3 On lit dans Y Écho d'Entre-Sambre-el-Meuse Le soleil vient de dissiper les craintes que l'on avait conçues sur les récoltes dans l'arron dissement de Charleroi. Ce temps favorable est mis profit, les cultivateurs ranimés ont tra vaillé avec la plus grande activité. Des nouvelles rassurantes nous arrivent de tous côtés sur le sort des seigles coupés les pluies continuelles ne leur ont point nui autant qu'on aurait pu le penser; ils sont, ce jour, presque tous engrangés. Une femme grillée vivante par un charlatan. Nous extrayons l'article suivant de la Gazette médicale belge D'après des bruits qui circulent, le fait sui vant serait arrivé dans une commune du Hai- naut. Il y a trois semaines peu prèsune femme souffrant d'une douleur scialique, con sulta un charlatan. Celui-ci trouva moyen de mettre fin ses souffrances avec toutes les formes que la barbarie la plus atroce ail pu imaginer. Voicidit-on le narré succinct et exact de sa prescription orale On fera exposer la partie douloureuse au-dessus d'un mélange composé d'eau-de-vie et de poudreà canon eu ignilion deux personnes seront chargées de tenir la femme dans celle position jusqu combus- tiou et extension du mélange; qu'on n'ait pas égard aux cris qu'elle pourrait pousser, car si l'on veut obtenir une cure radicale, il faut que laclion du feu ail lieu sur toute la sur- face malade. Ne craignez rien, tout ira bien. Du courage! au revoir. Cette ordonnance faite avec cette affectation de gestes et de lan gage familière cette classe fie saltimbanques fut exécutée ad unguemmême avec une petite addition, car pour la forcer se taire, les aides barbares déchirèrent la figure de cette malheu reuse femme, différents endroits pendant l'exé cution des préceptes. Après cette opération, qui ne dura qu'une heureon ne trouva plus qu'un corps inanimé, la peau de la cuisse et de l'abdomen était tota lement en lambeaux et carbonisée!... On chercha, dit-on, étouffer les bruits qui circulaient sur cet acle de barbarie, niais le procureur du roi, instruit- de cette affaire, en voya aussitôt un médecin qui, après 1 exhuma tion et l'inspection du cadavre reconnut que cette femme avait été grillée toute vivante. La lettre qu'on vient de lire date du 12 août. Nous avons reçu du même correspondant des nouvelles postérieures de celle déplorable af faire (111 août). Notre correspondant nous ap prend ce qui suit Une personne digne de foi assure que les docteurs requis par la justice pour faire un rapporteur la mort de celte femme, auraient certifié que la victime a succombé la suite de brûlures très-profondesopérées par l'application de remèdes externes 11 paraîtrait en même temps (c est impossible croire) que le ministère public, après avoir entendu quel ques témoins de l'endroit du charlatanaurait décidé qu il n y avait pas lieu poursuivre. On dit d'un autre côté car toutes ces ver sions sont des on dit qu il s'est trouvé des témoins qui ont déclaré que la femme a été réel lement brûlée, non pas par 1 application du remède externemais bien par la trop grande quantité de liqueurs spirituelles quelle aurait prise dans la journée. Le cbarlatau inculpé, jouit d une certaine aisance —"Quoi qu il eu soit, la justice s'est emparée de 1 affaire. Nous avons toute confiance en elle. S il y a crime elle frappera. Sil n'y a que simple contraven tion aux lois qui régissent l'art de guérir elle frappera encore. Des deux côtés, cette affaire ne sera point étouffée. NOUVELLES DIVERS1S. Cinq personnes demeurant rue du Petit- Carreau Parisont été empoisonnées en mangeant des champignons. Deux malades ont déjà succombé dans la nuit du dimanche au lundi, deux autres sont dans un étal désespéré et la dernière qui avait mangé moins de ce mets est hors de danger depuis avant-hier au malin. Le 215 août, il y a eu un spectacle au château d'Eu. Les acteurs du théâtre