INTÉRIEUR.
ASSEMBLÉE ELECTORALE LIBERALE.
5' ANNÉE. - N° 467.
JEUDI, 23 OCTOBRE 1843.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Une réunion préparatoire des élec
teurs libéraux, pour fixer définitivement
le choix des candidats aux pi'ochaines
élections communales, aura lieu au Sa
lon d'Apollonrue du Lombard, Jeudi
23 Octobre 1845, sept heures du soir.
On s'abonne Ypres Marché
eu Beurre, et cheï tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
fr. 5-00
Pour Ypres
Pour les autres localités 6-00
Prix d'un numéro0-25
Le Progrès
Tout cc qui concerne la rédac
tion doit être adressé, francoh
l'éditeur du journal, Ypres.
Le Progrés paraît le Diman
che et le Jeudi de chaque semaine*
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Quinze centimes par ligne.
VIRES ACQBIRIT EUNDO.
ITl'KES, le 22 Octobre.
Les électeurs libéraux qui désirent y assister,
peuvent se procurer des cartes d'entrée chez
M. Ernest Merghelynck rue Courte-Praire, le
Jeudi matin, de neuf onze heures.
L'époque de la lutte approche, c'est le moment
de s'entendre et de s'unir. Jusqu'ici les électeurs
d'Ypres se sont distingués par le choix de leurs
représentants l'hôtel-de- ville. Toujours ils
ont eu soin de prendre des hommes, dont l'atta
chement aux idées libérales ne fût point équi
voque. Quand en 1836, la mise en vigueur de
ia loi communale, les habitants de la ville
d'Ypres prétendirent avoir la tête de la com
mune des chefs qui ue relevassent que des éiec-
teurset non pas du clergé, celle manifestation pa
rut étrange de la part d'une ville qui avait subi,
pendant six ans environ, une administration
presque entièrement dévouée nos adversaires.
Nous ne croyons pas que la ville d'Ypres ait
eu lieu de regretter d'avoir choisi pour mem
bres du conseil de la commune, des hommes
indépendants et ouvertement connus par leurs
opinions libérales. Les améliorations accomplies
depuis 1836 sont une preuve que jamais une
ville ne peut être mieux administrée, que par des
mandataires, qui doivent leur élection au vœu
libre de leurs concitoyens. D'un autre côté,
ceux-ci, quand on ne parvient pas les égarer
par des motifs étrangers aux choses de ce monde,
n'honorent de leur confiance, que les personnes
qui promettent par leurs antécédents, leur po
sition indépendante, ou les talents dont ils font
preuve, de se rendre utile au conseil de la
commune.
Nous attendons le grand jour avec confiance,
mais nous ne voulons pas en inspirer trop, elle
pourrait nous être nuisible. Qu'on n'oublie pas
que ces adversaires, que nous avons vaincus en
1836 sont là, vigilants, peu nombreux la vérité,
mais attentifs tous les mouvements des élec
teurs libéraux. Qu'une division ait lieu et ceux
qui font les morts, renaîtront, pour se jeter au
milieu de la mêlée. L'union doit être notre de
vise, si nous ne voulons rentrer sous le régime
communal que nous avons subi avant 1836.
Cen'estqu'à la suite de luîtes multipliées, que
nous sommes parvenus nous en débarrasser.
11 ne faut pas que des divisions intestines com
promettent les positions, que des élections victo
rieuses nous ont données.
Pour réussir aux électionsil faut de I'abné-
gation parmi nous. 11 faut qu'on sache se ranger
l'opinion de la majorité. Le choix du candidat
définitivement arrêté, toutes les discussions de
préférence personnelle doivent cesser, pour ne
laisser place qu'aux efforts collectifs de tous les
libéraux, en faveur de celui qui a obtenu le plus
de voix lélection préparatoire. Ce candidat
doit désormais être le seul protégé par toute
l'influence dont dispose le parti libéral, et ceux
qui se disent véritablement libéraux sont tenus,
sous peine de poser un acte hostile opinion,
laquelle ils disent appartenir, non-seulement
de voler personnellement pour ce caudidat, mais
même d'employer tous les moyens en leur pou
voir pour le faire réussir.
