EXTÉRIEUR. FRANCE.
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dans le pays pour espérer que ce simple aver
tissement suffira pour mettre un terme des
réunions qui ne seraient pas sans danger pour
la tranquillité publique.
On écrit de Hambourg, que la tour du
clocher de l'église S'-Pierre que l'on reconstruit
aura cinquante-cinq pieds de hauteur de plus,
que celle qui a été détruite dans le grand
incendie de 1842. La tour de l'église S'-Nicolas,
aura 450 pieds de hauteur. Les bouchers du
pays se plaignent du développement que prend
l'exportation du bétail en Angleterre, dont la
conséquence est une augmentation considéra
ble dans les prix. A partir du 15 septembre
la ville de Hambourg sera éclairée au gaz.
M. Ward, l'un des chefs du puséysme,
vient d'embrasser décidément la religion catho
lique. On assure que plusieurs autres membres
de l'université d'Oxford, de l'école tractarienne,
vont suivre prochainement l'exemple de M.
Ward.
Bosnie. Le vice-roi de la Croatie a
ordonné la concentration de 10 bataillons d'in
fanterie, de 2 régiments de cavalerie et de 4
batteries d'artillerie, en tout 16,000 hommes;
outre cela, chacun des 15 régiments de la fron
tière (colonies militaires) a reçu l'ordre de ren
forcer le cordon avec un bataillon de 1,200
hommes, de sorte que l'Autriche, avec les
garnisons de Caristad Agram Peterwaradin
Spalatro, Raguse, Imline, Caltaro, etc., et avec
les colonnes mobiles du Braanat, a environ
80,000 hommes tout le long des frontières
austro-turques oi'i il règne une grande agita
tion. La situation de la Bosnie est considérée
comme très alarmante.
A Soamboangan sur l'île de Mindana, une
frégate espagnole, la Esperanza de 50 canons
avec 20 barques canonnières, et autres petits
bateaux se disposait détruire tous les nids de
pirates des îles Sooloo. 2,000 soldats se trou
vaient sur la flolille de l'expédition et devaient
commencer aussitôt après la rentrée en rade de
60 navires en croisière. On devait être impi
toyable dans les châtiments. Tout individu fait
prisonnier et ayant plus de 10 ans devait être
tué, les enfants seront élevés.
le vol au chapeau. Un industriel bout
de ressources, dit la Gazelle des Tribunaux
ayant fait pendant un temps le change des cou
verts d'argent de restaurateurs contre du mail-
chortimagina, il y a quelque temps, une
spéculation d'un nouveau genre sur les cha
peaux. Il fit emplette d'un de ces chapeaux
mécanisme auxquels l'inventeur, Gibus, a donné
son nom. Fièrement coiffé de ce couvre-chef,
il entrait dans un café élégant, se faisait servir
une demi tasse, puis, tout en étendant devant
lui les journaux au format le plus encyclopé
dique, il pliait son chapeau et le mettait sous
son habit, qu'il boulonnait étroitement. Relu
quant ensuite le plus fin des castors accrochés
aux patères de l'établissement, il s'en coiffait, et
disparaissait les mains dans ses poches. Ce petit
commerce lui réussit, ce qu'il paraît, ravir,
car, après s'être mis en rapport avec un reven
deur qui lui payait sa marchandise un assez bon
prix, il voulut donner de l'extention ses af
faires et établir sa spéculation sur une plus
grande échelle. A cet effet, il prit trois commis,
les habilla décemmentles coiffa son image
et se prit parcourir avec eux les établissements
publics. Avant-hier, il advint qu'accompagné
de ses trois acolytes, il entra dans un café du
boulevard du Temple, qu'il croyait très-bien
fréquenté, par malheur il n'y avait pour le mo
ment dans l'établissement que quatre habitués
qui faisaient leur partie de domino, deux contre
deux. Lesinduslriels-Gibus, aprèsavoir attendu
un assez longtemps qu'il arrivât d'autres con
sommateurs, ne voulurent pas cependant en
avoir le démenti. Profitant du moment oiî un
de ces orages qui éclatent périodiquement dans
les parties de domino quatre quand un joueur
s'est laissé coffrer le double six, ils plièrent leurs
chapeaux et couvrant bravement leurs chefs
victorieux des quatre feutres des joueurs. Ils sor
tirent après avoir payé leur dépense. On peut
se faire une idée de l'élonneirientde la colère
des joueurs de dominos, des perdants surtout,
loi s jue, la partie finie, force leur fut de re
tourner nu-tête leur domicile. Une déclara
tion a été faite entre les mains du commissaire
de police qui se trouvait de service aux théâtres,
mais il sera fort difficile, selon l'apparence, de
retrouver les auteurs de celle originale filou
terie.
