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EXTÉRIEUR. FRANCE.
Un éboulement a Montmartre. Dans la
nuit de jeudi vendredi un énorme monticule
de la butte Montmartre, dépendant des terrains
appartenants MM. Feutrier et Ferrier, s'est
détaché et est venu broyer la boutique d'un
charron située au pied de la bulle. Personne
n a péri, mais tous les locataires voisins de ces
éboulements se hâtent de déménager.
ANNONCES.
5* RÉGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE.
ADJUDICATION PUBLIQUE
ET BU COMBUSTIBLE,
R.-Th. PiRONosr,
qui le sommaient de se rendre. Nous nous
rendrons, a répondu le brave officier, quand
les fossés de la redoute seront comblés de nos
cadavres. Cette altitude a imposé aux Ara
bes qui se sont retirés sans oser attaquer.
Le journal l'Algérie confirme en ces termes
un épisode que nous citions avant-hier d'après
un journal de Marseille:
En apprenant la nouvelle de l'insurrection
de la province d'Oran le général Thierry en
voya le colonel Walsin-Esterhazy rejoindre son
goum, composé principalement des Beni-Amer.
Escorté de 25 chasseurs cheval, le colonel ar
rive sur le territoire de la tribu et lui com
mande de le suivre. Deux chefs refusent, disant
qu'ils aimaient mieux rester pour garder et dé
fendre leurs femmes et leurs enfants. Le colonel
Walsinvoyant de l'agitation dans le goum et
la résistance de leurs chefs, tire ses pistolets et
leur brûle la cervelle. Cet acte d'énergie pro
duisit son effet, et le goum suivit aussitôt le co
lonel Walsin.
Le Sud de Marseille rapporte quelques
nouvelles d'Oran déjà connues, et ajoute
Sur un autre pointl'officier chargé des
affaires arabes M. Lacotle ayant veulu faire
une reconnaissance la tête de dix cavaliers, a
a vu tous ses hommes tués et lui-même a été
fait prisonnier.
suicide d'un prêtre. Une double tenta
tive de suicide, dont la dernière a eu pour issue
la mort du malheureux a eu lieu samedi soir
Marseille. Nous en prenons les détails dans le
Sémaphore Un ecclésiastique espagnol, M.
l'abbé Vignols, ex-organiste la cathédrale de
Digueétait arrivé depuis quelques jours
Marseille; rien n'annonça, pendant la journée
du samedi, au maître de l'hôtel, où il logeait,
qu'il méditait un suicide; seulement, après son
repas du soir, il reçut une lettre qui parut l'af
fecter beaucoup. Après avoir écrit plusieurs let
tres M. labbé Vignols voulut, malgré lofifre
qui lui fut faite de les envoyer la poste par un
domestique, les porter lui-même. A dix heures
du soir, il n'était pas rentré, et Ion crut qu'il
prolongeait sa veillée chez un de ses amis. Après
avoir mis ses lettres la posle, ce malheureux
ecclésiastique se rendit jusquau pont du caré
nage et se précipita dans le bassin des doua
niers entendirent le bruit d'un corps tombant
dans l'eau ils se mirent sur un accon et par
vinrent retirer de l'eau M. labbé Vignols qui
donnait encore signe de vie. Comme on se dis
posait le conduire chez un pharmacienil fit
connaître son hôtel et demanda d y être trans
porté: il parut très-reconnaissant des soins qu on
lui avait donnés et satisfait (l avoir échappé la
mort. Sou langage annonçait un repentir sin
cère de faction qu il venait de commettre. Bien
plus, il pria le chef de rétablissement de vou
loir bien faire connaître une personne qui
par une lettre qui lui serait remise le jour sui
vant, apprendrait son suicide, que la Providence
avait veillé sur ses jours et l avait miraculeuse
ment sauvé ou le laissa enfin calme dans son
lit où il semblait se disposer s'endormir. Le
- lendemain sept heures, l'on conçut quelques
inquiétudes en trouvant fermée la porte de sa
chambre qui avait été laissée ouverte. Comme
on ne reçut aucune réponse aux questions adres
sées M. Vignols, il fallut enfoncer la porte, et
un douloureux spectacle se présenta aux regards
des personnes de l'hôtel. Le malheureux abbé
Vignols s'était pendu, l'aide de sa cravate
l'espagnolette de la fenêtre. Quelques moments
après, le facteur de la poste vint remettre au
chefde l'établissement une lettre que M. Vignols
lui avait écrite avant de se rendre au port de
carénage et dans laquelle il lui indiquait la ma
nière dont il devait opérer la remise de diverses
sommes d'argent qu'il avait déposées sur la che
minée de sa chambre.
