5e mm. - N° 487. INTÉRIEUR. DIMANCHE, 4 JANVIER 1846. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. TILLE D'APRES. conseil communal» t On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per-» cepleurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre* Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque scmainef PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRÏT EUNDO. YPKES, le 3 Janvier. II serait difficile de nier que l'opinion libérale ait gagné du terrain depuis quelques années. Si I on se reporte la levée de boucliers du Sénat contre le ministère de 1840, on aurait pu croire juste litreque le parti clérical avait assis son omnipotence sur des fondements tel lement solides, qu'il avait des motifs de s'estimer inexpugnable. Cependant un révirement re marquable s'est opéré dans l'esprit public et depuis celte époque, on a commencé s'aper cevoir que le colosse avait des pieds d'argile. 11 est inutile de se faire illusion tout ce qui a été obtenu jusqu'ici ne peut suffire. Qu'on soit parvenu arrêter les empiétements du sacer doce, on doit l'avouer, mais il est toujours de bout et menace de reprendre ses anciennes allures au premier moment favorable. Tout en surveillant le parti clérical, l'opinion libérale doit continuer ia lutte jusqu'à ce que les libertés qui nous ont été ravies, en dépit de notre révo lution libérale, soient rendues. Aucune trêve ne peut être conclue sans duperie pour le parti libéral, aussi longtemps que nos adversaires n'aient fait un acte de contrition, en annullant toutes les lois rétrogrades, qu'une, majorité dé vouée l'opinion cléricale a votées, non sans mécontenter vivement la nation. Mais il sera pour ainsi dire impossible d'ame ner le parti clérical revenir sur ses pas. Pour le moment, il n'ose donner suite ses projets réactionnaires, quoique les craintes que lui inspirent l'altitude du pays, ne l'aient nul lement disposé abandonner ce qu'il a conquis. Connu par sa persévérance et sa ténacité, le baut clergé qui est l'âme du parti soi-disant catholique, croit, en gagnant du temps, pou voir parvenir apaiser (opposition ouverlequi se produit dans tous les rangs de la nation con tre les meneurs du parti clérical. Nous avons l'intime conviction que les efforts qu'on fera pour endormir les adhérents du libé ralisme auront un effet diamétralement opposé. Embarrassée de sa victoire, la faction qui, en 1841, a ouvert la lutte, n'a pas osé se saisir du pouvoir. M. Nolhomb qui avait entrepris de calmer la juste susceptibilité du parti libéral, a succombé la lâche. M. Vande Weyer qui a repris ce système en sous-œuvre, ne parviendra jamais faire obtenir l'opinion qu'il prétend protéger, 1 équivalent de ce qu'un régime réac tionnaire subi pendant quatre ans, lui a enlevé. Si donc nous avons gagné quelques avantages par les dernières élections, nous sommes loin de pouvoir attendre du pouvoir, d'après les idées qui ont présidé sa formation, l'impartialité inscrite dans son programme. On ne peut s'y fier et les invocations Vunion ne doi vent plus abuser personne. Il faut des faits, il s'agit de poser des actes. Aussi longtemps que nos adversaires ne pourront se résoudre ap pliquer franchement les principes de la Consti tution et ne plus travailler sourdement faus ser l'esprit de nos lois constitutives, il est im possible de cesser la lutte moins de vouloir passer sous les fourches caudines de ces enne mis acharnés de tout régime libéral. Avons-nous besoin dè dire que si nous en gageons l'opinion laquelle nous appartenons, ne pas se contenter d'une victoire partielle, qui, par ses résultats, ressemblerait encore une défaite, nous ne sommes nullement mus par le vain désir d'en finir avec des adversaires, qu'on trouve partout sur la brèche là où if s'agit de faire triompher les idées rétrogrades. Nous sommes loin de vouloir écraser l'opinion soi- disant catholique, comrtïe en 1841, ellea voulu abattre pour ainsi dire révolutionnairement le parti libéral Les lois qui nous régissent, appli quées sainement, laissent tous les partis assez de liberté pour faire valoir leurs idées. L'opi nion libérale, nous pouvons le dire hautement, ne sent pas cet appétit furieux d exercer le pou voir, et si un jour, il lui tombe en partage, elle tiendra honneur de gouverner le pays avec plus de sagesse que ses adversaires et surtout elle n'en fera pas usage pour combler exclusivement de faveurs les hommes qui ne se font remar quer que par leur fanatisme et leur haine invé térée l'endroit des institutions libérales. de Bruxellesavec les plus pompeux éloges et avec insinuation que telle devait être la marche suivre par le clergé, l'égard des institutions d'instruction secondaire de l'état. Nous reviendrons sur celte révélation curieuse des projets du clergé l'égard de l'enseignement moyen et sur l'audace de ses prétentions, en pré sence de la répulsion que les doctrines clérica les inspirent. Nous appelons l'attention de ceux qui nient que leclergésoitambiLieuxet intolérant, sur une convention intervenue entre l'evéque de Tour- nayet 1 administration communale de cette ville, concernant la nomination des professeurs de l'a thénée et la surveillance que le clergé entend exercer sur cet établissement. Eu outre cette pièce a été insérée dausles colonnes du Journal Séance publique fixée au Lundi5 Janvier 1846, dix heures du malin ORDRE DU JOUR 1° Prestation de serment des nouveaux con seillers élus le 28 octobre dernier, par suite du renouvellement partiel du conseil communal. 