NOUVELLES DIVERSES.
Vande Weyer et la modification par lui récla
mée est admise.
On lit dans l'Observateur
L'opinion publique ne compte plus pour rien
dans ies préoccupations du pouvoir. Les mani
festations les plus solennelles sont non avenues
aux yeux de ceux qui gouvernent en ce mo
ment la Belgique.
On nous avait promisen manière de pro
gramme, quelques réflexions sur le passé,
quelques révélations qui nous ont amené, dans
l'administration supérieure, la perturbation d'où
est sorti le ministère.
On nous exhibe une sorte de table de ma
tières que M. le ministre de l'intérieur a pris
soin d'embellir des fleurs d'une rhétorique sur
année; on nous sert un ordre du jour qui pro
met des lois sur toutes choses; on oublie seule
ment de tenir l'engagement qu'on avait pris en
face du sénat, de formuler le programme du
cabinet.
Est-ce assez de dérision et de duperie?
La chambre des représentants, dans sa séance
d'hier, a composé son bureau de MM. Liedts,
•président (il a réuni 64 suffrages sur 75), Vilain
X11II et Dumont, vice-présidents.
M. Dolez, nommé vice-président pendant la
session extraordinaire, a déclaré, par lettre
adressée la chambre, qu'il lui était impossible
d'accepter de nouveau ces fonctions.
MM. Deman d'Altenrode, A. DubusHuve-
ners et de Villégas ont été nommés secrétaires;
MM. le baron de Sécus et de Corswaren ques
teurs.
Au moment du départ du courrieron pro
cédait la nomination de la commission d'a
dresse.
La séance du sénat s'est ouverte Mardi 1
heure 3/4 par l'appel nominal. M. le comte de
Quarré occupe le fauteuil de la présidence en
qualité de doyen-dage; il est assisté de M. le
comted'Aerschot et de M Vergauvven, qui rem
plissent les fonctions de secrétaires provisoires.
Après la formation du bureau définitif. M. le
baron de Schiervel est réélu président par 32
voix.
MM. le comte de Baillet et M. le comte Vilain
XIIIIréélus vice présidents, chacun par 29 voix.
M. le marquis de Rodes et M. Dumon-Du-
mortier sont réélus secrétaires le premier par
27 et le second par 23.
MM. le baron de Maré de Comogne et de
Mooreghem sont réélus secrétaires suppléants
par 29 et 30 voix.
MM. de Rouillé et le vicomte de Jonghe d'Ar-
doye sont réélus questeurs par 30 et 26 voix.
M. de Schiervel prend place au fauteuil de la
présidence avec M.M. le marquis de Rodes et
Dumon-Dumortier. II remercie, d'une voix émue
l'assemblée de la nouvelle preuve de confiance
H 11
de croire que je n'avais pas si mauvaise opinion de vous, monsieur le
marquis;
*- Pas tout-à-fait si mauvaise; mais peu favorable cependant.
Je ne puis pas dire... je ne sais pas... dil Lise en hésitant.
Ah! vous me devez une réponse. Quelle opinion avez-vous de
moi
Lise hésita encore et finit par dire, eu regardant le lion en face,
avec une expression de malice enfantine
Eh bien je vous le diraisi vous me dites pourquoi vous avez
pris la place de M. Tirlot.
Léonce fut embarrassé; la réponse pouvait être décisive il eut le
bonheur de trouver une bêtise, et répondit:
Je n'en sais rien.
Lise partit d'un grand éclat de rire qui fit tourner la tête toute
l'assemblée.
Qu'as-tu donc, Lise? Qu'avez-vous donc, mademoiselle?
Cette question arriva de tous les points de l'assemblée.
Cest, dit Lise toujours en riant, parce que M. le marquis...
Oh dit Léonce tout bas en tremblant que Lise ne racontât
pas son espièglerie, ne me trahissez pas!
Qu'est-ce donc repriton encore.
Oh ce n'est rit n, répliqua-t-elle en se calmant... une idée.
Voyons, Lise! lui dit sa mère, avec un froncement de sourcils
portant avec lui tout un sermon.
Eh I laissera riredit M. Laloinec'est de son âge. Le sérieux
lui viendra assez tôt.
Il était déjà venu. Lise sentit qu'elle avait été trop loin, lorsque
lai dit tout bas;
•m Je vous remercie d'avoir gardé notre secret.
s*- Quel secret, monsieur
Celui de la ruse qui m'a rapproché de vous.