de Dieppe ont joué deux petits vaudevilles sur un théâtre improvisé sous une tente Le roi et la famille royale ont assisté la représentation. M. le prince et Mme la princesse de Joinville. dont on avait annoncé le départ pour le château ne sont pas mentionnés au nombre des spectateurs. Il paraît que LL. AA. Hit. sont allées Saint- Cloud. Le Moniteur publie les ordonnances de convocation de 9 collèges dont les députés viennent d'être appelés la pairie, les dates de convocation sont des 17 et 20 septembre, c'est- à-dire moins d'un mois après la publication de la fournée des neuf Pairs Le peu d'intervalle que I on a mis entre la convocation des collèges et la nomination des députés semblerait prouver comme on l'a annoncé que le ministère veut avant de se décider sur la dissolution des cham bres, connaître le résultat de ces neuf élections partielles. On a d'ailleurs le temps de faire des conjectures sur les véritables intentions des ministres car i! se pourrait que l'ordonnance de dissolution si la mesure est arrêlée, ne fui pas publiée avant la fin du mois d'octobre. Nous ne croyons pas d'ailleurs que l'opposi tion puisse se faire la moindre illusion sur le résultai de ces neuf éleclions. Il s'agit fie rem placer 9 députés ministériels qui ont toujours eu une forte majorité dans leurs arrondisse ments et il n'est pas probable qu'ils soient remplacés par des candidats de 1 opposition. Si M. Guizot en attend le résultat pour se décider, on peut s attendre l'avance que la chambre des députés sera dissoute. Mais le remplacement des 9 députés ultra-ministériels par 9 députés de la même opinion, ne prouverait pas que la dissolution ne peut pas faire perdre quelques partisans M. Guizot au profit de l'opposition. SM'étersbouhg. le 17 août. L'empereur a reçu un rapport du général-commandant du Caucase sur l expédition de Dargo Le 23 juillet les troupes russes ont eu un engagement très— vif avec les montagnards. Les pertes ont été considérables des deux côtés. Les deux généraux russes l'assek et Wittoroff sont restés sur le champ de bataille. D'après les rapports des es pions, les montagnards ont perdu 400 hommes. Après avoir eu supporter des fatigues et fies privations de tout genre, l'armée russe est par venue s'emparer de Dargo où Schamyl-l'a- cha, le redoutable chef montagnard, avait son quartier-général. Le général Woronzoff termine son rapport eu fesant le plus grand éloge du courage et de la persévérance dont les soldats russe» ont fait preuve dans cette rude expédi tion. (Gaz. Gén. de Prusse.) Livourne, 20 août. La situation des provinces romaines devenait de jour eu jour plus inquiétanle On disait aussi qu'à Padoue quelques étudiants qui se réunissaient dans une maison ont été arrêtés par la police autri chienne, et enfei mes dans les prisons d'état. Manheim /e 23 août. On ne connaît rien encore de positif sur les conférences du con grès du Zollverein réuni Carlsruhe. la majo rité des députés paraît être d'accord sur la nécessité d accorder une plus forte protection 1 industrie, mais il faut encore du temps pour qui! s se mettent d'accord sur les mesures prendre; si l'on songe surtout aux effoits que font les opposants dans la presse aux représen tations des puissances étrangères. La visite ami cale de la reine d'Angleterre en Allemagne ne sera pas probablement non plus sans influence sur les résolutions du congrès. On compte avec quelque certitude sur une diminution de droits sur les denrées colouiales et des droits de tran sit, on assure que le congrès s'occupe sérieuse ment de la question de la navigation du Hhin qu il s'agirait de frapper de certains droits. Cologne, 26 aoiit. Les principaux habi tants d'Aix-la-Chapelle, ont l'exemple de ceux de Cologne, adressé une pétition au roi de Prusse pour demander des institutions commu nales. Une ordonnance royale décide