2" Délibérer sur une décision ministérielle du département de la guerre, concernant les jar dinets des aubêtes de l'octroi. 3° Examiner le procès-verbal d adjudication de la fourniture du pain la salle syphilitique pour 1846. 4° Émettre un avis sur une approbation tar dive demandée par l'administration des hospi ces pour la location des biens ruraux. 5° Pourvoir au remplacement d'un membre sortant de cette administration, aux termes de l'arrêté royâl du 18 février'1817. Le nommé Bouvier, soldat en permission, a été frappé d'un coup de sabre la tête dans une rixe, par un militaire en garnison en celte ville. 1ucuibj Dans la nuit du 28 au 29 Décembre écoulé des voleurs se sont introduits l'aide d'effraction, dans la grange de Pierre Vercruyknégociant en la commune de Leysele, et lui ont enlevé une balle de café. Le 31 du dit mois, un enfant âgé de 4 ans, fils de Jean De Coninck, meunier St. Pierre (Ypres extra muros), est mort accidentelle ment. Il paraît qu'à l'insu du domestiquecet enfant s'était accroché une des roues du cha riot au moment qu'il partaitet a été écrasé. Mercredi dernier, veille de Noël, dans la soi rée, un attentat inexplicable a eu lieu dans les environs du pont de Laeken. 11 nous est rap porté par un témoin oculaire. ITeuilletoii. histoire d'une loge d'opéra. [Suite.) Il y avait quelque chose de touchant et de solennel dans l'aveu si simple que faisait ainsi cetle jeune femme l'homme qu'elle ai- mail, dans ces paroles vraies et douces qui tombaient lentement de ses lèvres c'était une confession. Plus haut que l'homme qui écou tait, il y avait Dieu qui entendait aussi. La première, elle avait parlé dans le silence respectueux de ce double recueillement; la pre mière elle avait dit Vous m'aimez, u Mais, dans ces deux mots il y avait toute la sainteté d'une belle âme et tout le calme d'une conscience pure. Os moud la regardait, et des larmes coulaient de ses yeux. Hélène les vit et lui dit Vous pleurez, Osmond, faut-il que ce soit une enime qui 11 avait jamais soufTert qui vous apprenne a êire fort et résigné dans la douleur? Partez! Dieu a fait chacun sa destinée et nul lia le droit de lachanger. Dieu m'a mise auprès d un vieillard pour l'aimer comme une fille et le Respecter comme un père ma vie entière sera vouée l accomplisseuient de mes devoirs. Vous au rez passé devant moi, Osmoud, comme la vision d'un rêve, et votre souvenir je pourrai le conserver sans être coupable ni malheu reuse. Adieu. Ouiadieu dit Osmond en essuyant du revers de sa main les larmes qui coulaient sur ses joues, vous êtes un ange de pureté et de candeur, et mon cœur était venu vous comme le malade va aux rayons du soleil. OuiHélène je vous aitne et maintenant que je vais partir, j'ose vous le dire en face car cet amour et les paroles que vous venez de prononcer, seront le talisman de toute ma vie vous élèverez mon âme, vous me soutiendrez dans les dures épreu ves que Dieu réserve peut-être ma vie isolée votre nom et votre souvenir seront toujours avec moi comme les deux ailes d'un ange gardien. Laissez, laissez couler ces larmes involontaires qui s'échap pent de mes yeux car cest dans tua douleur que je puise toute tua force et tout mon courage; Héiène, demain je partirai j'irai loin d'ici; demain, Dieu le voudra sans doute, vous retrouverez le calme de votre existence tranquille auprès du général et de votre enfant. Demain, je vous le demande, vous ne vous souviendrez plus de moi que comme on se souvient d'un ami; mais moi je dirai, j'ai été aimé par celte âme si belle. Hélène avait écouté en silence. «—Oui, aimé, dit-elle bien bas, comme aiment les malheureux, pour souffrir!... Osmond s'approcha d'elle son visage était moins pâle. Votre main, Hélène, dit-ilen signe d'adieu et de souvenir; nous rever- rons-nous jamais? Si ce n'est pas sur la terre, dans le oiel, du moius, reprit Hélè ne; et se levant aussi, elle tendit lentement sa main Osmond lui inclina sa téte sur cette main. Adieu dit-il en s'éloiguant, adieu!.,. Ici je m'arrêtaicar nous étions seuls dans le foyer. Le quatrième acte est commencé, dis-je Gaston, plus tard, je te raconterai la fin de cette histoire. Pourquoi plus tard tout de suite, je t'en prie, me répondit Gaston; que m importe le quatrième acte des Huguenots Heureusement que nous sommes seuls, si on t entendait malheureux, tu serais perdu jamais. Quant moi, comme il m importe beaucoup de l'entendre, je te laisse. «—Où nous reverrons-nous? ^*Ici, l'entr'acte. —Va donc écouter les Huguenots me-dit-il alors; moi, je vais la regarder et la plaindre. Le quatrième acte des Huguenots était terminé. Je me rendis an foyer pour retrouver Gaston. Il m'attendait déjà l'endroit con venu, et aussitôt qu'il m'apperçut, il accourut moi.

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