Ce sont là de ces maximes quidans toutes
les villes du royaume, où les libéraux ont lutté
avec succès contre leurs adversairessont passées
I état pratique et ont contribué pour beaucoup
dans les victoires remportées par nos amis. Ce
sont ces principes que nous avons miseii usage
jusqu'ici, dans toules nos élections et nous
croyons que les électeurs libéraux comprendront
assez la nécessité de les prendre pour règle de
conduite, pour oser espérer qu'on ne s'en écar
tera jamais.
CONSECRATION DE LA NOUVELLE EGLISE
S' NICOLAS.
Un monument dont nous avons vu jeter les
fondements depuis bien peu de temps et sur la
nécessité duquel les opinions étaient partagées,
vient d'être consacré par l'évêque de Bruges.
Nous voulons parler de la nouvelle église S1
Nicolas. Quand on connait avec quelles res
sources minimes, cette entreprise a été com
mencée, quand on se rappelle que celte église
qui est jolie et d'un aspect monumental, n'a
été élevée qu'à l'aide des subsides de la com
mune, de la province et de l'état et des dons des
paroissiens et des fidèles de la ville d Ypres, on
doit être étonné qu'on ait pu mener cette con
struction bonne fin. Tant il est vrai qu'une
volonté bien arrêtée et de la persévérance sur
montent bien des obstacles
La consécration a commencée Mardi, 7 heu
res du matin. Mais la plus grande partie de
cette cérémonie a eu lieu, ainsi que les lois cano
niques le prescrivent, avec les portes fermées; ce
n'est que vers onze heuresque les fidèles ont
pu entrer l'église et jouir du coup-d'œil qu'elle
présentait. Pour un monument qui vient seule
ment d'être ouvert au culte, il était déjà en pos
session d'ornements qui sont d'une grande va
leur. On a surtout remarqué le maître-autel
qui était orné avec richesse.
A une heure et quart, la cérémonie a été ter
minée et aujourd huiaprès la messe pontifi
cale, on a transporté processionnellement les
vases sacrés de l'ancienne église la nouvelle.
Mardi, deux heures, un diner donné par
MM. le curé et les marguillers de I église S'
Nicolas, l'occasion de la consécration du nou
veau monument érigé par leurs soins et leurs
efforts, a réuni au couvent des Dames de Rous-
brugge, toules les autorités spirituelles, civiles
et militaires présentes Ypres. Une table de
60 couverts, présidée par Monseigneur l'évêque
de Bruges, était dressée dans la nouvelle salle du
réfectoire du couvent. En outre, on y comptait
quelques représentants, MM. BiebuyckDe
Foere, De Haerne et Wallaert, les conseillers
provinciaux qui habitent la ville, MM. De Patin,
Donny, Mazeman de Coulhove et le commissaire
d'arrondissement M. De Neckere MM. le bourg
mestre, les échevins et les membres du Conseil
communal, le secrétaire et le receveur de la
ville étaient invités cette fêle et y ont assisté.
L'étal militaire était représenté par M. le com
mandant d'armes, Baudoux et le colonel du 5a
régiment d'infanterie, Coussement.
Quelques hauts dignitaires ecclésiastiques,
étaient venus Ypres pour assister la fête re
ligieuse de la consécration de la nouvelle église
et se trouvaient parmi les convives. On y remar
quait M. Bruneel, président du séminaire de
Bruges, ancien vicaire de l'église S* Jacques,
res; MM. Nachtegaeleprésident du petit
séminaire de Roulers, Scherpereelinspecteur
provincial ecclésiastique de l'instruction pri
maire. MM. les curés des paroisses de la ville
et les vicaires de l'église S' Nicolas assistaient
feuilleton du Progrès.
LU UVRI mnuftgs.
NOUVELLE.
deuxieme partie.
