5e ANNÉE. - N° 462.
INTÉRIEUR.
DIMANCHE, S OCTOBRE 18io.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
le uvitejj'HguiRig$.
On s'abonne Ypres, Marché
au Beurre, et'chez tous les per
cepteurs des*postes du royaume.
TRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
Pour Ypresfr. 5-00
Pour les autres localités 6-00
Prix d'un numéro 0-25
Le Fit
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé, franco,
l'éditeur du journal, Ypres.
Le Progrès paraît le Diman
che et le Jeudi de chaque semaine,
PRIX des insertions.
Quinze centimes par ligne.
vires acquirit EUNDO.
YPRKS, le 4 Octobre.
La question du chemin de fer d'Ypres vers
Courtrai intéresse trop vivement nos popula
tions';, pour que nous ne nous empressions pas
d'enregistrer tousses faits relatifs celle affaire
si importante pour notre localité.
Jeudi dernier, est arrivé Ypres M. Hender-
son, ingénieur en chef du chemin de fer de la
Flandre occidentale, il étaitaccompagné de trois
autres personnes que l'on nous assure être des
ingénieurs anglais attachés la compagnie con
cessionnaire. Ces MM. se sont rendus IHôlel-
de—ville où ils ont eu une longue conférence
avec M. le bourgmestre.
La question de savoir [quel serait l'endroit le
plus favorable rétablissement de la station pa-
raîtavoirété agitée. M. le Bourgmestre a conduit
les ingénieurs la Plaine d'amour, le terrain a
été examiné en détailles plans d'une station
intérieure seront faits, et probablemenlexéculés,
si toutefois la réalisation de ce projet est re
connue Bralicable.
On nous assure en outre que tout le person
nel attaché la compagnie se trouve en ce
moment Courtrai, et que les éludes de la ligne
vers Ypres sont commencées, on ajoute même
que dans quinze jours ou trois semaines, tout le
tracé jusqu aux murs de notre ville sera achevé,
et l'on conclut4'de tout ceci que les travaux
pourront commencer cet hiver.
Si les renseignements qui précèdent sont
exacts, les craintes que le manque d'une partie
de la récolte avait inspirées, seront infiniment
atténuées: car nos ouvriers qui, par la profession
même qu'ils exercent, manquent annuellement
d'ouvrage durant la saison d'hiver, pourront se
procurer du travail, et pourvoir ainsi leurs
besoins et ceux de leur famille. Quant aux
ouvriers qui peuvent, même durant la saison ri
goureuse exercer leur état, l'administration
communale paraît avoir pris des mesures pour
augmenter les travaux ordinaires de la ville, et
préparer même quelques reconstructions im
portantes qui paraissent devoir occuper un assez
grand nombre de Iravailleurs.
Grâces ces circonstances dont notre popu
lation doit savoir gré ceux qui les ont fait
naître, l'hiver de 1845 1846 sera moins péni
ble passer qu'on ne l'eût cru d'abordet le
vœu le plus ardent formé par nos concitoyens
sera bientôt satisfait puisque la ville d'Ypres,
avant 18 mois, ou deux anssera reliée au réseau
général des chemins de fer belges.
Au moment de mettre sous presse nous ap
prenons que l'administration communale vient
de faire, sauf approbation, l'acquisition de l'an
cienne église Sl-!Nicolas et de ses dépendances.
L'intention de l'autorité paraît être d'établir
l'école communale dans ce local dont l'en
semble convient sous tous les rapports la des
tination qu'on veut lui donner.
Il serait désirer que durant cet hiver on
pût commencer les travaux de charpentede
menuiserie, et tous ceux enfin qui peuvent être
exécutés pendant la mauvaise saison, car nous
sommes convaincus qu il vaut mieux pour les
ouvriers d'avoir du travail, que de recevoir des
aumônes même abondantes.
minime. Arrivé Poperinghe, il s'empressa d'eu
faire la déposition. M. le commissaire de police
a pris sur-le-champ des mesures et des recher
ches immédiates ont été faites.
lys. entretien des ponts de vvervicq ET DE war-
nèton.
Le ministre des travaux publics fait savoir
que prochainement il sera procédé l'adjudi
cation publique de l'entreprise des travaux
d'entretien exécuter jusqu'au 1er mai 1846,
aux ponts mitoyens établis sur la Lys Wer-
vicq et Warnêton.
M. le gouverneur de la Flandre occidentale,
par-devant qui il sera procédé celte adjudi
cation, en annoncera ultérieurement les jour et
heure. Bruxelles, le 30 Septembre 1845.
C. d'Hoffschhidt.
On nous écrit de Poperinghe, la date du
30 septembre
La saison rigoureuse dans laquelle nous al
lons entrer, s'annonce d une manière effrayante.
A Poperinghe et dans les environs, plusieurs
vols ont déjà été commis, une femme même a
été dévalisée en plein jour. Samedi27 de ce
mois, vers 9 heures du soir, un marchand de
Poperinghe, revenant du marché d'Ypres,
chargé d uue assez forte somme montant de sa
vente, a été attaqué par deux malfaiteurs et il
parvint heureusement leur échapper en «en
fuyant dans une cabane où il entendit le pas
sage d'un voiturier qu'il savait devoir suivre la
même roule, ils se rendirent ensemble au lieu
de leur destination. Le même soir vers les 10
heures, le sieur H. B. de Poperinghe venant
d'Ypres, fut aussi arrêté peu près au même
endroit entre Vlamerlinghe et Poperinghe par
deux hommes, l un se jeta la bnde du cheval
pendant que 1 autre sur le marche-pied du til
bury, le saisissait la gorge et lui demandait sa
bourse qu il se vil contraint de leur abandonner,
heureusement le contenu n'en était que très-
Par arrêtés royaux du 28 septembre 1845
L'arrangement conclu entre l'administration
de (institution royale le conseil de fabrique
de l'église, le conseil communal et le bureau de
bienfaisance de Messines (Flandre occidentale),
au sujet de biens appartenant ces différents
établissements, est approuvé.
