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tyrans, chanté ici pour la première foisa été
accueilli aveœun vif enthousiasme: nous devons
des éloges cette exécution franche et énergique;
mais pourquoi a-t-on supprimé le couplet-solo
de Raymond, et ensuite du Dauphin? On a re
tranché l'effet sans ajouter l'art: et c'est dom
mage.
Après ce chœur entraînant, électrique, les voix
étaient épuisées et l'Hymne l'Amitié ne s'en
est que trop ressenti. L'amitié (du moins ce que
l'on est convenu de nommer ainsi dans le
monde) ressemble assez ce chant, tel qu'il a
été interprêté dimanche, c'est-à-dire qu'elle est
un peu faible et un peu négligée. Il eut fallu
réserver le chœur de Charles VI pour terminer
le concert,, puisqu'il est chanté sans solo. C'est
là, me dira-t-on, une bien légère critique la
faute en est vous, Messieurs des Chœurs lors
qu'il n'y a rien blâmer sur les choses princi
pales, il faut se rabattre sur les petites.
Nous apprenons officieusement que les insti
tuteurs de l'école primaire gratuite de la ville
sont agréés par le gouvernement.
Une pierre de taille du couronnement d'une
des quatre petites tourelles de la tour de l'église
S' Martins'est détachée par le grand vent de
ces jours derniers et est venue choir devant le
porche du temple. Heureusement que cet acci
dent n'est arrivé qu'à une heure indue, c'est-à-
dire en dehors du temps des officescar certes
un grand malheur eut pu être occasionné par
la chute de celle pierre.
YIJLLE D'il PRES. CONSEIL COMMUNAL.
Séance publique du Lundi19 Janvier 1846.
Présents: MM. Vanderstichele de Maubus,
bourgmestre présidentAlphonse Vanden Pee-
reboom, échevin Iweins-Hynderick Gérard
Yandermèersçh, Louis Annoot, Théodore Yan
den Bogaerde, Boedt, avocat, Martin Smaelen,
Boedt-LucienCharles Vande Brouke, Ernest
Merghelvnck Pierre Beke Iweins-Fonleyne
Auguste De Ghelcke, conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-
verbal de la séauce précédente. La rédaction
eu est approuvée avec une rectification adoptée
sur une explication de M. Yanden Peereboom.
1\1. le président informe le Conseil qu'il est
arrivé sa connaissance d'une manière offi
cieuse, que les plans présentés par M. Hender-
sonau nom des concessionnaires du chemin
de fer de la Flandre occidentale, comprenant le
tracé de la ligne d'Ypres sur Courlrai et de
celle de cette dernière ville surThourout, n'ont
pas été approuvés par le Conseil des ponts et
chaussées. Une seule partie du travail de cet
ingénieur paraît avoir obtenu la sanction du
ministre des travaux publics c'est le tracé de
Bruges sur Thourout.
M. le secrétaire donne lecture de l'arrêté royal
du 24 Décembre 1845 qui continue M. Emma
nuel-Henri Iweins dans ses fonctions d'échevin.
Elle est suivie par la prestation de serment du
nouveau membre du collège et par la lecture
du procès-verbal d'installation.
La commission de comptabilité, par l'organe
dé M. l echeviu Vanden Peereboompropose
l'approbation du, compte de l exercice 1845 du
Collège Communal. Le Conseil, après avoir
entendu le rapport, en adopte les conclusions
l'unanimité.
Il est donné lecture du cahier des charges
clauses et conditions pour la location de 49
articles de biens ruraux, appartenants aux Hos
pices civils, d'une contenance totale de 192
hectares 12 ares, 97 centiares, loués actuelle
ment au prix de fr. 13,096-26. Il est approuvé.
M. l'échevin Vanden Peereboom propose au
Conseil, dans le but de récompenser les pro
priétaires des estaminets qui ont voulu se char
ger de faire des collectes pour les pauvres,
d'introduire une exception au règlement sur la
fermeture des cabarets et estaminets en faveur
de ceux qui, la date du 15 Décembre, ont
accepté un tronc de la part de l'autorité com
munale. Onze heures du soir serait l'heure
fixée pour la fermeture des lieux publics de
cette catégorie, et le nombre des estaminets
qui jouiraient de celte faveur, se réduiraient
huit, ce sont l'hôtel de S1 André, celui du
Parnasse, les estaminets du Saumon, d Anvers,
du Soleil, des Trois Rois, du Salon d'Apollon
et de la Citadelle. Cette proposition est admise,
ainsi que celle de décerner des médailles aux
estaminets dont le produit des collectes serait
le plus élevé. M. l'échevin Vanden Peereboom
annonce au Conseil, que d'autres modifications
devront être portées ce règlement, qui n est
plus en harmonie avec la loi communale et
propose de saisir le Conseil de cette question
une prochaine réunion. La séance est levée.
