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EXTÉRIEUR. France.
NOUVELLES DIVERSES.
En déblayant le sôl du jardin attenant la
propriété de M,,,e Neusladt sur lequel était
autrefois le couvent des Dominicains, les ouvriers
de la Société des Galeries de Saint-Hubert ont
découvert, douze pieds sous terre, un immense
caveau avec trente-deux niches pratiquées dans
les murs; dix-sept de ces niches renfermaient
des cercueils qui ont éléouverts; ilscontenaient
des cadavres de moines dans un état plus ou
moins parfait de conservation; un de ces cer
cueils était bordé d'ornemens ciselés en fer et
surmonté d'une croix en bronze doré: le cada
vre qu'il renfermait avait la tête séparée du tronc
et recouverte encore de la mître d'évêque; l'an
neau épiscopal était aussi au doigt du squelette,
dont les deux mains croisées sur le cœur tenaient
une magnifique crosse. Il n'y a aucun doute que
ce cadavre est celui d'un évêque. La circon
stance de la décapitation fait supposer que c'est
celui de l'évèque Jean van Blaesbeck, condam
né mort Bois-le-Duc pour crime politique,
sous les Gueux, et dont on saitque la dépouille
mortelle a été accordée aux Bénédictins de celte
ville. Mardi, onze heures, le clergé de l'église
Saint-Nicolas opérera avec pompe la transla
tion de ces cercueils au cimetière de Saint-Josse-
ten-Noode en attendant ils sont déposés dans
une chambre ardente de l'hôtel Neusladt, où
on peut les voir avec une autorisation spéciale
<le l'administration des galeries.
Un facteur de pianos Bruxellesqui
malgré les progrès des arts en général et de la
musique en particulier, était depuis quelque
temps dans un état voisin du dénuement par
suite du manque de débit de sa marchandise
s'étant creusé la tête pour se procurer un autre
moyen de subsistance, il trouva que l'état qui
lui offrirait de quoi se nourrir convenablement
était celui de boucherqui n'exige du reste que
fort peu d'études préparatoires. 11 résolut donc
d'embrasser cette profession essentiellement
nutritive, mais, pour la commencer, il fallait
quelques fonds car les bœufs et les moutons
ne s'achètent pas Facilement crédit.
Voici le moyen qu'il mit en œuvre pour se
procurer quelques centaines de francs il y
avait dans son voisinage une vieille veuve illet
trée qui habitait seule avec sa petite fille âgée
de 16 ans; celte veuve possédait un petit pécule
consistant en un billet ordre de 600 fr. qu'elle
tenait soigneusement enfermé dans une cassette,
car c'était, disait-elle, sa poire pour la soif. Le
futur boucher, quoique marié, se mit faire la
cour la jeune demoiselle qui bientôt fut éprise
de lui, une fois admis dans la maison il par
vint, ces jours derniers, s'emparer de la clef
de la cassette et enlever le billet ordre delà
grand'mère; mais ce billet n'était pas endossé,
et, pour obtenir cet endossement, il eût recours
un stratagème criminellement ingénieux.
Un soir il proposa la veuve de jouer aux
cartes et pour indiquer les parties que chaque
joueur gagnerait il exigea que chacun mit son
nom sur des carrés de papier blanc, fixés l'en
vers d'une feuille de papier noir dans laquelle
il y avait des ouvertures carrées; la veuve traça
son nom sans soupçonner qu'elle endossait son
billet de 600 fr. dont la plus grande partie était
couverte par le papier noir. Aussitôt le billet
signéle facteur de pianos fit naître une que
relle d'allemand et quitta la maison avec sa jeune
maîtresse; le lendemain il fût arrêté au moment
où il cherchait escompter le billet. La jeune
fille fût incarcérée également, et dans ce mo
ment ils attendent aux Petits-Carmes le résultat
de leur conduite.
On lit dans le Mcrning-Chroniclc
Nous sommes enfin en mesure d'annoncer que
lord John Russell a entrepris la tâche de former
un cabinet. Après l'entrevue qu'il a eu hier avec
ses amis, lord John Russell s'est rendu VViud-
sor, pour eu faire connaître le résultat Sa
Majesté.