Les lettres de Tiflis, publiées par la Ga
zette de Cologne, confirment ce que nous avons
dit sur les pertes immenses de l'armée russe en
Circassie et sur sa retraite sur le territoire russe.
La dernière affaire a été sanglante les russes
y ont perdu environ 2,000 hommes, parmi les
quels plusieurs généraux et une partie du
convoi.
Un relevé statistique des ouvriers mineurs
tués depuis 10 ans dans les mines de 1 Europe
en porte le nombre sept mille.
Contrebande aquatique. La correspon
dance Mallet raconte que depuis quelque temps
les employés de l'octroi, de service sur la pala-
che amarrée en Seine, près de la barrière de
Bercy, pour la surveillance des entrées de
marchandises par eau, remarquaient passer au
courant du fleuve d'innombrables cadavres de
chiens. Ces jours derniers, avis leur a été donné
qu'à la hauteur du fleuve de l'île Saint-Louis,
des individus paraissaient exclusivement occu
pés, depuis quelque temps, repêcher du fleuve
des cadavres d'animaux. Comme on le devine
déjà, les individus étaient des contrebandiers
qui se jouaient des employés de l'octroi. Les
peaux de chiens renfermaient chacune trois ou
quatre vessies remplies d esprit de vin. Deux
individus ont, dit-on, été arrêtés.
Un ancien notaire de Paris, M. S..., hom
me des plus honorables, est particulièrement
connu dans le monde pour son amour du com-
fort. 11 est en outre un des adeptes distingués
de la science de Brillai-Savarin et de Grimod-
Laraynière, un de ces hommes d'élite qui savent
dîner, ce qui devient de plus en plus rare par
le temps qui court. Le Ier de ce mois, anniver
saire regretté des chasseurs et des gastronomes
qui se rappellent leurs exploits des premiers
septembre du temps passé, un homme dont le
costume annonçait un conducteur de diligence,
se présente chez M. S... et est introduit près de
lui.
Monsieur, lui dit-il, M. le baron de Bla...
qui est sa terre de Luc, m'a remis au passage
sur la roule de Caenune énorme bourriche
votre adresse. Je ne voulais pas la recevoir, car
la chasse n'est pas ouverteet la bourriche ne
contient pas moins d'une moitié de chevreuil,
six lièvres, vingt cailles et douze perdreaux,
dont six rouges, et vous savez qu on ne nous
ménage pas, nous autres conducteurs, depuis
la nouvelle loi sur la chasse. Je ne voulais donc
pas m'en charger; mais M. le baron m'a assuré
que vous trouveriez bien le moyen de faire en
trer la bourriche pourvu que je l'amenasse
jusqu'à INanterre. Je me suis laissé tenter, et
cesl là qu'elle est, l'auberge de la Croix-
Blanche. Je suis venu vous prévenir, pour que
vous me donuiez un reçu et que vous vous ar
rangiez de l'entrée.
Puis, après avoir parlé de l'extrême difficulté
que présentait pour celle bourriche monstre
l'accès de la barrière, le conducteur finit par
dire quemoyennant 60 fr. il serait possible
de dépister l'octroi, ou du moins de l'essayer.
Après avoir marchandé qu'il put, M. S... con
sentit enfin et donna les 60 fr.
La journée se passa sans que M. S... entendit
parler de la bourriche; il en fut de même le
lendemain; il en fut de même le surlendemain,
puis le jour d après. Ici, M. S... se dit. Je suis
volé! Il fit son meâ culpdpuis il s'efforça de
n'y plus penser, et, en effet, il n'y pensait plus,
lorsque jeudi, en passant dans le jardin du Pa
lais-Royal, il vil près du bassin son soi-disant
conducteur, qui avait changé de costume et
tranchait maintenant du fashionable. Cela tou
tefois n'en imposa pas M. S..., qui s'approcha
du personnage et lui demanda des nouvelles de
sa bourriche.