Le 18 de ce mois, vers dix heures du matin,
le nommé Venant-Joseph Verkamer, cabarelier
au hameau Cruys-Eeke (Comines) a été trouvé
pendu un arbre, près de sa demeure.
Cet acte de désespoir est attribué une alié
nation mentale dont il était atteint depuis
trois mois.
»iH>oani
A la suite des pourparlers, dans lesquels
on a manifesté, au nom du gouvernement des
Pays-Bas, comme au nom du gouvernement
belge, le plus vif désir de mettre un terme aux
réprésailles qui lèsent si profondément les in
térêts des deux pays, les négociations vont être
reprises, si déjà elles ne lont été avec une
grande activité.
Ces négociations auront pour base, paraît-il,
des propositions nouvelles dont M. de Bentinck,
envoyé extraordinaire de S. M. le roi des Pays-
Bas, a pris l'initiativeet le cabinet de Bruxel
les a accueillis avec un juste empressement.
H est doncpermisjd'espérer, nous l'annonçons
avec plaisir que la conclusion d'un traité de
commerce entre la Belgique et les Pays-Bas est
prochaine; et tout nous porte croire que l'on
conviendra, comme préliminaire de la négocia
tion, du retour au statu quo. Cette mesure que
nous avons déjà indiquée, serait reçue avec une
grande faveur pour tous les industriels du pays.
[Messager de Gand.)
Nos lecteurs n'apprendront pas sans émotion,
que l'on conserve Gand, un religieux souvenir,
du lieutenant-colonel du génie Cordemans, que
la mort, hélas! a ravi so.n pays, au moment
même où le gouvernement, juste appréciateur
de son mérite, le plaçait la tête d'un des pre
miers établissemens de l'Europe, celui de Coc-
kerill Seraing. Nous avons sous les yeux une
carte-invitation pour la messe anniversaire que
les amis du défunt colonel feront célébrer pour
le repos de son âme, le 19 de ce mois, dans
l'église des RR PP. Récollets Gand. Nous
remercions les Gantois de ce noble témoignage
d'estime rendu la mémoire du concitoyen dis
tingué dont nous déplorons encore la perte pré
maturée; nous les en remercionsau nom de no
tre ville, au nom du vieux père de Cordemans
qui vit encore parmi nous [Journ. de Louv
Nous apprenons avec le plus vif plaisir que
par arrêté royal du 5 janvier 1846, M. Henri
D'Hauw, pharmacien en celte ville, est nommé
membre de la commission médicale provinciale,
en remplacement de M. De Later, démission
naire.
Il nous paraît qu'on ne pouvait plus digne
ment remplir celte vacance. [Imp. de Bruges
De grands préparatifs se font l'Hôtel-de
ville de Bruxelles, pour le bal que la Société de
Commerce va donner au bénéfice des pauvres.
Dans la séance d'avant-hier, le conseil com
munal de Bruxelles a approuvé un emprunt
de 100,622 fr. 64 cent., contracté par les hos
pices avec l'administration du Mont-de-Piété
afin de pourvoir aux paiements des dépenses
occasionnées par les constructions du nouvel
hôpital Sl-Jean. Mais le conseil a en même temps
protesté contre les prétentions .de l'administra
tion des hospices qui tendent considérer cet
emprunt comme complément de subside sur
l'exercice 1844 fournir par la ville de Bruxel
les au bureau de bienfaisance.
Le conseil a décidé dans la même séance que
pour mettre fin un différend qui a surgi entre
les héritiers de feu M. le curé des Minimes et le
conseil de fabrique de celte église, la ville fera
l'acquisition au prix de 18,000 fr. d'une maison
devant servir au logement du desservant.
Vendredi soir un riche marchand de che
vaux du département de l'Aisne (France) se
promenant vers six heures du soir sur le boule
vard de Waterloo, fut accosté par une vieille
femme qui lui demanda quelques centimes pour
faire du café. Le marchand s'arrêta-un instant,
la vieille alors l'engagea l'accompagner dans
une maison voisine où disait-elle il se serait
s
litre.. Mais ses blessures —La dernière,., ce coup de feu 1 épaule
que nous avons reçu Wagram ya tout fait bien;., nous étions
alors colonel du 17e dragons. On appelait notre régiment les mar-
quisj parce qu'il n'y avait pas dans l'armée un régiment mieux tenu.
