LES OUI ET LES MAIS.
Petit dialogue entre deux habitants de la line
d'YpresPoperinghe.
Ilébien! voisin, vous savez Ja nouvelle
Quelle nouvelle Est-ce qu'il y a encore
une fameuse nomination?...
Oh ça ne va pas si vite. Mais il y a que,
pour une place laquelle il faudra nompier, il
se présente toute une bande de concurrents.
RJa foi, je n'y suis pas. Je croyais qu'après
le secrétaire de la ville et l'organiste de Sl-
Bertin, il n'y avait plus rien faire.
Et le receveur communal donc
Ah! oui, vraiment, vous avez raison.
Mais qui donc prétend avaler ce bon mor
ceau-là
Tout le monde en veut, compère. D'abord
un de nos riches matadorsseigneur suzerain
de je ne sais combien de mille florins
-Oui... mais H en a bien assez comme ça.
Et puis, un certain administrateur des
hospices, si habile flatter les désirs du pou
voir
Oui... mais, ne faudrait-il pas lui donner
un assistant
Oh! nous avons encore le vieux secré
taire pensionné qui vient de prendre sa retraite.
Oui... mais, attendez donc, puisqu'il
vient] de se retirer, c'est signe qu'il ne peut
plus recommencer une autre manigance. Ça
n'allait pas déjà trop bien, disait son patron
qui se plaignait d'avoir toute la besogne faire.
Hum! c'est que ça n'irait peut-être pas du tout.
Et pourtant il serait plus rétribué qu'aupara
vant.
Enfin, nous avons le receveur de l'octroi;
celui-là doit entendre de quoi' il retourne.
Oui, je ne dis pas non et cette fois je ne
trouve pas de mais. Car, puisque déjà il fait
une recette, il pourrait bien encore faire l'autre.
Et comme on vise l'économie chez nous, il y
en aurait une fameuse réunir les deux recet
tes dans le même sac.
Sans doute compère ce prélendanl-là
pourrait bien être le bon, attendu qu'ayant
déjà sa boutique toute montée, il lui serait fa
cile de faire marcher la mécanique, l'aide d un
petit surcroit de traitement.
Oui, voisinc'est bien dit maisne se
rait-il pas encore mieux de faire un heureux en
réparant l'injustice de l'autre jour C'est une,
si belle chose que l'équitémême quand elle
vient après coup X.
Le 28 decemois, le nommé Charles Bondael,
ouvrier demeurant Zarren, a été trouvé noyé
dans un fossé près de cette commune. Ce mal
heureux était atteint du mal épileptique et on
présume que c'est dans un accès de celle mala
die, qu'il sera tombé l'eau.
Le même jour vers cinq heures du soir, le
nommé François Claeys, âgé de 55 ans culti
vateur Poperinghe, s'est pendu dans son gre.
exilés seraient rappelés,... ne vous êtes-vous pas généreusement sa
crifiée Raoul, RaoulJe vous en prie, pas un mot de plus....
Et pourtant,... j'aurais encore tant de choses dire;... mais vous
le voulez,... je me tais.... A votre entrée dans le monde jeune,
charmante, spirituelle, vivant presque toujours séparée d'un mari
qui avait deux fois votre âge et que ses importantes fonctions ab
sorbaient entièrementvous avez été entourée d hommages ces
hommages ont été vainsÉlevée par votre tante, Mn>« la prin
cesse de Montlaur, vous aviez tous les charmes de la vertu, sans en
avoir le pédanlisme, je vous avais vue tout enfant, pendant un sé
jour de deux ans que je fis, presque enfant moi-même, chez votre
tante. A mon premier retour de l'armée, lorsque je vous revis, belle
et grande dame,... parée de tant de séductions, je devins amoureux
de vous, amoureux comme un insensé;..mon aveu ne vous loucha
pas, rien de plus simple ni moini personne ne réunissait les
qualités qui pouvaient vous plaire. Vous rêviez déjà sans doute l'i
déalité qui devait un jour combler vos vœux les plus chers et les
plus secrets.... En vérité,... je ne sais,... dit Mme de Bracciano en
rougissant—Permettez-moi de continuer, (lit Raoul, je ne cessai
pas de vous voir; vous m'intéressiez si vivement que, presque mal
gré moi, je me mis vous étudier en silence je vous aimais tant
mais d'un sentiment désintéressé, que je sacrifiai des amours peut-
nier. Depuis deux ans cet homme donnait de
temps en temps des signes d'aliénation mentale.
