2 NOUVELLES DIVERSES. nous apprenons que cette société vient d obte nir le concours de deux ingénieurs belges, MM. Grandvoir et Prisse. Le premier serait al- laché aux travaux du chemin de fer de I Enlre- Sambre-et-Meuse, concédé la même société le second s'occuperait du chemin de fer de la Flandre-occidentale. M. le ministre des.travaux publics accorde cet effet ces ingénieurs un congé de deux ou trois ans. Dans sa séance du 6, le conseil communal de Liège, a statué sur la demande de M. le direc teur du théâtre, tendant obtenir le paiement du subside de 24.000 fr. Conformément la proposition faite par M. Magisil a réduit ce subside de moitié. Cette décision a été prise par 13 voix contre 1;2. On lit dans la Tribune de Liège Nous ap prenons que le directeur de notre théâtre vient d'intenter contre l'administration communale de Liège, une action l'effet de la faire con damner lui payer intégralement le subside pour lequel elle s était engagée euvers lui. Le sieur Geerls garde-convoi au chemin de fer de l'état, qui eut plusieurs parties du corps écrasées en voulantdétaclier un waggon de mar chandises Malderen, lorsque le convoi avait encore vitesse, est en ce moment en convales cence. Celtecirconstance malheureuse a de nou veau fourni l'occasion MMles docteurs attachés l'arsenal et la station de Matines de faire preuve de zèle, car ils se sont rendus journelle ment sur les lieux pour rendre au blessé les soins assidus que réclamait son état quidans le principe, paraissait tellement alarmant qu'on craignait qu'il ne succombât ses blessures. On lit dans le Journal des Flandres nous apprenons qu'en remplacement de M. l'abbé Morel, M. de Waele.curé de la Byloke, et cha noine honoraire de la cathédrale de St-Bavon, vient d'être promu la dignité de chanoine ti tulaire. Ce digne ecclésiastique a été installé jeudi dans sa nouvelle dignité par M. de Smet, doyen du chapitre. MM. Tery et Debal, cha pelains de la cathédrale ont assisté cette céré monie comme témoins. On nous assure en même temps que M. le chanoine Raepsaet est nommé membre du con seil de Mgr. l'évêque. Un journal allemand parle d'une aventure scandaleuse qui se serait passée Lisbonne, chez une danseuse, dont M. di Pielro nonce du pape, et un général portugais, se disputaient les bonnes grâces. Les choses auraient été si loin que le général aurait provoqué le nonce en duel. Le sacré-ColIége est d'autant plus em barrassé de cette affaire, dit le journal allemand, les pierres, orphelin,., et je voudrais faire lever l'arrêt qui le pros crit, afin qu'il puisse retourner dans son pays. M— de Braociauo rougit, et Raoul arrêta pour ainsi dire un regard d'étonnement qu elle jetait son mari. La maréchale parut insen sible celte nouvelle, et le duc reprit J en ai déjà dit deux mots notre ambassadeur, M. de Narbonne. Je ne doute pas que votre recommandation et peut-être celle du prince de Nrufchàlel ne puisse être utile mon protégé, qui mérite d'ailleurs tout mon inté rêt, et qui M™« de Bracciauo veut aussi beaucoup de bien. Ces derniers mots furent prononcés d'un air si naturel, si simple, qu ils dissipèrent les soupçons qui s'étaient un instant élevés dans l'esprit du colonel. Je ferai mon possible pour vous être agréable, monsieur, reprit-il, el vous pouvez compter sur mon désir de remplir vos vues. Puis saluant M"" de Bracciano il allait prendre congé d'elle lorsqoe, se souvenant de Boisseau, il lui dit Me permettrrz-voiis, ma cousineet vous monsieur de vous recommander, avant mon départ, un de mes meilleurs amisM. Anacharsis Boisseau Il est arrivé ce matin même je ne pourrai pa9 avoir le plaisir de vous le présenter; mais si vous le permettez, il voiisreroetlra une letlre de moi... La maréchale regard» Raoul avec surprise, eu entendant le nom de Boisseau, et prit, sans mot dire, une forte prise de tabac. - 11 «tait attaché l'ambassade d Espagne continua Raoul. U que le chapeau de cardinal était destiné au pécheur. Le bruit d'un changement de ministère avait couru de nouveau Madrid. On disait que Narvaez aurait le portefeuille des affaires étran gères el continuerait être président du con seil, le général Roncali le