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INTÉRIEUR.
5° ANNÉE. N° 464. DIMANCHE, 12 OCTOBRE 1845.
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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
YILLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL.
Feuilleton «lu Progrès
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On s'abonne Ypres Marché M jfW B VVA £>4 Tout ce quî concerne la rMae-
,u et chez tous les per- H B B B B B B B B BW B B Ml adressé, /rnncc,
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Pour les autres localités 6-00 ^T*"^ r Quinze centimes par ligne.
Prix d'un numéro0-25
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
Y PUIS, le il Octobre.
Séance publique du Jeudi, 9 Octobre 184!».
Présents MM. Yanderstichele de Maubus,
Bourgmestre, président; Alphonse Yanden Pee-
reboom et Iweins-Hynderick, échevins; Gérard
Yandermeersch, Louis Annoot, Théodore Van
den Bogaerde, Boedt, avocat, Martin Smaelen,
Boedt-Lucien Legraverand ErnestMergbe-
lynck et Pierre Beke, conseillers.
Lecture est donnée des procès-verbaux de la
séance publique du 23 Septembre 1845 et du
comité secret du lr Octobre suivant. La rédac
tion en est approuvée.
Le but de la réunion est de procéder l'examen
cl la discussion du projet de budget pour
l'exercice 1846, soumis assemblée par le
collège des Bourgmestre et Échevins.
La partie des receltes et le premier chapitre
des dépenses sont examinés et votés presque sans
observation. Un seul article se trouve modifié;
c'est celui qui alloue une certaine somme pour
l'harmonie de la ville. Sur la motion de M. Le
graverand ce crédit est majoré d'une somme
de deux cents francs.
A midi, la séance est levée pour être reprise
trois heures précises.
A sa rentrée en séance, le conseil examine le
paragraphe du budget qui concerne les sub
sides alloués aux établissements charitables
dépôt de mendicité et établissement syphili
tique.
Arrivé l'article qui alloue des subsides aux
églises, le conseil est d'avis de maintenir le
chiffre actuel provisoirement et de prendre la
demande de la fabrique de l'église St. Nicolas
en considération. On pourra, s il y a lieu, après
examen, majorer le crédit.
Un changement est fait dans le libellé du
budget. Au lieu de voler des subsides aux ar
tistes directement, un crédit de 2,500 francs se
trouve porté au 3. Instruction publique et
Beaux-arts. C'est l'aide de celte allocation que
-
NOUVELLE.
deuxième partie,
II. Suite.
Cependant un dernier espoir restait Jeanne. Jamais Albert ne
parlait de la Réole, ni d'Estelle, qu'il ne semblait pas désirer revoir;
pourquoi cette réserve, celte discrétion l'égard d'une personne qu il
savait si tendrement attaehéc la duchesse, et qui était la seule avec
qui il put s'entretenir d'elle? Voici dono ce qui était évident pour
Jeanne ou Albert avait pénétré dans sa pensée, et il ne lui parlait
pas d Estelle, dans la crainte de l'affliger, ou son amour pour celle-ci
avait beaucoup perdu de sa première et violente exaltation. Or, dans
la première supposition, Jeanne comprit avec cet instinct de femme,
si sur et si prompt, qu un homme persuadé d'avoir inspiré de
1 amour une personne, jeune, riche et belle, se trouvait fort sou-
Vent entraîne partager ce penchant, quels que fussent d ailleurs les
scrupules suggérés par un premier sentiment bien que dominant
encore, surtout lorsque ce sentiment est voué uue femme que
d'autres serments ont engagée.
La seconde supposition lui souriait davantage. Jeanne avait la
conviction que si Albert aimait moins Estelle, son amour ne tarde-
le collège des Bourgmestre et Echevins pourra,
d'après les indications du conseil, subsidier les
artistes qui, par les espérances qu'ils donnent,
méritent cette distinction.
Aucun arlicle du troisième chapitre et de la
troisième division de la partie des dépenses du
budget ne donne matière discussion. Enfin le
budget pour l'exercice 1846 est arrêté en re
cette la somme de fr. 192.678-32 c. et en
dépenses celle de fr. 192,663-07 c., par con
séquent avec un excédent de fr. 15-25 c.
M. lechevin Yanden Peereboom informe le
conseil, que le renouvellement du mandat de
la moitié des membres de 1 assemblée doit avoir
lieu le 28 Octobre. Une élection particulière
doit être faite pour pourvoir au remplacement
de M. François Iweins, démissionnaireet qui
n'appartenait pas la série sortante. M. lechevin,
au nom du collège, consulte l'assemblée pour
savoir quand elle devrait avoir lieu: immédia
tement après l'élection des membres apparte
nants la série sortante, ou bien le jour après
le 28 Octobre, ou enfin si, pour éviter toute
confusion il ne serait pas préférable de l'an
noncer pour lundi 27 Octobre, jour avant celui
fixé pour procéder la réélection de la série
sortante des membres du conseil. Le conseil
croit le dernier moyen le plus facile et adopte
la proposilion de M. Vanden Peereboom.
L'assemblée désigne dans les sections respec
tives de la ville, les locaux convenables pour
réunir les électeurs, afin de procéder aux opé
rations du scrutin. La première section se ren
dra au Salon d/ Apollonla seconde Y Hôtel
de villesalle du rez-de-chaussée, et la troisième
aux Ilalles.
Rien n'étant plus l'ordre du jour, la séance
est levée.