Les soldats étaient soignés, pimpants, comme des petites maîtresses,
ce qui ne les empêchait pas de se battre comme des démons, et,
pourtantmonsieurquand nous ayons pris ce régimeut-là, les sol
dats en étaient si malpropres si farouches, si indisciplinés qu'on
les nommait les sangliers»- Diable dit Anacharsis, et ce tte mé
tamorphose de sangliers en marquis fut longue sans doute Trois
mois peine, monsieur. Trois mois Oui, monsieur et quels
hommes! quelles figures! quels bandits M. le marquis eu a conservé
un échantillon son service, un nommé Glapisson; vous le verrez,
c'est-à-dire qu'on ne peut pas s'imaginer les horreurs que ces mons-
tres-là avaient faites en Espagne. Et quand ils nous ont rejoints en
Allemagne, est-ce qu'ils ne se sont pas révoltés est-ce qu'ils ne se
sont pas misa massacrer un nouveau colonel qu'on leur avait donné
pour les miter, le fameux colonel Picotqui sortait pourtant des
mameluks, et qu'on disait le plus terrible militaire de la Grande-
Armée.— Peste,... quels gaillards!Et c'esl Raoul de Surville qui
a succédé cet infortuné colonel Picot Oui, monsieur... Ce fut
alors que Napoléon nous envoya pour dompter les sangliers,,,,
Figurez-vous, s'il vous plaît, M. le marquis avec ses viugt-quatre ans,
sa jolie figure, sa voix douce et sa tournure de^grand seigneur, arri
vant au milieu de ces vieux pandours, dont beaucoup avaient servi
en Égyple... Mais, dit M. Dauphin, en s'interrouipaut, tenez, voici
un quidam qui vous racoutera le reste mieux que moi.
Et il montre Anacharsis un homme de quarante-cinq ans envi
ron, en pantalon et en veste d'uniforme qui entra timidement dans
le salon.
Cet homme était Jean Glapisson, ancien brigadier de dragons du
régiment de M. de Surville. Il servait alors le colonel comme pi-
queur, chargé de ses chevaux de guerre. C était une de ces figures
bronzées, cuivrées, tannées, immortalisées par Charlet portant des
cheveux ras et de longues moustaches noires. Sachant rattachement
du colonel pour Dauphin, Glapisson respectait infiniment ce der
nier qui lui imposait d'ailleurs beaucoup par ses grandes manières
de Majordomie.
Tenez, Glapisson, dit Dauphin, racontez monsieur comment
nous vous avons domptés et changés de sangliers en marquisCar
vous étiez alors... un sanglier,... et par m«t foi, des plus farouches,
Glapisson. —Ah! monsieur Dauphin... dit Glapisson en baissant les
yeux d'uu air honteux et embarrasséen tortillant son bonnet de
police Figurez-yous, monsieur Anacharsis, dit le yn^et de chaça-
bre, qu'avec sou air saint-ny-touche, ce malheureux là, qui ne don
nerait pas une chiqueuaude un eufantc'est une justice lui ren-
dre; s'est permis de faire rôtir des moines en Espagne!!! Ah l dam,
monsieur Dauphin, écoutez donc, c est pas nous qui avons commencé;
les révérends avaient fait cuire dans le four de leur couvent un
maréchal des logis chef de l'escadron, et notre timballier. G était
pas beau non plus dit doucement Glapisson.—» Et les religieuses
d'Astorga, vilain monstre répondit Dauphin avec indignation.
Ah! dam, monsieur Dauphin, la mère abbesse avait empoisonné la
citerne ducouveut... Sur cent cinquante cavaliers de ma compagnie,
il y en a eu soixante-deux qui sont morts en se tordant comme des
enragés. D'après ça, on pouvait bien rire un peu avec ces dames!
Taisez-vous, abominable scélérat, et racontes monsieur comment
M. le marquis est venu bout de vous tous, vieux démons incarnés
et surtout ôtez votre chique infecte; je crains ses suites pour le par
quet, et vous n'êtes pas ici au corps de garde.
Glapisson ôla sa chique la mit dans le turban de son bonnet do
police passa ses longues moustaches entre son pouce et son index,
se hancha légèrement à^auche, toussa modestementet commença
eu ces termes, en s'adressant Anacharsis Boisseau
C'est tout simple, Monsieur; quand nous sommes arrivés d'Es
pagne l'armée du Novdt ça nous a dérangés de nos habitudes; nous