5e ANNÉE. N° 496.
INTÉRIEUR.
JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
JEUDI, 5 FÉVRIER 1846.
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cepteurs des postes du royaume.
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LePro
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tion doit être adresse, franco,
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che et le Jeudi de chaque semaine,
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TIRES ACQUIRIT EUNDO.
YPRES, le 4 Février.
Nous sommes heureux de pouvoir faire con-
naître au public et ce sur des renseignements
qui n'admettent plus le léger doute, que non-
obslant et depuis le renvoi signifié M. l'ex-
ingénieur Henderson, les travaux du chemin
deferdela Flandre occidentale sont non-seu-
lement continués, mais encore poussés avec
beaucoup plus d'activité, de science et de vé-
ritable talent qu'ils n'avaient pu l'être anté-
rieurement.
Voilà ce que nous lisons dans VImpartial de
Bruges. II est possible qu'il en soit ainsi dans les
environs du chef-lieu de la Flandre occidentale,
mais la construction du railway de notre pro
vince ne peut seulement consister dans les tra
vaux de terrassements sur une minime section
du tracé de la compagnie concessionnaire et nous
pouvons cerlifierjquedepuis que l'ex-ingénieur
delà société est venu faire au pied levé ces plans
qui ont été rejelés, nous n'avons vu jusqu'ici rien
qui ait pu nousfaire imaginer, qu'une voie ferrée
était concédée d'Ypres sur Courlrai.
Déjà plusieurs fois nous avons parlé de la
démolition des réduits des lunettes qui font
partie des ouvrages de défense de la place. Elle
est commencéeet soixante quatorze ouvriers
environ sont occupés et gagnent une journée,
petite la vérité, mais qui doit toujours alléger
leurs besoins. Il y aura, paraît—ilde l'ouvrage
pour environ dix semaines. Les maçons et leurs
aides pourront donc travailler jusqu'au com
mencement du printemps, alors d'autres tra
vaux s'exécuteront. Au moins pour les gens qui
exercent ce métier, la saison difficile sera tra
versée sans trop de souffrances.
MM. les sous-officiers des Lanciers ont voulu
venirenaideàl'indigencequi, malgré une saison
extraordinairement douce, ne laisse pasquede
sévir, par suite de la cherté des subsistances du
pauvre. Ces MM. ont imaginé d'abandonner
leur ration journalière de pain pendant un cer
tain temps et de demander l'autorisation de re
cevoir en une fois de la boulangerie militaire,
une quantité de pains égale celle des rations
non consommées et destinées être distribuées
aux indigents.
C'est ainsi quelundi dernier, trois cents pains
de deux kilogrammes chaque ont été donnés
des indigents, la caserne des Lanciers par MM.
les sous-officiers sur des indications fournies
par MM. les administrateurs du bureau de bien
faisance. Nous sommes heureux de pouvoir
citer de pareils traits de bienfaisance ils démon
trent que dans les régiments de notre armée, ce
sentiment de commisération l'égard des mal
heureux est vivace et qu'on aime le prouver.
Une nouvelle revue vient de faire son appa
rition dans le monde politique. C'est la Revue
des Flandres, qui ne paraît pas destinée avoir
beaucoup de succès. Défendant les intérêts du
parti clérical, elle développe dans un article
intitulé Dès Partisla thèse qu'il ne faut pas de
discussions, que les luttes d'opinions sou t fatales
pour un pays, enfin le système politique qu elle
a mission de préconiser est la négation des
partis.
Il est difficile comprendre comment des
hommes de quelque portée veulent se charger,
moins que ce ne soit par dévouementde
prêcher le scepticisme politique et entreprennent
de propager dans le pays l'indifféreutisme, quand
sous le point de vue religieux, ces vices n'auraient
pas de plus chauds adversaires que ces mêmes
publicistes.
M. Modeste Vandermeersch, de Wervicq, est
nommé inspecteur ecclésiastique cantonnai des
écoles primaires de la Flandre occidentale, pour
le canton de la justice de paix de Wervicq, en
remplacement de M. Boone, démissionnaire.
LET'l RE d un habitant de la rue d'Ypres,
Poperingheun habitant de la rue de
Dixmude, Ypres.
L'intérêt que vous prenez ce qui se passe
dansnolre petit monde, me détermine, moucher
ami, m'arracher la paresse qui me domine,
pour vous donner quelques éclaircissements
sur ce qui vient de se faire tout récemment ici.
Ca r vous pourriez croire que nous avons besoin
de quelques grains d'ellébore, vu qu'on ne
comprend pas grand' chose, au choix de notre
nouveau receveur communal.
C était une des questions l'ordre du jour
elle a été décidée en faveur du sieur Delbaere,
secrétaire démissionnaire, après trente années
de services. Le public s'est récrié contre une
nomination qui fait jouir la même personne
d'une pension de retraite de 500 francs, réunie
un traitement de 700 francs par la recette
communale. Hé! pourquoi ce cumul, disent
les bonnes genssur un homme qui possède
une existence aisée sur un homme que son âge
a déterminé donner sa démission sur un
hommeenfin qui,depuis un an, a perçu le trai
tement intégral de secrétaire et celui de rece
veur communal.