Hier soir, on faisait courir deux ou trois listes
du nouveau cabinet. Il nous suffira de dire que
le cabinet n'est pas encore formé II est quel
ques nominations que l'on peut regarder com
me certaines.
Ainsi on ne doute pas que lord Coltenham
ne soit lord-chancelier, sir Thomas Wylde, at
torney-général, que M. l'igotlet M. Rutherford,
ne reprennent le poste qu'ils occupaient pré
cédemment en Irlande et en Ecosseque lord
Palmerston ne soit appelé aux affaires étrangè
res et enfin on ajouteque lord Grey aura le
département des colonies, lord Morpeth, celui
de l'intérieur. Mais nous le répétons, aucune
nomination n'est encore définitivement arrêtée.
Les journaux annoncent enfin aujourd hui
d'une manière certaine que lord John Russell a
accepté la mission de former un cabinet. On dit
que la liste du nouveau cabinet sera soumise
demain l'approbation de la reine par le noble
lord, et que installation aura lieu lundi ou
mardi en conseil privé. Il paraît posilifque tous
les membres du cabinet Melbourne une ou
deux exceptions près, feront partie de la nou
velle administration.
Mme Paul Delaroche fille unique de M.
Horace Vernet, sur qui les qualités personnelles
et les illustrations de sa famille jetaient tant
d'intérêt, est morte dans la journée du 17,
Paris.
Lord Warncliffe, ex-président du conseil
dans le cabinet de sir Robert Peel, est mort le
19 Londres, 10 heures du soir, l'âge de
69 ans. Son fils aîné, M. John Sluart Worlley,
membre du Parlement pour le district occiden
tal du Yorkshiresuccède son titre et la
pairie.
Une horrible tentative, dont les principa
les circonstances n'ont été connues qu'après l'ar
restation de l'un des auteurs, a jeté l'effroi, il y
a quelque temps, dans une commune de l'ar
rondissement de Joigny (Yonne). Des habitans
de cette commune, apprenant un jour qu'un
propriétaire aisé de l'endroit, très-bien portant
la veille, était alité et se trouvait dans un état
qui inspirait des craintes sérieuses pour ses
jours, prévinrent l'autorité locale, qui se trans
porta sur-le-champ chez le propriétaire et lin—
terrogasur ce changement subit.
Il déclara que la fille qui était son service
s'était introduite dans sa chambre pendant qu'il
dormait, qu'elle l'avait frappé coups rédoublés
et l'avait laissé sans connaissance, puis qu'elle
avait pris la fuite.
La disparition de cfelte fille était en effet con
stante; des ordres furent donnés pour la re
chercher, et huit jours après elle était arrêtée
et écrouée sous prévention de coups et blessu
res. Une fois dans la prison celte fille ne cher
cha pas nier les faits qui lui étaient imputés;
mais elle soutint qu'ils ne s'étaient pas passés
comme on l'avait dit.Je vois bien qu'on veut
me perdre dit-elle au magistrat qui l'interro
geait; et bien puisqu'il en est ainsi vous allez
savoir toute la vérité.
Alors elle déclara que depuis assez longtemps
elle entretenait des relations intimes avec le fils
de son maître qui avait promis de l'épouser;
mais que, craignant le refus de son père de con
sentir leur union, il lui avait proposé de se
joindre lui pour lui donner la mort qu'elle
avait d'abord refusé, mais qu'ensuite elle avait
accepté la proposition. La veille du jour de l'é
vénement, ajouta-l-elle, il fut décidé que j'en
trerais dans lachambrede mon maître pendant
son sommeil, queje le saisirais la première, et
que le fils vieudrait immédiatement me joindre.
Les choses se passèrent ainsi; aussitôt queje
l'eus saisi, il vint et lui serra la bouche pour qu'il
ne pût crier. Cette fille raconta ensuite la ten
tative de mutilation qu'elle essaya d opérer
elle ajouta que le fils se préparait en ce moment
tuer son père, mais que les horribles souffran
ces qu'avaient endurées celui-ci ayant déter
miné un prof mdévanouissement, l unel l'autre
le crurent mort, qu ils avaient alors quitté la
chambre, et que le fils l'avait engagée fuir de
la maison, eu lui promettant de la rappeler
bientôt.