Cela n'en valait pas la peine, dit-elle froidement*
»- Et cela m'es a beaucoup donné, ajouta Léonce,
qu'elle lui a donnée en l'élevant la première
dignité du pays.
11 est procédé au scrutin pour la nomination
d'une commission chargée de préparer un pro
jet d'adresse en réponse au discours du trône;
elle se compose de MM. le comte d Hane, le
comte de Baillet, DumoQ-Dumortier et le baron
Dellafaille.
11 est donné lecture du procès-verbal de la
dernière séance. Sa rédaction en est approuvée.
On procède la formation des diverses com
missions permanentes. Elles sont composées de
de la manière suivante
Commission des pétitions. MM. le baron
de Slassart, le vicomte Desmanet de Biesme, le
comte d Hane, le baron de l'élichy van Huerne,
de Rouillé, Dumon-Dumortier et le eomle de
Baillet.
Commission des naturalisations. MM. le
comte de Rouvroyle comte d'Andelot, de
Haussy. le duc d'Lrsel, le marquis de Rodes, le
comte de Ribaucourt et Bonné-Maes.
Commission d'industrie d agriculture et de
commerce. MM. Dumon-Dumortier, Daminet,
Cassiers, Bonné-Maes, baron Dellafaille, comte
d Hane et Siraul.
Nous lisons dans une lettre de Rome, de la
fin d'octobre
Les nouvelles des troubles qui ont éclaté
dans la délégatiou de Fermo sont malheureu
sement confirmées les soldats et les agents de
police sont surtout odieux, on les attaque dans
des satires, des caricatures et même on se per
met des voies de fait contre eux. Les ecclésias
tiques même sont en butte des invectives on
les force de mettre sur leur chapeau la cocarde
tricolore. On ne veut plus enlendre parler de
la domination du pape: il est facile «Je prévoir
la fin de ces menées il y aura du sang répandu
comme Rimini et une foule d individus péri
ront sur l'échafaud.
Des lettres deja Romagne, reçues Florence
ne présentent pas les faits sous le même jour:
elles portent que l'on organise dans toutes les
villes une résistance légale contre les abus de
la cour de Rome et dans le but d obtenir des
réformes; si le Saint-Siège ne cède pas ces
démonstrations, il est craindre que de nou
velles commotions n'aient lieu daus les étals
pontificaux.
On assure que l'affaire des titres des ducs
allemands sera de nouveau mise en question.
La diète de Francfort s'étant chargée du rôle
de médiateur dans cette affaire, il tut convenu
de donner le titre d'altesse séréuissime aux ducs
régnants d'Anhalt et de Saxe, mais ceux-ci sont
allés plus loin et ont donné ce litre leurs frè
res et autres princes de leur maison Ces der
niers cherchent maintenant faire reconnaître
ce titre, quelques ducs demandent que le titre
d'altesse soit reconnu au moins pour les prin
ces héréditaires. L'affaire a encore pris une
nouvelle complication le roi des Belges a re
connu formellement au prince de Saxe-Cobourg-
Cohary l'attribut d altesse royale.
Bien que celte reconnaissance ne puisse avoir
d'effet que dans l'intérieur du royaume belge,
il faut cependant s'attendre que la France,
l Anglelerre et le Portugal, profilent de cette
occasion pour faire la même démarche, ce qui
amènerait une anomalie d'autant plus grande
que les princes de Saxe-Cobourg-Cohary appar
tiennent une ligne collatérale, et qui ne pour
ront pas, par conséquent, être placés au-dessus
des souverains et des princes des maisons
régnantes. Ces maisons s'étaient déjà pronon
cées dans ce sens, et jusqu'à présent on ne sait
si elles ont changé d'opinion.
Nous apprenons dit le Globe que les mi
nistres qui pour la plupart sont absents de Lon
dres en ce momentse réuniront la fin du
mois.
Il paraît positif que la jeune Lady Adela Vil—
lers a été enlevée par un bel officier de 26 ans,
le capitaine lbeltson, du régiment des hussards
du prince Albert, et que les deux amants se sont
rendus toute vapeur Grelna-Green où leur
union a été bénie par le célèbre forgeron du
lieu. Le capitaine Villers aussitôt après avoir
reçu la nouvelle de la disparition de sa sœur
était parti de son côté pour Gretna Green, mais
lorsqu il est arrivé, tout était fini et le jeune
couple était parti pour Edimbourg. Les rensei
gnements que le comte de Jersey a fait prendre
1 élat-major-général sur le compte du capi
taine lbeltson sont du reste excellentes; sou
père est notaire dans le AVest-End.
l'uarpagon femelle. Les romanciers qu'on
accuse de tracer des caractères hors naturejet
des situations forcéesn'ont rien en ce genre
qui ne soit dépassé par les aventures qui sont
venues se dérouler a propos d'un procès qui pa
raissait ne devoir présenter qu'une simple ques
tion de droit.
