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CANDIDATS DES LIBÉRAUX
Pour rélection du 27 Octobre, de la
1e section électorale de la villeen
remplacement de M. François Iweins,
démissionnaire.
élections communales. Les prénoms de M. An-
nootmembre sortant, sont Louis-Frédéric et
non pas François. Nous prions donc les électeurs
qui voudront bien accorder leurs suffrages cet
honorable conseiller, d'inscrire sur leurs bulle
tins: M. Louis-Frédéric Annoot, membre sortant.
AUX PROCHAINES
ELECTIONS COMMUN AXES.
M. Henri ÏWEINS-FONTEYNE, juge suppléant.
Pour le renouvellement par moitié du conseil
communal, le 28 Octobre 1845, par les trois
sections électorales; les candidats sont:
MM. IWEINS-HYNDERIÇK, conseiller sortant.
Louis-Frédéric ANNOOT, idem.
Pierre-Léopold BOEDT, idem.
BOEDT-LUC1EN, idem.
Martin LEGRAVERAND, idem.
Charles VANDE BROUKE, idem.
Auguste DE GHELCKE, propriétaire, nou
veau candidat en remplacement de M. De Patin,
décédé.
En vertu des pouvoirs qui lui ont été délé
gués par l'assemblée préparatoire électorale, le
Bureau s'est occupé de l'assignation des candi
dats aux diverses sections. Voici la déclaration
qu'il vient de nous adresser, concernant cet ob
jet. On doit remarquer que dans cette pièce, il
n'est point fait mention de M. Henri Iweins-
Fonteyne. Cela était du reste inutile, puisque
l'opération électorale qui doit pourvoir au rem
placement de M. François Iweins, démission
naire, est une élection part et qui aura lieu le
27 octobre, le jour avant celle pour le renou
vellement par moitié du conseil communal.
Monsieur le Rédacteur du Progrès,
D'après la loi du fractionnement, les conseillers
communaux, quoique représenlant la commune
entière, doivent néanmoins être choisis par les
électeurs d'une fraction de la ville; il a donc
fallu assigner chacune des trois sections élec
torales, les divers candidats libéraux qui se met
tent sur les rangs pour être élus. Le bureau
qui présidait l'assemblée électorale préparatoire
des libéraux, ayant été chargé de celte délicate
mission, après avoir entendu les divers candi
dats et de leur consentement, a fait l'assignation
suivante.
premiere section electorale.
MM. IWEINS-HYNDERICK échevin, membre sortant.
PIERRE-LÉOPOLD BOEDT, idem.
BOEDT-LUCIEN, notaire, idem.
deuxième section électorale.
MM. LOUIS-FRÉDÉRIC ANNOOT, membre sortant.
AUGUSTE DE GHELCKE, propriétaire, nouveau can
didat en remplacement de M. De Patin, décédé.
l'émotion qui enivrait son cœur, généreux Albert,allez,partez,je ne
saurais douter de vous plus longtemps: l'homme qui est capable de
former un si noble projet. Dieu doit donner la force de l'accomplir.
vii.
ALBERT FORTIN A JEANNE DE LAS SIERRAS.
Du château de la Réole, Octobre 1792.
C'est dans ma tendre affection pour vous que je puise le courage
d'écrire, bien chère Jeanne, pour vous instruire des événements qui
se sont passés depuis mou départ de Paris.
Ne semble-t-il pas qu'une destinée irrévocable ait voulu placer en
regard de chacune de mes joies, une douleur si poignante, qu'elle en
puisse effacer jusqu la dernière trace? Au moment où j écris, je devais
être en roule pour Paris, je devais être sur le point de vous presser con.
Ire ce cœur, joyeux de vous revoir et fier de la victoire qu il venait de
remporter sur lui-même... L'événement qui a remplacé une si vive
joie par une cruelle douleur, c'est une maladie de mon père qui ne
me laisse aucun espoir de le conserver, son âge, la nature fatiguée
n'a plus la force de lutter contre le mal, et lui-même a dit que tous
les secours de l'art seraient impuissants... Quelle afireuse situation
que celle d'un médecin qui se sent mourir, et qui, par une parfaite
connaissance de sa maladie, peut vous dire combien de jours, com
bien d heures il vivra encore! telle est la situation de mon père, bien
chère Jcanue, et pour vous faire comprendre tout ce que j en souifi-e
je n ai qu'à vous rappeler la tendre vénération qu'il sut toujours m'in-
gpirer.
Votre impatience doit être grande d'apprendre le résultat du
projet que je vous ai communiqué avant de quitter Paris. J'espérais
pouvoir bientôt vous le dire de vive voix, mais puisque cela ne
m'est pas permis, je ne veux pas vous laisser dans le doute plus long,
lemps.
TROISIÈME SECTION ÉLECTORALE.
MM. MARTIN LEGRAVERAND, membre sortant.
CHARLES VANDEBROUKE, idem.