Le bureau de bienfaisance de Roulers (Flan
dre occidentale) est autorisé céder gratuite
ment une parcelle de terrain en cette ville, pour
y construire un local destiné servir d'école
d'apprentissage et de perfectionnement pour le
tissage des toiles.
Le bureau de bienfaisance de Heule (Flandre
occidentale) est autorisé faire construire contre
1 école des pauvres, un bâtiment pour servir
d hospice et il lui est alloué un subside de 2,100
francspour l'aider couvrir les frais qui ré
sulteront de l'exécution de ces travaux.
La dépulation permanente du conseil pro
vincial de la Flandre occidentale vient d'accor
der un subside de 8,000 fr. l'atelier communal
de tissage de toiles en fils mécaniques établi
Roulers Cet atelier, dirigé par des industriels
zélés et entendus, a pour but l'amélioration in
cessante du lissage et renseignement du métier
aux ouvriers-apprentis, et il jouit d'une grande
prospérité, tout en répandant ses inappréciables
feuilleton «lu Progi'ès»
NOUVELLE.
deuxième partïe. Suite.
II.
Cependant le ministère patriote bien qu'il se distinguât par une
noble modération, déplaisait davantage la Cour, mesure que les
événements fe multipliaient eu all'ermissant son pouvoir. Mais sa
colère ne connut plus de limites, lorsque Roland eut fait au roi, en
plein conseil, la lecture de cette lettre fameuse dalée du 10 Juin, an
4 de la liberté. Le renvoi de trois ministres fut aussitôt résolu.
Roland, Clavière et Servan reçurent leur démission officielle le
13 Juin. Lturanlbon, bouline faible mais sage, dit M. Tbiers,
s était opposé la lecture de celte lettre, objectant inutilement que
le roi 1 aul déjà reçu;, c'était l'humilier que de lui eu faire subir
encore la lecture devant ses ministres. Duranthon conserva son mi
nistère. Ce grand événement n amena donc aucun changement pour
Albert, mais il fut favorable George de Pessac; voici commeul
Le roi, Instigation de la reine, pour laquelle il était si faible, et
de ses courtisans qui savaient si bien le dominer, en exagérant
dessein les dangers de la situation; et eu lui montrant la ruine du trône
comme infaillible s il persistait dans la voie de douceur et de conci»
lialion, le roi s'était décidé appeler l'étranger son aide. Ayant
résolu cette démarche qui devait lui coûter la perte de la royauté el
de la vie, le remplacement des trois ministres devenait pour lui une
chose indifférente, car il considérait leur mission comme devant
être de courte durée. Il prit cependant ses nouveaux miuislres parmi
les feuillaus qui cherchaient secrètement se rapprocher de la
Cour. Aussitôt les amis de George, dont les plus influents étaient
le marquis d'Ambez et Cazalès, obsédèrent les nouveaux élus, et
parvinrent arracher leur protégé des prisous de la Force, où il
était détenu depuis deux mois.
Le marquis avait caché George l'arrivée de Jeanne Paris, ne
voulant pas lui rendre sa détention plus cruelle. Ce ne fut donc qu'en
Sortant de la Force, qu'il apprit cette nouvelle si importante pour
lui. lise croyait aimé de la jeune fille, el poussa la présoiuptiou jus
qu'à se persuader que c était aussi ses sollicitations quil devait sa
liberté. M. d'Ambez le désabusa:
Depuis son arrivée ici, lui dit-il, Jeanne a toujours cherché
éviter ma société, ainsi que celle des anciens amis de son père
elle s'est entièrement réfugiée dans celle des Girondins. Madame
Tallien, son amie, l'a présentée chez Roland, et depuis lors cette
maison est pour ainsi dire la seule qu'elle fréquente.
Ou désignait ainsi les partisans de U constitution anglaise.
*- Mais Albert Fortin est un des membres assidus de cette so
ciété! s'écria George, comme frappé d'un trait de lumière.
h- Celâ est vrai, dit le marquis, et j'ai remarqué que vous avez
été arrêté le lendemain du jour où vous aviez instruit Cazalès de la
discussion des Girondins.
J'ai fait la même remarque.
h- Vous avez été arrêté comme suspect; cette accusation si vague
a suffi pour vous faire jeter en prison, mais ils auraient pu en for
muler une plus précise, car j'ai su par Cazalès qu'il avait, ce jour-là,
reçu la visite du secrétaire du ministre de la justice.
Encore Albert! s'écria de nouveau George.
Vous avez tout compris? demanda le marquis.
Uu geste violent de George fut sa réponse. Ce silence farouche^
trahissait mieux encore que des cris, toute sa haine et son désespoir.
Diles-moi maintenant ce que vous comptez faire, reprit
M. d'Ambez, je dois le savoir, car je vous préviens que si vous vous
faisiez arrêter de nouveau, il nous serait très-difficile et peut-etre
impossible de vous faire rendre la liberté. Une prudente neutralité
est le seul parti qui vous reste preudre.
h- Comment, monsieur, dit George d'une voix sombre, vous vou
lez m empêcher de me venger?
►- Kon, ce n'est pas la vengeance que je vous déconseille, ce sont
^es moyens compromettants dont je yeux yous détourner.