Le second bal donné par Leurs Majestés a été
des plus brillans. Un grand nombre de dames
élaientélincelanles de pierreries. On remarquait
principalement les riches parures de la duchesse
de Beaufortde la maréchale d'Olivera, de la
princesse de Chimay et de M""3 DTIoogvorst La
toiletle de la Reine était ravissante de goût et
de luxe. Les minisires étrangers, les ministres
du roi, les membres des chambres législatives
les principaux fonctionnaires, les officiers de
tous les corps de l'armée, l'élite de la capitale
assistaient cette fête. On remarquait parmi les
étrangers de distinction un jeune écossais dans
le costume pittoresque d'un chef de clan, le haut
de la jambe parfaitement nu. Le salon des raf-
fraichissemensétailéclairé giorno. Une grande
armoire remplie d'armes de prix et une autre
d oiseaux et de quadrupèdes empaillés attiraient
tous les regards. Le Roi s'est promené dans les
salons et s'est entretenu de la manière la plus
affable avec plusieurs des personnes invitées.
On nousciteparmi celles-ci MM. DubusdeGhy-
signies, ancien gouverneur général des Indes,
Van Volxem, le major Weissembruch, Levae,
administrateur du fonds spécial, etc., etc.
Le souper a eu lieu vers minuit comme d'or
dinaire. Les danses qui avaient été très-animées,
ont recommencé après le retour de LL. MM.
dans la salle de bal, et n'ont fini que vers deux
heures du matin.
Trois membres du conseil provincial du
Luxembourg MM. Lambinet, Pierre et Tesch,
ont fait imprimer dernièrement la proposition
des deux premiers et le rapport favorable du
dernier, lors de la dernière session, sur l'assu
rance obligatoire contre l'incendie par l'Etat.
Celle proposition a été ajournée 17 voix con
tre 13elle doit revenir cette année l'ordre
du jour.
A celle occasion un jmirnal de Bruxelles, le
Débat Socialannonce ses lecleures que M.
le major Donies, commandaut du corps des sa
peurs-pompiers de Bruxelles, s'occupe d'un tra
vail d'organisation proposer pour l'établisse
ment d'un régiment de sapeurs-pompiers réparti
sur tous les points du royaume en capitaineries,
lieulenans et brigades, de lieue en lieue, de ma
nière ce que, dans les villages les plus reculés,
la première alerte, le personnel et le maté
riel de secours de dix ou douze communes
avoisinanles puissent être transportés en quel
ques instants.
La nouvelle de la prochaine ouverture des
différentes sections du chemin de fer franco-
belge, successivement, serait vraie s'il ne s'agis
sait que de l'achèvement des travaux, et, dans
cette hypothèse, nous toucherions Amiens en
mai et Paris en juin. Mais c'est le matériel
de locomotion qui est en relard de beaucoup.
A peine les commandes sont-elles faites au-
être sérieux cette observation pour moi si attachante,bientôt
certaines bizarreries,... certain changement dans vos habitudes,
je dirai presque dans votre maintien,... je soupçonnai,.., je fus cer
tain que vous aimiez.. «—Raoul dit sévèrement M™e de Biacciano...
Jeanne, reprit le colonel avec un accent rempli d'émotion, tandis
que ses beaux traits exprimaient la plus vive sollicitude, Jeanne, je
vous le jure sur l'honneur si je cherchai pénétrer votre secret, ce
ne fut pas par curiosité jalouse ou vulgaire ce fut par un intérêt
loyal,... fraternel,... ce fut peut-être par le pressentiment... qu'un
jour celle surveillance cachée ne serait pas stérile pour votre bon
heur....— Mais enfin me direz-vous —Quelques moments enco
re,... et vous saurez tout, reprit le colonel. Dans le monde où je vous
rencontrais presque chaque soir, en vain j'interrogeai vos regards,
je ne découvris rien. D'ailleurs, l'attitude nonchalante, ennuyée,
la rêverie presque continuelle que vous portiez au milieu de ce bril
lant tumulte, et dont rien ne pouvait vous distraire, tout me disait
que la personne qui vous occupait, n'était pas de notre société habi
tuelle. Souvent vous vous plaigniez moi... de n'avoir p^s d'occupa
tions qui vous attachassent; le dessin, la musique ne vous plaisaient
plus; vous voulûtes chercher quelques distractions dans l'étude des
langues étrangères, vous vous mites apprendre l'allemand... Choi
sir 1 étude de l'allemand,... pour se d&eaaujrer, ajouta le coloacl eu
jourd'huiet il faut 9 mois pour fournir une
locomotive.-
On parle d'un arrangement par lequel une
partie du matériel belge serait mis la dispo
sition de l'administration française pendant les
premiers mois après l'achèvement de la ligne
du Nord.