On écrit de VVoolwich, 15 octobre
Deux hommes de l equipage du steamer le
Groioierqui arrive de la côte d'Afriquesont
morts hier. On craint que I épidémie qui a fait
tant de ravages bord de l'Eclair ne soit aussi
bord du Growler qui a aussi perdu beaucoup
de monde depuis qu il a commencé sa croisière
sur la côte d'Afrique.
Un journal français assuresur la foi de
lettres particulières du Mexique que le brick
le Alercure en arrivant en rade de la Vera-Cruz
pour prendre sou bord le chargé d'affaires de
fiance, avait appris que des négociations ve
naient de s'ouvrir sous les auspices du corps
diplomatique de Mexique, pour mettre tin aux
difficultés qui s'étaient élevées entre M. le ba
ron Alleye de Cyprey et le gouvernement de la
république. L'alcade et l'officier qui ont insulté
le représentant de la France, consentaient lui
aller faire des excuses; M. de Cyprey exigeait
qu indépendamment de cette démarche, ces
excuses lui fussent renouvelées par écrit, et que
le ministre des affaires étrangères lui écrivit
également pour lui déclarer qu il désapprouvait
la conduite de ces deux agents du gouverne
ment, et qu il désirait sincèrement qu'il voulût
bien accepter leurs excuses. Ou pensait la
Vera-Cruz que laffaire s'arrangerait sur ces
bases.
Le commandant Parker, de la frégate des
États-Unis Brandy Wmea communiqué
son gouvernement une proclamation de M.
Bruat.gouverneur des possessions françaises
dans lOcéanie, par laquelle 1 île de Baiatea, où
s'est réfugiée la reine Pomaré, est eu état de
blocus, lout bâtiment qui essayerait de violer
ce blocus serait traité conformément aux lois et
règlements internationauxen usage en pareil
cas.
D'après le rapport du commandant Parker,
le commerce Papéïli jouissait de la plus
grande liberté. Aucun droit n'y était prélevé
l'entrée pas plus qua la sortie. 11 n'y a qu un
pilotage payer.
Le JJorui/iy-Posl, journal anglais, confirme,
d'aptes sa coi respondance de Madrid la nou
velle donnée par iEmaneipatioti de Toulouse
des fiançailles secrètes de la reine d Espagne
avec le fils aîné de dou Carlos. Le mariage
n aurait lieu qu après que la jeune reine aura
accompli sa seizième aunée.
Paria, 18 Octobre.
Le ministre lors de la publication de la lettre
de M. le maréchal Bugeaud, a donné M. de
Marcillac Tordre de venir Paris, ou de fournir
sur l'incident des explications suffisantes. M. de
Marcillac a répondu aussitôt par une longue
lettre. Mais comme M. Duchâtel était absent en
ce moment, le conseil des ministres n'a pu pren
dre de décision sur sa lettre et sur 1 ensemble
de cette affaire.
11 parait que les mesures prises par le
gouvernement l'égard des maisons des jésuites
de Paris, de Lyon et de Saint-Acheul s'étendent
en ce moment sur celle des missionnaires de
Laval. Un grand nombre de ces derniers sont
partis pour différentes missions, quelques-uns
même pour la Chine leurs novices se sont dis
persés, et le noviciat est entièrement dissous.
Gazelle de France
DES
nécessaires aux portions de ce régiment.
Le Mardi, 4 Novembre i845, 11 heures précises
du matin, il sera procédé au bureau du Capitaine
Quartier-Maître du susdit régiment, rue d'Elver-
diugbe, n° 47» Ypres, pardevatit le Conseil d'ad
ministration du même corps, l'ADJUDICATION
PUBLIQUE DES COMESTIBLES ET DU COMBUSTIBLE
nécessaire,s du i(j Novembre 1846 au i5Mai 1846
inclusivement, aux portions de ce Régiment, en
garnison en celle ville.
On comprendra dans un seul marché les articles
qui se rattachent ordinairement au même com
merce, tels que, le Beurre, le Riz, le Sel, le Poivre,
le Vinaigre, etc.; il en sera de même pour les Pom
mes de terre.
La Viande, le Lard et la Houille, feront respecti
vement l'objet de contrats séparés.
L'Adjudication aura lieu par soumissions cache
tées, rédigées conformément la formule indiquée
au cahier des charges, qui se trouve déposé l'in
spection d'un chacun, au bureau du Capitaine
Quartier-Maître ci-dessus mentiouné.
Ypres, le 18 Ootobie 1845.
