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NOUVELLES DIVERSES.
Les sangsues et les bandits. Lesjour-
uaux de Madrid rapportent le fait suivant:
Dans une route isolée de l'Eslramaduredes
voleurs ayant rencontré un marchand de sang
sues, nommé lldefonse Herrera, lui demandèrent
l'argent qu'il avait sur lui. Celui-ci, soit qu'il
voyageât dessein sans argent, soit qu'il l'eût
employé l'achat de sa marchandise médicale,
ne put les satisfaire. Alors, dans leur dépit, les
voleurs lui lièrent la tête dans le sac qui ren
fermait les sangsues, et l'abandonnèrent après
lui avoir attaché les mains. On peut se figurer
aisément les tortures qu'a dû souffrir ce mal
heureux. Quelques pâtres ayant passé par là
peu après, le trouvèrent sans vie. Nous
soupçonnons là un affreux canard; si le mal
heureux Herrera est mort sans secours, com
ment les journalistes espagnols ont-ils pu être
si bien instruits de ce qui s'est passé entre lui
el ses bourreaux
Cor h es pond an ce bizarre. On avait re
marqué, lit-on dans la Gazette des Tribunaux
que tous les trois mois environ, une lettre vo
uant des frontières de la Sibérie,-et ayant, par
conséquent, traversé en quelque sorte l'Europe,
ce qui eutraîne des frais très-considérables de
port, arrivait Paris, adressée, bureau restant,
au nom d'un Polonais, comte ou baron. D or
dinaire la lettre voyageuse demeurait quelques
jours sans que personne se présentât pour le
réclamer, puis arrivait un homme de taille éle
vée, la prestance militaire, aux épaisses mous
taches soigneusement peignées et noircies, qui
produisait ses papiers, et établissait régulière
ment que c elait lui que s'adressait la missive.
L'employé qui se trouvait de service au bureau
dit de la poste restante lors de la venue de
I étranger ne devait naturellement faire aucune
difficulté de remettre entre ses mains la lettre,
en lui disant le prix du port. Le Polonais, tout
en tirant lentement sa bourse, prenait la lettre
eu examinant atleiilivement lasuscriplion, puis,
Non* ne terminerons pas cependant sans par
ler des dessins la plume exécutés et exposés
par M l) G ouvrages où l'auteur, malgré des
difficultés nombreuses, esl parvenu répandre
des teintes si légères, el un veloilté si gracieux,
qu'on oublie devant son œuvre, l ingrat instru
ment dont il a dû faire usage. Bfc
Parmi les ouvrages de dessin purement li
néaire, nous avons vu avec plaisir le dessin le
plan et la coupe d'une pompe incendie, sujet
ex posé par M. C. D.. ancien élève de notre aca
démie et membre du corps de sapeurs pom
piers de la ville.
En général les dessins des jeunes gens de
l'académie dénotent chez ceux-ci de uolables
progrès, et tout fait pressentir que notre insti
tution, de laquelle sont déjà sortis bien des
élèves qui lui ont fait honneur, est prédestinée
tenir un rang honorable parmi les établisse
ments dti même genre que possède la Belgique.
La kermesse de Courtrai sera fêtée cette année
avec un grand éclat au Parc de la Société de
S'-Georges de celte ville. Indépendamment
d'un bal brillant, qui réunit habituellement ce
que la ville ofFre de plus distingué, un grand
concert y aura lieu sous la direction d'un habile
chef d'orchestre de Bruxelles, M. Ferdinand,
dans lequel se feront entendre, M. Geraldy,
professeur de chant au conservatoire de Paris,
Mme 11 illomi-Laborde, lre chanteuse au théâ
tre royal de Bruxelles. MCornelis. professeur
de chant au conservatoire de Bruxelles, M.Istas,
chef-directeur et Ier haut-bois de la musique
du a1"* régiment, et ill. Frère, prix d'honneur
pour le violon du conservatoire de Bruxelles.
XA.LXDIE DES POMMES DE TERRE.
Les plaintes qui arrivent malheureusement
d'un grand nombre de localités sur le mal qui
vient d envahir ce précieux tubercule base de
la nourriture de nos artisans, causent avec rai
son les craintes les plus sérieuses Cependant
nous devons dire que beaucoup de personnes
s'exagèrent la portée du mal, qui n'est pas,
beaucoup près, aussi général qu on le pense.
