Le Concert donné au profit de* pauvres a pro
duit une somme assez importante Le total des
souscriptions se montait fr. 1018-00. Déduc
tion faite des dépenses, 876 francs et 52 centi
mes ont été versés entre les maiûs du trésorier
du comité général des secours.
Dans la nuit du 19 au 20 de ce mois des vo
leurs se sont introduits l'aide d'effraction, dans
la grange de Pierre Ceuninck, demeurant
Staeden, et ont enlevé un hectolitre de froment
et quatre poules.
Du 20 au 21, on s'est introduit l'aide d'ef
fraction dans l'écurie de Fr. Yander Brugghe,
cultivateur Leysele, et on lui a enlevé douze
poules.
Dans la nuit du 21 au 22, un vol de six pains
et deux pièces de beurre a été commis l'aide
d'effraction, en la demeure de Jacques Louwa-
gie, cabarelier Vlamertinghe.
On lit dans la Correspondance du Journal de
Lièye
La brochure de M. de Decker a fait beaucoup
de bruit... dans les journaux catholiques. A les
entendre la seconde édition a été épuisée en
peu de jours et on en réimprime une troisième.
Heureusement M. de Decker n'est pas charla
tan et il avoue lui-même qu'on en a bien vendu
jusqu'ici une cinquantaine d'exemplaires.
Le parti de M. de Decker est si content, du
reste, d'avoir une plume convenable son ser
vice, qu'il le proclame son de trompe, et qu'il
va criant partout que cette brochure est un
événement.
Mais au fond chacun sait que penser. La
brochure de M. de Decker est bien écrite, mais
mal pensée. M. de Decker nie l'évidence. Il
demande dû sont les empiétements du clergé
sur le domaine civil; il cherche dans tous ses
actes la prétention de dominer et la cherche en
vain. Or, la réponse ces demandes est dans
tous les journaux indépendants depuis tantôt
dix ans, et ce n'est vraiment pas la peine de
reproduire pour la millième fois tous les griefs
sans cesse renaissants que l'opinion publique a
contre celte tendance.
M; de Decker met tout ce que fait le clergé
sur le compte de la constitution, qui lui donne
la faculté de faire tout cela: mais la barrière
entre l'usage et l'abus, M. de Decker dédaigne
de la voir, et cela se comprend. M. de Decker,
s'il n'a pas de croyances politiques bien arrê
tées, a des croyances religieuses ardentes, et il
croit, lui, que, dans un but saint et charitable,
on peut tout oser. C'est là son erreur. Tout ce
qui se fait dans ce sens n'a pas le but sacré que
voit son imagination. Du reste, je ne me sens pas
la force de réfuter celte brochure, qui n'a de
valeur sérieuse ni pour les hommes clairvoyants,
ni pour l'opinion publique. Ceux-là aiment les
positions nettes, ils ne veulent pas que l'on dé
fende la fois tous les systèmes, pourvu que
mobilité bien douloureuse et bien triste, je t'assure. Sous cette
pâleur il y a une souffrance de l'âme. Tu as raison, il y a sous
cette pâleur et sous ces larmes une bien fatale histoire. Depuis long
temps, j'ai suivi du règard et de la pensée cette jeune femme que
j'ai connue autrefois, moi, non pas morne et lividê ainsi qu'elle est
aujourd hui, mais jeune, insouciante et gaie comme 1 est un enfant;
elle souriait Chacune de ses paroles, et chantant joyeusement
comme chante l'uiseau des champs au lever dé l'aurore. Ce n'est
plus de la curiosité, mon ami, me dit Gaston c'est de l'intérêt, un
intérêt bieù vif et sincère, qui me fait te supplier de me raconter
Cette histoire. Eh bien! viens aveo moi ton tour, nous allons
nous asseoir dans un coin du foyer, et je te raconterai, quand je l'ai
vue pour la première fois, ce que j'ai appris ou deviné de cette
existence si jeune, et qui souffre déjà tant.
11 y avait peu de monde au foyer, nous cherchâmes un petit coin
bien isolé.
Ce que j'ai te raconter sur la jeune femme pdle. dis-je Gas
ton, ne formera pas un récit bien suivi. Je te raconterai les faits
comme ils sont parvenus ma connaissance, sans ordre et diffé
rentes époques. Je te dirai ce que j'ai vu, et ce que l'on m'a dit. Ce
que j'ai vu se résume deux visites que j'ai faites deux ans de
distance au général Samt'Géran. Lorsqu'il n'était que colonel, je lu®
•vais élé présenté j c'était Perpignan, je crois, et j'avais passé pen-
les amis soient au pouvoir; c'est là le vice cul
minant de cette brochure. C'est sur M. Vamle
Weyer que tombe l'apologie, mais ce sont MM.