remplacerait dans le déparlemenlde la guerre; M Pena Aguayoirait aux finances, le général Mazzaredo la marine, M. Arrazola la justice, M. Olivan l'intérieur, et M. Marlinez de la Rosa reviendrait ambassa deur Paris. Le Hlorning-Chronicle^ la suite d'un long article consacré l'examen des chances d'une guerre entre la Grande-Bretagne et les États- Unis, commente la déclaration de neutralité faite la Iribune française par M. Guizot: ce Cette déclaration est. dit-il, d'une importance extrême, et elle aura de l'autre côté de l'Atlan tique un retentissement immense; peut-être est-ce celte manifestation que le monde civi lisé sera redevable de la conservation de la paix. Du reste (ajoute le Chronicle en faisant allusion ce qui s'est passé la chambre des députés de France), il est clair que si l Angleterre avait choisir entre avoir la France pour ennemie dé clarée et régler la question des droits des neu tres comme la France le désire, elle n'hésiterait pas se prononcer pour ce dernier parti. On écrit de Florence, le 30 janvier: L'extradition de M. Renziqui a eu lieu dans la nuit du 24, a excité une indignation si vive et si générale que le grand-duc a jugé propos de quitter la capitale et d'aller passer quelques jours dans les Maremmes. M. Renzi était garanti par la capitulation du 2 octobre dernier, portant entre autres choses que les ré fugiés compromis dans la dernière affaire de la Romagne ne seraient pas livrés aux autorités pontificales. Des rassemblements ont eu lieu ces jours-ci, et on a crié dans les rues A bas les ministres! A bas les partisans de, la cour de Rome! On sait que c'est l'instigation du chargé d'affaires de celte cour que I on a rendu M. Renzi, arrêté M. Rossellini, propriétaire du café VElvetico, Livourne, et fait une perquisition chez M. Verila, Magdigliana. On écrit de Berne, le 2 février La journée d'hier a été une journée d'une animation politique telle qu il ne s'en est pas présenté depuis 1821. Les assemblées primaires avaient se prononcer sur l'acceptation ou le rejet de la décision qu'a prise le grand-conseil le 15 janvier, de se charger lui-même de I œu vre de la révisio t. Trente-quatre mille citoyens environ ont pris part ce vote important, qui a donné pour résultat que dix mille seulement ont sanctionné la décision du grand-conseil, tandis que vingt-quatre mille, en la repoussant, ont décidé implicitement que la révision serait confiée une assemblée constituante Le gou vernement est consterné de ce résultat, qui est quitté la diplomatie pour s'occuper exclusivement d'antiquités. C'est un homme do fortune et de loisirs, rempli de cœur de loy auté. Je I aime comme un frère, et je vous saurai un'gré infini, ma cousine, de ce que vous voudrez bien faire pour lui. —Vous pouvez êtfe sûr que r. commandé de la sorte et par vous il sera de nos amis, dit la duchesse. Pourrais-je aussi espérer votre bienvieillance pour mou cher Boisseau, madame la maréchale? dit le colonel en souriant. —Pour M. Anacharsis Boisseau Mais comment donc, je serai enebaulèe de faire sa connaissance 1 comme disent vos belles fournisseuses et séuateuses, reprit en riant la maréchale; puis elle ajouta d un ton plus digne et plein de bonté: Vous savez, Raoul, que, quoiqu'en disent les philosophes et les gazetiefs, personne n'a moins de fierté que nous autres ou plutôt que personne plus que nous n est fiei de compter avec le véritable mérite. Monsieur votre père était un très-grand seigneur, et il se faisait gloire d avoir pour amis 1 excellent, le vertueux Troucliet et notre charmant'abbé Ilelille, Mon oncle ne me parlait jamais sans un touchant ressou venir du hou Maréchal, qui fut pendant vingt ans son médecin et son ami. J accueillerai doue M Anacharsis Boisseau comme il mé ritera de I être et, si je vous crois il sera accueilli merveille, quoique son nom grec el païen sonne assez mal mon oreille chré tienne. V ous le savez, j'aime mieux les villageois que les bourgeois, mais j aime encore mieux les bourgeois que lés parvenus... —Je vois aveé peine que M. Boisseau m'enlèvera tos bonnes grâoes, madame l'improbation la plus caractérisée de sa politi que de bascule. -Voici quelques