Dans ce cas, le voyage de Bruxelles Paris
se ferait au milieu de l'été prochain dans l'in
tervalle du soir au matin.
On écrit de Courlrai, le 28 janvier.
Un incendie qui a eu lieu Gulleghem, dans
la nuit du dimanche au lundi, vient de détruire
l'habitation de M. Duitschaver, huilier, et tout
ce qu'elle contenait. Le feu a duré 5 heures. Les
habitants étaient absents et ne sont rentrés que
hier. La maison était assurée, ainsi que le mou
lin situé 20 pas, et qui a été préservé. On es
time te dommage 20,000 francs.
«'linniao—
Nous apprenons de Bruxelles, que la déli
vrance du prince Louis Napoléon, détenu depuis
si longtemps au Ham et la rentrée de la fa
mille Bonaparte en France sont hors doute.
Le prince Pierre, fils de Lucien qui depuis
un an a obtenu l'autorisation de transférer son
domicile de Wellin (Luxembourg), au beau
faubourg de S'-Josse-len-Noode lez-Bruxelles,
est parti pour Paris. C'est la seconde fois qu'il
en obtient l'autorisation et il compte bien ob
tenir sous peu pour tous ses oncles, frères
cousins et alliés la révocation du décret qui les
bannit de France, proscription devenueau moins
un anachronisme, depuis le retour triomphal
Paris, des cendres du captif de Ste-Hélèqe.
On écrit de Gand le 20 janvier
Ce matin vers dix heuresCathérine Cari
âgée de 17 ans, l'aînée de huit enfans, du nom
mé Cari, ouvrier demeurant rue de la Pucelle
n? 1, étant occupée laver du linge dans le ca
nal du Quai au Bois, tomba dans l'eau en vou
lant rattraper sa chaussure que le courant em
portait. Aux cris qu'elle poussa un généreux
jeune homme, fils de M. De Masure, boulanger,
se précipita dans le canal. Mais la malheureuse,
que la frayeur avait privée de l'usage de ses
membres, avait déjà disparu^ et cet acte de dé
vouaient ne put recevoir sa récompense. Le
cadavre de la jeune fille n'a élp retrouvé qu'a
près une heure et demie de recherches.
Des arrêtés royaux du 27 janvier 1846, nom
ment
Le sieur de Kerchove dfet Denterghem Con
stant, bourgmestre de la ville de Gand;
Les sieurs Verhaeghe-Denaeyer, Van Poltels-
berghe (Edouard), Holin (Hippolyle), échevins
de la même ville.
On nous écrit de Grammont, 27 janvier
La Dendre a débordé pour la troisième ou
quatrième fois dé la saison, et submerge plu
sieurs rues de la ville toutes les prairies et
i
souriaut malgré lui, me parut peu naturel, pourtant je n attachai pas
d abord une grande signification cette fantaisie.. Ce qui me frappa
davantage, ce fut de vous entendre, vous, jusqu'alors élevée dans les
principes de votre tante toute monarchique et toute catholique
embrasser des théories presque républicaines..D'abord cela me
parut un jeu d esprit propre faire briller votre imagination, un pa
radoxe bizarre, amusant soutenir, pour une femme de votre nais
sance; mais bientôt je vous entendis défendre ces thèses étranges,
avec tant d'opiuiàtreté, quelquefois même, permettez-moi de vous
le dire, avec tant d'aigreurque je fus convaincu qne ce n'étaient
pas vos idées, mais celles d'un autre... que vous souteniez si ardem
ment.— Votre sagacité est vraiment merveilleuse, mon cher cousin,
dit M®e de Bracciano, en rougissant et sans pouvoir cacher un léger
dépit. Comment donc, avec des renseignements si positifs,n'avez-
yous pas découvert le nom de ce fortuné rival Je n'ai pas de ri
val,... Jeanne,., dit tristement Raouleu attachant sur Jeanne un
regard rempli du plus affectueux intérêt. Depuis longtemps j'ai re
noncé toute prétention sur votre cœuf;,,. Si Herman Forster était
mon rival, il y aurait de ma part peu de générosité peut-être, vous
dire Us choses fâcheuses que je dois vous dire sur cet homme...
(La suitau prochain n*.)