Il est utile que MM. les électeurs fassent
la remarque, que les suffrages donnés aux can
didats dans d'autres sections que celle laquelle
ils sont affectés, sont autant de voix perdues,
et par conséquent diminuent la chance de voir
le parti libéral l'emporter aux élections. Les
électeurs doivent se pénétrer, qu il n'est plus
ainsi que passé six ans, où tous les électeurs de
la ville ne formaient qu'un collège électoral, et
volaient ensemble pour tous les candidats. Les
élections dans les diverses sections de la ville,
doivent se faire comme dans les villages sépa
rés par une distance de quelques lieues.
Il n'est pas sans importance non plus, de faire
connaître que tous les candidats ont unanime
ment déclaré, qu'ils n'acceptaient d'autre candi
dature, que celle de la section laquelle ils
étaient affectés et que le bureau a élé chargé
de rendre cette déclaration publique par la voie
des journaux.
Agréez, etc.
Le bureau de la réunion électorale libérale.
L'assemblée des électeurs libéraux a prononcé.
Les candidats sont désignés, il faut maintenant
que chaque membre du parti libéral fasse usage
de toute son influence, afin que les noms qui
ont mérité la sympathie de notre opinion, sor
tent victorieux de l'urne. Il le faut, non pas
dans un intérêt personnel, ni pour la satisfac
tion particulière de l'un ou l'autre candidat, mais
afin que la Bourgeoisie d'Y près reste maître de
choisir qui il lui plait, pour la représenter au
Conseil communal. Il est nécessaire, que ceux
qui ont triomphé l'assemblée préparatoire,
soient les candidats élus aux élections.
Aucune élimination n'a été faite parmi les
membres sortants. Tous ont accompli fidèlement
le mandai dont ils ont élé investi, par la con
fiance de leurs conciloyens. 11 faut nécessaire
ment que la fidélitéau drapeau soil récompensée
et d'ailleurs tous les conseillers sortants sont
recommandables, autant par la position qu'ils
occupent, que par un jugement droit et une
conduite équitable. La meilleure preuve qu ils
méritent d obtenir des électeurs un nouveau
mandat, c'est que pendant leur administration,
les affaires de la ville n'ont pas périclité.
Deux nouveaux choix restaient faire. L'as
semblée préparatoire y a pourvu. Pour rem
placer M. Iweins, François, démissionnaire, la
réunion a jeté les yeux sur M. hveius-Fonteyne,
juge suppléant au tribunal de première instance.
Ce candidat est présenté pour l'élection du 27 c4
et il faut convenir qu'on ne pouvait faire un
meilleur choix. Jeune, actif, ayant donné des
preuves d'aptitude au travail, M. Iweins-Fon-
teyne sera uu membre utile dans le conseil
communal.
Le second choix fait par l'assemblée est éga
lement honorable M. Auguste De Ghelcke a
Les sanglantes journées de septembre n'ont pas d*solé Paris seu
lement; cet horrible exemple a été suivi dans plusieurs dépar
tements: Toulouse, Nantes, Strasbourg, Bordeaux, se sont livrées
aux mêmes exrès. Les arrestations s'y sont multipliées chaque jour,
mais les massacres ont été moins nombreux, parce que l'on a voulu
conserver certaines formes au procès de ces malheureux.
En arrivant Bordeaux, j'appris que tous ceux qui portaient un
nom noble avaient été arrêtés, hommes, femmes, jeunes filles,
avaient élé entassés dans les prisons où beaucoup d'entre eux
devaient trouver la mort. Dès lors, soupçonnant de quelle espèce était
le danger qui menaçait la duchesse de Las Sierras, je jugeai inutile
d aller jusqu la Réole ce même jour, et le soir, en effet, j'appris
qu'elle avait été victime des soupçons des révolutionnaires. La soli
tude dans laquelle elle vivait, la générosité de son caractère et la
douceur de ses mœurs n'avaient pu la soustraire la proscription qui
frappait la noblesse. La position élevée que son père avait occupée
la cour du roi déchu, et quelques lettres qu'elle venait de recevoir de
son mari, suffirent pour baser un acte d'accusation dans lequel on lui
reprochait de correspondre avec les émigrés et les Bourbons d'Es
pagne.
J'arrivai temps pour la sauver d'un jugement facile pressentir.
J'étais en possession de plusieurs lettres de Danton qui me donnèrent
accès auprès des personnages les plus influents du parti révolution
naire. Je prouvai que M. d'Ambez avait été tué en attaquant
les Tuileries le 10 Août, et je fus assez heureux pour arracher
sa fille des mains des égorgeurs.
Nous parti mes aussitôt pour la Réole, Votre belle-sœur m'avoua
que Don Fernand lui avait écrit plusieurs lettres où il demandait la
rétractation des paroles qu'elle avait prononcées lors de cette alter
cation violente dont le marquis et George furent témoins, mais elle
été proclamé candidat par les libéraux la place
vacante par le décès de M. De Patin. M. De
Ghelcke est jeune et sans occupation il pourra
donc consacrer tout son temps aux affaires de
la ville.
