choix d'expressions, cette gravité de

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2