5e ANNÉE. - N° 460. INTÉRIEUR. DIMANCHE, 28 SEPTEMBRE 1845. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. LU Lavai ®*yai§8 On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypres fr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 le Progrès Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIR1T EUNDO. YPRES, le 27 Septembre. Tout doux, mielleux Journal des Bazihs vous qui n'adulez jamais personne et qui vous drapez dans une sauvage indépendance, vous nous paraissez vénérer M. Jules Malou l'égal du Solitaire ou d'un fétiche. Rien ne se fait en faveur de la ville d'Ypres où M. Malou a mis la main la pâte. Mais si le gouvernement nous oublie, c'est la faute de la régence, si le minis tère nous joue, c'est la faute du conseil com munal si la compagnie concessionnaire du chemin de fer de la Flandre occidentale est en train de nous démontrer, que c'est pour notre bonheur qu'elle reste inaclive sur la ligne d'Ypres Courtrai, c'est la faute du conseil com munal et de la chambre de commerce collecti vement et chacun pour sa part. Que M. Malou ait eu le premier l'idée de doter sa ville natale" d'un chemin de fer, voilà qui n'est pas contestabled'après le Journal des Bazilesquoique ici personne n'ignore que c'est sur la demande directe du conseil communal, qu'un ingénieur a été chargé de faire le tracé d'Ypres sur Courtrai et qu'alors seulement M. Malou a insisté près du ministre, pour voir s'il n'y avait pas moyen de faire un projet connexe du chemin de fer de Tournay Jurbise avec celui d'Ypres sur Courtrai. Mais soit, passons là-dessusce n'est pas la première fois que la haineuse feuille a été injuste, pour pouvoir flatter son fétiche, M. Jules Malou. Cependant, puisque M. Malou est si bien dis posé pour la ville d'Ypres et qu'il a fait son possible pour la doter d'un chemin de fer, que n'a-t-il saisi l'occasion de faire commencer simultanément les travaux sur toute la ligne, en imposant cette condition en échange du tracé sur Deynze? Que le Journal des Bazihs qui jusqu'ici s'est prudemment tu sur ce point, nous explique comment M. Malou n'a point songé ce moyen d'action sur la compagnie? Le tracé par Deynze que plus tard on a l'in tention de raccorder, (lit-on, avec la ligne de Dunkerque Calais, n'était-il pas un avantage que la loi laissait aceorder ou refuser au choix du ministère? M. Malou n'est pas ministre des travaux publics, nous le savons, mais entre ministres, on n'a rien se refuser et M. d'Hoff- schmidt se serait empressé de négocier en ce sens, pour rendre service son collègue M. Malou. Mais voici le reproche le plus mirobolant de la feuille cléricale. L'autorité communale ne s'est point mise en contact avec les concession naires. Eh! bon Dieu, que pouvait-on faire de ce côtéavait-on pour négocier de ces argu ments irrésistibles que Bazile aimait tant. Il en faut cependant si l'on veut traiter, car le jour nal du parti-prêtre convient lui-même, que M. Malou a taché par la persuasion amener les concessionnaires commencer les travaux si multanément sur la ligne d'Ypres Courtrai et Bruges. 11 paraît que son langage n'a pas été très -persuasif, car jusqu'ici rien n'a été fait. Quand des ministres en fonction n'ont rien obtenu de la compagnie et qu'on en convient, il est assez drôle de faire un reproche une au torité subalterne de n'avoir pas fait les mêmes démarches qui, plus forte raison, eussent dû échouer. Nous savons très-bien que nos réclamations offusquent quelques personnes, nous compre nons très-bien qu'on préférerait le silence ces plaintes répétées. Mais on se passe de l'appro bation de ceux qui peut-être se réjouissent de voir la ville d Ypres placée la queue des au tres villes. Nous n'ambitionnons pas les éloges de ceux qui tachent d eûdormir l'opinion pu blique, afin de pouvoir commettre les injusti ces les plus criantes sans opposition. Quant nous, notre rôle est tracénous élèverons la voix aussi longtemps qu'il ne sera pas fait juslice de 1 infamie qui est en train de se commettre, c'est-à-dire, du retard et peut-être de la uou- exéeutiou de 1 établissement du railwayd'Ypres Courtrai. LA. SOCIÉTÉ DES CHOEURS. La journée d'hier a élé un jour de fête pour la ville d'Ypres. 11 s'agissait de célébrer la ren trée dans ses foyers de la Société des Chœurs qui vient de remporter le premier prix de Chaut d ensemble au grand Concours de Bruxelles. Dès trois heures de I après-midi, la route de Menin était garnie du monde qui se portait la rencontre de nos artistes-amateurs. La commis sion directrice de la Société de la Concorde certaine de répondre aux vœux des sociétaires, s était empressé de convoquer tous les membres se rendre trois heures au local d été de la Sociétéafin de présenter nos joyeux vain queurs du Concours le vin d'honneur et leur manifester la joie et le bonheur qu'éprouvaient leurs concitoyens de les voir revenir avec la palme de la victoire. Vers cinq heures, nos chanteurs sont arrivés. La Commission directrice a prié ces messieurs de descendre de voiture et de vouloir entrer au jardin de la Société. Une allocution bien sen tie et prononcée avec émotion par M. Beke faisant fonction