Ainsi dans tout le nord de Bruges et dans la
Zélande, la pomme de terre se présente encore
sous un aspect favorable, et si l'on a quelques
appréhensionsc'est cause de la coutinuité et
de l'abondance des pluies.
Pour les champs infestés, ces pluies moins
fréquentes eussent été peut-être un remède,
elles eussent pu débarrasser la plante des insectes
qui la dévorent, mais l'excès en tout est nuisible,
et cette extrême abondance d'eau est une autre
maladie pour les pommes de terre.
En ce qui concerne les insectes, nombre de
personnes ont peqsé que le meilleur moyen
d'arrêter leurs ravages, ce serait de couper toute
la tige, el de la jeter au loin. La tige repoussera,
cela est certain, mais ce ne sera qu'aux dépens
du tuberculequi n'atteindra plus beaucoup
près le même développement, ni la même sa
veur.
Ce qu'il nous faudrait maintenant, ce serait
du beau temps, et dès lors nous recommandons,
comme un excellent moyen «le détruire les in
sectes, la poudre de chaux vive, dont un setier
suffit pour arroser une verge de terrain. Si au
moment où 011 a recours ce moyen, la plante
n'est pas déjà complètement pourrie, les insectes
périront et quelques jours après, la plante re
prendra toute sa vigueur.
On lit dans I"Impartial de Bruges
Nos lecteurs ont sans doute compris les motifs
de circonspection qui nous ont jusqu'à ce jour
empêché de parler d'événements, dont les com
plications rappellent l'affaire Lafarge. Jusqu'à
ce que des documents officiels aient fait tomber
celte affaire dans le domaine de la publicité,
nous croirons devoir nous abstenir.
Nous nous bornons faire connaître que la
justice vient d ordonner l'exhumation d'un ca
davre, que ce cadavre est celui d un homme ap
partenant une famille aisée de notre ville, qui
est mort il y a dix mois, après une très-courte
maladie, et que des circonstances sur lesquelles
il nous esl impossible de rien préciser encore
ont fait naître des soupçons d'empoisonnement.
Des mandats d amener ont été lancés contre
sa veuve et un officier qui passait avoir des re
lations avec elle; tous deux se trouvent, dit-on,
en Angleterre.
L'affaire de l'assassinat du curé de Rooborst
s'est terminée avant-hier, B heures du soir,
par (acquittement de la veuve Martin et de
Constance Stevens et par la condamnation
mort de Charles Buys d'Auguste Den Tant et
de Henri Den Tant.
Le départ de la reine d'Angleterre, pour son
voyage en Allemagne esl décidément fixé au
11 août, au malin.
La Gazette Fédérale prétend, que la police
de Lucerne aurait recueilli quelques indices sur
le meurtrier de M. Leumais que la révélation
en serait prématurée,
On écrit de Breslau
Les provinces russes allemandes de la Bal-
tiquesoul, leur tour, en butte la persécution
religieuse, en dépit de tous les privilèges qui
devraient les garantir contre une pareille op
pression. Ainsi, entre autres mesures vexatoires,
il vient d être décrété qu'à dater de 18 46, il ne
pourra y avoir dans ces provinces d'autres pré
dicateurs que ceux qui possèdent la langue
russe, et les eufants issus de mariages mixtes
sont déclarés ipso facto appartenir la religion
grecque.
Nous empruntons au Charivari cette anec
dote, dout la conclusion révèle, l'aide d'un
transparant calembourune nouvelle face des
mœurs de notre époque.
Le président d une de nos petites villes avait
conçu des soupçons assez incommodes en mé
nage. On était la campagne après avoir feint
un départ pour la ville, où il devait être retenu
au moins quarante-huit heures par les affaires
judiciaires, il fil dans la chambre conjugale une
brusque invasion par une porte dérobée. Quel-
qu un s'échappa par la fenêtre qui ouvrait sur
le rez-de-chaussée, mais pas assez rapidement
pour que le marien refermant brusquement
les croisées ne saisit la partie flottante d'une re
dingote dont les pans restèrent ainsi l'intérieur,
tandis que le cortège suivait Je fugitif.