Malou et Dechamps qu'on veut faire passer sous
cette enveloppe, et l'opinion publique ne s'y
trompe pas.
—a o on
La députalion du Conseil de Régence de la
ville de Bruges, chargée de faire des représen
tations Bruxelles dans l'intérêt de l'industrie
linière, est partie samedi soir pour la capitale.
Cette députalion devait être reçue hier soir par
S. M. le roi. Nous ne connaissons pas encore le
résultat de sa démarche.
BAISSE DES EAUX. Par arrêté de M. le
ministre d'état, gouverneur de la Flandre occi
dentale, les eaux du canal de Bruges Ostende
seront baissées partir du 25 du courant jus
qu'au lr janvier inclusivement, c'est-à-dire,
pendant les trois jours qui précèdent les vives
eaux et les quatre jours qui les suivent. Les
eaux seront remontées si pendant ce terme le
temps se mettait là gelée.
Samedi passéune femme passant neuf
heures du soir devant l'église de St—Gilles en
notre ville, ne fut pas peu étonnée de voir l'in
térieur de 1 église entièrement éclairétandis
que la porte en était fermée depuis plus d'une
heure. Elle va en avertir le sacristain qui se
rend l'église accompagné de quelques voisins.
Quelle fut leur surprise quand ils virent tous
les cierges, toutes les chandelles, tous les quin-
quets allumés? Qui pouvait donc être le bedeau
intrus? On cherche dans tous les coins et re
coins et l'on finit par trouver derrière un grand
lutrin, un petit gamin dune dizaine d'années.
Que fais-tu là? Je n'ose pas aller chez moi
parce que j'ai fait aujourd hui l'école buisson-
nière. Mais pourquoi as-tu allumé toutes
ces lumières? Parce que j avais peur. Es-
tu seul ici? Oui,,mais huit autres écoliers
doivent venir me rejoindre cette nuit. Cette der
nière réponse devenait sérieuse. On demanda
les noms de ces huit autres, et l'on fit sentinelle
toute la nuit, mais personne ne vint. Le matin
venu on livra le petit drôle entre les mains de la
police.
L'on s'explique assez difficilement une pa
reille escapade, mais l'on assure que le gamin
a déjà fait des révélations importantes relative
ment plusieurs petits vois commis depuis
quelque temps daas nos églises. L'on assure
encore que quelques-uns des huit écoliers dé
signés, par le petit individu sont arrêtés et que
tous, malgré leur jeune âgeétaient depuis
quelque temps signalés 1 attention de la police.
Le témoignage que le maître d école donne sur
leur conduite n'est pas, dit-on, très-favorable.
Nouvelliste
Un commis-voyageur d'une des principales
maisons de commerce et qui v oyage depuis douze
dant six mois presque toutes ies soirées chez lui avec les officiers de
son régiment.
Longtemps après, traversant par hasard la ville de Metz, le co
lonel de Saint-Géran y était en garnison. Je crus devoir lui faire
une visite. M. de Saint-Géran avait alors cinquante ans. C'était un
de ces hommes aux traits fortement accentués, la physionomie
sombre, la voix rude, aux regards perçants. Redouté dans son
régiment, sévère jusqu'à l'excès envers ses subordonnés, inilexible
dans sa manière de s exprimer, il eût été détesté, s'il n'eut été ad
mirablement brave, et plein d'honneur et de loyauté.
C'était un véritable homme de guerre des temps d'autrefois. Pour
qu il marchât légal de nos plus fières illustrations, les circonstan
ces seules lui manquaient. Chacun supportait les défauts qu'il mon
trait, en faveur des qualités qu'il aurait pu montrer, et c'était déjà
cet homme, une véritable supériorité d'avoir su ainsi imposer aux
autres ce qu'il était, parce qu il avait fait deviner ce quil pourrait
être.
J'avais entendu dire que le colonel était inarié. Je supposai qu il
avait dû, comme tant d autres, contracter un mariage de conve
nance et en pensant l'âge et l'extérieur du oointe de Saint-
Géran, je me représentais d'avance sa femme n'étant plus jeune,
quoique pas encore vieille. Je là croyais surtout triste et silencieuse,
je la voyais obéissante et soumise, pâle et les yeux brillants encore
ans déjà pour la même maison, vient de pren
dre la fuite emportant avec lui plus de 12,000
francs.