Un mandat d'arrêt fût aussitôt décerné con
tre le fils. Celui-ci. interrogé, nia énergique-
ment les faits qui lui étaient imputés; il soutint
qu'ils n'étaient que l'œuvre d'une infâme ven
geance que cette fille voulait exercer sur lui,
et dont il ne pouvait s'expliquer le motif. Quoi
qu'il en soit, il a été maintenu en état d'arres
tation et l'instruction de l'affaire se poursuit
activement.
Paris, 20 Déoembre.
Au nombre des projets de loi qui seront
présentés la chambre des députés de France,
la prochaine session, un des plus importants
est, sans contredit, celui qui a pour objet la
création d'une caisse générale de secours mu
tuels pour la classe ouvrière. M. le ministre de
l'intérieur, qui depuis longtemps prépare ce
projet, s'est fait rendre un compte détaillé des
diverses associations formées en France par plu
sieurs corps de métiers, des statuts et des asso
ciations, et de leurs moyens de répartition des
secours. Tous les documents qui lui sont par
venus ce sujet, et qui sont en grand nombre,
ont été remis M. le comte de Molé, chargé
d'étudier celte grande question et de faire un
rapport sur la possibilité d'application de ce
projet.
Le 16 six heures du matinun violent in
cendie s'est manifesté dans le logement du sieur
Legagneurpassementier ce sinistre s'est dé
claré si subitement, que le sieur Legagneur,
ainsi que son fils âgé de 19 ans et sa fille âgée
de 14 ans n'ont pas eu le temps de descendre
du logement qu'ils occupaient au 3e étage.
Epouvantés par les flammes qui mugissaient
en s échappant par les fenêtres, ils ont perdu la
tête et ont cru qu'ils ne pouvaient se soustraire
au péril qn'en sautant par la croisée. Cette fu
neste pensée a été mise exécution par le fils
et la fille de M. Legagneur, qui se sont élancés
du 3e étage.
Par suite de eette chute, le jeune homme s'est
broyé en tombant; quant la l)lle Legagneur,
elle n'a reçu heureusement que quelques con
tusions légères, car elle a été reçue en tombant
par un homme qui par son dévoûment l'a arra
chée une mort presque certaine.
M. Legagneur a été retenu au moment où il
allait suivre ses enfants; il n'a aucune blessure
et pourtant pendant plusieurs heures il est dé-
meuré dans un état d'atonie si complète qu'il
semblait avoir perdu l'usage de la raison.
Les sapeurs-pompiers du poste du Conserva
toire des arts et métiers accourus sur le lieu du
sinistre se sont rendus maîtres du feu en moins
de 3/4 d heure; c'est un nommé Gloriaq jour
nalier, qui a reçu la Dlle Legagneur dans ses
bras et a pu ainsi amortir sa chute.
M. Renaudière, professeur de commerce, et
auteur de divers ouvrages sur l'éducation commer
ciale, vient d'écrire un nouveau livre que l'éditeur
A, J.amara mis en vente cetlesemaine. Cet ouvrage,
qui traite avec intelligence des hautes questions de
commerce, de banque et d'industrie, est écrit d'une
manière si claire et si simple, qu'il est la portée de
tout le monde auquel nous le recommandons très-
particulièrement.
(Voir aux annonces.) Observateur.)
L'Histoire de la Réoolution Belge de 1790, par
M. Th. Juste, obtient un beau succès. C'est que l'au
teur a eu l'heureuse idée de rattacher le passé au
présent, 1790 i83o. Ces deux dates résument, eu
effet, l'histoire contemporaine de la(BeIgique. L'ou
vrage contient aussi beaucoup de faits peu connus
ou inédits, sur les personnages les plus remarqua
bles du xvm° siècle, sur les institutions qui régis
saient autrefois le Pays, sur les coutumes de nos
pères, etc. Enfin ce livre joint l'intérêt d'une liis—
toire très-dramatique, l'avantage de s'adresser
toutes les fortunes, toutes les intelligeuces.
(Voir aux annonces.) L'Observateur