Le Conseil d'Administration du susdit Régiment
LE COLONEL PRÉSIDENT,
COUSSEMi&T.
mort, je n ai jamais pu voir sans une certaine répulsion ni un homme
mort sur le champ de bataille, ni un homme mort sur sou lit par suite
de maladie. La vue d'uue personne endormie, au contraire, m'a tou
jours été agréable, et je ue me suis jamais senti 1 esprit plus tran
quille, plus reposé, que lorsque je m asseyais auprès du berceau d'un
enfant.
Jeanne de Las Sierras était exclusivement dominée par un sen
timent passionoé, mais ce sentiment était noble, pur, dégagé des
calculs qui 1 avilissent trop souvent. Cette pureté d affection resplen
dissait sur tous ses traits, et leur imprimait cette distinction rare,
exclue de tant de visages, précisément parce qu'elle a sa source dans
Je cœur.
Albert, pénétrant enûn, après tant de démarches inutiles, dans ce
6Împle boudoir où rien ne rappelait aux sens, la recherché, l'élégance,
les fastueuses fadeurs dont s entourent ordinairement les femmes,
humbles servantes de la mode el de la coquelteiie, Albert sentit un
profond respect, se mêler sou tendre penchant pour cette belle
vierge endormie.
Il s'assit au pied du lit sur lequel reposait Jeanne, et ouvrant le
livre d heures d Estelle que George lui avait ternis quelques heures
auparavant, il se mit a eu parcourir les feuillets avec ferveur.
Près d une heure s'était écoulée, depuis qu'il se tenait immobile
dans celte position, lorsque la jeune lilie étendit lentement les bras,
et souleva doucement ses paupières appesanties; puis, ayaut touiné
vers Albert ses beaux, yeux encore tout chargés de sommeil, elle les
referma aussitôt, comme si elle eut craiut que la réalité ne vint dis
siper le rêve.
Albert se leva et s'avauçanl respectueusement vers Jeanne
Pardonnez-moi, lui dit-il, la hatdiesse de cette démarche.
Tous êtes étonnée, oHenséè peut-être de ma présence en ce lieu dont
l'entrée m'a été si rigoureusement interdite, depuis 1 événement fatal
qui faillit nous priver de 1 amie la plus généreuse, la plus aimable.
—a Ce nest pas moi qui ai songé vous la défendre; repondit-elle,
en souriant doucement.
Ainsi vous me pardonnez d'avoir trompé la vigilance de vos
amies
Je vous en remercie.
Albert s inclina, et preuaut l'une des mains de Jeanne, il la porta
ses lèvres avec effusion.,Ce mouvement un peu brusque, fit choir
le livre d'heuies qu'il avait placé sur le bord d un guéridon placé
près de Jeanne.
La jeune fille se souleva, regarda avec surprise l'objet dont la
chute avait attiré .-on attention,et portant alternativement ses yeux,
du iivresur Albert et de celui-ci vers le livre, elle semblait demander
l'explication de ce léger incident.
Albert était incapable de mensonge; il ne voulut pas cacher
Jeanne la vérité, et lui raconta avec franchise les scenes que je
viens de vous décrite.
Pendant qu'il parlait, le visage de la jeune fille exprimait avec une
fidélité saisissante les émotions l énibles de ftou cœur, et ses yeux
portés sur Albert avec une effrayante fixité, semblaient l'mterioger
encore longtemps après qu'il avait cessé de parler; tous ses traits
s étaient contractés et trahissaient tant d'angoisses que le secrétaire
en fut épouvanté.
Enfin, elle fit un effort.
C'est lout ce que vous savez? demanda-t-elle d'une voix
peine intelligible.
Tout!
Etes-vous bien persuadé que George, en vous remettant ce
livre, a été sincère et loyal, qu'il ne vous a rien caché
Quelle raison aurait-il de le faire? Je venais de lui rendre un
important service et j'ignorais que ce livre était en sa possession.
Mais vous-même ne me cachez-vous rien? Je vous avoue que vos
paroles, le son de votre voix, le trouble de vos regards, me donnent
des appréhensions affreuses, comme si quelque grand malheur nous
menaçait.
Moi seule je suis menacée, reprit Jeanne en retrouvant quelque
énergie, et j eu remercie le ciel, car, seule du moins je serai malheu
reuse
Seule malheureuse, dites-vous? est-ce donc ainsi que vous avez
jugé mou cœur? ce cœur tout dévoué qui n'est rempli que de vous,
saurait-il ne pas partager toutes les souffrances du vôtre comme il eu
voudrait aussi partager les joies?
Oh mon Dieu! vous m aimez donc secria-t-elle, eperdue de
joie et 4e douleur.
Jeanne, je vous aime plus que tou t au monde!
Oui I mais pas autaut que vous aimez Estelle!
Ce nom pronouoé avec tristesse les rameua tous deux au sentiment
de leur position réelle.
[La suite au prochain iV*/)