de président, en l'absence du titulaire, a ouvert la série de félicitations adres sées nos artistes-amateurs. M. Beke a dit que la Société de la Concorde, du moment qu'elle a appris que la victoire venait de cou ronner le zèle et le talent musical de la Société des Chœurs, a immédiatement décidé de présenter le vin d'honneur, ceux qui avaient remporté un triomphe aussi glorieux pour la ville d'Ypres; que le succès obtenu était d'autant plus bril lant, que c'était pour la première fois qu on se présentait en lice, qu il était d autant plus beau, que la création de la Société ne datait point de longtemps, et enfin, que le triomphe était d'autant plus glorieux, qu'on avait remporté la palme l'unanimité. M. Beke a fini son petit discours de félicitalion, en priant ces messieurs de croire que la fêle par laquelle on les ac cueillait leur arrivéeétait un témoignage d'estime de la part de la Société de la Concorde et la preuve du désir qui anime les membres de cellequ'il représente, de resserrer les liens dami- tié et d'entente cordiale qui uuisseut les deux Sociétés. Immédiatement après avoir pris le vin d'hon neur, le cortège s'est formé, précédé de l'har monie de la ville et de la musique du 5ma régiment de ligne. La haie était formée par les sapeurs-pompiers, et tous les membres présents de la Société de la Concorde et grand nombre d'autres personnes ont suivi le cortège. L'entrée en ville a élé triomphale; des mani festations de sympathie accueillaient nos vic torieux chanteurs. Arrivée l'hôtel de ville, uu des échevins a prié la Société de se rendre en présence de l'autorité communale qui, par l'or gane de M. le Bourgmestre, l a félicitée du succès obtenu et surtout a adressé des éloges I ho norable directeur de la Société, M. Félix Du- hayon-Brunfaut, qui est pour beaucoup dans ce triomphe et l'honorable M. Iweins-Fonteyne, président de la Société. M. le Bourgmestre a fini par exprimer les sentiments de bienveillance feuilleton «lu Progrès. NOUVELLE. deuxième partie. I. Albert avait cherché absorber dans la vie active de l'homme politique cette passion que le temps, loin d'en effacer la trace, avait plus profondement creusée dans son cœur. Séduit, entraïué d abord par la verve ardente de Camille Des moulins et par 1 audacieux génie de Danton, il n'avait pas tardé s'apercevoir que la fougue révolutionnaire des Jacobins ne sympa thisait pas avec son caractère calme, rélJéchi et irrésolu; bientôt il leur préféra la mâle éloquence, l'esprit modéré de Vergniaud, Gen- snnné, Guadet, les plus brillants orateurs du parti Girondiu. Son penchant servit ses intérêts, car un ministère Girondin ayant été O Voir les n°« 434, 435, 436, 437, 438, 439,441,442, 443. formé au mois d Avril 1792, il devint secrétaire du ministre de la justice Duranlbon, avocat de Bordeaux et ancien ami du docteur Fortin. Les Girondins se réunissaient alors chez Roland, ministre de l'intérieur, homme intègre, austère, et qui osait paraître la Cour saus boucles aux souliers, ce que les courtisans considéraient comme un crime de lèse-étiquette. Madame Roland était l'âme des Girondins, parce qu'elle en était l'idole. Elle les dominait autant par la supériorité de son esprit et son patriotisme e\alté, que par le charme de sa beauté et la grâce de ses maniérés. Elle réunissait dans ses salons tous ces hommes distingués et dévoués si influents alors, si malheureux depuis. Duraiithon présenta son secrétaire madame Roland qui, dès le premier eutrelieu qu elle eut avec Albert, apprécia la sincérité de ses convictions, la droiture de son espiit et son dévouement la chose publique. Le jeune secrétaire fut doue admis dans ces réunions où se discutaient alors les plus gravés intérêts de ta patrie. 11 s entretint avec Baibaroux, ce jeune Marseillais, beau comme Antinous, intré pide comme uu Spartiate^, avec Vergniaud, éloquent comme Cicéron, et qui avait hérité de la puissance de Mirabeau L'Assemblée Légis lative; avec Valazé qui, plus tard, atteint par la condamnation des 22, s'étaut poignardé au moment de monter l'éehafaud, arracha l'arme sanglante de son sein et la remit toute fumante entre les mains de ses amis, les engageant s'en servir-, mais pourquoi vou* nommer chacun d'eux? En nommer quelques uns, c'est les nommer tous, car tous ils possédaient la même vertu; un patriotisme éclairé, dévoué, incorruptible. Jugez donc maintenant quelle dût être la surprise, je dirais pres que 1 effroi d'Albert, lorsqu'un soir, chez Roland, au milieu des Girondins, il se trouva face face avec George dePessac... George, qu'il savait iuibu de tous les principes aristocratiques, de tout l'or gueil de sa caste, parmi ceux qui avaient proclamé 1 égalité de tous! On l'a dit bien souvent, et nous devons convenir que c'est aveo raison une trop giande confiance perdit les Girondins; de cette confiance vint leur faiblesse. Entourés de traîtres, ils ne croyaient pas la trahison, et ils croyaient la boune foi de la cour dont ils avaient sapé les prérogatives, saisi le pouvoir!.» Quelques lettres de reQuuimaudaUoii avaient suffi George dc

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