Christian Lutz, Prussien de nation, s'expatrie
en France vers 1810; il vient Paris, il y fait
ouvrier mégissieret il se marie avec Christine
Bizeau, qui était alors domestique chez un cho
colatier. Lutzet sa femme, s'établissent maîtres
mégissiers; mais leur sort ne s'améliore pas, au
contraire ils passent plusieurs années dans la
gêne et dans la misère, persécutés par leurs
créanciers, ils cèdent enfin l'orage, et se reti
rent enfin DreuxLà, leurs^affairesjne vont
pas mieux. Le mari et la femme en sont réduits
se faire inscrire sur la liste des pauvres, et ce
sont les dames de charité qui les fournissent de
vètemeuts. La détresse devient telle que le mari
en est réduit se passer de tabac! la grande,
la seule passion de sa vie. Une séparation de
biens est enfin prononcée par le^tribunal; Lulz
l'accepte avec honte et résignation. La liquida
tion évaluée 747 fr. tout ce qu'il y avait de mo
bilier dans le logis, et c'était beaucoup. Sa dame
Et tout aussitôt le voilà qui fait un tableau gai, grotesque, amu
sant, de sa campagne, de ses alertes, quand il entendait du bruit
la porte. Lise l'ecoutait moitié riant, moitié fâchée, et fiuil par ré
pondre
Jît tout ça sans savoir pourquoi?
Oh? je le sais pourtant, dit Léonce presque ému.
Ah!., fit Lise.
Mais je n'ose pas vous le dire.
Vous, moi
Oui, vous.
Vous vous moquez de moi, monsieur le marquis*
Si je vous le dis, m en voudrez-vous
Mais, reprit Lise.... je ne sais pas. C'est selon que vous me
direz. Ah non, ajouta-elle vivement, je ne veux pas le savoir.
Donc elle le savait.
Mais ceci ne faisait pas le compte du lion-, il voulait parler, ne
fut-ce que pour être écouté; il commença et dit tout bas
C'est que ce matin...
Tenez! tenez, dit Lise en l'interrompant vivementvoilà M.
Tirlot qui va chanter.
Il est fort ridicule, ce monsieur, dit Léonce, très-contrarié de
se voir arrêter, quand il se croyait sur le point d'arriver un com
mencement de déclaration.
Ridicule! lui dit Lise d un air digne, et pourquoi, monsieur le
marquis?
Léonce vit|sa faute; il était redevenu lion son insu; et, encore une
fois embariassé, il répondit assez brusquement
Je n aime pas M. Tirlot.
Et pourquoi?
Je lui eu veux.
Mais la raison
Leonce se mit rire de lui même, et se sauvant de son mieux du
mauvais pas où il s'était fourré, il répliqua i
D abord parce quil est garçon d'honneur, et qu'il avait le
droit de vous donner le bras ce malin.
Ce droit ne lui a pas beaucoup profiléce me semble, dit Lise
en souriant.
Et puis, parce qu'on l'a placé côté de vous.
El il a bien gardé sa place reprit Lise de même.
Enfin, ajouta Léonce, parce qu'il dansera la première contre^
danse avec vous.
»- Iiélas! il a oublié de me la demander.
Eu ce cas. je la prends.
Comment 1 vous la prenez
Oui, dit Léonce avec une franche gaîlé, je venx tout lui pren
dre; et si j'étais côté de lui, je lui soufflerais son assiette; et je lui
boirais son vin.
Ah ce pauvre M. Tirlot, dit Lise en riant avec une vraie cou*
fiance.
Nous dansons la première ensemble, n'est-eepas?
Puisque c'est convenu.
Ce monsieur Tirlot, continua Sterny, emporté par le succès do
sa gaîté, je voudrais lui voler jusqu'à sa chanson.
C est difficile, dit Lise, le voilà qui commence.
C'est égal, lui dit Sterny tout bas, je veux lui disputer U
palme,
Vrai?
Vous allez voir.
M. Tirlot commença; il y avait quatre couplets, auxquels ne man
quaient ni la mesure, ni la rime, et qui célébraient
1® Madame Laloine;
2° Monsieur Laloiue;
5® Mademoiselle Laloiue devenue madame Gobillou.
4° Gobillou.
U y en avait pour tout le monde*
[La mite au prochain