que le séquestre qui avait été mis sur les biens du dé funt général Zurbano sera levé, et que ses biens seront remis sa veuve, après qu'elle aura tou tefois indemnisé les réclamans qui voudraient rentrer dans leurs droits et entre autres la ville de N'ajera que le général avait forcé de contri buer pour 73.235 réaux. La ville de Tours vient de faire l'acquisi tion au prix de 230.000 fr. de M. Lepicier, de l'ancienne église de S'-Julien construite au 13" ou 14e siècle et située dans cette ville. Celle église va être restaurée de fond en comble par un architecte Tourangeau. Les lettres et les journaux de Madrid font connaître le véritable caractère des troubles qui ont eu lieu dans cette capitale. 11 paraît bien certain aujourd bui que le nouveau sys tème de contributions n'a été qu'un prétexte pour les partis extrêmes, L'insurrection est tout-â-f^it comprimée et la tranquillité est entièrement rétablie. Le gou vernement a pris des mesures pour assurer le maintien et l'ordre. Plusieurs officiers et sol dats ont été a.ssez grièvement blessés Une com mission militaire qui avait été formée par le capitaine général, a jugé les personnes arrêtées dans l échauffourée du 19 août. Une seule a été condamnée mort pour avoir tué un officier coups de poignard et quelques autres ont été condamnées aux présides. L'exécution a dû avoir lieu le lendemain. Un grand nombre d'arrestations ont été faites, et dans le nombre des personnes arrêtées se trouvent plusieurs des principaux marchands de Madrid, qui n'avaient pas voulu ouvrir leurs boutiques, malgré les ordres du gouvernement. Le Courrier de Marseillequi se fait re marquer par l'importance et la parfaite exacti tude de ses renseignements annonce sous la date de Constantiuoplele 7 août, que Riza pacha, premier ministre et favori du sultan, a été destitué le même jour. Il est remplacé par Soliman pacha, chef du conseil de justice. Ce changement de ministère fait, dans le sens des intérêts de la civilisation, ne peut-être que favorable I influence française en Orient. Le Morning-post assure que la prochaine session ne se passera pas sans qu'il soit apporté des modifications importantes la loi des cé réales. Sir Robert Peel, dit ce journal, soumettra au parlement un projet définitif qui aura pour effet de diminuer les droits graduellement, de manière arriver eu quelques années laisser pleine carrière la concurrence étrangère pour 1 approvisionnement des marchés anglais. Nous avons donné l'autre jour des détails sur l'élection de M. Hudson, comme membre de la chambre des communes, pour Sunder- land. Le résultat de celte élection a été connu dans toute l'Angleterre avec une rapidité pres que fabuleuse. Le rédacteur chargé par le Times d'assister au vote, M. Alport. quitta les hustings3 heures 17 minutes. A 4 heures 24 minutes, il prit place dans un convoi spécial que {traînait une loco motive extrêmement puissante, et 5 heures 24 minutes il arrivait Darlington, où la loco motive fut remplacée par une autre, apparte nant au grand chemin du Nord. Les directeurs de la catiq.agnie prirent place dans le convoi, et 6 heures 22 minutes, il arrivait York, ayant franchi la distance de Darlington York, cest-à-dire 15 lieues en 52 minutes. Sur quel ques parties de cette ligne, la vitesse était vrai ment incroyable, le convoi marchant raison d un mille par 52 secondes ou de 25 lieues 1 heure. M. Alport arriva au bureau du Times une heure 25 minutes du matin c'est-à-dire après un voyage de 9 heures 8 minutes et en dédui sant 55 minutes pour les différents changements de locomotive, et un quart d'heure pendant le quel il fallut attendre l'arrivée d'un convoi pour ne pas se croiser avec luiil reste 7 heures 58 minutes, pour un trajet de 102 lieues et demie. A 4 heures 10 minutes du malinle journal

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3