5e.ANNÉE. N° 480. INTÉRIEUR. JEUDI, il DÉCEMBRE 1845. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Feuilleton. li lion aniouiriiux. YILLE D'YPRES. conseil communal. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Pris d'un numéro0-25 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco y l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman- he et le Jeudi de chaque semainet PRIX DES INSERTIONS* Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUSDO. YPRES, le 10 Décembre. Un comité de subsistances a été organisé Ypres, comme dans les autres villes du pays, le conseil communal a cru devoir se mettre en me sure de pouvoir venir exlraordinairement au secours de la classe indigente, pendant la rude saison que nous allons subir. Des membres des administrations charitablesdu clergé et des sociétés de la ville ont été nommés pour aviser au meilleur moyen de créer des ressources, afin de pouvoir secourir l'indigence. On n'a pu trou ver de meilleur moyen que de faire une collecte domicile. On doit nourrir l'espoir qu'elle sera productive d'autant plus que le moyen choisi n'entraîne pas de frais et que rien ne sera dis trait de la destination laquelle on l'aura affecté. Nous espérons que nos concitoyens com prendront que le fléau qui est venu frapper nos contrées, est un phénomène extraordinaire, et que pour guérir les plaies qu'il a produites, il faudra un dévouement proportionné l'étendue des maux que la maladie des pommes de terre et la cherté des vivres vont amener. La commune de AValou est en possession d'un vicaire qui paraît digne d'être arrangé toute sauce. Dans les élections il intrigue et violente les élecleurs. Actuellement il s'agit de venir au secours des pauvres, et quoique la com mune de Walou ne soit pas restée en arrière et que des fêles et concerts aient déjà donné quel ques ressources supplémentaires au bureau de bienfaisance, on a trouvé utile de faire une quête domicile. Mon vicaire, comme un pa cha trois queues, ne se donne pas même la ps';r,e uè demander aux gens, il les taxe l'un autant, l'autre telle somme. On se garde bien de refuser, car l'omnipotent vicaire les menace d'une augmentation d'abonnement; aux plus récalcitrants, il se dit muni de pouvoirs par le gouvernement comme collecteur de la taxe des pauvres. Bief, avec un despotisme inoui, il fait donner de l'argent dans des intentions louables sans doute, mais où la fin ne justifie pas les moyens. Le Concert donné dimanche dernier par Ttl. Ch. Otto, chef de musique du corps des i (Suite.) vii. L'arrivée au chemin de fer fut moins gracieuse que Sterny ne se l'imaginait. Quand les amis et surtout les amies de la famille Laloine virent entrer dans la grande salle d'attente le beau Léonce avec les marchands, on chuchotla et l'on se dit tout bas i Ah! ça est-ce qu'on nous amène ce grand monsieur? Les Laloine sont fous. 11 n'est pas invité, nous ne le connaissons pas, Sterny devina au premier coup d œil la réprobation qui le frappait, et Lise s'en aperçut aussi. Elle en devint triste, car ce fut pour elle un avertissement de la distance qui la séparait du beau Léonce. A ce moment elle lui eût presque demandé pardon de lui avoir attiré cet accueil désobligeant. Mais Sterny n'était pas un homme ni s'en laisser intimider ni s en fâcher. Il salua le monsieur la question des sucres d'un air charmé de le rencontrer, et sans humeur, sans affectation, il lui raconta qu'il allait Saint-Germain, voir une Pompiers avait réuni une société nombreuse et choisie attirée par les promesses du pro gramme. Hâtons-nous de dire que ces promes ses ont été largement tenues. M. et Mme Mathieu-Marin sont deux artistes connus et chéris en Belgique; élèves du Con servatoire de Bruxelles, tous les deux y ont remporté les premiers prix. Mrae Mathieu est une cantatrice très-distinguée sa voix con duite avec artest d'une étendue remarqua- quable, des études profondes et longues ont seules pu lui donner cette méthode parfaite avec laquelle elle a chanté tous les morceaux annoncés. L'air d'Alice a élé exécuté d'une manière admirableet couvert d'applauclisse- mens mérités. M. Mathieu possède une belle voixadmi rablement travaillée, la manière dont le Duo d'Ëlisire d'Amore a été chanté en est une preuve sans répliqué. M. Bennert artiste de la musique du 5e de ligne, a exécuté un air varié pour trombonne, avec ce goût et cet art qui lui est tout parti culier, et qu'on ne peut cesser d'admirer. Le concei lino pour cor exécuté par M. Otto, cet artiste dont le talent est si justement ap précié de tous, a été vivement applaudi. Enfin la jeune musique, des Pompiers for mée depuis dix mois peine, a prouvé que sous la direction d'un chef comme M. Otto, un bel avenir lui paraît réservé. Plusieurs pas sages exécutés par des instruments-solo ont été