Armé de celle pièce de conviction, il ne fut
pas difficile au président de trouver le coupable...
Amère dérision c était son juge suppléant!
Grâce au tissu accusateur, le mari outragé
obtint de son collègue une légitime satisfaction...
non judiciaire, par exemple, les pâtissiers ne
mangent jamais de petits pâtés.
L anecdote ayant transpiré, tous en ont ri,
et beaucoup ont plaint le présidentquoiqu'il
eût fallu plutôt plaindre le juge. Pourquoi
vous apitoyer sur M. le président, disait le pro
cureur du roi une de ces âmes sensibles, n'a-
t-il pas gagné sa cause avec des pans
L'autre lettre était ainsi conçue:
Chere Ondine,
i» Si j'avais les ailes de l'oiseau, avec quelle joie j'eusse fait déjà
n cent fois le trajet de Mantes Cœuvres! Mais, hélas! il ne m'est
pas donné de voler, et je me suis vu réduit, jusqu ce jour, la
triste nécessité d'attendre une occasion favorable pour vous aller
voir. Cette occasion, Dieu merci! est enfin arrivée; et ce soir je
m m elance vers vous au galop de mon cheval. Comme je n aurai que
peu d instants rester près de vous, je désire vous voir sans té-
i> moin pour me mettre vos genoux et vous répéter combien je
n tous aime. Soyez donc vers huit heures au bout du parc où je
franchirai la haie déglantine.
A bientôt, mes belles amours,
Roger n
Ondine relut ces deux lettres et se prit rire aux éclats.
Mon Dien! dit quelqu un derrière elle, d'où te vient celte
bruyante gaflé?
La jeuue fille se retourna et vit M™* de Villars.
Oh! dit-elle en riant toujours, une chose étonnante, ma chère
Juliette!
Quoi donc?
i Tiens, lis ces deux lettres, et juge toi-même.
La marquise parcourut les deux missives amoureuses.
On dirait vraiment qu ils se sont entendus ensemble, dit-elle.
Me vois-tu rencontrant dans le paro Roger et le roi
La singulière figure ils feraient tous les deux
Tu peux bien dire; tous les trois. Car en vérité je ne serais
pas beaucoup plus a l'aise qu eux, je suppose.
Ah ça que vas-tu faire?
Moi, je nen sais rien.,., ne pouvaient-ils, au lieu d'y mettre
tant de mystère, se présenter par la porte du château que signifie
cette manière d escalader la haie du parc? 1 unne me recherche-t-il
pas en mariage? et 1 autre n est-il pas le roi (Jnroi
Ne compromet jamais, acheva la marquise avec un sourire
machiavélique. Que veux-tu, ma chère Ondine? les hommes aiment
ces façons dagir ils s'imaginent qu i s en avancent bien plus vite
dans leurs affaires.
Quelle folie!
Ne sommes-nous pas tous un peu fous en ce bas monde loi
toute la première.
Comment cela
Eh! oui, continua M"" de Villars, il faut que ta sois folle pour
aimer ce Bellcgarde.
11 est si joli homme9 Juliette
-m Un petit gentiilâtre.
Il a tant d'esprit!
Et si peu de fortune.
Relis sa lettre qu'elle esl bien tournée!
A ta place Je lui tournerais une réponse moînsjolie mais plus
raisonnable.
Eh que lui écrirais-tu
Deux mots
Monsieur,
Je regrette de ne pouvoir répondre plus longtemps l'hanneur
n de votre amitié, mais, mon père refusant positivement de m*
donner vous, parce que votre position ne répond point sesexi-
gences, je me vois dans l obligation de vous oublier. Veuilles
D donc avoir 1 obligeance de m'éviter comme je chercherai vou«
n éviter désormais. Adieu.
Tu lui écrirais cela?
Sans hésiter.
Mais cette lettre, repartit Ondine avec finesse, ne serait pa»
l'expression de tes sentiments, si tu étais ma place
Qu'importe, elle serait conforme la raison; car enfin qu'es*
pères-tu? Epouser Bellegarde? mon père y consentira d'autant
moins maintenant qu'il a jeté les yeux, je le sais positivement,