JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 5e ANNÉE. - N° 500. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. J'our Y prèsfiv 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 JEUDI, 19 FÉVRIER 1846. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS, Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EBNDO. YPRES, le 18 Février. On doit s'allendre tout de la part de MM. les jésuites. En 11124, si nous ne nous trompons, tin abbé Contrafatto parutdevantles assises ac cusé d'un crimeinfâmeelfut condamné. Depuis il fut gracié par le gouvernement mais avec l'ordre de quitter la France sans délai. C'est ce criminel dont le procès a eu tant de retentisse ment. que les intrigues des jésuites veulent ré habiliter. On veut faire passer cet abbé comme une victime d'une erreur judiciaire, comme un homme immolé par le libéralisme sa haine contre le clergé. Un avocat qui avait poursuivi la condamnation de Contra fatto. au nom delà partie civile, paraît avoir donné dans le piège et s'esthaléde proclamer l'innocence de l'abbé, mais le gouvernement a fait examiner les pièces du procès et voici ce que nous lisons dans le Journal de Rouen Nos renseignemens particuliers nous pér il mettent aujourd'hui de dire que M. Charles Ledru, en publiant l'innocence de Conlrafallo, ii aélé la victime d'une trame abominable. Çon- trafatto était coupable, et il a été justement condamné. M. Hébert, qui a été chargé d ex- aminer l'affaire, a déclaré a plusieurs députés, qui l'interrogeaient sur ce point, que la cul- u pabilité de Conlrafallo était évidente comme ii la lumière du jour; et qu il était étonné qu'un >i homme aussi judicieux que M. Ledru eût pu en douter un instant. Nous croyons qu'une note officielle sera ii prochainement publiée, et qu'elle fera justice ii de toutes les allégations de la lettre de M. Ledru, lettre que celui-ci n'eût bien certai- nement pas écrites'il se fût un peu plus défié de ses propres impressions, et si, avant >i de venir attaquer un arrêt de la justice, il ji eût pris conseil d'hommes désintéressés dans la question. Nous lisons dans le Journal de Bruxelles Nous avons annoncé, il y a peu de temps, l'évasion de 97 prêtres polonais, échappés de la Sibérie; nous avons ajouté que l'un de ces prê tres était arrivé Bruxelles. Notre devoir nous -oblige aujourd'hui de direquece dernier est un fourbe, qui a trompé indignement la bonne foi des honnêtes gens. Il y avait d'autant moins lieu de révoquer en doute son récit, qu il était muni de papiers parfaitement en règle: on peut s'en assurer Bruxelles, ils sont dans les mains d'un homme d'honneur, qui a été lui-même trompé par ce fripon. Il paraît que ce misérable est un prêtre suspendu pour inconduite qui a donné -dans les erreurs de Ronge. 11 est venu exploiter en Belgique et il cherche exploiter en France, où il se trouve en ce moment, les sympathies qu'excitent dans ces deux pays les victimes de la persécution russe. Ce n'est pas en Belgique seulement que ce prêtre parjure a fait des dupes. Plusieurs évê- ques d Allemagne ont été trompés par luiet ils ont poussé la bienveillance jusqu'à lui don ner des lettres de recommandation. Cela n'a rien détonnant. Les papiers dont ce fourbe était muni sont parfaitement anthentiques ils portent le sceau de levêque de Podlachie, qui il a dû le dérober. Rarement un fripon s'y est m.ieux pris pour surprendre la bonne foi des honnêtes gens. Quanta son récit, qui aurait pu n'y pas croire, après avoir lu la relation du supplice des religieuses de Saint-Basile, dont il n'est que la pâle et sacrilège contrefaçon? Si le parti deshonnêtes gens était moins friand de persécutions et de miracles, il prendrait ses mesures pour n'être pas la dupe du premier fripon religieux venu. Il doit être facile de ne pas se laisser tromper par desgens qui viennent vous raconter des histoires très-invraisemblables. On doit pardonner d'autant moins MM. les jésuites du Journal de Bruxelles d'avoir été dupe de cette invention, qu'en fraudes pieuses et floueries hypocrites et religieuses, ils doivent s'y connaitre. Parledéeèsde M. Bonné-Maes, le district élec toral de Roulers devra être convoqué sous peu de jours, pour procéder l'élection d'un séna teur. On dit que M. DeNeckere-De Coninck, com missaire de Farrondissemenl d'Ypres, et né Roulers, est disposé se mettre sur les rangs comme candidat. Le spectacle flamand dont nous avons donné un compte-rendu dans notre dernier n", a permis la société de faire une distribution de sept cents pains. Trois cents ont été distribués direc tement par la commission de la société et le restant par l'entremise des administrateurs du bureau de bienfaisance. Le 13 de ce mois, le nommé Louis-Jacques Tant, ouvrier, âgé de 50 ans, né et demeurant Clercken, a été trouvé noyé dans un fossé si tué sur le territoire delà commune de Zarren. D'après