extraits d'une correspon dance de Trésibonde, du 5 janvier, publiée par le Times: Le général Woronzoffa notifié aux chefs des Circassiens qu'à l'avenir, la Russie tolère- rail la vente de leurs jeunes filles aux marchands turcs sous la condition qu'ils n'attaqueraient point les forts russes, ne passeraient pas leKou- ban pour piller les villages cosaques et fourni raient des vivresaux forts russes moyennant un prix avantageux. Il y a lieu de croire que la po sition embarrassée de l'armée russe l'Est du Caucase a déterminé cet arrangement du gé néral Woronzoff. La guerre a éclatéaveefureur sur les bords du Terelc. Les Russes ne sont pas assez forts pour empêcher les incursions des montagnards. Tout récemment, une troupe bien montée s'est avancée jusqu'aux environs de la ville de Kislar, et y a répandu la terreur. Toulesles loupes dis ponibles de i'aîle gauche ayant été envoyées dans le Daghestanouà Tsleihihente, la position des Russes sur la mer Noire el surle Kouban est singulièrement affaiblie. Malheureusement, les chefs les plus influ ents des Circassiens se sont laissé gagner par l'or du général Woronzoff. Pschemay-Beyun des 4 princes de la Circassie, a promis au général Rudberg d'user de son influence pour empêcher toute attaque contre les forts russes, si les trou pes restaient derrière leurs retranchements et n'empêchaient point l'arrivée des navires turcs qui viennent chercher de jeunes esclaves. Depuis le mois de novembre, il est arrivé douze navires chargés d'esclaves; les Russes ne les avaient pas inquiétés. Tout navire partant pour Conslanli- uople emmène vingt jeunes filles esclaves. Autrefois le consul russe quand il était averii par ses espions de l'arrivée d'un navire contenant des esclaves sur la côte, s'adressait au pacha pour faire punir les marchands, et le pacha n'osait refuser; maintenant le consul fer me les yeux quand des navires chargés de jeu nés Circassiennes entrent dans le port. Tout récem ment plus de vingt navires turcs sont partis pour la Circassie. On se hâte de profiter du bon vou loir des Russes. Le prix des Circassiennes Con- stantinople baissera. Il y a quelques années, les rentiers propriétaires de harems payaient 30,000 piastres pour les Circassiennes, quand elles avaientcelembonpoinl qui plait tant aux turcs.» Le Standard appelle l'attention du gou vernement sur les dangers qu'il y aurait lais ser exister plus longtemps la ligue, llsignaleson influence dans les élections comme inconstituti onnelle et illégale comme violant l'indépen dance des électeurs. L'existence de celte société est aux yeux du journal tory une vérilablecon- spiralion contre l'État el contre la couronne, et coup sûr, ni M. Pilt ni lord Eldon ne l'eus sent permis. *ss lu raaiéchale, dil Jérôme Morissou, duc de Bracciauo, en s'iuclinant d'un air sec el poli... Je sais la valeur des mots, mousieur le duc M. Colbert u était pas parvenu Il élait arrivé... répondit la prin cesse de Montlaur, en se campant fièrement sur son grand cheval d'Espagne et du Saint-Empire, comme disait sa nièce, et en faisaut sentira M. de Bracciauo,! inconvenance de sou observation ironique. Voulant détruire cette légère cause de dissentiment, le c «lonel reprit giînaent: Je vous livre donc mon pauvre Boisseau, ma dame la maréchale, je le couûe votre générosité et la vôtre, ma cousine. Puis se retournant vers M. de Bracciano, il lui dit en lui ser rant cordialement la main M. Boisseau est mou meilleur ami... Je n'ai pas besoin de vous faire de nouvelles recommandations, n'est-ce pas? Soyez tranquille, mon cher colouel... Allons,,., adieu, Raoul... Revenez-nous bientôt... Vous savez qu'à mon âge..» on part quelquefois bieu brusquement,., dit la princesse de Mont laur en souriant avec mélancolie. Il reviendra pour causer encore avec vous du pauvre soldat I Empereur, dil Jeanne, eu tendant sa main Raoul. N oubliez pas mon protégé, dil le duc. Je n'oublierai rien, dit le colonel, en répondant ces différentes mar ques d amitié et en jetant tin regard expressif sur sa cousine. Le soir même le colonel partit pour Vienne. [La suite au prochain n*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2