chaudement appréciés. Les progrès rapi des faits par cetle musique naissante sont de nature convaincre les plus incrédules que la création d'une bonne harmonie Ypres est chose possible, et même facile, et qu'avec du bon vouloir et de la persévérance nos artistes Yprois sauront conserver la réputation et la sympathie qu'ils se sont acquises, et occuper un rang distingué dans le monde musical. Le barreau de la ville d'Ypres s'est réuni en un banquet l'Hôtel de la Châtellenie. Tous les avocats y assistaient, même quelques membres honoraires de l'ordre. La plus franche cordialité n'a cessé de régner pendant celte fête qui res semblait une réunion de famille. Les pauvres n'ont pas élé oubliés. Une quête a élé faite pen dant le souper et a produit une somme d'en viron soixante francs. Séance publique du Vendredi, 12 Décembre i8i5, 10 heuredu matin. ORDRE DU JOUR 1° Prestation du serment et installation de M. Henri Iweins-Fonteyne, élu conseiller com munal en remplacement de M. François Ivveins, démissionnaire, dont le mandat expirait le lr Janvier 1845. 2° Entendre le rapport des membres char gés de protester auprès de Sa Majesté contre le relard que mettent les concessionnaires des chemins de fer de la province commencer rexécution des travaux »ur la ligne d'Ypres Courtrai. 3° Statuer sur une demande en augmen tation formée par l'adjudicataire de la fourniture du pain la salle syphilitique. I I Si les besoins du pays en denrées ali mentaires étrangères sont grands, d'autre part les ressources du commerce sont immenses et les arrivages de pommes de terre ont par ticulièrement une régularité et une importance qu'on n'aurait guère pu espérer si le com merce ne nous avait accoutumés ces pro diges. Ces jours derniers, notamment, il a commencé arriver la station du chemin de fer de l'Allée Verte des pommes de terre venant de différentes parties de la France par Mouscron, qui sont aussi remarquables par leur parfait état de conservation que par leur qualité. Leur supériorité a été si bien reconnue', que l'importateur, M. Fontainas de Dadizeele vient de traiter avec l'agence de Bruxelles pour lui fournir, des prix qu'on dit relativement très-modérés toutes les qualités de tubercules dont elle peut avoir besoin jusqu'au mois prochain. {Indépend.) Les journaux de Paris même les plus gra ves, ne perdent jamais une occasion de calom nier ou de bafouer la Belgique. C'est une manie bien vieille déjà dont nos bons voisins ne se corrigeront pas facilement. De temps autre cependant il leur arrive, par inad vertance, d'avouer qu'il y a quelque chose de bon chez nous peuple de singes, et que les flamands savent encore autre chose que réim primer les mauvais romans français. maison de campagne. Du moment qu'on sut qu'il n'était pas de la partie, on ne fit plus attention lui j mais ce n'était pas le compte de Sterny, il voulait être de la partie et se dit que le sucrier l'invi terait d'une façon ou d'une autre. Là-dessus il revint par un détour assez bien ménagé et entama, avec une attention extrême, une discussion d'économie politique du premier ordre. L'heure du départ arriva. Sterny descendit la rampe du débarcadère, toujours discutant et argumentant encore RI. Gurauflot (c'était le nom du sucrier), et la discussion tenant, il monta côté de lui dans un waggon sans que celui-ci s'imaginât que le marquis avait d'autre intention que d'écouler sessavanles dis sertations. Cependant M. Gurauflot ne tarissait pas, et comme le voyage est rapide, Sterny, qui avait besoin de changer le sujet de l'entretien, commençait s'impatienter, lorsque tout-à-coup il tira sa montre en s'écriant i Bon, je manquerai mon rendez-vous. Hein! fit le sucrier si brusquement interrompu. Pardon, dit Sternyj'avais donné rendez-vous un archi tecte pour visiter cette maison ayee moi, et il ne m'aura pas attendu. Sterny, profitait, en habile faiseur de contes, des personnages imaginaires qu'il avait déjà inventés pour M. Laloine. C'est donc une acquisition bien importante que vous allez faire Je ne sais ce que c'est, dit Sterny; les renseignements qu'on prend dans les Petites-Affiches sont si vagues maison de campagne vendre, dit-il, cela varie de 10,000 francs 100,000, de façon que je vais un peu l'aventure. Pardon, lui dit M. Gurauflot, je connais un peu S'-Germain où est la maison que vous allez voir? Voyez, lui dit Sterny en lui montrant les Petites-Affiches. Mais c'est une charmante maison, je la connais, elle ouvre sur la forêt; c'est très-considérable, et l'on dit que l'intérieur est fort beau. Ah! tant mieux! Vous ne la connaissez donc pas. Je n'y suis jamais entré. Ce que je voudrais surtout savoir, c'est si la maison est d'une construction solide, et j ayoue que je n y entends rien.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1