Dans la partie secrète de la séance du 9 oc
tobre, le conseil a nommé, pour occuper la
chaire de poésie et de rhétorique vacante au
collège communal de celte ville, M. FrédéricGor-
rissen docteur en philosophie et lettres pro
fesseur de 3""=, d'histoire et de géographie
l'école moyenne et industrielle de Huy.
m 111 n 13
M. Dumont, l'architecte attaché la com
mission des monuments, est arrivé en ville. Il
y est venu pour mesurer exactement le trans-
sept de notre antique cathédrale de S1 Martin,
qu'on est en train de restaurer entièrement.
Le crime que, dans noire dernier n°, nous
disions avoir été commis VVarnêton, était réel.
Un individu dans la force de l'âge a été surpris
pendant son sommeil et a reçu cinq ou six
coups d'un instrument tranchant, sans qu'il ait
pu se défendre ou même qu'il ail pu soupçon
ner l'auteur de ce lâche assassinat.
Le conseil provincial de la Flandre Occiden
tale, a, dans sa séance du 9 juillet 1845, arrêté
un règlement pour la conservation des objets
d'art, qui appartiennent aux communes et aux
établissements publics.
Ce règlement a reçu la sanction royale le
30 du même moj^ il vient d'être publié au
Mémorial Administratif de la province.
La commission instituée pour la ville de Bru
ges et chargée de former l'inventaire de nos
objets d'art, se compose de: MM. Van Caloen,
Anselme; Du Jardin, échevin l'abbé Carton
l'abbé Andries Steinmetz, Jean De Mersseman,
Jacques; Sleyaert-Vanden Bussche Buyck
architecte provincial, membre adjoint.
M. Van Caloen a été nommé président, et M.
De Met sseman, secrétaire.
Toutes ces personnes nous paraissent réunir
un haut degré les connaissances nécessaires.
Nous espérons qu'elles s'occuperont avec la plus
grande activité de la tâche qui leur est confiée
et qu'elles s'efforceront de faire, non pas un
catalogue superficiel et tronqué des nombreux
objets d art que notre cité renferme, mais un
invenlaire consciencieux et complet, un résumé
qui relate tout ce qui peut intéresser, dans nos
produclions artistiques, les hommes qui s'oc
cupent d'arts et de sciences.
Si intention du conseil provincial est bien
remplie, cette assemblée aura rendu un grand
service au pays la Flandre Occidentaleet
Bruges surtout, renferme une foule de chefs-
d œuvre qui déposent du génie de nos ancélres
et de l'opulence de nos communes.
rait pas s'éteindre entièrement. En effet, les passions violentes,
emportées, sont celles qui durent le moins; et l'on peut dire d'elles,
lorsque nous ne les ressentons plus, que c'est parce que nous les
avons vivement ressenties.
Une seule chose embarrassait encore Jeanne: c'était le choix du
moyen dont elle se servirait pour parvenir la connaissance de la
vérité. Elle hésita ainsi le lendemain jet le canon qui retentit tout-
à-coup dans Paris vint la troubler dans ses méditations du surlende
main. C était le canon du. 10 août! journée fameuse, 1 une des plus
mémorables de la révolution, parce qu'elU en fut une des plus déci
sives. La vieille monarchie française allait expirer, frappée autant
par ses imprudents soutiens que par la colère d'un peuple qu'elle
avait si longtemps opprimé: tout édifice élevé sur une base impar
faite doit s écrouler sous le vent orageux la colonne qui exige un
chapiteau pour l'élégance et l'harmonie, exige un piédestal pour
1 équilibre et la solidité.
Au moment où le bruit de Pinsurreolion retentit, George se trou
vait chez le marquis d'Ambez; ils sortirent aussitôt et se dirigèrent
ensemble vers le château des Tuileries, que les insurgés assiégeaient
avec vigueur.
III.
Quel spectacle que celui d'un peuple, enhardi, encouragé par ses
représentants, commandé par des chefs désignés par la commune,
attaquant avec un achainemeut destructeur le palais de sou souve
rain Et quel spectacle plus douloureux, plus exemplaire encore que
celui présenté par ce même souverain, qui pour se soustraire la fu
reur de son peuple, se voit forcé de chercher son salut dans le sein da
cette assemblée puissante dont il refusait de sanctionner les décrets,
d'approuver les projets formés pour l'émancipation de ses sujets,
de cette assemblée qu'il avait espéré réduire au silence par la force
armée étrangère, et qui devait bientôt lui répondre, en prononçant
sa déchéance et l'envoyer la mort.
Le marquis d'Ambez et George arrivèrent trop tard pour pénétrer
dans les Tuileries, dont toutes les issues étaient gardées par cette
farouche populace armée de piques et de poignards.
Comme tous les gentilshommes de la cour de l'infortuné Louis
XVI, le marquis et George avaient toujours professé le plus profond
mépris pour ce peuple qui s'était cependant déjà montré assez éner
gique, pour avoir le droit de leur inspirer quelque teireur; mais de
plus grandes leçons étaient réservées celte caste incorrigible qui,
rentrée en France après vingt années d'exil, faisait encore dire
d'elle qu'elle n'avait rien oublié ni rien appris.
Quels beaux régiments! quelle tenue! quelle discipline,
s'écria George avec ironie, en désignant M. d'Ambez la milice
citoyenne, courant en désordre vers les Tuileries.
Quelles figures martiales! dit sou tour le marquis; mais que
vois-jc sur mou âme, ils possèdent trois pièces de gros calibre Ahl
ah! sans doute ils appelleront les défenseurs du château pour les
oharger et y mettre le feu
m Mais voyez-les doue avec leurs piques colossales! reprit George,