Il s'agit maintenant de s'entendre et de serrer
les rangs. Tous ceux qui ne voleraient pas pour
les candidats qui ont obtenu la majorité la
réunion préparatoire, se poseraient en hostilité
ouverte avec lopinion libérale. Non-seulement
ils se conduiraient en gens qui ne sentent pas la
portée de l'action qu'ils veulent commettre, mais
ils blesseraient encore les principes les plus vul
gaires de la délicatesse. Tous les membres pré
sents l'assemblée se sont engagés sur I honneur,
prendre pour candidat, celui dont le nom sorti
rait victorieux de l'urne. Il est nécessaire pour
la moralité du parti, que cette promesse ne soit
pas vaine.
Du reste, celui qui, se disant libéral, ne vou
drait pas se joindre la majorité de ses co-re-
ligionnaires politiques, annulerait son vote sans
aucune satisfaction pour luiet ferait le plus
grand tort ces principes que nous devons,
même en avant notre amour-propre blessé, tous
et tout prix sauvegarder.
Nous avons assez de confiance dans le bon
sens et le jugement sain des électeurs du parti
libéral, pour ne pas devoir craindre qu'on
s'écarte de celte ligne de conduite admise par
tout. Répétons ce que nous avons dit pareille
époque, il y a trois ans, et que ce soit d'un
bon augure pour la lutte que nous allons avoir
soutenir Soyons unisvotons comme un seul
homme, la victoire est a ce prix
Dans l'élection préparatoire qui a eu lieu
jeudi dernier, on a rencontré quelques per
sonnes qu'on n'y voyait pas habituellement et
qui ne semblaient pas jusqu ici appartenir au
parti libéral. Si c'est pour espionner qu'on les y
a trouvés, ils n'auront vu qu une réunion, dont
le calme et la dignité étaient certes hors de
tout reprocheun modèle enfin de réunion
politique. S'ils se sont convertis et ont abjuré
leurs anciennes erreurs nous sommes enchan
tés de voir notre parti gagner chaque jour des
adhérents mais nous avons lieu de croire que
ce dernier motif de leur présence parmi les
libéraux, n'était pas aussi louable, et nous
devons les plaindre, s'ils s'y étaient rendus dans
le but de chercher le scandale. Ils auront perdu
leur temps.
Quelques électeurs d'une nuance clérica'e
avancéesesontévertuésàdéclamer parloutconlre
les assemblées électorales, les conciliabules com
me ils les appellent. Ils s'étonnaient surtout que
l'invitation d'y assister ne fut point générale. Ils
oublient que l opinion libérale n'a rien démêler
avec les électeurs inféodés au clergéque
ceux-là sont nos ennemis politiques, et qu'ils
ont la mémoire bien courte, s'ils blâment ce
qu'ils appellent les conciliabules, attendu qu'eux-
mêmes sont coupables du fait qu'ils imputent
ajouta qu'elle n'avait pas répondu et qu'elle ne répondrait pas, car
jamais elle n'oublierait la mystification offensante dont elle fut
l'objet. Celte résolution m'attrista profondément elle rendait
impossible l'exécution de mon plus cber projet. Je fis d'inutiles
efforts pour l'amener d'autres sentiments, et, blessée par la vivacité
de mes instances, elle me répondit même avec une certaine aigreur.
Dès ce moment, je dus songer parvenir mon but par d'autres
moyens, il le fallait tout prix, car déjà les bruits calomnieux qui
avaient causé son premier chagrin renaissaient autour d'elle avec
une rapidité et une audace odieuses.
Je fis nies adieux la duchesse en lui disant que les devoirs de ma
plaoe me rappelaient Paris. Je la quittai.. Deux jours après j'ar
rivais Madrid avec la volonté ferme et sensée d'éclairer Don
Fernand sur le passé et de l'amener, en reconnaissant son premier
tort, faire une démarche qui devait assurer le bonheur de sa vie.
Cependant celle proposition si grave faite par moi, aorait pu pa
raître suspecte Dou Fernaud; y ayant songé, j'avais écrit George
pour l'engager tout révéler son ami, et il m'a noblement servi
dans cette circonstance. La lettre de George était arrivée Madrid
en même temps que moi, et lorsque je me présentai chez votre frère
je vis qu'il était préparé ma visite, et j'augurai bien de la douce
politesse avec laquelle il m'accueillit.
Je lui donnai, avec sincérité, les détails qu'il me demanda sur
l'étendue de mes relations avec la dnehesse, antérieures son ma
riage, et il en comprit toute la pureté; je lui rappelai encore les
paroles de M. d Ambez qui, dans ce moment de trouble, accusa sa
fille de se couvrir de honte pour la faire retomber sur son mari.
Enfin, je lui dis, pour achever'de la persuader, que depuis son
départ pour l'Espagne, sa femme n'avait pas quitté la Réole, et que,
retenu par ma position auprès du ministre, moi, je n avais pas quitté
Paris. La lettre de George, qui renferme les plus grands éloges que