la déclaration du médecin légiste, l'é vénement est accidentel. DEUXIÈME LETTRE d'un habitant de la rue d'Ypres, Poperimjhe, un habitant de la rue de DixmudeYpres. Mes dernières paroles, cher ami, vous annon çaient des nouvelles plus satisfaisantes et par conséquenlplus honorables pour nous; mais ne vous attendez pas ce que le soleil ait paru sans nuages. Depuis que les mauvaises récoltes avaient donné de l inquiétude pour les besoins de la classeindigenle,ons'étailpréoccupéde la pensée d'un emprunt quid'après l'état des choses, était devenu indispensable déjà ce désir avait été exprimé dans plusieurs feuilles publiques. Il y a environ trois mois qu'une commission dite de subsistance avait été nommée des travaux utiles devaient être dirigés par elle, pour em ployer les ouvriers inoccupés. Mais peu peu, la commission s'est dissoute d'elle-même et on était retombé dans l'incurie habituelle, l'urgence des besoins fit sentir la nécessité de sortir de celte apathie. Le chef du conseil fit donc la pro position formelle dans la dernière assemblée d'un emprunt, portant 10,000 francs Iasommequi serait empruntée pour cinq ans, avec intérêt 5 p. hypothèques, etc. etc. Mais un des nouveaux conseillers élus, voulant signaler son entrée en fonctions, par un acte de patriotisme, observa qu'il étaità désirer, qu'une pareille opé ration se fit sans obérer davantage les revenus de la villeet qu'il y aurait honneur pour le collège échevinal uni aux conseillers, de couvrir eux-mêmes cet emprunt. Que, pour sa part, il offrait de fournir 500 francs; ce qui étant imité par les treize membres présents au conseil mu nicipal produirait 6,500 francs, ajoutant qu'il se faisait fort de trouver le surplus en peu de jours, chez les principaux habitants, aux mêmes conditions que les conseillers, c'est-à-dire sans intérêts pendant cinq ans après lesquelles les intérêts commenceraient seulement courir si le remboursement n'avait pas eu lieu. Cette pro position si généreuse a été adoptée séance te nante, mais non sans de longs efforts. La publication annuelle du budjetcommunal, venait ensuite l'ordre du jour. A l'instant oû cette affaire était entamée, un prudent conseil ler fit observer, qu'il serait convenable dénom mer une commission pour examiner les comptes du budjet avant de les rendre publics, afin que s'il s'y trouvait quelque irrégularité on pût y remédier, sans compromettre le conseil. La pro position neuve pour Poperinglieétait très- judicieuse, elle étonna d'abord. Après quelques débals, elle fut mise aux voix et emportée l'una nimité, moins le vote d'un conseiller, qui eût le triste courage de jeter un déplorable nonbien que huit voix affirmatives l'eussent précédée! Les plus indulgents ont pensé que, celui qui le prononça, avait sommeillé jusque là, et ne s'était réveillé que pour articuler le malencontreux monosyllabe. Cependant, admirez l'esprit logi que qui règne dans les délibérations; on était convenu de nommer un comité. L'auteur de la proposition y est admis, comme de juste; mais on lui donne pour adjoint le même conseiller qui s'était si maladroitement déclaré contre elle! Peut-être aussi, le chef du collège échevinal aurait-il dû se récuser comme étant, dans l'es pèce, juge et partie. Je ne sais si celte irrégu larité se pratique ailleurs toujours est-elle peu convenable. Qu'il soit appelé au comité pour fournir des éclaircissements de vive voix ou par écrit, mais, dans ce cas, les renseignements don- Dés il n'assiste ni au travail du comité, ni au travail du rapporteur. C'est devant le conseil, que le chef de la commune doit justifier ses actes. Tel est l'usage des chambres et des admi nistrations qui procèdent conslitutionnellement. Un jour que j'en aurai le temps, je vouscom- muniquerai quelques réflexions sur la nécessité d'établir des rapports réguliers entre les lois constitutionnelles et la manière dont celles-ci doivent être exécutées par l'administration. Sans cette harmonie essentielle, un pays qui jouit d'une constitution sage et libérale, me semble tout juste comme s'il était encore sous l'empire du bon plaisir P. S. Il m'est revenu de bonne source un fait qui confirme si parfailementce que je vous man dais dans une première lettre, l'occasion delà nomination la recette communale, que je ne puis me refuser vous en faire part. Imaginez-vous qu'à la mort du digne et excel lent MDe Sodl, dont la mémoire est chère sur tout aux contribuablespeu leur aise, les registres de la comptabilité communale avaient été remis par un de MM. les échevins entre les mains du sieur Quagebeur, pour qu'il voulût bien se char ger de faire celte recette avec celle de l'octroi. On ne manqua pas de laisser entrevoir que le conseil de la ville, reconnaissant de ce service, changerait plus tard ces fonctions provisoires

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1