Ma foi! mon cher monsieur, répondit l'ef
fronté coquin, elle a été saisie. Très-bien!
répondit M. S..., on a saisi la bourriche, et moi
Je saisis le voleur
A ces mots, M. S..., qui, bien que sexagé
naire, jouit encore d'une force remarquable,
prend 1 escroc au collet, le désarme de sa canne
et l'entraîne vers le poste du Château-d'Ëau.
On lit dans un journal de Paris Mme C...,
jeune encore, a la passion du jeu. Son mari,
riche négociant de Paris, voyait avec peine
celte passion, et s'efforçait, mais vainement,
d'en détourner sa femme. Celle-ci fit, il y a peu
de temps, une perle assez importante. Elle de
manda de l'argent son mariqui refusa. On
sait ce que sout les dettes de jeu, et l'on peut
comprendre ce que souffrait Mmc C..., qui ne
pouvait acquitter la sienne. Un soir, comme
elle entrait dans son appartement, où elle n'était
pas attendue, elle vit l'un de ses plus vieux
serviteurs qui crochetait la serrure d'une ar
moire où élaient ses bijoux. Déjà elle avait re
marqué la disparition de quelques objets de
parure. Le domestique demanda grâce, et alors
un marché iutervint. Mmu C. promit la grâce,
la condition que le domestique crochetlerait
la caisse de M. C... et prendrait 10,000 fr.
dont Mmo C... avait besoin. Le domestique
promit de son côté, et la nuit venue, il opérait,
quand tout-à-coup une détonation retentit. On
accourut, et l'on liouva le domestique nageant
dans son sang il avait été atteint d un projec
tile lancé par le mécanisme de la serrure de sû
reté de la caisse. Porté l'hospice Saint-Louis,
il y a raconté les faits tels que nous venons de
les résumer, et le commissaire de police, qui a
reçu la déclaration en a dressé procès-verbal.
Mme C... proleste et affirme que le récit du do
mestique est faux. L'affaire viendra en cour
d'assises si le domestique ne succombe pas sa
blessure. Ajoutons que le récit du journal pa
raît sérieux on pourrait croire un drame
inventé.
Paris, 6 Septembre.
On avait fait annoncer timidement depuis
plus d'un mois que la reine d'Angleterre, son
retour de l'Allemagne, viendrait passer quelques
jours Eu. Mais il paraît que jusqu'au dernier
moment on est resté fort incertain sur les inten
tions de la reine Victoria et que ce n'est que
depuis deux jours que l'on a appris Eu l'ar
rivée de la cour d'Angleterre, qui passera,
dit-on, dans celte résidence royale de France,
les journées du 7, 8, 9 et 10 septembre. Elle
arrivera, dit-on, au Tréport dimanche, vers une
heure de l'après-midi. Quelques personnes pré
tendent même que le roi des Français a l'espoir
de décider la reine Victoria faire une excur
sion jusqu Versailles et Saint-Cloud et peut-
être même jusqu'à Paris.
Le Journal des Débats dit que les rensei
gnements qui lui arrivent de Russie, par l'Alle
magne confirment ce qu'il a rapporté de l'in
succès des efforts de Farinée du comte Woron-
zoff contre les Caucassiens. 11 résulte de ces
renseignements qu'avec un développement de
force active de 40,000 hommes, et après avoir
pénétré seulement quinze ou vingt lieues dans
les montagnesl'armée russe a été obligée de
rentrer dans ses lignes, que sa retraite ressem
blait une déroule et ses corps aux débris d une
armée vaincue.
Les dernières nouvelles reçues de Rome
annoncent que la santé du pape baisse sensible
ment. La maladie dont Sa Sainteté est affectée
(un cancer au nez)fait chaque jour de nouveaux
progrès et semble présager une fin prochaine
chez le malade. Grégoire XV l (Maur-Capellari),
né Bellunele 18 septembre 1765 a été élu
pape le 2 février 1831 et couronné le 6 du même
mois; il a aujourdhui 80 ans.