Les pluies presqu'incessanles ont occasionné
une crue extraordinaire des eaux de la Senne
et des affluants de celte rivière. Depuis avant-
hier, toutes les prairies et une grande partierdes
terres labourées riveraines, eu amont comme en
aval, sont entièrement inondées. Le hameau de
Cureghem hors de la port.e d'Anderlecht, et
toute la vallée de la Senne sontde nouveau me
nacés d'une submersion générale.
Les mendians deviennent de plus en plus
hardis; vendredi une femme ^'introduisit dans
les bureaux de plusieurs administrations publi
ques et implorait la charité des employés; elle
s'est rendue aux archives du royaume et est
même allé mendier jusqu'au cabinets de MM.
les juges d'instruction: c'était se mettre littéra
lement dans la gueule du loup. Vas a dit le
gendarme de servicefaut avoir le diable au
corps, voici de quoi vous loger et nourrir gra
tuitement, et en disant ces mots il a placé la
mendiante parmi les autres détenus qu'il sut-,
veillait.
-I,
On écrit de Gaud, 20 décembre:
Un incendie s'est déclaré ce matin, entre 2 et
3 heures, dans la fabrique de bleu d'azur et de
chicorée de M"18 veuve Vergaerl, rue Saint-Sau
veur, en cette ville. On ignore la cause de ce
sinistre, qui a détruit une partie du bâtiment,
dans lequel se trouve le laminoir, et qui, sans
la prompte intervention des voisins et de quel
ques ouvriers de la fabrique aurait pu étendre
ses ravages aux ateliers.
A l'arrivée d'uu détachement de pompiers on
s était peu près reudu maître du feu>
PROPAGATION GRATUITE DE LA VACCINE.
Par arrêté royal du 13, la médaille de la vac
cine est décernée, savoir
Dans la province de la Flandre occidentale. A
M\l. Depelchin méd. Wynghene; Lecluyse,
méd. Kemrael; de Meesler, chir, Merckem
Wolfcariuschir. Iseghem; Bourgeois, chir.
Meulebeke: Herrebautchir. Bruges; We-
maer, doct. en méd. Bruges; Duvivier, offic. de
santé Bruges Laforce chir. Moerkerke
Priem, chir. Ouckeue; Comein, chir. Zon-
nebekeWolfcarius, chir. Lendelede Ver-
haeghe, chir. Osteude; de Muelènaere, méd.
Wacken Vanhelderenméd. Cortemarcq.
Par arrêté de la même date mention hono
rable est accordéesavoir
Dans la province de la Flandre occidentale:
A MM. Wiltouck, chir. Hulsle; Spruylte,
chir. Eessen, Vandemoortele, chir. l'ilthem;
Delbaere, chir. Ingoyghem; Bruggeman, chir.
Heesterl Beeckmandoct. en méd. Ardoye;
Potvliege, chir. Oedelem; Meerland, chir.
Zarren; De Brauwer, docl. en méd. Bruges.
de larmes essuyées.
Pauvre femme, me disais-je. Je la plaignais sincèrement. J'entrai
chez le colonel. Il me reçut dans un petit salon au rez-de-chaussée.
Les portes, servant de fenêtres, étaient ouvertes sur un charmant
jardin rempli de fleurs dont les douces odeurs arrivaient jusqu'à
nous destoufles delilas Perse, se balançant au souffle léger du vent,
agitaient par moment leurs branchages jusque dans 1 intérieur de
l'appartement; les oiseaux gazouillaient dans les arbres; tout était
gai autour de nous. Nous causâmes de choses et d autres; service,
discipline militaire, stratégie, etc., etc.
Cela durait depuis plus d'une heure, quand nous fumes interrom
pus par une voix partie de la chambre côté, une voix de femme,
bien jeune et bien pure, qui répétait le refrain d'une chansou.
- Chut donc, Hélène! s écria le colonel en entr ouvrant la porte j
je suis occupé, ne faites pas tant de bruit.
- Qui est là? demandai-je dans le premier moment d'étonne-
ment que me causa ce chant si gai et si insouciant auprès du visage
sévère de cet homme, et sans réfléchir au peu de convenance de
Cette question.
- Ma femme et sa soeur travaillent dans ce cabinet, me répond-il.
Je compris ou crus comprendre. Sa femme avait une jeune soaur
non mariée, et c'était elle qui chantait.
La suite au prochain