V. Suite
Il se rend la hâte chez Danton, le supplie, le presse, et lui ar
rache enfin le certificat de civisme qui doit sauver George. 11 court
l'Abbaye, et sa surprise est grande d'y trouver une commission
presque régulièrement organisée et procédant sans pitié au massacre
des malheureux détenus.
C'est 1 histoire qu il appartient de désigner les cruels ordonna
teurs de ces sauglantes journées et de dire les motifs qui ont pu les
déterminer commettre un forfait dont les haines de parti les plus
violentes n avaient pas encore donné d'exemple.
Les uns ont prétendu qu'une vaste conspiration avait été ourdie
dans les prisons, que les détenus devaient un jour fixé se jeter sur
leurs geôliers, les égorger, se précipiter ensuite au milieu de Paris et
y produire un soulèvement général contre le nouveau gouvernement
qui régissait la France en attendant le procès du roi, D'autres ont
prétendu que les hommes du pouvoir effrayés du grand nombre des
suspects arrêtés, et des lenteurs de la procédure ordinaire, convaincus
d ailleurs de la culpabilité des détenus, tous connus pour contre-
révolutionnaires audacieux et puissants, avaient résolu de laisser aux
mains du peuple lui-même le soin de sa vengeance et de sa sûreté.
D'autres encoreet nous pouvons croire que ce sont les moins sin
cères, ont osé assurer que la cause de ces massacres était tout entière
dans l'impossibilité où l'on se trouvait de nourrir ces douze mille
bouches au milieu de la disette de pain et le manque de numéraire
qui se faisaient chaque jour plus vivement sentir, chez le pauvre
peuple particulièrement. Quoiqu'il en soit, ces massacres se prolon
gèrent pendant quatre jours, et ils n'auraient point duré plus de
quelques heures, si les hommes qui tenaient eu mains le pouvoir
avaient tenté sérieusement de s y opposer.
Au moment où Albert pénétra dans le guichet de Y Abbayet plu
sieurs hommes eu échatpes tiicolores, présidaient paisiblement ces
horribles exécutions.
Votre nom? dit l'un d'eux un prisonnier que les guichetiers
Venaient d amener devant le sanglant tribunal.
George Pessac.
1 Pessac! cest le nom d'un village près Bordeaux, vous êtes donc
un aristocrate, puisque vous portez le nom de ce village.
Je ne suis pas responsable des hasards de nia naissance, mais
ce que je puis vous assurer, c'est que je ne suis point aristocrate.
A d'autres! vous êtes le fils d un ancien seigneur de village,
donc vous êtes aristocrate. Fuis se tournant Vers les sombres exécu
teurs
Que l'on mette monsieur en liberté! dit-il d'une voix dure et en
accompagnant ses paroles d'uu geste exterminateur.
Un instant! s'écria Albert eu s'avançunt piécipitamraent vers
les bourreaux impitoyables, ce citoyen est le fils d. un aristocrate,
celaest vrai, mais lui-même ne l'est pas.
La preuve! la preuve! s'écriereut les juges.
La voici, mes amis! dit Albert, en leur remettant aussitôt le
certificat que lui avait donné le ministre de la justice.
Le papier fut lu haute voix et 1 expression de tous les visages
changea instantanément.
Vive la nation! Vive Dauton
Tel fut le cri poussé par ces mêmes hommes qui venaient de pro
noncer froidement la peine de mort contre le prisonnier, qu'une
générosité peu commune arrachait de leurs maius sanglantes.
Albeitet George, portés pour ainsi dire sur les bras qui, I instant
auparavant les eussent égorgés avec la même facilite, sorlireut de
la prison, et les cris de triomphe, île douleur et de mort, leur par
vinrent encore bien longtemps, après qu ils se furent éloignés de
l'hoi rible séjour.
Dès que George se crut assez en sûreté, il se tourna vers Albert
des laimes abondantes mouillaient ses joues, une ineffable douceur
rayonnait dans ses yeux noirs
Que «ouïe inimitié soit bannie de nos cœurs! s'écria-t-il en pres
sant Albert dans ses bras tremblants d'émotions votre générosité a tri
omphé de maj alousie et je yousduisune double recouuai&wuce puisque