De plus, le pensionné, exerce un commerce
au moyen duquel il met les contribuables dans
sa dépendance, si ceux-ci ne veulent pas courir
le risque d'être tracassés. Puisqu'on ne voulait
pas faire d économie en réunissant les deux
recettes dans une même main avec un léger
surcroît de traitementpourquoidit-on en
core, pourquoi ne pas venir au secours de
quelque honnête père de famillequi aurait
béni la Providence des ressources qu'elle lui
envoyait pour élever ses enfants? Voilà ce dont
des conseillers faibles, mais bien intentionnés,
conviennent eux-mêmes. Ils ont cru satisfaire
leur conscience, en jetant dans l'urne deux
billets blancs! Ne comprendront-ils jamais qu'un,
billet blanc n'est pas un vote et qu ils ont été
envoyés pour approuver ce qui est bien ou
pour exprimer légalement leur refus d'adhésion,
par un vole motivé.
On avait remarqué l'absence du secrétaire
nommé en dernier lieu: on s'est dit qu'il n était
pas encore confirmé: et en effet, celte confirma
tion n'est arrivée qu'après coup. Mais pourquoi le
secrétaire retiré a-t-il fonctionné dans une occa
sion où l'usageet surtout les couvenances
devaient lui interdire de paraîtrepuisque le
résultat de la séance a été sa nomination la
recette communale? Ordinairement, c'est le plus
jeune conseiller qui lient la plume enfîareil cas.
On a encore remarqué le choix opiniâtre du
seul jour où quelques-uns des conseillers ne
peuvent assister la séance. Aussi dit-on que
notre Achille s'est retiré dans sa lente. C'est un
des plus jeunes, il est vrai, mais ce n'est pas le
moins capable, et je dirai même, ce n'est pas
celui qui a fait preuve de moins de patriotisme.
Comment l'arracher cette bouderie trop juste,
sans doute, mais intempestive. Espérons qu'elle
n'ira pas jusqu'à priver ses amis du secours de
son bon jugement et de sa bouillante ardeur.
En voilà bien assez pour aujourd'huimais
je liens en réserve des choses qui feront plaisir.
Cela nous remettra un peu le cœur l'aise.
Un rayon de soleil après une longue bourras
que, n'est pas de trop...
Feuilleton.
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III. CONFIDENCES.
(Suite.)
En entendant prononcer le nom d'Herman Forster, les joues de
Mme de Bracciano devinreut pourpres, elle resta un moment stupé
faite; puis, cédant malgré elle un sentiment de colcie, de voir
son secret surpris, et d'entendre parler ainsi de l'homme qu'elle ai
mait, elle s'écria, l'œil brillant d'indignation: Voilà bien les
hommes! la jalousie, I envie dénaturent les caractères les plus géné
reux!! Si ion dédaigue leurs hommages,... ils vous épient basse
ment,... pour surprendre une confidence, ou pour bâtir je ne sais
quel roman ridicule, laide des rapprochements les plus insigni
fiants... Allez, vous êtes la dernière personne que j'aurais cru capa
ble d'une telle lâcheté Vous!... vous!! oublier assez ce que vous
êtes, pour calomnier un malheureux enfant,... proscrit, aban
donné... Pourrai-je douter maintenant de votre amour, en vous
entendant défendre si vivement cet étranger Eh! pourquoi ne
le défendrais-je pas? vous l'attaquez bien! Après tout, pourquoi
donc rougitais-je d'un sentiment aussi pur qu'il est profond et dé
voué? De quel droit venez-vous épier ma conduite, pénétrer mes
secrets? Comment, encore une fois, vous que je croyais noble et
loyal, osez-vous jouer un tel rôle? Le seul rôle que je tienne
jouer auprès de vous, Jeanne, dit le colonel, d'une voix émue et
touchante, est celui de votre ami il m impose des devoirs. Main
tenant la glace est brisée, je continuerai jusqu'au bout, j'ai la con
science de ce que je suis, de ce que je fais. Peu m'importent votre
haine, vos mépris celte heure.... Vous serez plus juste un jour;
ïnais aujourd'hui vous m'entendrez Herrnan Forster est employé
comme secrétaire par votre mari; compromis malgré sa grande
jeunesse dans une des sociétés secrètes d'Allemagne, il s'est réfugié
en France... Le hasard l'a fait accueillir chez vous.... Noble et gé
néreuse àl'excès, sou infortune peut-être noblement sou fier te devait
éveiller toutes vos sympathies... Cet étranger est beau, son air est
candideses pat oies expriment les sentiments les plus purs, et pour
tant je ne sais quel secret pressentiment me dit qUe cet homme est
dangereux,... qu'il vous sera fatal....—* Un secret pressentiment!
s'écria Mn,c de Bracciano avec une amère ironie; et c'est sans autre
preuve qu'un vague soupçon, que vous, dans la position la plus bril
lante qu'un homme de votre âge puisse rêver,... vous venez calom
nier un orphelin... qui n'a d'autres ressources que celles qu'il trouve
ici C est sur des riens que vous base» une aocusation aussi odieu
se.— l£h! ce sont des riens, de vagues soupçons qui m'ont découvert
votre amour. Me suis-je trompé? Je vous dis que cet homme a dans
le regard quelque chose de morne, de glacé que je ne puis définir...
Sombre et taciturne,... il na ni l'entraînementni la gaîté de son
âge....— Étranger, proscrit, seul au monde,... il faut qu'il soit joyeux,
n'est-ce pas? —Eh vive Dieu,... vous l'aimez Et lorsqu'à dix-huit
ans 1 amour d'une femme comme vous ne fait pas oublier tous les
chagrins,... c'est qu'on a autre chose que cet amour dans l'âme....
Et qui vous dit, monsieur qu'il sait l intérêt qu'il m'inspire?
Ce ne serait pas modestie, ce serait de l'ingratitude lui denesen
être pas aperçu.... Mais non, il le sait, et cette dissimulation mémo
m'effraie, je yous le répète, Jeanne, Il est des impressions quon ne